Il déchiffre

(30 août 2009)

Non, je ne vais pas vous parler du Pirate qui s'entraînerait pour le CP. Certes, il m'a demandé l'autre jour comment on faisait pour apprendre à lire (question à laquelle je suis incapable de répondre), mais il ne fait pas vraiment d'effort en ce sens. Oh, il apprendra, je suis tranquille, mais il aura besoin d'une maîtresse, pour ça...
Non, celui qui vient de découvrir les lettres, c'est Numérobis. Ca lui prend à table, il examine attentivement toutes les étiquettes, et même l'inscription au fond de son assiette. Et, tel un épigraphiste devant un alphabet inconnu, il cherche à comprendre, partant du principe que ces signes ont forcément un sens. Comme le chercheur, il repère ceux qui se répètent (et le héros qui figure au fond de son assiette, avec son nom constitué de deux fois la même série de trois lettres, est fantastique, de ce point de vue). Et il me fait remarquer que, dites donc, dans le mot "chocolat", là, il y a deux fois ça (Oui, mon grand, c'est un "c"), et celle-là aussi ("o"). Il ne connaît pas encore le nom des lettres, mais il a senti qu'il y avait là quelque chose d'intéressant.
Je sens qu'il va adorer la graphie de son prénom, un palindrome de cinq lettres (non, mon fils ne s'appelle pas Kayak!).

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Charmants voisins

(27 août)

Ah mais ce n'est pas du tout ironique, comme titre, hein, mes voisins sont vraiment charmants. Mais nous n'avions pas vraiment eu le temps de faire connaissance.
Hier après-midi, on sonne. C'était les voisins, donc. Qui voudraient bien se faire installer une ligne fixe pour avoir internet, et qui auraient aimé avoir notre ancien numéro de téléphone pour faciliter les démarches (et en réduire le coût, si je me souviens bien des conditions d'accès à la téléphonie). Aucun problème, je me rappelle d'autant mieux ce numéro que, comme je le leur explique, la ligne a déménagé avec nous: c'est encore notre numéro de téléphone. Et puis on discute un peu, ils croyaient que nous quittions l'appartement, je leur explique que K. a pris les devants mais que moi, je n'ai pas pu avoir de poste en Bretagne. Oui, ça va être un peu galère avec les enfants. Alors ils me disent de ne pas hésiter à faire appel à eux, en cas de besoin.
Cet après-midi, le téléphone sonne. C'est un opérateur de téléphonie un peu surpris, qui voulait vérifier que la ligne était vacante. Ah ben non.
Un peu plus tard, les enfants jouent dans la cour avec un copain du Pirate, les voisins rentrent de faire leur courses. Bonsoir! Et là, le voisin me présente des excuses. Heureusement il explique pourquoi, c'est l'opérateur E-sait(pas)faire qui a cru que le numéro était libre, parce qu'il était indiqué comme tel sur leurs fichiers (parce que moi, je suis toujours chez l'opérateur historique?), et qui ne les a pas crus quand ils ont affirmé que ce numéro n'était pas vacant. Tu parles d'un dérangement. Pas de mal, vraiment. Là-dessus, sa compagne me renouvelle son offre d'aide, pour les enfants (d'autant qu'ils en comptent trois, dans la cour), en me précisant juste que le soir, ils travaillent jusqu'à 18h 30.
Terminé? Et ben non! Ils vident les courses de leur voiture, alors ils font des allers-retours. Et le voisin redescend avec des sucres d'orges pour les enfants. (Il faudra quand même que j'explique au pirate et à Numérobis qu'il faut aussi se méfier des gens qui leur proposent "Tu veux des bonbons?")
Moi, j'espère que mes voisins font ramadan (auquel cas je les plains aussi de tout mon coeur, par cette chaleur) et qu'ils vont nous offrir des petits gâteaux pour l'Aïd-el-Fitr.

