L'écologie et moi

31 janvier

Je ne suis pas particulièrement écolo. Je veux dire, pas intégriste de l'écologie, en tout cas. Pas comme ces idéalistes qui refusent le sèche-linge parce que ouh lala ça pollue. J'ai un sèche-linge, acheté dans le Nord, où les hivers sont si humides que même à l'intérieur, le linge a besoin de deux jours pour sécher. Je ne dispose pas d'un jardin où suspendre les draps mouillés, je suis désolée, ils sèchent en dépensant de l'énergie, je sais, c'est mal.
Mon fils porte, comme son frère avant lui, des couches jetables. Chacun d'entre eux aura donc contribué pour deux tonnes à l'accroissement des déchets non dégradables. C'est très mal. Mais les couches lavables, j'ai regardé, je me suis renseignée, et j'ai trouvé ça trop difficile à gérer, et le bac pour garder les couches avant de les laver trop dégoûtant. Petite nature.
Néanmoins, je fais de petits gestes. Je ne supporte pas que la lumière soit allumée dans des pièces où il n'y a personne. J'éteins dès que c'est possible. Même le chauffage. Et quand je fais les courses, j'y vais avec mes sacs réutilisables ou ceux, en tissus, que j'ai achetés en Allemagne. Si K. pensait à en faire autant, il n'y aurait pas tous ces sacs (en papier, certes) dans la maison. Il n'a même pas remarqué qu'il y avait toujours un cabas dans la voiture...
En fait, je crois que je ne suis pas vraiment écolo. Seulement, je n'aime pas le gaspillage. C'est peut-être un début?

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Négligée

29 janvier

C'est fou ce que je peux être négligée, comme fille.
Par exemple, je l'ai déjà dit, je ne vais que très rarement chez le coiffeur. J'y suis passée la semaine dernière, ce qui fait une moyenne d'une fois par an depuis que j'habite le Sud. Et depuis, je n'éprouve même plus franchement le besoin de me coiffer le matin. Les cheveux aux épaules, justes démêlés, ça va bien. Bon, une raie propre, quand même, pour faire cours, et puis c'est tout.
Quand ils auront repris une quinzaine de centimètres, je les ferai recouper. Peut-être.
Pour les ongles, j'ai la même technique: je coupe court, et puis j'oublie pendant au moins deux semaines, là il faut parfois limer un peu, et quand ils sont vraiment trop longs, je recoupe. Je n'ai plus de vernis à ongle dans mon armoire depuis cinq ans.
Pour les enfants, c'est pareil: Numérobis a attendu d'avoir 19 mois pour avoir sa première coupe de cheveux (maison), les ongles poussent jusqu'à ce qu'ils griffent (ah, là, il faudrait peut-être couper, non?), le Pirate va chez le coiffeur quand son père pense à l'emmener, soit au maximum trois fois par an (c'est pratique, les cheveux qui bouclent, ça dépasse difficilement la nuque). Et bien sûr, je ne le coiffe ni peigne jamais le matin.
Je ne connais ni le gel, ni la laque, ne le brushing. Je me "maquille" tous les 36 du mois (un trait de crayon et un peu de mascara, quelle fête! toujours suspecte aux yeux de K.). J'oublie assez souvent la pourtant nécessaire crème hydratante. Il y a un flacon de parfum à peine entamé depuis deux ans dans un tiroir de la salle de bain...
A la maison, je ne m'habille pas fantastiquement bien, surtout pour faire le ménage. Ca ne me dérange pas d'aller chercher mon fils à l'école en survêtement.
Là où ça devient gênant, c'est quand j'oublie que j'ai mis mon vieux pantalon de jogging trop court et que je passe au lycée faire des photocopies. Le regard des élèves sur le survêtement informe est réprobateur, et les remarques incisives. Sauf que, les remarques, ils me les font comme si j'étais moi-même une lycéenne. Donc, en fait, même désobligeantes ("C'est la misère, il lui manque dix centimètres, à ton pantalon."), elles sont plutôt flatteuses.
J'ai vingt ans. Ca fait plus de dix ans que j'ai vingt ans.

