Fin d'année

(29 juin)

Vendredi soir, c'était le spectacle de fin d'année et la kermesse de l'école où nous habitons (et où le Pirate rentrera en CP en septembre).
Le dernier spectacle sous ce directeur-ci.
Pour une fois, je n'avais pas assisté aux répétitions, ou très peu, je me demande bien où j'étais pendant ce temps, peut-être que j'attendais en vain des élèves au lycée (reparlez-moi de la reconquête du mois de juin?), mais enfin comme ça au moins, j'ai découvert le spectacle en même temps que les parents. Les maîtres et maîtresses s'étaient donné bien du mal, ils et elles avaient aussi donné du boulot aux mamans et autres mamies, puisque pas moins de 5 classes avaient de vrais costumes faits maison. C'est le plus beau spectacle que j'aie vu jusqu'ici dans cette école.
Néanmoins, je me demande si ça en valait vraiment la peine. Je veux dire: bien sûr, le directeur était ravi de cette fête d'adieu (très réussie, la surprise, le seul truc que j'avais vu répéter: la chorale des 360 enfants), les profs avaient bien travaillé, et une bonne partie des élèves a fait son maximum. Mais les parents, mis à part le numéro de leurs rejetons personnels, s'intéressent si peu au spectacle. Ils discutent, bavardent, ceux qui ont des plus jeunes tâchent de les retenir pour qu'ils ne fassent pas trop de bruit (je ne les blâme pas, j'ai dû moi-même canaliser un Numérobis pendant le spectacle de la maternelle). Il y en a qui sont partis avant la fin.
C'est comme ça dans tous les spectacles de fin d'année: pourquoi croyez-vous que les écoles de danse font défiler tous les enfants à la fin du spectacle? Pour que les mamans des petites ne se sauvent pas à l'entracte, de manière très injuste parce que les familles des plus grandes ont trouvé les premiers numéros trop mignons, mais que les mamans des plus jeunes ne veulent pas attendre le "grand ballet". Du coup, les petites piaillent aux premiers rangs pendant toute la deuxième partie.
Bon, mais dans une école normale, ce qui aggrave le phénomène, c'est que les enfants n'ont pas choisi leur activité. On les oblige à chanter (c'est malin, la chorale, en maternelle, dès le 4ième rang on n'entend plus rien) ou à danser, alors qu'ils n'en ont pas forcément envie, ou qu'ils n'ont pas de talent pour. Alors, oui, mesdames les maîtresses, c'est un peu moche. Les parents s'ennuient sur leurs fauteuil, et une partie des enfants est mal à l'aise sur scène (chez les petits, il y en a toujours une qui pleure). Et les numéros les plus réussis sont ceux où apparaissent des enfants volontaires, comme celui des filles qui mangent à la cantine, par exemple.
Quand j'étais petite, il n'y avait de spectacle, et la kermesse avait lieu en mars ou avril. Ca faisait moins fin d'année, mais au moins, n'y allaient que ceux qui en avaient envie.

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Du moindre effort

(24 juin 2009 - Bonne fête aux Québéquois!)

La scène se passe un soir de forte chaleur. J'ai laissé la voiture sur le parking, à environ 200 m de la maison. K. rentre.

Lui: T'as pas racheté d'eau?
Moi: Si, elle est dans la voiture, je vais la chercher... Enfin, l'eau, pas la voiture.
Lui: Hein? Mais tu devrais ramener la voiture. (Genre, c'est bien trop lourd pour toi, un pack d'eau.)
Moi: Ouais, mais ça me casse les pieds de devoir la rebouger tout à l'heure. (Parce que le lendemain matin, il y a école, et que la voiture doit disparaître de la cour avant que n'y arrivent les enfants de la garderie.)

Donc, j'ai ramené mes 9 kg d'eau à bout de bras. Mais au moins, je n'ai pas eu à ressortir.

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Chère Madame Delabannière

(19 juin)