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Curiosités diverses

(25 août)

A chaque âge sa curiosité.
Le Pirate, six ans, plus une seule incisive de lait, et pressé de rentré au CP, développe depuis quelques temps une curiosité lexicale. Quand il entend un mot ou une expression dont le sens lui échappe, il demande ce que cela veut dire. Parfois (pinaise, l'autre jour, j'ai dit "des fois", et ce morveux m'a corrigée!), ça tombe juste sur un mot que son père (ou moi) vient d'employer pour le gronder. D'autres fois, c'est un adjectif entendu dans un dessin animé. Et comme il n'avait personne sous la main pour demander au moment propice, il a attendu deux jours pour savoir. Soudain, le mot inconnu lui revient à la mémoire, au milieu du repas, et il en demande la signification.
Numérobis, trois ans, est dans la curiosité alimentaire. Il semble avoir dépassé la phase des phobies; maintenant, quand un plat inconnu arrive sur la table, il demande ce que c'est avant de tester. Il veut bien manger de plein de choses, à condition de savoir ce que c'est. Du coup, quand il écosse les petits pois ("Je peux t'aider, Maman?"), il en goûte un cru, avec une grimace. Mais comme il sait qu'il aime les petits pois, il ne fera aucune difficulté à les manger cuits. Je fais des boulettes de viande? Il tente l'oignon cru, grimace, et recrache. Mais l'expérience du petit pois a servi: ça ne le dérange pas du tout de savoir qu'il y aura de l'oignon dans les boulettes. Ce jour-là, il a même goûté la viande crue. Oui, je sais, il risque d'attraper un ténia ou la toxoplasmose, mais je ne vais pas le freiner dans ses découvertes gustatives. Tant qu'il ne se jette pas sur un poison...
Peut-être que si je faisais de la compote maison, il voudrait goûter les fruits? (En dehors de la banane, mes enfants ne mangent pas de fruits, sauf en compote; même les tous petits morceaux dans les yaourts, c'est beurk.)

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J'ai pris un bain

(23 août)

Non mais ho, il ne faut pas croire que c'est le fait que je me lave, qui est exceptionnel! Non, ce qui est beaucoup plus rare, c'est que je prenne le temps de m'allonger dans la baignoire. Et je ne me souviens pas de la dernière fois où je me suis baignée un matin.
Pourtant, hier matin, je n'ai pas résisté. La nuit avait été infernale. Pas d'alerte canicule pour nous, et cependant, quand je me suis levée à trois heures du matin, j'ai constaté qu'il régnait la même atmosphère lourde dans toutes les pièces. Pas un souffle d'air, pas une once de fraîcheur. D'habitude, quand je traverse l'appartement pendant la nuit, je suis dégoûtée par la chaleur de la chambre, quand j'y retourne. Dans la nuit de vendredi à samedi, rien de tel, juste une chaleur écrasante. J'ai dû dormir quatre heures en tout. Et vers quatre heures du matin, j'ai commencé à avoir mal à la tête et à rêver d'un bon bain frais.
Seulement, je n'ai pas osé faire couler l'eau au beau milieu de la nuit. Alors j'ai attendu que tout le monde soit levé, et même que les enfants aient déjeuné, pour faire couler mon bain. Frais. Je pense que l'eau de ma baignoire devait être moins chaude que celle de la mer (26° en Méditerranée!). Et je m'y suis plongée avec délice. Je suis bien restée dix minutes immergée, à écouter les bruits, ma tête s'enfonçant de plus en plus, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que le nez et la bouche qui dépassent.
Ca m'a fait un bien fou. Reposée de la fatigue de la nuit. Rafraîchie. Et fait disparaître mon mal de tête.
Alors, je me demande pourquoi les pédiatres ont renoncé à recommander des bains aux enfants légèrement fiévreux: je suis persuadée qu'un bain tiède peut effectivement aider le corps à retrouver une température plus normale, et donc, soulager un enfant malade. A condition de ne pas le laisser prendre froid à la sortie, évidemment.

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Mac Dal

(21 août)