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Les mystères de la vie

25 janvier (2008)

Hier, c'était la grève des fonctionnaires. Donc des profs. L'école où nous habitons était fermée, mais pas celle du Pirate. Sa maîtresse va aux stages syndicaux, mais elle ne fait pas grève. Moi, si. Parce que, un peu, je n'avais pas envie de me déplacer pour une heure avec ces bons à rien de première. Et aussi, beaucoup, parce que j'en ai assez qu'on me prenne pour une conne, et que, oui, il faut diversifier l'offre de formation, ras-le-bol du modèle "anglais-espagnol" en langues vivantes! Enfin, je suis curieuse de voir si l'administration aura su déceler mon absence: une heure de cours, avec si peu d'élèves qui étaient prévenus, eux (et qui donc n'auront pas été demander si j'étais là ou pas), comment savoir si je suis venue ou non?

Et alors, que fait un prof quand il ne va pas en cours parce qu'il fait grève?

Normalement, il va manifester.
Bon, c'est pas trop mon truc, surtout en province, où il est plus difficile de rejoindre les lieux de manifestation.
J'aurais pu aller faire les soldes, mais le train était un moyen de transport incertain, et je suis donc restée chez moi. Mais pas devant la télé (d'abord, je n'ai pas la télé!). Non, j'ai travaillé, figurez-vous. Car non, le prof ne travaille pas uniquement quand il est devant ses élèves (je pourrais même vous donner les horaires hallucinants auxquels nous avons croisé certains instits, dans cette école). Il prépare ses cours, aussi. Recherche des documents. Retrouve de vieilles factures de téléphone, c'était dans ses papiers du temps de ses études en Allemagne, ouh la, on pourrait peut-être jeter ça, quand même! Et tiens, le prof s'aperçoit qu'il a encore des cours du lycée, du temps où il était élève, dites donc, c'est dingue, il n'y a pratiquement pas un mot de français, dans ce cahier d'allemand. Et le voyage coûtait tout ça? Dire qu'il a dû renoncer au sien, bien moins cher, mais encore trop dispendieux pour ses élèves. Ils préfèrent aller au ski.
On n'a plus les élèves qu'on avait, ma bonne dame.

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Positive attitude

23 janvier

Nuit numéro un: Je dors. Bien. Profondément. Il faut que K. se lève et que la porte couine pour que je commence à percevoir que le Pirate chouine. Je me dis qu'il a dû mouiller son lit. Pas envie de me lever. Ah, mais le problème, c'est que K. ne sait probablement pas où sont les draps (n'y voyez aucune médisance, nous venons pour ainsi dire de déménager).
Donc je me lève. Personne dans la chambre du Pirate. Dans la cuisine, un enfant qui pleure encore un peu, son père qui lui dit que c'est presque fini et quelques feuilles de sopalin rouges. Allons bon! Il se remet à saigner du nez la nuit. Quelle joie!
Je change la taie d'oreiller et la housse de couette, l'endormi n'a pas vu qu'il avait aussi du sang sur son pyjama rouge, allez hop! tout le monde au lit.

Nuit numéro deux: Dix minutes après s'être couché, le Pirate se relève, il saigne de nouveau du nez. Bon ok, c'est pas grave (cette fois, pas besoin de remplacer les draps...). Sauf qu'il ne veut pas retourner au lit. D'accord, très bien, on va faire opérer la magie. Justement la kiné m'avait suggéré le matin même de mettre un bol d'eau sur son radiateur. K. dit tout haut qu'il n'y croit pas. On s'en fiche, de son point de vue. Ce qui compte, c'est que le Pirate y croie, lui (et moi aussi, d'ailleurs, c'est vrai que l'air est sec, dans cette maison). Donc, bol sur le radiateur, enfant au dodo, et papa puni le lendemain matin: le Pirate a fait pipi au lit, il faut tout défaire...