Ouais, toi la grognasse du ministère qui vient de me refuser une mise à disposition sous prétexte que je suis hors-délai.
Je ne suis pas sûre que tu aies bien lu ma lettre et compris mon problème.
Dans ma lettre, datée du 25 mai, je t'écrivais pourtant que "je viens d'apprendre" la mutation prochaine de mon époux, et que donc, comment dire, si sa procédure de recrutement a eu lieu en avril, je ne vois pas comment j'aurais pu demander à bouger avant le 20 mars.
Déjà. Bon.
Ensuite, je t'ai pourtant bien expliqué qu'il part dans le Finistère, et que moi je suis dans le Var. Je ne sais pas si tu as regardé une carte de France, les horaires de la Est-ceN:c'estF et les tarifs de RFrance, mais enfin, comment dire, c'est loin, quoi, et le déplacement d'un point à l'autre pas tout-à-fait aussi facile qu'un aller-retour Paris-Lille. Ou même Paris-Londres.
Enfin, je t'ai bien marqué aussi que nous avons deux jeunes enfants. Et je ne pense pas que tu seras disponible pour les conduire à l'école les jours où je commencerai à 8 heures (alors que la garderie ouvre à 7h 45 et que mon lycée est à 30 km de leurs écoles).
Quoique.
Apparemment, tu ne travailles pas beaucoup, toi. J'ai essayé de t'appeler tout mercredi, mais tu as probablement des enfants que tu gardes, ce jour-là, après tout je fais pareil, c'est humain. Mais le jeudi matin et le vendredi après-midi, tu ne réponds pas non plus au téléphone.
En fait, ce n'est pas une mise à disposition, que j'aurais dû demander. C'est un détachement auprès du ministère. Avec les week-ends que vous avez, j'aurais vu mon mari au moins quatre jours par semaine, l'an prochain.

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Petit déjeuner

(17 juin)

Les jours sans école, mes petits déjeuners ressemblent à peu près à ça:

K. est parti travailler, ou est encore au lit, ou bien est prudemment allé dans le salon avec sa tasse de café (mais pas systématiquement non plus).
A ma gauche, Numérobis, plus ou moins bien réveillé, mais plutôt bien quand même, vu que c'est lui qui a décidé de l'heure de son lever. A ma droite, un Pirate au faîte de sa forme.

Je pose tout ce qu'il faut sur la table, je mets mon lait à chauffer, je sers une première portion de céréales à mes enfants, je sors mon bol de lait du micro-ondes, je m'assieds et je me coupe un morceau de pain.
- Plaît, je veux encore des céréales.
Je remets des céréales dans le bol, je commence à beurrer ma tartine, et même à la manger.
- Je veux du beurre avec du pain.
Je pose ma tartine, j'en beurre une que je donne à mon fils, puis je reprends la mienne.
- Maman, moi aussi je veux du pain.
Je repose ma tartine, j'en beurre une pour mon autre fils, je lui donne et je finis la mienne.
- Je peux avoir du lait avec du chocolat, Maman, s'il te plaît?
Je sers le chocolat au lait et je commence à mettre de la confiture sur ma deuxième tartine.
- Je veux du lait.
- Dans la tasse ou dans le bol?
- Heu, dans la tasse.
Je laisse ma tartine en plan, je sers le lait, je reprends ma tartine et je la trempe dans mon lait.
- Je veux du miel.
Je pose ma tartine, j'en prépare une pour mon fils, je reprends ma tartine et je la mange jusqu'au bout.
- Plaît, je reveux une tartine de beurre.
- Moi aussi.
Je prépare deux tartines beurrées.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y en a un qui en est à sa troisième tartine, après deux bols de céréales, l'autre qui en est à un bol de céréales et deux tartines, alors que moi, je finis à peine ma deuxième tartine.

Je commence à comprendre pourquoi ma mère (qui a eu trois enfants) mangeait si peu au petit déjeuner...

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Batman

(14 juin 2009)

J'ai vu Batman!
Enfin, pas directement lui, mais ses soeurs ailées. K. ne veut pas me croire, mais je suis sûre que ce sont trois chauves-souris qui chassaient dans la cour, l'autre soir.
Comment différencier un oiseau d'une chauve-souris, me direz-vous?
- le vol: ces volatiles-là battaient des ailes très vite, et surtout sans jamais s'arrêter; chez les oiseaux, il y a toujours plus ou moins un moment de pause, pendant lequel la bête plane et profite des courants d'air.
- le vol (2): ces bestioles étaient d'une rapidité telle qu'il était difficile de les observer.
- le vol (3): des piqués, mais pas une seule tentative pour se poser quelque part, alors que l'effort était intense; un itinéraire un peu hérétique pour une bête à plumes.
- l'heure de vol: la tombée de la nuit, c'est un peu tard, pour un oiseau.
- la queue: il m'a bien semblé que ces animaux n'en avaient pas; or tout oiseau a une queue.
- la tête: ben là, difficile d'assurer qu'il n'y avait pas de bec.
- le bruit: mes volatiles étaient absolument silencieux. Alors que les oiseaux émettent de temps à autre (voire souvent) un son audible pour les humains.
- le pelage: la bête la plus grosse qui est passée près de ma fenêtre m'a bien laissé l'impression d'être une boule de poils (mal peignés) et non un truc en plumes.
La toile m'assure qu'il y a des chauves-souris dans le Var; je prétends en avoir vu trois.

