Des prunes, des fraises, et des haricots verts

(30 août)

La révolution 5 fruits et légumes par jour est en marche chez Numérobis.
Cet enfant, comme son frère, ne mangeait pas de fruits. A part la banane et les compotes. Et puis, les maîtresses ont fait la semaine du goût, et il a commencé à réclamer de la pomme. Ce printemps, il a goûté aux tomates, et K., qui l'emmène faire les courses, a été stupéfait le jour où il en a réclamé.
Et puis, il y eu l'été. Et les prunes ont envahi le jardin de mes beaux-parents. Ma belle-mère a donc proposé des reines-claude toutes fraîches (ou encore chaudes de la cueillette, ça dépend comment on voit les choses) aux enfants. Numérobis a goûté, et il a aimé. Il n'y a qu'un truc qui le chiffonne, ce sont les noyaux. Il a une phobie des noyaux, il craint de les avaler. Il faut donc lui dénoyauter sa prune avant de lui donner. Il en mange rarement plus d'une ou deux, mais c'est un énorme progrès.
Il y a huit jours, j'avisais sur la place de l'église deux malheureux producteurs locaux, dont celui aux fraises et à la rhubarbe. Je lui ai pris une barquette de fraises. Si celles avec lesquelles j'ai fait la confiture étaient aussi bonnes, je vais me régaler, cet hiver. K. a même trouvé qu'il y avait de quoi se réconcilier avec les fraises. Nous en avons donc proposé une petite a Numérobis (au Pirate aussi, mais il n'a pas mordu). C'est peu dire qu'il a aimé. Lorsque j'ai emmené mes fils à la chasse aux mûres (ils adorent en cueillir, mais ils refusent de tester!), nous sommes tombés sur ce parterre de fraisiers. Ayant rapidement identifié la chose, Numérobis s'est aussitôt servi. Je ne lui ai autorisé que trois fraises, parce que, bon, ces gens ont planté ça en bordure de leur jardin (sur le talus, des mini-fraisiers tapissants), mais ils espèrent peut-être les manger quand même! Et samedi, quand j'ai racheté des fraises et que j'en picorais une pour le goûter, Numérobis s'est presque indigné que je ne lui en propose pas.
Aux fruits, il faut ajouter les légumes; non seulement il les goûte sans plus faire d'histoire, mais K. m'a raconté que, la dernière fois qu'il l'avait emmené faire des courses (à la demande du fiston, toujours partant pour n'importe quel genre de promenade), Numérobis a réclamé des haricots verts. Que son papa a bien évidemment acheté. Ne contrarions pas cette envie nouvelle!

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Sevrage

(27 août)

Quand le Pirate avait deux mois, je suis allée consulter à la PMI locale, parce que c'était à côté, gratuit et pratique. Je voulais commencer le sevrage, parce que mon congé mater' se terminait le 1er septembre et que mon bébé devait rentrer à la crèche. Le médecin m'a demandé combien de fois il tétait, et je lui ai répondu "environ 7 fois par jour". "C'est beaucoup trop!" Sur la foi de ce qu'avait dit l'homme de science, j'ai refusé de donner le sein au Pirate qui refusait son premier biberon, supprimant ainsi, de fait, une tétée, pendant pratiquement une semaine. A la pesée suivante, et bien qu'entre temps il eût accepté la tétine, il avait perdu du poids. Autant dire que je n'ai jamais remis les pieds dans cette PMI.
Ce matin, à la veille (et ce n'est pas qu'une image!) des six mois du P'tit Mousse, j'ai emmené mon petit dernier chez le pédiatre; et me suis plainte qu'il mangeait trop souvant, et que mon mari et moi aimerions bien dormir la nuit. "Il n'a pas besoin de tout ça." a d'abord dit le médecin. Puis, après l'avoir examiné, pesé et reporté les chiffres sur les courbes, il a constaté que celle du poids fléchissait nettement. Alors en fait, peut-être qu'il réclame parce qu'il a vraiment faim. Ca tombe bien, l'heure du sevrage (que nous espérons progressif, le Pirate avait tenu jusqu'à la Toussaint, à peu près, avec une tétée matin et soir) est arrivée.
Mon P'tit Mousse, mon tout petit, va rentrer dans le deuxième âge. L'âge où on découvre qu'il n'y a pas que Maman, dans la vie. Il va tester le biberon pas plus tard que tout à l'heure, et il aura droit à sa première purée dès dimanche. Il est prêt, je le sais, cela fait déjà quelques temps qu'il essaie d'attraper ce qui passe à sa portée quand il vient sur mes genoux, à table. Et puis, le lait maternisé le gavera peut-être mieux que moi.
Je pourrai retourner travailler tranquille, retrouver plus de liberté de mouvement (ne me parlez pas de tire-lait, je n'ai jamais réussi à utiliser cet instrument correctement). Mais quand même; un jour viendra la dernière tétée, et je me sentirai un peu plus vieille. Pas assez, cependant, pour entrer déjà dans le troisième âge!

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Camper: éloge de la bassine

(26 août)

Pour Stéphanie...

