Les nouvelles vont vite

(29 mai)

Hier matin, la directrice de l'école maternelle a joint K. sur son portable.
Pour une fois, ce n'était pas parce que le Pirate avait eu un accident dans la cour.
Pas non plus pour une "incivilité" ou un problème disciplinaire.
Non, la directrice voulait juste s'assurer que nous allions effectivement déménager. En quoi cela la concerne-t-elle, puisque le Pirate entre en CP en septembre, et que ce ne sera de toute façon pas chez elle?
Eh bien, le Pirate a un petit frère, qui rentrera lui à l'école maternelle. Et qui est donc inscrit, pour la rentrée prochaine, à l'école que doit quitter son frère. Or, il semblerait qu'il manque des places, dans cette école. Et que la directrice est à l'affût de la moindre disponibilité. Nous partons? Ca fera au moins une maman qui saura quoi faire de son enfant à la rentrée.
Reste à espérer que la situation n'est pas aussi grave là où nous allons: j'espère bien que mes enfants auront une place en septembre!

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Quelle Europe?

(27 mai, encore)

Non mais oh, ça va bien, vos élections européennes, là.
On vote pour quoi, exactement, d'abord?
Et surtout, on vote pour qui? Parce que, je ne voudrais pas avoir l'air de m'inquiéter, là, mais ces élections, c'est dans dix jours. Comme la fête des mères. Et je suis sûre que la plupart des maîtresses de France savent ce qu'elles vont faire fabriquer aux enfants. Une partie d'entre elles a même probablement déjà largement entamé le travail.
Alors que les élections, ben, comment dire, on ne sait toujours pas qui se présente. J'ai bien vu qu'il y avait 21 listes, par chez moi, puisqu'il y a 21 panneaux électoraux. Mais il n'y a encore qu'une seule affiche, laquelle ne mentionne d'ailleurs aucun nom de personne. Pas de candidat, pas de programme, et les seuls à faire campagne sur le marché, pour le moment, sont de la famille Le Borgne.
Après ça, on va se plaindre de l'abstention, nous dire que nous ne nous intéressons pas à l'Europe, qu'elle est trop abstraite ou trop loin des citoyens. Elle est surtout absente, oui! La campagne officielle est bien tardive, il n'y a pas eu de pré-campagne, le débat n'existe pas plus que les candidats. Et vous voudriez qu'on fasse un choix entre rien et rien?
Peut-être les citoyens sont-ils un peu moins sots que les politiques: ils ne votent pas seulement pour l'image d'un parti, ils voudraient pouvoir voter pour des idées. Et si on ne leur propose pas d'idées, et bien, ils n'iront pas voter. Et il ne faudra pas s'étonner.

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Presque parfait

(27 mai 2009)

Lundi, c'était le troisième anniversaire de Numérobis.
Nous avions tout bien préparé: le cadeau de ma mère est arrivé samedi (quelle chance, l'école était ouverte, la factrice est montée se débarrasser de l'encombrant paquet), la veille nous avions eu celui commandé sur internet; le petit bout commençait à demander l'ouverture immédiate des colis suspects, d'autant qu'il avait identifié le logo d'un magasin de jouets sur l'un des emballages; mais il fallait attendre le paquet de ma belle-mère, qui est arrivé lundi.
Lundi après-midi, en sortant des cours, je file acheter du beurre pour réaliser un somptueux gâteau au chocolat, je passe chercher le petit et nous récupérons le grand à l'école. K. y était aussi, il me demande si j'ai pensé au dessert. Mais oui, tout est prêt, les cadeaux sont emballés, y a plus qu'à.
Bain, repas. Arrive l'heure du gâteau. Je vais chercher les cadeaux, je ressors trois bougies.
Je les plante dans le gâteau.
Et c'est le drame.
Plus de briquet.
Et deux malheureuses allumettes qui se battent au fond d'une boîte dont les bords sont si usés qu'il est inutile d'essayer d'y gratter quoi que ce soit.
Numérobis n'a pas eu de bougies à souffler.
Mais il a découvert une chouette djellaba et ses babouches, un top cool ballon sauteur et le trop beau déguisement de chevalier, avec épée, bouclier et cagoule-casque-couronne, et même si le pantalon est trop grand, on s'en fiche, s'il pouvait, il passerait ses journées habillé en "roi des chevaliers", maintenant.
Bon, il va quand même falloir racheter des allumettes pour le mois prochain.