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La musique adoucit les moeurs

(12 juin)

Dernier cours avec mes premières de la classe que je préfère. Enfin, dernier cours dans la salle où il y a un piano. Le délégué, en début d'heure, vient me demander si je pourrais arrêter le cours plus tôt, il meurt d'envie de se servir de l'instrument.
Pourquoi pas?
Le cours, en fait, est vite parti à vau l'eau, il n'y avait que la moitié des élèves qui tentait de suivre, un petit quart essayant de faire discrètement (tu parles!) un baccalauréat dans son coin, les autres rêvant ou bavardant plus ou moins bruyamment.
Donc, un quart d'heure avant la fin, le jeune homme est venu s'installer au piano. Pour se "chauffer les doigts", il a joué un morceau que j'ai soupçonné être de Yann Tiersen (et j'avais bon, on l'entend sur la BO de Good Bye Lenin) qui a déjà impressionné ses camarades. Elise a eu droit à sa lettre, et puis Amélie Poulain est arrivée, pour le plus grand bonheur de quelques filles. Le tout dans un silence quasi religieux, auquel se mêlait l'admiration. Ils avaient tous rangé leurs affaires le plus calmement possible et écoutaient leur camarade avec une attention que jamais professeur de musique n'aura captée si longtemps.
Je vais me mettre à la musique, moi...

(Edit de la rentrée suivante: c'est probablement la dernière fois que quelqu'un a joué de ce piano, qui est parti en fumée avec les trois salles incendiées pendant les vacances.)

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Visite médicale scolaire

(10 juin 2009)

Il y a dix jours, le Pirate est rentré de l'école avec une convocation pour la "visite médicale scolaire", passage obligé vers le CP. Ma première réaction, en voyant que la présence d'un parent était obligatoire, a été de penser que "A tous les coups, ils ont convoqué dix gamins en même temps, on va attendre des heures". puis, voyant que mon employeur devait me libérer, par article tant du Code machin, "Trop cool, une bonne raison de ne pas aller travailler!", aussitôt suivi de "Ah ouais mais nan, le 3, c'est un mercredi, je ne travaille pas, de toute façon".
D'autres collègues ont été prévenues plus tôt (ce qui était la moindre des choses, j'imagine la maman qui travaille dans le privé et qui apprend, à la veille du week-end de Pentecôte, qu'elle doit s'absenter le mercredi suivant, soit deux jours ouvrables plus tard!) et ont eu droit à la visite un jour de cours.
Bref, mercredi dernier, après avoir déposé Numérobis à la garderie, je me suis mise en quête du fameux bureau de la médecine scolaire. Il a fallu attendre que la secrétaire termine son coup de fil, mais le Pirate a trouvé des copains pour jouer, et puis nous avons rempli les papiers. Moi, l'administratif, lui, le test. Dessiner carré, triangle, rond et losange. Faire des boucles vers le haut, puis une ligne de boucles vers le bas, puis une maille à l'envers, une maille à l'endroit (heu, c'est écrit "7 ans" au début de la ligne, là? Mais les fils des collègues y sont arrivé tout pareil, bon, c'est normal). Dessiner un bonhomme, écrire son prénom "en attaché". Jamais vu mon fils aussi concentré, c'est rigolo.
Ensuite, poids et taille. "Colle bien tes pieds à la toise, tu seras plus grand!" Puis examen des yeux. D'abord, vérifier de près que l'enfant connaît son alphabet. Pour lui, au fond, c'est un test de lecture... Et puis le faire mettre à distance réglementaire avec un verre aveugle pour tester chaque oeil séparément. Le Pirate doit être légèrement astigmate, il a vu un O au lieu d'un D. Et puis, lui mettre des lunettes avec un verre correcteur genre cul de bouteille.
La secrétaire: "Tu vois la lettre, là?"
L'enfant (n'importe lequel, chez les collègues, c'était pareil): "Non"
"Et celle-là?"
(Voix hésitante) "Non"
"Celle-là?"
(Voix légèrement angoissée) "Non, je la vois pas."
(Change d'oeil) "Et là, tu vois?"
"Non"
"Et cette lettre?"
(Voix de plus en plus angoissée) "Non"
"C'est très bien."
Ah, ben oui, il aurait fallu prévenir les parents, hein, au moins: le verre, il sert à corriger une éventuelle hypermétropie. Donc c'est normal que l'enfant ne voie rien. N'empêche que mon Pirate, ça lui a vraiment fait peur, il m'en a reparlé en sortant, il a fallu que je lui réexplique pour le rassurer.
Après la secrétaire, nous avons eu affaire au médecin, qui a trouvé le bonhomme dessiné très bien, sauf qu'il n'a pas de cou. Le test auditif ne révèle aucun problème, pourtant j'ai insisté, vu que K. et moi avons des doutes, qu'il y a une hérédité et que le Pirate a fait quantité d'otites (mais l'ORL n' rien décelé non plus et demande en gros 200 euros pour le test complet). Le carton avec les dessins à voir en relief (test de strabisme) nous a bien amusées, avec les collègues.
Et puis, j'ai eu un petit certificat de passage, demandé parce que je le sens bien, moi, le changement de département et les Finistériens qui refusent d'inscrire mon fils sous prétexte qu'il n'a pas passé la fameuse visite.
Mon Pirate est en pleine forme, il est apte à rentrer au CP. En même temps, je le savais déjà avant d'aller voir ce médecin...