Avant de partir en vacances, j'avais bien pensé qu'il fallait prendre une bassine. En effet, même si un certain nombre de campings allemands se vantent d'être équipés d'un Kinderbad et autres salles de bains pour bébés, je n'étais pas sûre de trouver chaque soir l'équipement adéquat pour laver mon P'tit Mousse.
Et bien sûr, j'ai oublié la bassine.
Nous avons donc été faire un tour au Carrouf d'Anvers (oui, farpaitement, il y a un Carrouf' Market à Anvers, et il est même ouvert le dimanche, en saison en tout cas), au rayon ménage. Là, j'ai tout de suite vu ce qu'il me fallait: une bassine bleue carrée, d'environ 35 cm de côté, et qui annonçait une contenance de 10 litres. A côté, K. avise un bac de rangement gris, rectangulaire, et d'une contenance de 50 litres. Bien plus utile, une fois rentrés chez nous, me dit-il. Certes, mais bien peu pratique aussi, dans l'immédiat. Or ce qui m'importait, c'était justement l'utilité immédiate du contenant: le P'tit Mousse avait besoin d'un bain. Je n'en ai fait qu'à ma tête, nous avons pris la bassine.
Ce choix s'est avéré fort judicieux par la suite. En effet, diriger un bac de 50 litres à bout de bras sous un jet de douche pour recueillir le précieux liquide afin d'y laver un bébé eût été bien plus périlleux que cette même manoeuvre, réalisée avec une bassine. De toute façon, ce genre d'acrobatie m'a fort heureusement été le plus souvent épargné, la bassine s'adaptant presque exactement aux lavabos (dépourvus de bonde) ou au lave-pieds dans lesquels j'ai baigné mon fils. Certes, il y était un peu "plié" et aurait eu plus de place dans un bac de rangement. Mais c'est une question d'âge: plus jeune, il tenait encore dedans, plus vieux, il s'y serait assis. Par ailleurs, ma bassine rentrait tout juste dans un cabas qui me permettait d'emporter tout le nécessaire de bain du jeune homme. Elle m'a aussi servi à transporter de l'eau (chaude!) d'un lavabo vers la baignoire en plastique d'un Wickelraum.
En outre, ce bassin a permis à quelques bodys, pyjamas et petites toulottes de tremper en attendant la prochaine machine. J'aurais pu, comme beaucoup d'autres, l'employer au transport de la vaisselle sale jusqu'au point de lavage. Opération qui aurait été plus délicate, et sans aucun doute plus ridicule aussi, avec un grand bac de 50 litres! Et aujourd'hui, je peux recycler ma bassine pour laver le linge délicat qui, jusqu'ici, trempait souvent dans un seau.
Enfin bref, si vous partez camper, n'oubliez pas d'emporter une petite bassine. Elle vous sera utile pour laver bébé, la vaisselle et le linge sale (séparément, bien sûr!).

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Voisinage

(24 août)

Quand j'étais petite, nous habitions un immeuble qui avait été construit l'année de ma naissance. Un certain nombre de couples y avaient donc emménagé, comme mes parents, au moment d'agrandir leur famille, et beaucoup d'enfants étaient de mon âge. Nous jouions ensemble avant même d'aller à l'école, pédalant dans le jardin sous la surveillance de nos mamans, bien contentes de se retrouver pour discuter.
Un peu plus grande, je sonnais régulièrement chez le voisin d'en face, sur le même palier, et lui m'invitait aussi chez lui pour jouer aux plémobiles. Il avait des cow-boys, et imitait merveilleusement le bruit des colts, j'avais des pirates et une ferme. Parfois aussi nous regardions Croque Vacances sur leur télé, qui est resté en noir et blanc plus longtemps que la nôtre, et pas seulement à cause de Thierry la Fronde.
Une fois, pour son anniversaire, sa maman avait fait une maison en pain d'épices. et tous les ans, nous dessinions sur la nappe en papier. Tous les voisins du même âge étaient là, et aussi parfois les petits frères et petites soeurs, qui étaient également d'âge semblable.
Une année, tout ce petit gang avait fabriqué un code secret, et nous glissions dans nos boîtes aux lettres des petits mots que nos parents ne pouvaient pas déchiffrer, pour nous donner rendez-vous au local à vélo.
Et puis, le collège nous a un peu séparés, filles d'un côté, garçons de l'autre, et moi encore ailleurs, parce que j'allais au collège là où enseignait mon papa.

Aujourd'hui, c'est au tour de mes enfants d'entretenir des relations de voisinage. Le Pirate a découvert très vite que deux de ses camarades de classe habitaient à côté de chez nous. Il a fini par aller chez celui "d'en face" (sa maison est de l'autre côté de la rue où débouche notre impasse), et, un matin de juin, la maman de celui qui envoie parfois son ballon dans notre jardin (et qui habite dans la rue parallèle) est venue sonner pour demander si le Pirate pouvait les accompagner à la plage. Depuis, Numérobis a aussi fait la connaissance du petit voisin de l'impasse, un gamin de trois ans futé qui est déjà venu sonner pour demander si "il peut menir?". Si bien que, certains après-midi, mes enfants les passent entre chez nous et chez les voisins, parfois même totalement à l'extérieur. Je trouve cela bien agréable, et beaucoup plus sympathique que d'habiter seuls dans une école!

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Florilège estival: dernier épisode

(23 août)

Toutes les bonnes choses ont une fin. L'été et les vacances aussi. Je suis revenue avec tant d'idées de billets que je crois bien pouvoir en mettre encore un en ligne chaque jour de cette semaine (et avec ça, j'ai même raté mon quatrième bloguiversaire, hier!). C'est pourquoi, la reprise de ce lundi sera la dernière de la saison; elle concerne un article qui vous avait bien plu, ce printemps, et qui s'intitulait "étonnants voyageurs":

