Sortie de garderie

(28 novembre)

Il est 18 heures 35, la garderie ferme dans dix minutes.
Le petit N. (5 ans, à vue de nez), demande à son papa ce qu'ils vont manger ce soir.
- Je ne sais pas.
- Tu sais pas ? T'étais pas à la maison?
- Ben non, j'étais au travail.
Avec le papa, on rigole. Comme si les parents allaient se la couler douce à la maison alors que leurs enfants sont à la garderie.

Mais je comprends que ce ne soit pas évident pour N. Après tout, sa maman était assez souvent à la sortie de l'école, jusqu'à il n'y a pas si longtemps. Peut-être qu'elle ne travaillait pas, ou seulement à mi-temps, ou en horaires décalés. Et qu'elle restait à la maison pendant que ses enfants étaient à l'école. Et à 5 ans, la différence entre horaires scolaires obligatoires et périscolaires facultatifs n'est pas évidente.
En tout cas, j'ai trouvé qu'il y avait encore beaucoup d'enfants en garderie, à cette heure tardive. Je sais que c'est la course pour les parents, qui regardent l'heure avant de quitter leur travail, et qui se demandent s'ils auront le temps de faire encore une course ou deux. Moi, j'ai de la chance, je ne dois imposer ce genre d'horaire à mon fils que deux ou trois fois par trimestre, au moment des conseils de classes (et autres réunions parents-profs).

Libellés : , ,

Journée internationnale pour l'élimination des violences faites aux femmes

(25 novembre; cette date a-t-elle été choisie par hasard, ou y a-t-il un rapport avec les Catherinettes?)

La prof de musique de Numérobis leur a fait écouter ça:


Et pour Noël, la classe du P'tit Mousse va chanter çà:


(N'étant pas une grande fan de Big Flow et Au Lit, je ne connaissais pas; mais j'avoue avoir été très émue quand j'ai entendu mon fils massacrer interpréter la dernière strophe.)

Libellés :

Dans ses rêves

(24 novembre)

Granit est un petit chat très mignon.


Une chatte qui aime toujours autant les tancarvilles et autres sèche-linges, peut être à cause des pinces à grignoter.

Mais, comme tous les chats, elle a un rêve: celui de passer la nuit sur le lit des humains, bien au chaud entre eux.
Alors, elle a élaboré des stratégies.
Pour commencer, elle a tenté de se cacher sous le lit quand nous allions nous coucher (ou sous la commode de Numérobis quand j'allais lui dire bonne nuit). Mais une ficelle agitée près du lit ou des doigts pianotant juste sous son nez suffisaient à la faire sortir. Alors elle s'est contrainte à ne pas réagir, et il fallait aller la chercher (pour la commode, c'était facile: il suffisait d'enlever le tiroir du bas).
Et puis nous avons renoncé à tant de gymnastique, et Granit s'est dit qu'elle avait gagné. Sitôt la lumière éteinte, elle sortait de sa cachette et sautait sur notre lit avec un joyeux ronron. Erreur de débutante: il suffisait de la cueillir pour la mettre dehors.
Alors elle a cherché d'autres cachettes, investies bien avant l'heure de notre coucher pour ne pas se faire remarquer. Mais la couverture au pied du lit faisait une bosse, et je connaissais la planque de Flourig (et Makhno) dans mon linge.
Granit a dû changer de stratégie. Elle est retournée sous le lit, en prenant soin de le faire quand personne ne la voyait (néanmoins, Numérobis l'entendait se glisser sous le meuble, au-dessus de sa tête, grâce ou à cause de la capsule d'identification) et de rester silencieuse. Je la soupçonne même de s'être endormie là. En tout cas, elle a attendu une bonne dizaines de minutes après l'extinction de la lumière, et elle a sauté sur le lit sans bruit. Quand elle est arrivée entre K. et moi, je l'ai attrapée.
La dernière tentative a eu lieu mardi ou mercredi soir, en combinant le meilleur de toutes les techniques: l'anticipation (j'étais encore en train de travailler quand elle est montée, mais je ne l'ai pas entendue redescendre), la planque invisible (je pense qu'elle était dans mon linge, mais bien cachée, parce que je l'avais cherchée) et l'attente (incluant une petite sieste?). Néanmoins, cette fois encore, la pauvre bête a échoué et s'est retrouvée sur le palier.

Libellés : ,

Que la force soit avec toi!

(18 novembre)

A l'heure où vous lirez ce message, je serai chez le kiné, en train de faire quelques exercices de musculation. Et j'aime mieux vous dire que j'en ai besoin: vendredi, j'ai essayé de soulever les haltères que le prof d'aïkido apporte pour le cours de taiso qui suit. Et je n'ai pas réussi à tendre le bras droit avec 1,5 kg au-dessus de ma tête!

Chez le kiné, aux heures de bureau (ou scolaires), il y a des personnes âgées qui viennent retrouver un peu de mobilité. C'est un peu triste, de voir comme certains ont du mal. La semaine dernière, un monsieur m'a fait remarquer que la dame en face de nous avait "bien des misères", et ça m'a fait tout drôle, parce que la dernière personne que j'ai entendu employer cette expression, c'est ma grand-mère. Cette dame a dû appeler son mari pour l'aider à descendre du vélo, et elle est incapable de marcher toute seule. Peut-être qu'elle s'est cassé le col du fémur, ou bien juste la jambe. En tout cas, elle a du mal à récupérer. C'est dur, de se dire que c'est sans doute notre lot à tous...