Dans notre série "la malbouffe ne passera pas par nous", aujourd'hui, le restaurant.
K. ayant fait venir une collègue de Marseille pour étudier ses vieux verres romains, et comme il ne voulait pas la laisser seule pour manger, il nous a tous invités au restaurant. Donc, nous descendons, et nous croisons le fils de la nouvelle maîtresse qui est en train de s'installer. Il doit avoir 5 ans, la conversation s'engage rapidement avec le Pirate, qui lui explique nos projets, et j'entends le jeune garçon répéter à sa maman "Y vont à MakDo". Le Pirate, aussitôt, m'assure qu'il n'a pas du tout dit ça.
Effectivement, nous allons plutôt dans un petit restaurant qu'on pourrait presque dire "de quartier", si tout, à cette époque de l'année, n'était de toute façon envahi par les touristes. Les enfants réclament des frites (chacun associe ce qu'il veut au mot "restaurant"); je leur suggère de prendre plutôt une pizza, puis j'avise le menu enfant, qui propose des frites avec, au choix, une pizza ou un hamburger. Ben tiens, puisqu'il paraît qu'ils mangent rapide, autant prendre le hamburger. Le Pirate a été ravi de m'entendre dire au serveur qu'ils auraient droit au ketchup, ce délice de la cantine.
Sauf que, dans un restaurant qui annonce "feuilleté de sole et purée de petits pois" en plat du jour, il ne fallait pas s'attendre à un burger de fast-food.
Les assiettes sont arrivées, garnies de frites en forme de pommes de terres sautées, et donc certainement pas congelées. Le hamburger, lui, avait une tête bien plus appétissante que ceux de chez Ronald. Comme la bouche de Numérobis est encore trop petite pour ce genre de denrée, j'ai ouvert le burger pour le décomposer, afin que mon fils puisse manger le pain et la viande séparément. Et j'ai découvert un vrai steak haché, de forme indéfinie et visiblement façonné exprès, puisqu'il avait une taille réduite. C'est bien simple, c'est la première fois que Numérobis finit sa viande, depuis qu'il prend des menus enfant au restaurant.
Le Pirate, lui, a d'abord consciencieusement mangé toutes ses frites avant de s'attaquer au hamburger. Il a certes essayé de le décortiquer, histoire d'enlever la salade, mais comme je lui ai dit de manger tout ensemble, et qu'il y avait du monde, il a mangé l'intégralité du burger, avant de déclarer: "MMhh, il est bon, comme ça, le sandwich, Maman. On pourra en refaire à la maison, dis, des sandwichs comme ça?"
Un "sandwich". C'est vrai, une garniture au milieu de deux tranches de pain, on appelle ça un sandwich...

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Journée de chien

(19 août)
Canicule, ça vient de "canis", le chien.

Il fait vraiment chaud quand:

- le matin, tu te réveilles vers 6h, et tu ouvres un peu le store pour laisser passer de l'air. Ah, de l'air frais! Tu te rendors pour deux heures, et quand tu te réveilles, tu te rends compte qu'il fait 27°... et pourtant, l'air était vraiment frais.
- au petit déjeuner, tes enfants sont capables d'absorber chacun au moins un demi-litre de liquides (eau, jus de fruit, lait); et de te redemander un verre d'eau trois quart d'heure plus tard.
- tu tiens absolument à aller faire les courses avant onze heures, et après, tu ne bouges plus de chez toi.
- tu écoutes la météo et tu entends qu'à Brest, ils auront 22° comme température maximale, les veinards!
- ce n'est pas si grave de manger tiède. Froid, même, c'est bien.
- finalement, inonder la salle de bain en prenant sa douche, ça ne rafraîchirait pas un peu la maison?
- tu remarques que ton médecin a réglé sa clim' à 25°, et mon Dieu qu'on est bien là!
- sortie par mégarde avant 15h, tu croises une dame au décolleté luisant, et tu te demandes si c'est à cause de la sueur ou de la crème solaire.
- ton linge sèche en moins de deux heures, sans utiliser la moindre machine.
- au moment de donner le bain aux enfants, tu constates qu'ils sont déjà bien humides; poisseux de transpiration, quoi.
- tu trouves que tes cheveux mettent un temps fou à sécher, mais en fait, ce n'est plus l'eau de la douche que tu sens sur ton cuir chevelu, c'est la sueur. D'ailleurs, tu trouves que tu as beaucoup trop de cheveux.
- les chats préfèrent rester sur le toit, après la tombée de la nuit, plutôt que de venir manger leurs croquettes.
- même les moustiques ont l'air apathiques: tu dors la fenêtre ouverte, le store même pas baissé correctement, et ils ne viennent pas te piquer. Les fourmis ne s'attaquent plus non plus aux croquettes des chats. Lesquels manquent singulièrement de réflexes.

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Mexicano-porcine

(18 août)