Nuit numéro trois: A 5 heures du matin, j'entends une petite voix m'appeler de la chambre voisine. Me lève, ouvre bruyamment la porte, demande si c'est encore le nez. Non. Cette fois-ci, ce sont les pipioli qui ont frappé. Donc, il ne sera pas nécessaire de prendre rendez-vous chez le médecin (pour lui parler du nez). Ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Autre point positif, les draps et le pyjama de la veille sont lavés. Donc on peut changer l'enfant. Et les draps. Hm, j'adore changer les housses de couette, surtout en plein milieu de la nuit. Mais en même temps, c'est toujours mieux que s'il avait la gastro (je rêve, ou je cherche le bon côté des choses, là?).
Et je retourne me coucher avec cette ultime idée positive: au fond, c'est plutôt bien qu'il se soit réveillé, on est sur la bonne voie.

Je me demande si c'est bien normal, de voir toujours tout en presque rose, comme ça?

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La lettre de "pôle Nord"

21 janvier

Le Pirate apprend à reconnaître les lettres et à les écrire. Pas "en attaché", mais en majuscules d'imprimerie, ce qui est déjà pas mal. Dans l'ordre alphabétique, en plus. Une lettre par-ci, une lettre par-là, de "avion" à... "la lettre de pôle Nord".
Pas très longtemps avant les vacances de Noël, mon fils, qui venait d'apprendre la lettre de "hibou", rentre en m'expliquant que, bientôt, ils allaient faire la lettre de "pôle Nord". A quoi j'ai répondu que, oui, sans doute, mais pas tout de suite, vu qu'il y en avait encore quelques-unes avant, des lettres.
Pendant les vacances, il nous a montré son savoir-faire en épelant "avion - clown - clown" quand il voyait "accueil", et en reconnaissant la "lettre de hibou" à chaque hôtel. La méthode de la maîtresse semblait donc efficace.
Et puis, la semaine de la rentrée, il a certifié avoir écrit la "lettre de pôle Nord". Un bâton. Un I, quoi, comme "igloo". Il a fallu un certain temps pour qu'il admette que, tout de même, "pôle Nord" commençait comme "papa" (qu'il sait lire et écrire, en majuscules), et que ce bâton, ce devait bien être un I.
L'igloo a aussi permi à la maîtresse de se rendre compte que, pour la graphie, mon Pirate, et sans doute un certain nombre de ses camarades, ne dominaient pas encore la "lettre de grenouille". Mon fils fait plutôt un "6", ou un "b". J'espère que ce n'est pas uniquement pour lui qu'ils ont dessiné cette semaine la "lettre de souris, heu, non Maman, la lettre de gris, comme une souris".
Comme quoi, il suffit d'expliquer correctement les choses.
(Quand même, la maîtresse, elle fait un sacré boulot, et moi, je l'admire d'arriver à tirer autant de choses de nos enfants.)

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Déboussolés

17 janvier 2008

Vous voulez mettre le souk dans un établissement scolaire, perturber les professeurs d'un lycée? Supprimez la sonnerie qui annonce le début et la fin des cours. Bien sûr, chacun sait que ça sonne à 8h, puis 8h 55, puis 9h 50 pour la récréation. Mais quand ça ne sonne pas, plus personne ne sait si c'est l'heure d'aller en classe. Les professeurs sont en retard, mais ce n'est pas grave, les élèves aussi, vu que le collègue qui les avait juste avant n'a pas arrêté son cours à la sonnerie (et pour cause). On en profite pour faire un peu de rab' (tiens, ça n'a pas encore sonné?) ou pour lâcher les élèves un peu plus tôt (mais je croyais que c'était l'heure!). La sonnerie permet, en fait, de mettre tout le monde d'accord; c'est l'heure officielle.
Autre moyen de perturber le prof, qui, en bon fonctionnaire, a ses petites habitudes et n'aime pas le changement: installez un nouveau logiciel, ou mieux, une nouvelle version d'un logiciel, sur les ordinateurs. "Rah, mais comment je fais pour imprimer?" "Je sais même pas 'enregistrer sous', avec celui-là...". Alors qu'il suffit d'être un peu curieux, et de s'aventurer sur diverses icônes pour trouver le menu qui, miracle, permet d'imprimer. C'est moi, la nulle en informatique, qui ai dépanné des collègues.
Au vu de cette expérience, je ne suis pas sûre que la saisie des absences depuis les salles de classe se fasse rapidement (non mais, il y a une collègue qui croyait que son ordi ne marchait pas, alors qu'il n'avait tout simplement pas encore d'alimentation électrique; alors arriver à se connecter où il faut et à cliquer les absents, ça promet!).
L'éducation nationale, le progrès en marche (arrière)!