Libellés :

Bouger plus (ça fait vraiment du bien)

(16 novembre)

Le chirurgien m'ayant autorisée à reprendre la danse, et même la natation, à condition toutefois d'éviter le crawl (partant du principe que personne ne nage le paillon, bien sûr), je suis retournée danser la semaine dernière.

Il faut bien dire que j'ai eu un peu de mal à me remettre en route. Je suis loin d'être aussi rapide que mes jeunes camarades, et les mouvements des bras n'ont jamais été trop mon fort. En plus, pas de bol, le nouveau pas fait marcher surtout le bras (et l'épaule) droit(e). Mais l'échauffement, qui s'occupe aussi des épaules, m'a bien détendue. Et je profite de ce que les autres font la chandelle (je m'y remettrai plus tard) pour essayer de retrouver les quelques degrés d'extension qui me manquent au-dessus de la tête.
Les journées de cours complètes me fatiguent, mon dos a besoin de détente; et j'ai constaté hier soir, en rentrant de la danse, que j'étais beaucoup plus à l'aise. Comme quoi, c'est probablement vrai qu'il faut bouger pour être en forme. Maintenant, il ne me reste plus qu'à trouver un moment pour aller à la piscine. Mon créneau habituel du mardi midi est impossible, cette année: j'ai cours toute la journée. Mais peut-être que nager ce soir-là, pendant que le P'tit Mousse est à son cours de danse, ferait justement du bien à mon dos?

Libellés : ,

Y arrivera-t-on?

(13 novembre)

Au lendemain du premier repas végétarien à la cantine du P'tit Mousse ("C'était pas bon."), j'ai envie de vous faire part de cette découverte, dans un roman d'anticipation de Barjavel sur lequel je suis tombée par hasard à la médiathèque.
L'action se passe en 2052.
"L'élevage, cette horreur, avait également disparu. Elever, chérir des bêtes pour les livrer ensuite au couteau du boucher, c'étaient bien là des moeurs dignes des barbares du XXe siècle. Le 'bétail' n'existait plus. La viande était 'cultivée' sous la direction de chimistes spécialistes et selon les méthodes, mises au point et industrialisées, du génial précurseur Carrel, dont l'immortel coeur de poulet vivait encore au Musée de la Société protectrice des animaux. Le produit de cette fabrication était une viande parfaite, tendre, sans tendons, ni peaux ni graisses, et d'une viande variété de goûts."
Quelques chapitres plus loin, on apprend qu'il existe le même genre de poisson, évidemment sans arrête, et que les pêcheurs rejettent tout à l'eau, parce que les poissons plein d'arrêtes n'ont plus aucun intérêt. La pêche est juste un loisir. Et la ménagère du XXIe siècle ignore qu'il faut plumer et vider une poule avant de la faire cuire. Il faut dire que le passage sur la viande cultivée se poursuit ainsi:
"Non seulement l'industrie offrait au consommateur des viandes au goût de boeuf, de veau, de chevreuil, de faisan, de pigeon, de chardonneret, d'antilope, de girafe, de pied d'éléphant, d'ours, de chamois, de lapin, d'oie, de poulet, de lion et de mille autres variétés, servies en tranches épaisses et saignantes à souhait, mais encore des firmes spécialisées, à l'avant-garde de la gastronomie, produisaient des viandes extraordinaires qui, cuites à l'eau ou grillées, sans autre addition qu'une pincée de sel, rappelaient par leur saveur et leur fumet les préparations les plus fameuses de la cuisine traditionnelle, depuis le simple boeuf miroton jusqu'au civet de lièvre à la royale."
Il y a aussi des viandes à goût de confiture, mais une "Association chrétienne des abstinents, qui avait pris pour devise: 'Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger', possédait sa propre usine. Afin de les aider à éviter le péché de gourmandise, elle y cultivait pour ses membres une viande sans goût."
René Barjavel a écrit Ravage en 1942, le roman a été publié l'année suivante, et je suis curieuse de voir comment il se termine.

Libellés : ,

Retour au boulot

(7 novembre)

Ah oui, j'ai été un peu occupée: j'ai repris le travail.
Et mes élèves étaient drôlement contents de me voir revenir (tous les dix ans, c'est la même chose). Ca fait du bien, quand même, d'entendre "Ouais, elle est revenue!" et "Madame, vous nous avez manqué". J'essaie de freiner les reproches et critiques à propos de mon remplaçant (la solidarité est de mise entre collègues), même si je trouve aussi qu'il a un peu abusé côté grammaire, et qu'il a un peu négligé les objectifs du bac. Mais enfin, ce n'est pas vraiment son boulot, il a eu le mérite d'être là et de les faire travailler, et c'est toujours mieux que cinq semaines sans cours.


L'autre bonne nouvelle de la semaine, c'est que le chirurgien trouve que j'ai très bien récupéré ma mobilité. Et c'est normal que la main ne remonte pas encore très haut dans le dos: c'est le plus difficile.

Libellés : , ,