Il y a des jours...

(21 février)

Il y a des jours, comme ça, où rien ne va, ou presque.
Si mon horoscope d'hier m'avait parlé de problèmes de circulation, il n'aurait pas eu tort. J'ai été dans les embarras routiers du début à la fin...
Ca a commencé en sortant de chez la nounou. Les éboueurs de ma ville ne sont pas sympas, je crois qu'on peut le dire. Alors que leur camion était arrêté juste à côté de la voiture dans laquelle je venais de remonter, il a redémarré, se tassant sensiblement sur la droite et m'empêchant par là même de le dépasser en roulant sur les espaces de stationnement vides. Il a fallu que j'attende deux grosses minutes (oui, bon, d'accord, ce n'est rien) pour pouvoir profiter de son avancée et des places de stationnement libres sur la gauche pour me libérer.
Cinq kilomètres plus loin, trois camions de chantier. Ils m'ont précédée sur la route presque jusqu'au bout, roulant à 50 maxi même là où la limite autorise un fou 70 km par heure, et me faisant perdre au bas mot cinq minutes.
Cinq plus deux, sept. Soit environ le temps qu'il m'aurait fallu pour taper le sujet de devoir promis à une classe. Vu que j'étais sortie de conseil de classe à 20 heures la veille au soir, je n'avais pas franchement eu le temps de le taper avant. Heureusement que j'avais une maquette manuscrite lisible que j'ai pu photocopier aux élèves.
Mais ce n'est pas fini.
En sortant, à même pas cinq kilomètres du lycée, je tombe sur un embouteillage. Circulation en accordéon pendant 50 minutes, je vous assure, jusqu'à Sainte-Maxime, et pourquoi, je vous prie? Des travaux, pas annoncés avant, mal signalés pendant, et qui déboussolent les habitués, puisque, là, soudain, sans prévenir, ben non, ils ne peuvent pas tourner à gauche. Jamais je n'ai mis autant de temps à faire ce trajet, même en saison touristique.
Là, il me restait moins deux minutes pour être à l'heure chez la nounou, qui a dû faire une croix sur son cours de danse (oui, ma nounou a des activités sportives, ça vous dérange?). Je suis arrivée chez elle à 18h 20, et il fallait encore aller chercher le Pirate à la garderie de l'école.
Et devinez quoi? Entre la nounou et l'école du Pirate, il y a un passage à niveau...

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Les parents d'élève(s)

(17 février)

Ce matin, la maîtresse du Pirate recevait les parents pour leur expliquer les évaluations de leurs enfants. La première chose qu'elle a dite, c'est qu'elle n'était pas trop pour ces évaluations.
Ca ne m'étonne pas vraiment. Elle n'a pas l'esprit de compétition, elle cherche plutôt toujours à positiver. Ainsi, le Pirate n'a que des petits bonshommes qui sourient, sur les oeuvres qu'elle m'a montrées.
Rien à voir avec l'ancienne directrice, qui m'avait expliqué, quand j'avais visité l'école à la fin de l'année dernière, que certains enfants en sortaient en sachant lire.
Elle a raison, la maîtresse, de ne pas leur mettre la pression dès la première année. Ils sont encore bien jeunes, et certains parents s'inquiètent déjà. Ainsi, cette maman, qui, parmi les points oranges de son fils, a vu qu'il ne reconnaissait pas son prénom. "C'est drôle, à la maison, il dit très bien qu'il s'appelle J*** et qu'il a trois ans." Certes, mais ça, c'est du niveau deux ans, d'après les carnets de santé. Ce qu'on leur demande en maternelle, c'est d'identifier la graphie. Il finira bien par y arriver.
Le Pirate le fait, paraît-il. Sauf qu'il ne doit pas y avoir d'autre enfant de la classe qui ait la même initiale. On lui mettrait une étiquette "Pomme", il dirait que c'est son nom, parce que ça commence par un P.
Peu importe. Il apprendra à lire, j'en suis sûre.
Mais j'essaierai de ne pas le pousser là où il ne veut pas aller, comme les parents de certains de mes élèves, qui voudrait voir passer en première S ou ES leur fille qui n'a pas la moyenne en maths, ne travaille pas en physique et ne comprend rien non plus en allemand. Soyons réalistes!