"
Il était une fois un vaillant petit chevalier en plastique, qui ne mesurait pas plus de 6mm de haut, juché sur sa monture aimantée. Habituellement, il logeait dans une mignonne petite boîte, avec ses compagnons d'arme et leur château miniature. Un jour, le chevalier, égaré dans une chambre inconnue, se perdit. On le cru disparu à jamais.
Cependant, des mois plus tard, on le retrouva sur le sol d'une chambre, à des centaines de kilomètres de l'endroit où il s'était perdu. Comment était-il arrivé jusque là? C'est la cantine métallique voisine qui l'avait sauvé: de toutes les forces de son minuscule aimant, le chevalier s'était accroché à elle pendant le déménagement, avant de lâcher prise, épuisé, sur le linoléum de cette demeure inconnue. On l'envoya bien vite rejoindre ses petits camarades de jeu.
Croyez-vous que le chevalier fut seul à voyager de si rocambolesque manière?
Que neni! La carte d'un magasin pour enfants, perdue depuis deux ans, vient de se retrouver dans les plis de la capote de la poussette, où elle s'était réfugiée après avoir chuté du portefeuille glissé là en l'absence de sac à main... Elle revient véritablement de loin, car la poussette, qui séjournait depuis des mois au pied de l'escalier, faillit être oubliée lors du grand départ.
"

Depuis, un minuscule "clou" de boucle d'oreille, que je croyais noyé dans la piscine de Fréjus, a ressurgi du sac où il s'était enfoui, caché sous le double-fond, et vient donc grossir les rangs de ces passagers semi-clandestins que j'ai été bien contente de retrouver.

(Et pour celles et ceux qui veulent les impressions de camping du P'tit Mousse, c'est par !)

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Cueillette

(Billet programmé pour le dimanche 22 août 2010)

L'été, c'est la saison des fruits. Et des confitures.
J'étais un peu déprimée, au début de cet été, de ne plus avoir à cinq minutes de chez moi de marché provençal. J'avais dans le Sud un marchand de fruits et légumes fantastique, et ici, le seul maraîcher du marché n'avait que des pêches en mauvais état, des brugnons pas mûrs, des fraises pas si belles, enfin, rien de bien alléchant. J'ai quand même acheté des fraises, et puis j'en avais pris au "papa de M.", avec la rhubarbe.
Heureusement, mes beaux-parents ont jardin plein d'arbres fruitiers. Des prunes de toutes sortes, des pommes, et même un figuier qui commence à produire. Alors, en revenant de vacances, nous nous sommes arrêtés récupérer les enfants, les chats et... deux kilos de prunes. Un kilo de reines-claude a été transformé en confiture dès notre retour, et le lendemain, j'ai testé un mélange de quatre sortes de prunes, que je goûterai cet hiver.
Dimanche dernier, j'ai aussi été aux mûres, et j'y retournerai bientôt, car les chemins alentours sont pleins de ronces aux fruits succulents. Comme les enfants mangent très peu de fruits (ma belle-mère a tout de même réussi à leur faire apprécier les reines-claude), et que K. s'en lasse au bout de deux jours, les mûres aussi se transforment rapidement en confiture. De quoi mettre de la bonne humeur dans mes petits déjeuners hivernaux...

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Camper: les sanitaires

(21 août)

Bon, la grande affaire, quand on va camper, ce sont les installations collectives, et en particulier les sanitaires. Parce que, s'il n'est jamais agréable de trouver les restes de la salade de concombre du voisin dans l'évier, se trouver face à un lavabo sale ou une cabine de douche moisie est une crainte légitime, lorsqu'on arrive sur certains campings.
Rien de tout cela dans les installations dont nous avons pu bénéficier en Allemagne. Bénéficier est un bien grand mot, puisque certains établissements imposent un supplément pour la douche. Un euro la douche à Anvers (oui, je sais, Anvers est en Gelbique!), sans limitation de durée (j'en ai profité pour laver aussi le P'tit Mousse). Un euro dans le camping au bord de la Baltique, pour 4 minutes de douche, à partir du moment où le jeton a été introduit dans le minuteur. K. aurait cru que j'avais, dans ces conditions, besoin de deux jetons, mais je suis heureuse de vous annoncer que 4 minutes me suffisent pour me laver des pieds à la tête. Heureusement, parce que, dans le campement viking, les 4 minutes ne coûtaient 50 centimes, mais le minuteur était à l'extérieur de la cabine ("merci de n'introduire votre pièce que quand vous êtes prêts pour la douche"). En revanche, il y a des nanas qui se sont fait couper l'eau, c'est certain, puisqu'elles n'ont pas eu besoin de fermer les robinets, lesquels se sont ouverts sur ma pomme étonnée dès que j'ai introduit la somme demandée.
Moins propre, la fille qui s'épile à la crème sous la douche, et qui n'a pas le temps / pas la possibilité de rincer (les crèmes dépilatoires, ça colle, et les pommes de douche étant fixées au mur, la karcherisation est difficile). Idem pour celles qui laissent des cheveux, ou du dentifrice, dans les lavabos. Ce n'est sympa ni pour les autres utilisatrices, ni pour les femmes de ménage. Car ces installations sont nettoyées chaque jour, parfois même plusieurs fois par jour.
Le top du top, en matière de sanitaires, nous l'avons trouvé près de la Mer du Nord, dans le camping qui avait des emplacements numérotés. Outre le fait que les douches étaient comprises dans le prix de la nuitée, les cabines étaient les plus intelligentes que j'aie vues: pas de marche pour garantir que l'eau s'écoule bien vers les bondes d'évacuation, mais pas de plain-pied non plus, pour éviter que l'espace commun soit inondé; non, un dos d'âne. Je vous recommande le principe, pour vos vieux jours: la partie de la cabine où l'on se déshabille est (légèrement) bombée, si bien que l'eau fuit effectivement du côté douche, tandis que le côté sortie reste presque sec. Bien sûr, il vaut mieux avoir des carreaux antidérapants... L'espace de toilette de ces mêmes sanitaires était fort vaste, et muni de petits lavabos, à 50 cm du sol, à côté desquels se trouvait chaque fois un petit banc. Lavabos pour nains? J'en ai utilisé un (doublé d'une bassine) pour laver mon bébé, me servant du banc comme table à langer. J'ai compris le lendemain, en voyant de l'herbe dans une de ces installations, qu'il s'agissait de lave-pieds.