Les Allemands ne s'embarrassent pas, ils appellent la grippe A "Schweinegrippe". Moi, j'aimerais bien "mexicaine", parce qu'on voit mieux le cousinage avec la grippe espagnole de 1918-19, elle aussi H1N1. Et ce cousinage, il m'ennuie un peu, rapport à mes bronches dilatées. Parce qu'une des caractéristiques des virus de ce type, c'est de s'attaquer particulièrement au système respiratoire, en pénétrant profondément les poumons. La plupart des cas de mortalité sont dus à des complications pulmonaires. Mes bronches étant particulièrement accueillantes, je me sens plutôt menacée.
Néanmoins, cette grippe est, dans la majorité des cas, bénigne, rappelons le. Rien ne sert donc de s'alarmer, de prévoir des plans d'éducation à distance en cas de fermeture générale des écoles. D'autant que je me demande bien comment un cours à la radio pourrait apprendre à lire à mon Pirate... Le ministre a cru rassurer les gens en disant que les fermetures se feraient plutôt au cas par cas, les préfets pouvant décider de fermer seulement une classe, ou bien une école, ou encore l'école et ses voisines (celles du même groupe scolaire? celles de la commune?) quand il y aura trois cas déclarés dans une même classe, la même semaine. Naturellement, il n'y aura pas de service de garde de substitution. Ce serait en effet complètement stupide de dire aux enfants de ne plus venir à l'école et de les regrouper ailleurs, le problème n'étant pas l'école, mais la collectivité (à ce propos, personne ne parle de la fermeture des crèches, qui seront pourtant certainement touchées, elles aussi).
Il faudra donc recourir à la "solidarité familiale". OK, Monsieur le Ministre, alors si je te redemande un poste en Bretagne pour me rapprocher de la famille, tu me le donnes, dis?
Parce que tu es bien gentil, Monsieur, mais pour que la solidarité familiale puisse s'exercer, il faut qu'un certain nombre de conditions soient remplies. La première étant évidemment d'avoir une famille. La seconde, c'est que les membres de cette famille soient disponibles. Ce qui veut dire: grand-mère ou tante au foyer, grands-parents retraités, ou toute personne au chômage. Disponible, mais en bonne santé. Enfin, la condition absolument nécessaire de l'entraide familiale est la proximité. Et là, tu vois, cher ministre, mon mari sera à 1300 km (de toute façon, il travaille), ses parents à un millier de km, et les miens à 700. Ca fait un peu loin. Et je ne suis pas un cas unique. Un couple de collègues présente exactement la même configuration: ils travaillent sur la Côte d'Azur, avec des parents en région parisienne et à Brest. Ils ont trois filles, dont deux scolarisées. Un autre couple, et un autre collègue, ont toute leur famille et belle-famille dans le Nord. Eux aussi ont des enfants en primaire. Les parents du petit L., camarade du Pirate, font garder leur fils par une nounou, le mercredi, non pas parce qu'ils sont riches, mais parce qu'ils n'y a pas de grand-parent disponible à proximité. Alors je ne vois pas comment nous pourrions faire garder nos enfants. A moins d'organiser des tours de garde, en espérant que le proviseur accepte de nous libérer chacun notre tour un jour par semaine pour garder nos enfants non malades...
Tout ça pour un virus de rien de tout. Soyons raisonnables, un peu!

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Epatant!

(16 août)

K. et moi trouvons que Numérobis a fait des progrès surprenants en dessin, cet été.
Pour commencer, il s'est mis à faire des bonshommes. Sur le mode têtard, avec une tête munie de deux jambes très longues, au bout desquelles figurent les pieds. Pas de bras, pas de "ventre", ce qui gênait un peu le Pirate. Lequel a donc montré à son petit frère qu'en reliant les deux jambes par un trait horizontal, les bonshommes étaient un peu plus réalistes. Schéma aussitôt adopté, d'autant qu'il permettait de greffer des bras, terminés par des mains munies de plein de doigts.
Et voilà que ce matin, les bonshommes ont pris une autre allure, avec un vrai ventre patatoïde (ou carré) sur lequel se greffent jambes et bras, en plus, bien sûr, de la tête. Le visage a toujours des yeux et une bouche, parfois un menton et des sourcils en plus. Pas de nez, d'accord, mais on ne peut pas tout avoir, non plus, cet enfant n'a que trois ans!
Dans le figuratif, Numérobis nous a aussi gratifié ce matin d'un "château de Berlin" (ben oui, Berlin l'Enchanteur!). Un rectangle muni de créneaux assez réguliers sur le dessus. Avec aussi une porte, et une tour crénelée sur le côté. "Berlin" lui-même était reconnaissable, devant le château, à son chapeau pointu.
Moi je dis, la maîtresse va être épatée...