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A la plage

(23 mai)

Comme c'est la dernière année que nous sommes aussi près d'une mer chaude, il faut en profiter.
Car oui, quoi qu'en pensent certains ("Reviens mon coeur, l'eau est froide!"), la mer est déjà à une température tout à fait convenable. 18°, pas sûre que l'Atlantique Nord atteigne une telle chaleur en plein mois d'août. Actuellement, la plage la plus proche de l'endroit où nous devons déménager affiche un minuscule 12° dans l'eau.
Donc, nous profitons de la plage. Allongée sur le sable, je prends des coups de soleil (mais euh, c'est quoi cette crème dont je me suis pourtant enduite?) tout en regardant mes enfants. Le Pirate doit être le plus maigre de la plage. Il n'hésite plus ni à aller dans l'eau, ni à raconter sa vie aux parents des enfants avec lesquels il joue. Ensuite, il revient me raconter la leur. "Tu es sûr qu'il a cinq ans et demi, ce petit garçon? Ce n'est pas possible, il est beaucoup plus petit que toi, il doit avoir trois ans et demi, peut-être quatre ans..."
Quand le petit est remonté, avec son papa, il s'est avéré que la maman était installée juste derrière nous.
Elle, à son mari: Il a trouvé un copain.
Lui: Tu parles, le copain, il est drôlement plus vieux, il a cinq ans et demi.
Elle: Je sais... Mais le petit frère, il doit avoir le même âge, non?
Lui: Hein? Mais pas du tout, il n'a pas encore trois ans, il a deux ans et demi, son anniversaire, c'est en juin! (Ici, je ne sais si c'est le Pirate qui s'est embrouillé ou le papa qui a mal retenu: Numérobis aura trois ans lundi.)
Elle: Ah bon! Mais qu'est-ce qu'il parle bien!
Voilà. Selon qu'on le juge par sa taille (il est à peine plus grand que le nouveau copain de chez la nounou, qui n'a pas encore deux ans mais doit peser autant que lui) ou par son langage (il dit très bien le nom du nouveau copain, "Marcorélien", qui lui dit tout juste "maman"), Numérobis n'a pas du tout l'air d'avoir le même âge.
Mes enfants sont des échalas bavards.

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Ca va bouger!

(20 mai)

Il va y avoir du changement dans la maison Bismarck. En fait, c'est même la maison qui va changer. Et pour cause: K. sera en poste au bout du bout de la Bretagne à partir du 31 août. Donc, bien sûr, il part là-bas.
Quant à moi, il est évidemment trop tard pour demander une mutation, donc je dois, par la voie hiérarchique, demander à la DRH du ministère s'il ne serait pas par hasard possible de me faire mettre à la disposition du rectorat de Rennes, histoire d'obtenir une affectation provisoire un tantinet plus près du nouveau travail de mon cher et tendre. Non, parce que bon, je pense qu'il est difficile de faire plus long, comme trajet. Enfin si, si on habitait à Menton, il y aurait encore une petite centaine de kilomètres de plus. Mais on ne va pas chipoter, hein? Ce ne serait bon ni pour mon moral, ni pour les enfants, une telle séparation.
Les cartons sont donc de nouveau à l'ordre du jour. Et pour les alléger, je viens de donner deux sacs de vêtements. M'est avis qu'il va encore falloir faire un effort...

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Oublier ce jour...

(lundi 18 mai 2009)