A cet endroit, il était encore possible de laver son bébé. C'est beaucoup plus compliqué quand il n'y a que des petites cabines de douche, surtout si elles n'ont pas de banc. Les jeunes enfants qui tiennent debout n'aiment pas forcément que de l'eau leur tombe de si haut sur la tête (j'ai entendu une maman qui n'arrêtait pas dire à son fils qu'il était "super", évidemment pour l'encourager), et je me voyais mal me laver avec le mien dans les bras, d'autant que je n'aurais pas su où le poser ensuite. Le seul camping qui proposait un espace-bébé l'avait certes pourvu d'un matelas à langer et d'une baignoire en plastique mais... il n'y avait pas de point d'eau! D'où l'intérêt de la bassine, outil indispensable au campeur, et dont je vous ferai l'apologie la semaine prochaine, si tout va bien.

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Des musées

(20 août)

Pendant nos vacances, enfin, pendant les vacances de K. et notre périple en Europe du Nord, nous avons visité pas mal de musées et de sites.
En commençant par Anvers, ville flamande de Belgique. K. était fort désappointé de constater que, dans les musées, les cartels étaient uniquement en néerlandais. Je me demande si, au Canada, les indications ne sont pas obligatoirement bilingues, au moins dans les musées nationaux. Personnellement, je déchiffre assez bien le flamand, mais je comprends que la traduction des cartels en français (et en anglais pour les touristes étrangers) puisse être une revendication. Heureusement, certains sites très visités, comme la maison de Rubens, proposent des audio-guides, lesquels sont disponibles dans des langues plus courantes que le hollandais, ce qui est fort agréable. Même si le contenu de l'enregistrement pourrait être amélioré, mais enfin, pour avoir participé à l'élaboration d'un de ces machins, je sais que c'est plutôt compliqué.
En Allemagne, K. s'est retrouvé avec le même problème. Les Allemands tiennent assez peu compte des touristes. Les collections de bateaux du Musée National de la Navigation (à Bremerhaven) ne sont présentées qu'en allemand. Idem pour les salles des (pas toujours si )petits musées d'histoire locale. Il n'y a guère que les sites historiques importants à proximité des frontières qui jouent l'international: le musée viking étant à la frontière danoise, il accueille également les visiteurs dans cette langue (qui est par ailleurs reconnue comme langue d'une minorité de la population), ainsi qu'en anglais. Quant au site de Peenemünde, il propose des audio-guides en anglais, en polonais, en suédois et en français (sans accent).
L'allemand ne me pose (heureusement!) pas de problème, sauf pour des termes techniques ou très spécialisés, j'ai donc lu tout ce qui m'intéressait sans soucis. Je comprenais tellement bien que, lorsque K. me demandait de traduire, j'en étais parfois incapable. En effet, l'explication avait été assimilée en allemand, et les concepts français pour la traduire ne me venaient pas immédiatement à l'esprit. En fait, au bout d'un certain temps de "bain linguistique", je commence à chercher mes mots en français!
Ce qui a le plus surpris K., c'est l'ignorance de certains Allemands quant à l'anglais. Plus précisément, il a remarqué, et aussitôt trouvé l'explication historique de ce fait, que dans ce qui fut la RDA, les gens un peu plus âgés que nous ne parlent pas un (traitre) mot de la langue de Shakespeare. Comme il a lui-même des notions (plus qu'élémentaires) de la langue de Goethe, il a très bien su se faire comprendre, et même compris la plupart des explications reçues en retour. De toute façon, partout où nous sommes allés, les gens (du gérant de camping au gardien de musée) étaient ravis lorsque je les abordais dans leur langue. Des touristes qui s'intéressent vraiment au pays qu'ils visitent! Le plus sympathique, dans ce domaine, restera sans doute ce gardien du musée d'histoire locale de Bremerhaven qui, après que K. lui a posé une question (que j'ai dû retraduire), nous a poursuivis dans le musée pour nous redonner, ici et là, des explications complémentaires.
L'anglais tout seul ne suffit pas...

(Un message par jour, ça continue pendant la fin de semaine, rendez-vous demain!)

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Elle sait

(19 août)