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Quand même...

(14 février 2007)

Il y a des jours où on retire quelque bonheur à faire son métier.
Hier, j'ai lu un poème de Goethe à mes terminales.
Ils n'ont rien compris, ou presque.
Mais quand je me suis tue, ils ont dit "C'est beau."

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Accents

(7 février)

Très petite, vers huit mois environ, j'ai été confrontée à l'accent des gens de ma famille, ou plutôt à divers accents du Canada. C'est peut-être pour ça que je prends si facilement un accent, et que j'ai appris facilement des langues étrangères...
Quand j'ai été nommée dans le Nord, mes élèves m'ont dit que j'avais l'accent de Paris. Quelques mois plus tard, quand je voyais mes parents, ils prétendaient que je prenais l'accent du Nord. Rien d'étonnant, donc, à ce que je prenne un peu l'accent du Sud. Je me surprends parfois à dénasaliser certaines voyelles, genre je dis "chan(e)ter" au lieu de "chanter".
Mais le comble, je trouve, c'est que l'autre jour, quand j'ai fait exprès de parler anglais avec un accent français (depuis la fois où mes parents m'ont fait remarquer que je parlais anglais avec l'accent allemand, je complexe), la collègue m'a dit que mon accent, par rapport aux élèves, il était bon. Je dis "sauce à yéti", et elle comprend tout à fait ce que je veux dire. Je me demande comment les élèves prononcent. "Sauce yéti"? Ils n'ont toujours pas compris que le "i", en anglais, peut se prononcer "aïl" (et fines herbes, pour la sauce...)?

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Kafka

(2 février)

Appeler l'homme de ma vie "K." n'est pas tout à fait innocent. Il lui arrive parfois vraiment des aventures dignes de celui qui se désignait ainsi dans son journal et ses brouillons.
Pendant les vacances, nous avions confié le soin de nos chattes à une amie. Elle avait donc les clefs de l'appartement. Comme elle devait s'absenter, elle aussi, un peu longtemps, elle a proposé de laisser les clefs au voisin, dans sa boîte aux lettres (qui est aussi la nôtre).
Mais le voisin, Machin, en ouvrant la boîte, n'a pas trouvé les clefs. Il y avait bien du courrier, et deux petits paquets, mais pas de clefs. Il a donc fallu appeler un serrurier, qui, pour la modique somme de 170 euros, a permis à nos chattes de ne pas mourir de faim et de soif.
Et nos clefs viennent de revenir, dans notre boîte aux lettres qu'elles n'auraient jamais dû quitter, mais serties d'une jolie enveloppe de la Poste.
C'est que, voyez-vous, K. bénéficie, en tant que titulaire d'un compte postal, d'un service de restitution des clefs en cas de perte. Toute personne trouvant son porte-clefs est priée de le mettre dans une boîte à lettres, et la Poste se charge de rendre les clefs à son propriétaire.
Or donc, le facteur, en posant les paquets, a dû trouver le porte-clef dans la boîte. Zélé, il s'est dit qu'il fallait les rapporter à la Poste pour pouvoir en retrouver le propriétaire. Il n'a pas songé une minute que ces clefs puissent justement être dans la boîte de leur propriétaire. Ca ne lui est jamais arrivé, sans doute, de rendre des clefs en les mettant dans une boîte. Et en croyant bien faire, il a occasionné mille complications.
Moralité: si quelqu'un vous demande de lui rendre ses clefs en les mettant dans sa boîte aux lettres, mettez-les d'abord dans une enveloppe!

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