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Codes

(8 juin 2009)

Demandez à un enfant de presque six ans de dessiner sa maman, la plus ressemblante possible. Vous pouvez être sûr qu'elle aura une robe. Même si, dans la vraie vie, sa maman ne met de robe que tous les 36 du mois. Parce que sa maman, c'est une fille, et quand on dessine une fille, on lui met une robe.
Donc, sur mon portrait de fête des mères (la vache, la maîtresse, elle a fait bosser l'Atsem et les enfants!), j'ai une très jolie robe rouge qui moule la poitrine ("Maman, j'ai dessiné tes sourcils, sur ton ventre"), avec le bas des manches bleu ciel, je vends le patron aux 3 Redoutables s'ils veulent, et un collant jaune et des chaussures à talon (puisque je vous dis que je suis une fille!). J'ai aussi une barrette sur le somment du crâne et deux "chouchous" en forme d'étoile rouge (assortis à la robe, donc), et puis des cils magnifiques pour encadrer mes yeux. Cinq doigts sur chaque main et un sourire de rêve. Bon, certes, je n'ai pas de cou, et les doigts sont un peu boudinés, mais quand même, il me voit drôlement jolie, mon fils.

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Je me sens bien

(6 juin, veille d'élection, je vous le rappelle)

En ce moment, je me sens plutôt bien. Bien dans ma peau, un peu bronzée, en forme pour faire quelques longueurs à la piscine (il faut bien rentabiliser la carte de 10 entrées!).
Bon, si je n'étais pas obligée de faire cours avant d'aller nager ou de remplir des bulletins avant d'aller à la plage, ce serait mieux.
Mais franchement, je sais que mon sort est du genre enviable, alors je ne vais pas me plaindre.
Voilà, au milieu de ce monde de jamais contents, il fallait que je le dise: je vais bien!

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Inouis

(4 juin)

Mon fils de 5 ans (presque 6), au sortir du petit déjeuner: "Je peux aller ranger ma chambre?"

Une mamie, au bord d'un rond-point: "Bonjour Madame, est-ce que vous pouvez me ramener chez moi, s'il vous plaît, je suis en manque d'insuline, il faut que je me fasse une injection?"

Une élève, dans le hall: "Madame, je peux pas venir en cours, là, il faut que j'aille m'acheter une pilule du lendemain."

Mon fils, le même que tout à l'heure, sauf que je viens de lui refuser quelque chose: "T'es méchante. Je vais te casser la gueule!"

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Des avantages climatiques de la Bretagne

(1er juin)

Certes, le Sud, c'est bien, il fait beau en janvier, en février, en mars, un peu moins en avril, mais ensuite ça repart, et c'est... l'enfer. Moi qui viens du Nord (ici, plus au Nord que Montélimar, c'est le Nord), et qui ai même passé 8 ans dans le département du même nom, je trouve que le soleil, c'est fort agréable l'hiver, mais que l'été dès la mi-mai, c'est un peu difficile à supporter.
En Bretagne, au moins, je n'aurais pas les jambes lourdes dès cette époque de l'année. Je vous assure que j'ai déjà du mal à supporter les pantalons, et que je me vois réduite à aller travailler en jupe, parce que le bermuda, c'est bof. Or la jupe a au moins un inconvénient, quand on a les cuisses qui se touchent: avec la transpiration, le frottement produit des irritations. Et en plus, il vaut mieux s'époiler.
Les poils, les chats trouvent aussi que c'est beaucoup trop chaud, comme tenue. Aussi elles viennent réclamer des câlins, histoire de se débarrasser d'un maximum de pilosité sous les caresses. En revanche, je comprends mal pourquoi elles persistent à vouloir faire la sieste avec moi.
En Bretagne, Numérobis ne se promènerait pas en tenue légère dès le lever du jour, et il n'aurait pas non plus le dos couvert de petits boutons parce qu'il a déjà trop chaud. Difficile ici d'aérer sa chambre, qui est un vrai sauna.
Et je suis sûre qu'en Bretagne, les enfants qui mangent à la cantine ont encore le droit de jouer avant et après manger. Ici, on les assied à l'ombre pour éviter les insolations!

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