Mon chat sait toujours quand nous partons en vacances.
Quand je pars seule, je fais ma valise, bien sûr, et elle vient s'y frotter, pour que je ne l'oublie pas. Mais elle doit bien savoir qu'elle reste, et que c'est K. qui va s'occuper d'elle. Car lorsque nous devons tous partir, elle y compris, son attitude n'est pas la même. J'ai beau préparer la "boîte à chats" la veille ou l'avant-veille, quand elle voit que je cours dans toutes les chambres pour emplir des sacs et que K. lui-même prépare ses bagages, elle comprend que nous partons en vacances, et que pour l'emmener, nous allons la mettre dans la boîte, puis dans la voiture, avec sa copine. Et du coup, dès que les valises sont prêtes, le chat disparaît.
Elle se cache toujours au même endroit, c'est-à-dire sous le lit; et depuis que nous avons démonté le sommier pour la récupérer, elle sait qu'elle n'y est pas entièrement à l'abri. Mais, cette année encore, elle a tenté le coup. Elle a bien failli réussir, mais elle n'a pas encore compris qu'elle devait fermer les yeux pour être invisible (c'est pourtant un truc que tous les bébés tentent: se cacher les yeux pour disparaître!). J'ai donc été chercher un balai pour la déloger, et un réflexe bienvenu m'a fait tendre la main vers le bruit de clochette que s'échappait du côté droit du lit. Elle n'a cessé de grogner jusqu'à l'arrivée chez mes beaux-parents. Le lendemain matin, elle grondait encore.
Ce qui est terrible, c'est qu'au moment du retour, elle fait la même comédie. Pourtant, cette fois-ci, elle ne pouvait qu'être contente de quitter le réduit où elle était enfermée pour rentrer chez nous profiter du jardin. Mais elle est quand même aller se fourrer sous les meubles qui sont entreposés là. Néanmoins, comme elle devait avoir envie que je la trouve, elle a miaulé quand je l'ai appelée, et elle est sortie assez rapidement lorsque j'ai fait mine de déplacer ce qui m'empêchait de l'atteindre (attitude idiote s'il en est: il y avait beaucoup trop de meubles, planches et autres à mettre en mouvement pour qu'elle ne retrouve pas une autre cachette). Bien qu'elle ait ensuite sauté sur un coffre, en hauteur, j'ai réussi à l'attraper. K., à ma place, aurait reçu quelques coups de griffes, car mon chat ne fait confiance qu'à moi.
L'ennui, c'est que sa copine n'avait compris que la moitié du message: il fallait se cacher. Ce qu'elle a fort bien fait, sauf les yeux. Et comme elle ne répond pas quand on l'appelle, j'ai eu un peu plus de mal à repérer les billes lumineuses sous le tas de chaises de jardin...
Une fois la boîte posée sur le sol de notre maison, les chats n'avaient qu'une hâte: sortir, retrouver leur espace et, si possible, aller dans le jardin. Mon chat s'est empressé de chasser la chatte du voisin, qui s'était aventurée au milieu de notre pelouse. Et dès le lendemain, elle a rapporté une musaraigne.

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Camper en Teutonie

(18 août)

Ce n'est plus un secret, K., le P'tit Mousse et moi avons passé deux semaines en camping itinérant, de la Gelbique néerlandophone à la frontière polonaise.
Quand il avait été question, ce printemps, de partir camper du côté de la Baltique, le problème du matériel s'est également posé. K. serait bien parti, comme il y a trois ans, avec le camping-car de ses parents. Voyage qui m'avait laissé une impression de claustrophobie. Le P'tit Mousse devant venir avec nous (toujours pas sevré!), j'ai écarté l'hypothèse camping-car pour deux raisons: il n'y a d'autre siège que le siège passager avant sur lequel installer son siège bébé et en position nuit, je ne vois pas d'endroit où caser le lit du marmot. Pourtant, un camping-car, c'est plus confortable...
Notre tente n'avait pas servi depuis huit ans, et elle n'a que deux places. Ma belle-mère s'est alors souvenue que K. avait chez eux une vieille tente (qui les encombrait). Après vérification de l'étanchéité du matériel, achat, malgré ma grimace, d'une tonnelle pour faire jointure et salle de séjour entre les deux, nous sommes partis à l'aventure. Ma première intention était de réserver dans des campings accueillants pour les enfants, mais la date de départ ayant varié jusqu'au dernier moment, notre itinéraire était loin d'être fixé.
Nous avons toujours trouvé de la place, même au bord de la mer. Sur de la pelouse, parfois sur une parcelle numérotée, une autre fois sous les pins, K. a monté les tentes sur les deux côtés du carré délimité par la tonnelle, qui s'est révélée fort utile, notamment lors du déluge essuyé à la frontière polonaise (plus au Sud, ils ont été inondés). Personne n'a tenté d'enlever le bébé qui dormait seul sous sa tente. Les installations communes comportaient, outre les sanitaires qui donneront lieu à un billet, des cuisines souvent équipées de plaques électriques (à minuteur payant, faut pas rêver non plus) en plus des traditionnels éviers. Généralement, il y avait aussi au moins une machine à laver et un sèche-linge, payables en jetons ou 50 centimes la demie-heure (et quand la machine tourne presque deux heures, et que les minutes du compteur sont plus rapides que celles de la machine, ça finit par faire cher). K. était épaté. Mais la richesse de l'équipement s'explique aussi par la nécessité où se trouvent les résidents de longue durée de laver leur linge; il semble en effet que beaucoup d'Allemands aient des caravanes comme résidence secondaire.
Enfin bref, je suis revenue enchantée de ce voyage, que K. et moi avons trouvé trop court. Le P'tit Mousse a été aussi sage que possible, pour le plus grand plaisir de son papa.

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Dentu!

(17 août 2010 - un message par jour, cette semaine, ça vous dit?)