Jeudi a donc été une journée abominable.
Une journée qui a commencé la nuit: K. avait quelques soucis de digestion. Et j'étais personnellement nerveuse à cause de l'inspection que je devais subir le lendemain. Mal dormi.
La matinée s'est déroulée sans encombres.
C'est à midi que tout s'est embrouillé: le bus qui devait emmener les élèves de l'échange à Sainte-Maxime, d'où ils devaient prendre le bateau pour Saint-Trop', ne s'est jamais présenté. Une quasi heure plus tard, après divers coups de téléphones, il s'est avéré que la société avait annulé le bus suite à un appel téléphonique passé pendant les vacances. A qui donc? Probablement au lycée, ou alors je suis gravement amnésique. Et la personne qui a répondu était restée sur l'idée du soucis financier: la sortie a été annulée sans que je sois prévenue.
Là-dessus arrive mon inspectrice. La concierge me prévient qu'elle a une sale tête, je crois qu'elle blague, mais en fait non, je me suis fait assassiner. Trop de grammaire et de vocabulaire, pas assez de compréhension orale (heu, vous êtes sûre d'avoir bien regardé le cahier de textes?), pas assez de documents étudiés (oui, mais j'ai été absente deux mois! et là, question insinuante sur mes problèmes de santé, genre je tire au flanc ou je suis dépressive), et un mauvais contact avec les élèves, pas assez chaleureux. Sur ce dernier point, j'avais des contre-arguments, et elle "ne demande qu'à [me] croire". En fait, ce qui est énervant, c'est que, même si elle a peut-être raison sur certains aspects, elle n'a pas voulu dédire le dernier rapport qu'elle avait lu, qui date d'il y a dix ans et d'une époque où, jeune enseignante en ZEP, j'avais effectivement quelques petits soucis de gestion de classe. Mais de là à me classer à vie dans les "personnels en difficulté", non! Je me sens bien dans ma classe, les élèves (quoiqu'elle en dise) m'aiment bien, et je n'ai pas envie de faire autre chose!
Vous croyez que ça suffit?
Pas du tout! La collègue allemande avait pris sur elle d'emmener ses élèves en bus à Saint-Raphaël pour qu'ils ne soient pas totalement privés de sortie. Le trajet leur a coûté bonbon, et, une fois sur place, elle s'est fait voler son portefeuille. Argent et papiers. Il a donc fallu aller porter plainte, et elle était évidemment très stressée, parce que, sans pièce d'identité, elle ne pouvait pas prendre l'avion du retour aujourd'hui. Dans son malheur, elle a eu un peu de chance: nous allions à Nice le lendemain, et elle a passé la matinée au consulat au lieu de visiter le musée archéologique. Les autorités compétentes lui ont délivré une carte d'identité provisoire (valable deux jours, "Ausweis" purement allemand) pour qu'elle puisse repartir. A l'heure qu'il est, elle est soit chez elle, soit à la banque en train de régler ses problèmes de cartes.
Quant à moi, j'ai une procuration pour récupérer ses papiers si jamais ils se retrouvent.
Et j'ai la joie de vous faire part que, si je suis en difficulté, le prof qui était à côté de ma salle aujourd'hui ferait mieux de démissionner tout de suite! (Non mais il a une excuse, aussi: une classe pas du tout du tout intéressée par les matières littéraires.)

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Le jour le plus pourri de l'année

(14 mai 2009)

Ma collègue allemande de l'échange et moi-même réclamons d'un commun accord que ce jour soit rayé du calendrier.
Jamais eu autant de poisse ou de mauvaises nouvelles d'un coup!

(les détails plus tard, peut-être, quand je serai remise)

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Trouvailles enfantines

(13 mai)
Désolée, j'ai beaucoup à faire, cette semaine, alors juste ceci:)

En son temps, le Pirate avait inventé la "cuillère à cheveux". Il devait avoir environ 18 mois, et vu que je ne le peignais jamais (d'ailleurs, je ne le coiffe toujours pas), il ignorait le mot "brosse". Il disait "ière" pour "cuillère", et a un jour utilisé ce vocable dans la salle de bain tout en se passant la main dans les cheveux: il voulait que je lui passe un coup de brosse.
Numérobis, lui, vient de trouver "visser un crayon", quand la pointe de cet ustensile est émoussée et qu'il a manifestement besoin d'être... taillé.
Et quand les mots manquent vraiment, il parle avec les mains. L'autre jour, je lui ai demandé s'il voulait une clémentine, certaine qu'il allait me répondre non (la clémentine est un fruit, les fruits ne se mangent qu'en compote). Il a effectivement d'abord dit non, puis "oui", en faisant avec la main un geste rotatif imitant parfaitement sa nounou en train de lui presser une clémentine. Il a donc eu son jus de clémentine, ce filou.

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J'ai fait du grec (2)

(6 mai 2009)

Le retour des vacances de printemps est pour les profs le moment de l'arrivée des "specimens enseignants", manuels gratuits envoyés par les éditeurs qui espèrent les faire adopter par l'établissement. L'enseignement de l'allemand étant en voie de disparition, et les principaux éditeurs ayant renouvelé leurs séries pour l'allemand récemment, je n'attends pas grand'chose.
Mais j'ai quand même eu un catalogue. Avec une petite double page pour l'allemand. Alors j'ai feuilleté, en avant et en arrière, et que vois-je? Un manuel de grec. Même deux. MES manuels de grec. Ceux avec lesquels j'ai découvert cette langue il y a plus de 20 ans. Toujours en usage!
Vous me direz, en 20 ans, le grec n'a pas tellement évolué. Et "Héphaïstos est un dieu boiteux" depuis au moins 2000 ans, alors!
Alors? Dans mon souvenir, ces manuels sont en noir et blanc. Les seules illustrations sont des gravures, je ne me rappelle pas une seule photo. Il me semble que l'éditeur aurait pu, tout de même, faire un effort et moderniser un peu sa présentation, histoire de rendre cette antique langue un peu plus attractive. Parce que, de toute façon, on n'aura jamais d'enregistrement mp3 de Platon ou d'Aristophane...

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