Les E3C ont un gros défaut: ils ne sont pas du tout éco-responsables.
La chose m'était apparue dès l'an dernier, quand on nous avait annoncé que les copies seraient numérisées et corrigées via la toile. Ce qui veut dire que, non seulement on consomme des arbres pour les copies (et il faudra jeter les anciens modèles), mais en plus, on consomme de l'électricité pour les serveurs qui stockent les formats numériques.
Et je n'avais pas encore songé à la correction. Car évidemment, mon ordinateur ne fonctionne pas à l'énergie solaire. Et vu que la connexion rame souvent, je ne suis pas sûre de corriger très vite.
De toute façon, pour corriger, il faudrait déjà pouvoir accéder aux copies. Et là, il y a comme un hic. Sur l'une de mes convocations, il est indiqué que les copies seront disponibles le 28 janvier. C'était mardi. Je suis allée voir hier matin: nada (oui, je vais me reconvertir dans une langue moins minoritaire...). Comme je m'en étonnais auprès de l'adjoint du proviseur, cette personne me répondit que, hum, ils avaient mis 3 heures pour scanner les 56 copies de maths des STMG, donc il faudra être patient avant de pouvoir commencer à corriger.
Sachant qu'il y a environ 200 élèves de filière générale, qui passent trois épreuves, et 56 élèves de STMG, qui en passent 4, et en admettant que, dans les trois heures citées, il y ait le temps de trajet jusqu'au lycée voisin (le scanner du nôtre fonctionne mal, ou encore plus mal), calculer: a) le coût total de la facture électrique, b) le temps perdu par le personnel administratif (qui n'a évidemment rien de mieux à faire)...
En tout cas, je comprends mieux pourquoi les copies n'ont été disponibles qu'à partir d'hier soir (enfin, disponibles, c'est vite dit: je n'arrive pas encore à les visualiser, je sens qu'il va encore y avoir des choses à dire)...
Le soir, quand tous les humains ils sont rentrés et qu'il fait très sombre dehors, les humains, ils manzent. Et après, nous aussi, on manze.
Moi, z'ai droit à de la pâtée, mais pas Granit. Il faut pas qu'elle manze trop, il a dit, le vétérinaire. Surtout, y faut pas qu'elle manze mes croquettes, sinon, moi, après, ze suis toute maigre. Alors, quand la Madame elle m'a donné le médicament (z'aime pas), elle prend les gamelles, elle les remplit, et elle va mettre celle de Granit dans les toilettes. Et Granit, elle manze enfermée dans les toilettes, comme ça, moi, ze suis tranquille.
Quand z'ai fini de manzer, et si elle oublie pas, la Madame, elle rouvre la porte des toilettes, et Granit, elle vient voir ce qui reste dans ma gamelle. Des fois, z'ai tout manzé, mais des fois, y reste des croquettes. Les humains, pendant ce temps, ze sais pas trop ce qu'ils font. L'en a dans la cuisine, l'en a dans le salon, l'en a dans les çambres.
Après, Granit, elle va zouer dehors. Et des fois, elle revient avec une pouic-pouic. L'autre zour, la Madame, elle était en train de faire la vaisselle, et elle a entendu couiner derrière elle. Elle a dit "oh, non, Granit". Et puis elle a essayé de prendre la poic-pouic. Moi, ze l'avais dézà regardée, mais Granit, elle avait grogné. Alors, quand la Madame elle a essayé de lui piquer sa pouic-pouic, évidemment, elle a grogné. Elle a grondé tellement que les humains qui z'étaient en bas devant la télé, ils ont entendu. Granit, elle voulait pas lacer sa pouic-pouic, alors, elle est retournée dehors avec. La Madame, elle l'a un peu poussée dehors, ze crois. En tout cas, quand Granit elle est reviendue, deux minutes plus tard, elle avait encore la pouic-pouic dans la gueule, et la Madame, elle a dit "tu te fous de moi? " et elle a renvoyé Granit dehors, et elle a fermé la çatière. C'est dommaze, moi, z'aurais bien zoué avec la pouic-pouic, aussi. Mais Granit, elle voulait pas partazer, ze crois. Elle grognait dès qu'on s'approçait.
Cette nuit, Granit, elle a encore attrapé une pouic-pouic, mais ce matin, y restait zuste des traces de sang à côté de la poubelle, ze sais pas si les humains ils ont compris.
Il faut dire, elle a l'air trop minionne, comme ça...
Si, si, je suis toujours là.
Mais je suis un peu débordée, entre les élèves de première à préparer pour l'épreuve de la semaine prochaine, ceux de terminales qu'il faut entraîner pour la compréhension de l'oral, les copies et, ah, mais dites-donc, j'ai aussi des secondes. Et une famille.
On est un peu tous dans le même cas. Mardi, une collègue a violemment claqué la porte du casier dans lequel elle venait de découvrir une convocation pour la seule demie-journée où elle peut travailler tranquille chez elle.
Mais ça ne m'empêche pas de profiter de petits bonheurs, comme de très jolis levers de soleil, pile à l'heure de partir travailler. Les jours rallongent, et c'est déjà ça.
(Je n'en reviens pas, il y a 100 vues pour le dernier message!)
Dans l'Educ' Nat', on s'est mis aux sigles, si possible avec des chiffres et des lettres. Par exemple, une ancienne filière SMS s'appelle aujourd'hui ST2S (à ne pas confondre avec STI2D, les S font du sanitaire et social, les D du développement durable), il ne faut plus dire "CDI", mais "3C" ("Centre de Culture et de Communication", enfin, je crois), et dans le nouveau bac, il y a des "E3C", ou "épreuves communes en contrôle continu", dès la première.