Depuis des semaines, le P'tit Mousse bavait et mordillait ses doigts. Ou les miens. Ma maman disait "il va bientôt avoir une dent", depuis deux mois, chaque fois qu'elle le voyait. Juste avant de partir en vacances, je lui ai fait remarquer qu'elle se répétait, et qu'en attendant, je ne voyais rien venir. Il y a trois semaines, les gencives de mon bébé d'amour étaient encore lisses, pas le moindre renflement à l'horizon.
Et puis, nous sommes partis camper. Et là, je me demande si mon fils n'a pas une dent contre les Allemands. Et même plusieurs. Parce qu'il y a dix jours, au camping, j'ai remarqué tous ces bourgeons dans ses gencives. Deux en bas, trois en haut; au moins. Et avec K., nous avons convenu que pour un enfant qui faisait autant de dents à la fois, il était plutôt calme. De toute façon, il n'a jamais fait ses nuits. Il avait bien les fesses un peu rouges, mais pas de quoi en faire un drame (ça tombe bien, j'étais partie sans aucune crème pour l'érythème fessier).
Et voilà que, la semaine dernière, il a fait sa première nuit. De 9 heures du soir à 5 heures du matin, soit sur le fuseau horaire de Moscou, mais enfin quand même. Et lendemain, rien n'allait plus. Mon papa, voyant son petit-fils les doigts dans la bouche (encore!), a eu cette jolie formule: "Il cherche ses dents, peut-être." Et il les a trouvées. La première est sortie vendredi dernier, la deuxième cette nuit. Celles du haut attendront probablement encore huit à dix jours, mais il est vraisemblable que le P'tit Mousse aura 3 ou 4 incisives à montrer au pédiatre, lorsqu'il le verra à la fin du mois.
(Et ne me dites pas que c'est bien tôt: le Pirate a percé ses deux premières incisives à trois mois et demis! Ne me dites pas non plus que les bébés allaités ont des dents plus tôt que les autres: le P'tit Mousse est celui qui aura été au sein le plus longtemps, et aussi celui qui aura eu se première dent le plus tard...)

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Florilège estival: insolites

(16 août)

L'été dernier, je vous avais proposé deux séries de petits faits insolites, que je reconcentre ici:

"
- jeter discrètement par la fenêtre la limace trouvée dans sa salade bio;
- retrouver Numérobis en pyjama, alors qu'on l'a mis à la sieste en t-shirt, et que cet enfant refuse de s'habiller seul;
- se rendre compte qu'on ne comprend pas les enfants de ce couple de touristes, parce qu'en fait, ils ne sont pas allemands, mais hollandais ("Max, waar is deen emmer?" ça ressemble quand même drôlement à "Max, wo ist dein Eimer?");
- enjamber l'appui de fenêtre pour aller espionner, depuis le toit, un spectacle sous le préau de l'école;
- rêver d'une promenade nocturne en bateau, avec un type qui nous coupe la route en ski nautique (mais avec un gilet fluo, parce que c'est la nuit);
- constater que Numérobis réclame de se laver les dents après avoir mangé du chocolat, parce que ça colle, mais jamais à un autre moment;
- répondre "non" à une question que mon père m'a posée en LATIN, parce que c'est la seule langue dont il était sûr que personne d'autre ne la comprendrait;
- se faire appeler trois fois en deux jours par le même enquiquineur à propos d'assurance maladie;
- se demander si les spectateurs de la pièce de théâtre qui se joue sous le préau ont entendu l'appel de Numérobis, par la fenêtre ouverte de la salle de bain ("Z'ai fait caacaa!");
- voir le hublot de la machine à laver s'ouvrir tout seul alors que K. vient de lancer une lessive, et la machine continuer à tourner en débordant;
- demander au Pirate, arrivé comme un ver au petit déjeuner, d'aller s'habiller, et le voir revenir en slip...
"

J'y ajouterai ceci:
Trouver un moyen d'expliquer à Numérobis comment s'écrit "Maman", parce qu'il l'a demandé; et constater que le résultat ressemble plutôt à une série de runes...

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Mathilde est revenue!

(13 août)

Ah ben non, je ne m'appelle pas Mathilde, mais je suis revenue quand même...
Et ça m'amuse de lire vos commentaires sur le message intitulé "Vacances", et qui, comme ceux des deux dernières semaines, était programmé. Vous n'y avez vu que du feu; c'est bien, les voleurs (même s'il n'y en a pas dans mon jardin) ne se sont pas aperçus non plus qu'il n'y avait personne à la maison. Il n'y a que le facteur qui devait se douter de quelque chose.
Partie en camping itinérant avec K. et le P'tit Mousse, direction l'Allemagne du Nord et la Mer Baltique. Vu des tas de belles choses, et des choses intéressantes. Des tonnes de trucs à raconter, quand j'aurai le temps et que K. ne sera pas là pour me surveiller.
Les deux grands sont restés sagement chez mes beaux-parents, conformément à vos conseils, mais le dernier se passe difficilement de sa productrice de lait attitrée (et non rémunérée)...
A très bientôt, pour de nouvelles aventures!

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Accents

(11 août)

L'autre jour, K. et moi nous moquions gentiment du Pirate, qui commence à mettre des "â" à la place des "a", conformément à la coutume locale. Rien d'étonnant à ce qu'il adopte le "a" grave, il l'a entendu aussi dans son enfance. Cependant, il a mal pris nos moqueries. Alors que nous trouvons, K. et moi, que c'est très bien, les accents régionaux. J'étais même déçue que l'accent provençal soit de moins en moins marqué, chez les gens que nous fréquentions dans le Sud.
Les accents donnent du charme aux gens, et ceux qui m'enchantent le plus sont sans aucun doute ceux du Canada. Ce sont les accents de mon enfance, synonymes de vacances et de bons moments en famille. Ce côté joyeux en très ancré en moi, j'en veux pour preuve une mésaventure qui m'est arrivée récemment:
Un dimanche matin, j'appelai mes parents pour avoir des nouvelles et leur communiquer deux ou trois petites choses. La voix qui me répondit en chantant n'était aucune de celles que j'attendais. Mais je savais qu'une amie de ma mère logeait chez eux, alors je l'ai identifiée aussitôt, je me suis fait reconnaître, et nous avons conversé. Elle, avec son accent d'Acadie, entraînait ma propre voix vers des harmonies moins plates que celles du français parisien. Et pourtant, nous devisions d'un sujet grave, puisque le séjour à l'hôpital de ma maman se prolongeait plus que prévu. Les nouvelles n'étaient pas très bonne, et cependant j'ai raccroché joyeuse...
Je suis pour la préservation des accents et des petits mots régionaux, contre l'uniformisation de la langue française.