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Quiche

(14 août 2009)

Il paraît que pour donner aux enfants envie de manger de tout et surtout des choses bonnes pour la santé, il n'y a rien de mieux que de les faire participer activement à la préparation des repas. C'est bien gentil, mais on n'a pas toujours le temps. En plus, ce n'est pas moi qui fait la cuisine.
Moi, je ne fais que les gâteaux. Les enfants adorent mélanger la pâte, et surtout essuyer la terrine une fois le gâteau au four. Cependant, les desserts, pour l'équilibre alimentaire, ce n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux...
Heureusement, il y a les vacances. Comme je suis à la maison, c'est moi qui cuisine, le midi. Certes, la plupart du temps, cela veut dire: faire cuire des nouilles, ou du riz, et ajouter une sauce toute prête. Ou bien ouvrir une boîte de conserves. Mais je fais parfois aussi réellement la cuisine. Par exemple, je suis la reine des quiches.
L'autre jour, c'était quiche aux poireaux. En voyant que j'achetais ce légume, le Pirate a aussitôt décrété qu'il n'en mangerait pas. Et puis est arrivé le moment de faire la quiche. Je coupe mes poireaux, je les fais revenir et pendant qu'ils mijotent un peu, je prépare le reste des ingrédients. J'avoue, j'utilise une pâte toute prête. Mais le plus jeune marmiton avise les oeufs, sur la table.
- Des oeufs!
- Oui, des oeufs, attention, ne les casse pas, c'est pour la quiche.
- Il y a des bébés dedans.
- Oui, enfin pas tout à fait... Des bébés quoi? Des bébés lapins?
- Non! [sur le ton de "tu dis n'importe quoi, Maman"] Des bébés oiseaux.
- Oui. Et quoi, comme oiseau?
- ...
- Ce sont des oeufs de quoi?
- De poule!
Je trouve mon Numérobis assez savant, tout de même, pour son âge.
Bref.
Il m'a demandé de "faire avec toi", alors je n'ai pas refusé, bien qu'il y ait peu de choses à touiller, dans la quiche. Du coup, son grand frère a rappliqué. Celui-là, je crois qu'il serait capable de vous expliquer la recette. Ils ont mélangé les oeufs et la crème à tour de rôle; ils ont aussi répandu le fromage râpé sur la quiche, non sans goûter au passage.
Et bien sûr, au moment de la manger, ils étaient enthousiastes. Le Pirate en aurait même bien pris une deuxième part.
Conclusion, faire la cuisine c'est facile, c'est amusant, et c'est bon.

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Cartable

(12 août)

Bon, vous le savez si vous avez bien suivi, le Pirate doit entrer au CP en septembre. Je dirais même plus: il entre au CP dans l'école où nous habitons. Ce qui promet une situation intéressante au moment de la sortie des classes ("Non, toi tu restes dans la cour, pas la peine de franchir la grille.")
Pour aller au CP, bien sûr, il lui faut un cartable. Et là, les choses se compliquent.
Quand j'étais petite, nous avions des cartables plutôt neutres, sans fioritures, souvent en cuir. Solides. Mon cartable de CP, quand il a été trop petit, a été récupéré par mon papa, qui a fait cours avec pendant des années. Et puis, la société de consommation est passée par là: il fallait avoir le cartable de telle marque, ou le sac à dos de telle autre, pour être à la mode. Et changer de sac au bout de trois ans maximum. Dire que j'ai passé mon bac avec mon actuel cartable!
Je rêvais, pour le Pirate, d'un petit cartable tout simple, sans motif horrible. K. veut un cartable sans marque. Et bien, ça va être très dur. Parce que tous les cartables que j'ai vu jusqu'ici arborent fièrement soit une marque, soit une licence. Je ne veux pas que mon fils se promène avec un homme-araignée sur le dos. D'autant que quelque chose me dit que le motif va se déchirer, s'arracher rapidement, et que dans deux ans au plus tard, il lui faudra un nouveau sac. C'est hors de question. Mais en attendant, le Pirate commence à s'inquiéter, parce qu'il n'a toujours pas de cartable.
Alors, je continue mes repérages...

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Le coup du latin

(10 août)

Ah, ça vous épate, hein, le coup de la question en latin?
Moi aussi, en fait, quand je pense que je n'ai étudié cette langue que pendant quatre ans, et que ça fait 18 ans que je n'en ai pas fait. Il faudra que je m'en souvienne quand mes élèves me diront, à la rentrée, que ça fait deux mois qu'ils n'ont pas fait d'allemand.
En fait, j'ai été aidée par le contexte, et par le fait même que la langue choisie était le latin. Et puis, il se trouve que je connaissais le mot-clé de la question.