En fait, les E3C doivent avoir lieu à partir de la semaine prochaine, suivant un calendrier et des modalités locales. Comment se fait-il, alors, qu'on parle déjà d'épreuves qui n'ont pu avoir lieu dans certains établissements? Je n'en sais rien; mais j'ai bien quelques idées sur les raisons de la colère.
D'abord, les sujets. Ils sont issus d'une banque nationale et choisis par les équipes pédagogiques (en cas de refus, c'est l'inspecteur qui s'y colle: aucune garantie que le sujet soit abordable par les élèves de l'établissement). Le problème, c'est que la banque de sujets est accessible depuis à peine plus d'un mois. Comme elle n'est pas très pratique à consulter, il a fallu un peu de temps aux profs pour se mettre d'accord sur les sujets. Et donc, nous n'avons pu commencer à travailler les thèmes dans la perspective de cette épreuve qu'à la rentrée des vacances. Ce qui est un peu juste, convenez-en.
En anglais, les sujets de CO (compréhension orale) n'étaient pas tous formatés pour l'épreuve: il va falloir que ceux qui surveillent les élèves soient mis au courant des modalités et se munissent d'un chronomètre pour bien compter une minute entre deux écoutes. En histoire-géo, les sujets ne correspondent pas à ce qui avait été annoncé, ce qui complique la tâche de préparation. En maths, une partie de l'épreuve a lieu sans calculatrice, et le reste en "mode examen", le truc facile à mettre mais très compliqué à enlever...
Ensuite, les modalités d'examen ne sont pas les mêmes partout. En fait d' "épreuves communes", certains établissements ne prévoient pas d'horaire banalisé, donc chaque prof fait passer les épreuves pendant son cours. Concrètement, si c'était le cas chez nous, comme j'ai deux groupes de première (une collègue d'espagnol en a trois), il me faudrait un sujet par groupe. Bonjour l'équité! Et puis, il paraît qu'on peut (qu'on doit?) laisser les salles dans leur configuration habituelle. On ne sépare pas les tables, et je laisse ma salle en U? Comme c'est un double U, le surveillant (un seul par salle!) aura bien du mal à voir ce qui se passe au second rang.
Le dernier truc hallucinant que nous venons d'apprendre: il est certes prévu des copies spéciales pour la numérisation, mais pas de papier pour le brouillon. Donc les élèves viennent avec leurs feuilles. Qui ne seront peut-être pas toutes vierges...
Bon, je ne vous parle pas de la correction, on n'y est pas encore, et je n'ai pas été voir à quoi ressemble la fameuse application Santorin. Mais j'ai testé les grilles, et il y aurait beaucoup à dire. Je me contenterais de cette remarque: en compréhension, la grille pour l'oral est la même que pour l'écrit. Un des critères pour atteindre le niveau A2 est d'identifier le lieu de l'action. Or, la moitié des documents proposés en CO sont des vidéos! Je pense que je peux atteindre le niveau A2 en coréen ou en hongrois, dans ces conditions...
Donc, c'est un reportage télévisé sur des scientifiques qui étudient le lac Sainte Anne,. Ils font notamment des prélèvements de zooplancton (mot transparent). Je n'ai pas tout regardé, mais je formule l'hypothèse qu'ils s'intéressent à l'effet de la pollution et / ou du réchauffement climatique, et en tout cas, je vous annonce officiellement que j'aurais entre 5 et 7 sur 20 à cette épreuve, juste parce que j'ai identifié le lieu, les personnages, et que j'ai relevé "quelques caractéristiques évidentes" du document.
Edit du samedi 18 : l'information sur le brouillon est erronée. C'est une erreur de communication de je ne sais quel directeur, au rectorat. En réalité, ce qui se passe, c'est que le rectorat ne fournira que les copies spéciales pour la numérisation. C'est aux établissements de photocopier les sujets et de fournir les feuilles de brouillon. Ou comment l'Etat fait des économies en se déchargeant sur les collectivités locales.
Il a fallu quelques semaines au P'tit Mousse pour s'en rendre compte, mais le pot de miel qui est sur la table du petit déjeuner ne vient pas de France.
Je suis récemment entrée dans un réseau de trafic de denrées grecques.
(Et sinon, à propos de Grèce, j'ai reçu ce samedi à 11h30 un mail du ministère à propos de l'application Santorin. Ils ne connaissent pas les week-ends et la déconnexion, au ministère?)
L'Australie brûle depuis des semaines.
Pourtant, en 1987 déjà, le groupe Midnight Oil parlait de la chaleur insupportable et des diesels qui prenaient feu...
Mais si vous écoutez bien les paroles ("It belongs to them, let's give it back"), le chanteur écolo porte surtout un message politique: il s'agit de restituer leurs terres aux aborigènes.
J'ai bien peur que, quel que soit le sens de cette chanson, il ait été assez peu entendu.
J'ai peur de ne pas être très originale, en ce début d'année, mais je vous souhaite quand même 366 jours de bonnes choses pour 2020 (qui est une année bissextile, profitez-en!).
Bon, ben maintenant, je peux enlever les guirlandes?
Prof d'allemand et maman d'un Pirate de 20 ans, d'un Numérobis de 17 ans, et d'un P'tit Mousse de 14 ans. Et n'oublions pas Monsieur Gribouille le chat!