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Florilège estival: une vieille panne

(9 août)

En février 2008, j'écrivais ceci:

"
Ce qui est bien, quand on est en panne de téléphone, c'est qu'on peut faire la sieste sans craindre d'être réveillée par l'Institut Bidule, qui fait une enquête sur l'arthrose des plus de 60 ans (Heu? Rappelez dans 25 ans, on verra.).
Ce qui fait drôle, quand on n'a plus de tonalité, c'est de pouvoir quand même se connecter à internet. Je croyais que ce genre de panne partielle était réservée aux heureux (?) possesseurs de "boîte", mais non, c'est possible aussi avec un vulgaire modem.
Ce qui est compliqué, c'est d'appeler la nounou, l'école, le lycée, le médecin pour dire que zut, les deux enfants sont malades et personne n'ira nulle part aujourd'hui, est-ce que je pourrais avoir un certificat médical siouplaît?
Ce qui est impossible, quand le téléphone ne fonctionne toujours pas, c'est d'appeler France T. pour lui dire qu'il y a un problème. Heureusement, le bureau de K. est à deux pas, et il nous autorise à utiliser son appareil.
A l'autre bout du fil, la voix artificielle aimerait savoir si c'est pour la ligne depuis laquelle j'appelle que j'ai besoin d'aide. "Ben non", bredouillai-je. Mais l'oreille synthétique me comprit et passa à la question suivante, après m'avoir demandé de taper les dix chiffres de mon numéro de téléphone. Elle souhaitait connaître la nature du problème. Et comme l'ordinateur me suggérait de dire, par exemple, "Je n'ai pas de tonalité sur ma ligne", j'ai trouvé ça très bien, et j'ai répété.
"Votre temps d'attente est estimé à moins de quatre minutes".
La vraie madame qui me répondit au bout de deux ou trois minutes, vraiment, pas plus, n'avait pas eu communication du numéro de la ligne incriminée, ou bien elle a juste demandé confirmation. Je lui ai réexpliqué mon problème de tonalité, et ajouté que quand j'essaye de m'appeler d'un portable, le téléphone ne sonne pas non plus. Oui Madame, j'ai essayé avec un autre appareil. Oui Madame, j'ai l'ADSL, et ça, ça marche. Oui Madame, j'ai eu l'idée toute seule d'enlever les filtres, pour voir.
Elle a fait un test de ligne et conclu à une coupure.
Ah bon? Et alors, on fait quoi?
Vous avez demandé un dégroupage total?
Ouh lala, Dieu m'en garde! Je suis capable d'enlever un filtre de modem, mais un dégroupage, si j'avais seulement l'idée de ce que c'est, je ne suis pas sûre que je m'aventurerais à en demander un.
Bon, elle va faire intervenir quelqu'un, je n'aurai pas besoin d'être chez moi (ben oui, merci, j'avais compris que le problème venait d'ailleurs). Demain après-midi.
Alors voilà, on me coupe la ligne sans me demander mon avis, et il faut plus de temps pour la rétablir qu'il n'en faut pour mettre en place une nouvelle connexion.
Je m'en fiche, les enfants on fait une sieste du tonnerre.
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Pas d'évolution dans notre connexion internet depuis, nous fonctionnons toujours avec un modem externe, alors que même mes beaux-parents sont passés à la "leeve box" (ma belle-mère a fait allemand, ça s'entend!).

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Livres et lectures

(6 août 2010)

K. et moi avons une façon différente de ranger les livres. Bien sûr, sa manière à lui m'agace: il les place sur les étagères en fonction de leur taille, quels que soient leur genre ou leur sujet. Alors que moi, qui suis si ordonnée (hum, hum), je les classe par genre (romans, essais, policiers), par langue (français ou allemand, l'anglais, rare, est resté en cartons depuis cinq ans) et par ordre alphabétique. Il en résulte des étagères assez chamarrées, mais j'aime bien cette variété de couleurs et de hauteurs.
Une de mes techniques pour choisir un livre, en librairie, c'est de chercher un éditeur rare, ou un dont les tranches sont colorées; ou encore de trouver une vieille édition chez une maison qui vient de changer son visuel, histoire d'assurer la variété des faces visibles de mes livres. Je ne les range qu'après les avoir lus.
Parfois, je suis ravie de trouver un auteur étranger inconnu dans une édition originale. J'ai, en ce moment, un faible pour la littérature scandinave, comme j'en ai eu un pour les auteurs slaves récents. Ceux-là ne sont pas édités par les grandes maisons.
En revanche, quand je cherche un livre épais, parce que j'ai envie d'une longue lecture, je sais qu'il vaut mieux se fier aux éditeurs traditionnels. En général, je ne me fie qu'aux noms connus, et je m'abstiens parfois de lire la quatrième de couverture, comme je le fais systématiquement pour les auteurs dont je découvre l'existence. Parfois, un titre ou une illustration de couverture m'inspirent suffisamment pour que je me lance dans la lecture. Il arrive aussi souvent que j'achète des livres à l'avance, parce qu'ils ont l'air d'incontournables, mais que je n'ai pas envie de les lire immédiatement.
C'est bien pratique, d'avoir toujours des livres prêts à être lus chez soi. Ainsi, je ne suis jamais en panne. Un policier? Un Balzac? Un peu d'allemand? Cela divertit entre deux volumes empruntés à la médiathèque.
Je ne vais à la bibliothèque comme j'y allais étant petite: en général, je sais ce que je cherche. Cela m'a permis, par exemple, de terminer enfin la lecture de Harry Potter. J'étais tombée sur le deuxième tome sur les étagères de mon frère, et je m'étais fait offrir le premier, pour procéder par ordre. N'ayant pas été suffisamment emballée, j'ai un peu oublié la série; je ne voulais pas acheter les derniers volumes. Heureusement, la médiathèque d'ici les possède, et les premiers ont l'air d'avoir à peine été lus. Je les ai empruntés un à un, les dévorant de même, marquant parfois une pause entre deux épisodes, parce que j'avais besoin de respirer un peu, de sortir de ce monde qui me captivait. Le cuisinier municipal, qui enregistrait les prêts lorsque j'ai sorti le numéro trois, m'avait prévenue: c'est à partir de celui-là que ça devient vraiment passionnant. Rarement un livre m'a autant captivée, cela devenait une obsession. Quand j'ai emprunté le dernier volume, j'ai constaté que le 4 (ou le 5?) manquait à l'appel, preuve que quelqu'un d'autre s'était laissé ensorceler.
Si mes lectures d'été sont plus légères, avec beaucoup de romans policiers, je suis persuadée que je ne rentrerai pas d'Allemagne sans deux ou trois ouvrages un peu sérieux, des "classiques" à savourer cet hiver, pour me distraire des balbutiements de mes élèves. Et je les choisirai de manière à varier les tranches, sur les étagères germanophones...