Mes parents ont toujours aimé avoir une langue qui leur permette de communiquer sans être compris de tout leur public. Ca a marché avec l'anglais jusqu'à ce que j'aie environ 13 ans. Ensuite, ils se sont retrouvés coincés, parce que ma mère ne parle pas d'autre langue. Ma soeur et moi sommes entrées dans le jeu, quand la troisième était petite. Nous ne parlions pas encore anglais, mais nous pouvions épeler les mots qu'elle ne devait pas comprendre. Ensuite, nous l'avons feintée en parlant anglais avec nos parents, ou sans doute allemand entre nous. Je ne crois que nous soyons passés plus tard au latin (parce que notre petite soeur n'a fait "que" du grec).
En tout cas, c'est bien pratique, de pouvoir se parler sans être compris. K. et moi utilisons peu l'anglais face à nos enfants. Il y a mieux: les anciennes déformations de mots du Pirate, qui ne les comprend plus. On prépare un pique-nique? N'oublie pas les "pichtes"! C'est quoi, Maman, des pichtes?

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La suite des insolites de l'été

(7 août)

- répondre "non" à une question que mon père m'a posée en LATIN, parce que c'est la seule langue dont il était sûr que personne d'autre ne la comprendrait;
- se faire appeler trois fois en deux jours par le même enquiquineur à propos d'assurance maladie;
- se demander si les spectateurs de la pièce de théâtre qui se joue sous le préau ont entendu l'appel de Numérobis, par la fenêtre ouverte de la salle de bain ("Z'ai fait caacaa!");
- voir le hublot de la machine à laver s'ouvrir tout seul alors que K. vient de lancer une lessive, et la machine continuer à tourner en débordant;
- demander au Pirate, arrivé comme un ver au petit déjeuner, d'aller s'habiller, et le voir revenir en slip;
- découvrir en triant de vieilles factures que, dis donc, la cuisinière a fêté ses 20 ans!

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Heu, dites, les gens...

... je sais bien que c'est les vacances, et que j'ai un peu corsé l'accès aux commentaires pour résister au péril jaune, mais quand même, vous avez le droit de me laisser un petit mot, de temps en temps!

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Miam miam!

(5 août)

Quel bonheur!
Mon boulanger est revenu depuis lundi, et je me régale.
Ce n'est pas que je sois très difficile sur le pain, mais bon, disons que je l'aime bien doré, avec une croûte pas trop épaisse et croustillante, et une mie bien moelleuse.
Or tous les boulangers du centre-ville, sauf le mien, font du pain blême, avec une croûte cependant épaisse, et une mie plus ou moins compacte. Autant dire qu'ils ne font pas lever suffisamment la pâte et qu'ils ne maîtrisent ni la durée, ni la température de cuisson. En l'absence de mon boulanger, donc, autant valait se rabattre sur le pain des grandes surfaces, certes clair de croûte, mais néanmoins tendre sous la dent. Au moins, le rapport qualité prix est acceptable. Parce que payer plus cher une pseudo-baguette moins bonne que celles que je consomme habituellement, non merci.
Mais depuis lundi, tout va mieux. Je suis même allée chercher du pain tout frais pour le petit déjeuner, quel délice!

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Vandales!

(3 août)

Alors voilà.
Hier, il y avait fête folklorique, j'étais un peu en avance, je me dis tiens, si j'achetais le journal. Et je vois le titre de l'édition régionale: "Draguignangnan: le feu au lycée". Avec une photo de ce qui ressemble drôlement à l'une des salles où j'ai fait cours l'an dernier.
Donc, j'achète le journal. Et je lis l'article. "Trois salles dévolues aux cours de langue", et "au rez-de-chaussée". J'ajouterai: qui donnent directement sur la cour, donc pas besoin de franchir les portes de bâtiments pour y accéder. L'incendie, d'origine suspecte, a détruit "tout le matériel".
Pinaise, les vandales, ils ont incendié ma salle! Avec le lecteur Cd dans son armoire? Et la télé? Et le magnétoscope qui avait des ratés? Et surtout, ce que je trouve le plus triste: sur les photos, on voit très bien que les affiches qui ornaient les murs ont brûlé. Certaines étaient amusantes, beaucoup anciennes, elles ne pourront être remplacées.
J'espère que les salles seront remises en ordre et aux normes pour la rentrée. Sinon, il faudra reloger (provisoirement) les cours d'allemand dans d'autres locaux disponibles, et courir d'une salle à l'autre entre deux cours. En tout cas, ça va alimenter les discussions de pré-rentrée, cette histoire...

(Et là, il fallait s'y attendre, avec le vent, c'est la forêt qui flambe; j'ai d'abord reconnu le bruit des canadairs, et puis vu la fumée; je me demande même si on ne sent pas l'odeur d'ici.)

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