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A table avec Numérobis

11 janvier 2008

Quand "Nain-nain" a faim, il le fait savoir. "Mm-mm-mm", ce ne serait pas l'heure de manger? En quête d'un "dadak", il regarde s'il a une assiette et demande à être "assis" sur sa chaise haute. Dès qu'un plat arrive sur la table, il veut de "ça, donne, ama". Les "nor", c'est drôlement bon, "mam mam", mais les morceaux de légume, c'est "babon", et il les redonne à Maman.
"Abar, foif", pour faire passer tout ça (le "noranr", c'est meilleur que l'eau), et quand "apou", un doigt éloquent désigne l'assiette: "dedans", il en faut encore.
Après le deuxième service, un "da(r)k" est le bienvenu, mais le "momace" fait aussi très bien l'affaire, avec ou sans "pain".
Enfin vient le temps du "ateau", et s'il est au "socola" c'est encore meilleur. Néanmoins, ce type de dessert n'étant pas toujours au menu, il faut parfois se contenter d'une "mamane", les autres fruits étant suspects, à moins d'être en "popote".
Enfin vient l'heure de "scen", et de jouer un peu avant d'aller au lit.
Qu'est-ce que c'est agréable de manger avec les grands!

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Bruel

9 janvier (2008)

Hier matin, en me levant, j'avais une drôle de sensation dans la gorge, mais bon, ça allait, donc je suis partie travailler sans trop me méfier. J'ai même souhaité la bonne année en l'embrassant à une collègue...
Et puis, à midi, au moment de changer d'établissement, je me suis dit que quand même, ma voix était un peu faible, et puis, ces gaz qui avaient tendance à remonter de façon fort inopportune ne me disaient rien de bon non plus.
14 heures, un peu enrouée.
15 heures, audiblement malade, "Madame, ça vous rend plus jeune" "J'adore cette voix", les élèves flairent quelque chose.
16 heures, mêmes élèves qu'à 14 heures, ils sont donc témoins de l'altération de mes performances vocales (qu'est-ce que je peux dire comme gros mots!), mais trouvent encore que ça me rajeunit. Non mais dites voir un peu, vous me trouvez si vieille que ça?
Ce matin, je suis allée faire cours avec un filet de voix. Mais quand on n'a en face de soi que trois ou quatre élèves (le proviseur, par égard pour mon sous-service, a maintenu les heures de module qui divisent mon groupe de LV1 en deux), on peut se permettre de chuchoter. Et puis, les méthodes sont fournies avec un CD, ce fut donc un module "compréhension de l'oral". Et toc.
Demain, je vais chez le médecin. Je devrais bien réussir à me faire arrêter deux jours, non? Un prof sans voix, ça ne fait pas sérieux.

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Prix du meilleur Père Noël

7 janvier 2008

Cette année, le prix du meilleur Père Noël est attribué ex-aequo, et en toute modestie, à ma maman et à moi, parce que, quand les gens déballent leurs cadeaux en disant "C'est presque celui que j'avais commandé!", "Formidable!" ou "Whoua, c'est celui-là que je voulais!", il n'y a pas à dire, c'est que les cadeaux ont été judicieusement choisis.
Une mention spéciale à ma belle-mère, qui est la seule à avoir trouvé autre chose à m'offrir qu'un livre ou un CD. Rien que pour ça, elle aurait pu gagner, mais elle a tout de même commis l'erreur gravissime d'offrir au Pirate la même boîte de "pieds-mobiles" que celle offerte par ma belle-soeur l'an dernier. Si le Père Noël oublie les cadeaux qu'il a faits, il devient moins crédible, non?

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De retour

(5 janvier 2007)

Bon, le déménagement est presque terminé (il reste deux ou trois trucs, en haut, et des tas de cartons à défaire...), les vacances touchent à leur fin, et Wanadorange a transféré l'abonnement dans les délais prévus (ça vaut la peine de le dire).
Donc, dès que K. me laisse un peu de temps, je reviens raconter ma vie à mes quatre fidèles lecteurs.

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