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Vacances

(4 août)

8h30
Les deux grands dorment encore. Le P'tit Mousse, qui vient de prendre son petit déjeuner (après un en-cas à 5h du matin), joue paisiblement dans son transat. K. est parti travailler.
Dans le jardin, j'entends les oiseaux.
Et je savoure mon petit déjeuner. Seule. Tranquille. Pour la première fois depuis... l'hôpital. La dernière fois que j'ai pu déjeuner en paix, et c'était même un petit déjeuner au lit, c'était à la maternité. Avant? Je ne sais pas. Une éternité.

Ah, je rêve de deux jours sans enfants! Sans aucun enfant.
Juste deux jours, pour moi. Vivre ma vie, à mon rythme.

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Florilège estival: Entre les lignes

(2 août)

(Je rappelle, pour ceux qui n'ont pas tout suivi, que les billets du lundi sont programmés.)

Il y a presque trois ans (en septembre 2007), je m'étais achetée une paire de sabots, lesquels avaient servi de prétexte à ce billet, alors intitulé "Pieds nus":

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Je n'ai jamais trop aimé les chaussons. Ni même les chaussures, en fait. J'aime bien me promener pieds nus chez moi, et, l'été, dans l'herbe (et sur la plage, mais ça ne compte pas, tout le monde le fait).
Donc, moins je porte de chaussettes, mieux je me porte. Je n'ai pas dû enfiler de chaussettes depuis mon retour de vacances (là, j'en avais porté plein, vu que la Bretagne, Grande ou pas, était quand même un peu humide, cet été).
Mais comme je n'aime pas montrer non plus mes doigts de pieds, surtout le petit dernier, là, oui, l'orteil rougeaud et boudiné qui ne touche même pas le sol, mais à quoi est-ce qu'il sert, celui-là? (J'ai lu quelque part que l'évolution le condamnait à la chute, bien fait pour lui!) Donc, comme je cache mes orteils sous des chaussures à bout fermé, il me faut des saussu' (avec le cheveu sur la langue, merci) en cuir, ou tout au moins en matière naturelle, sinon bonjour la transpiration, il fait encore 30°, l'après-midi, par ici.
Quelle ne fut pas ma joie, par conséquent, de découvrir que ces sabots d'une marque espingotte évoquant la nature étaient à moitié prix chez mon revendeur habituel. Parce que bon, des chaussures à presque 100 euros la paire, ça fait un peu beaucoup quand même (je sais, on vu bien pire, mais je ne suis pas ministre, moi). La couleur (elles sont jaunes, ou bien?) ne me plaisait qu'à moitié, néanmoins l'essayage de ces sabots fut une révélation. Quel confort! Un déjeuner de soleil, aurait dit mon professeur de danse.
Et hop, dans mon sac! Avec le petit livret explicatif en espingot et en engliche, qui me dit que le cuir est traité sans produit toxique pour l'environnement, que le caoutchouc de ma semelle est garanti naturel et sans pétrole, ou alors recyclé, tout comme le liège de la semelle anatomique (non, je ne suis pas une mamie, ça va bien, ho!), enfin que ce sont des chaussures tout ce qu'il y a de plus responsables envers la planète.
Non seulement je me fait plaisir, mais en plus, je fais une bonne action. A ce prix-là, je n'allais pas me priver.
"


Il y a quelques semaines, je me suis racheté une paire de sabots de la même marque. Toujours la même qualité, et une charte de bonne conduite indiquant, entre autres (je vous mets la version anglaise, il n'y a toujours pas de texte français): "El Naturalista complies with the existing labor legislation, respecting the collective agreements for each sector as applicable." Ce qui me laisse un peu perplexe. Car les conventions en vigueur dans les pays du Tiers Monde ne sont évidemment pas les mêmes que chez nous. Et si, dans les pays où sont fabriquées mes chaussures, les enfants peuvent travailler dès 12 ans, je suppose que mon généreux fabriquant ne se gêne pas pour employer cette main d'oeuvre bon marché (tout en lui offrant aussi un peu d'éducation, conformément à un autre point de la charte)...

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