Pourquoi je peux diffcilement aller au cinéma en bus

 (30 mars)

Si je veux aller au cinéma le samedi, je dois prendre la voiture. Ou alors, il faut bien calculer.

Il n'y a qu'un seul bus qui parte en début d'après-midi:

Impossible d'aller à la première séance, celle qui commence généralement avant 14 h. Il faut donc miser sur un film qui commence vers 15 h, sauf qu'en général, la deuxième séance est plutôt à 15 h 30, et donc, il faudrait patienter pendant presque deux heures avant de pouvoir entrer au cinéma... Mais, si le film n'est pas trop long, on pourrait revenir en bus.

C'est dommage de devoir choisir un film parce que l'horaire est compatible avec les transports en commun, plutôt que pour son histoire ou ses acteurs...

C'est pour ça que je vais au cinéma en voiture, et qu'en général, j'essaie plutôt de trouver, dans la semaine, une séance après mes cours, pour éviter un déplacement.

De toute façon, quand j'obtiens une réponse pour un trajet en bus, le site me fait généralement remarquer que l'empreinte carbone de ce voyage est supérieure à celle du même déplacement en voiture (parce qu'en véhicule individuel, je prends une voie plus rapide que les petites routes du transport collectif?).

Libellés : , , ,

Il pleut

 (27 mars)

Ce n'est pas une nouvelle, je suis bien d'accord.

On compte les demie-journées de soleil, par ici. Et ce n'est pas très bon pour le moral.

Ca retarde juste le redémarrage de la pyrale du buis...

A part çà, rien de neuf, désolée.

Libellés :

Blabla et le CECRL

 (22 mars)

Avant-hier, j'ai assisté à une conférence en ligne à propos de la certification en langues vivantes qui doit apparaître sur les diplômes du bac. Sur une feuille séparée, en fait, mais peu importe.

Et on nous a dit tout et son contraire, sans cohérence, sans non plus tenir compte de nos interrogations.


D'abord, on nous a montré des statistiques, qui indiquent que la moitié des élèves n'atteignent pas le niveau espéré en fin de terminale. Et l'explication retenue semble être la suivante: c'est parce que nous, les profs, interprétons de manière trop sévère les grilles de notation. J'ai déjà entendu ça quelque part, et ça m'énerve. Non, je ne peux pas considérer qu'un élève qui ne sait construire correctement une phrase après 6 ans d'allemand a le niveau B1 du CECRL (le cadre européen commun de référence pour les langues).

Ensuite, on nous a dit qu'il fallait bien connaître les attendus de fin de troisième, pour nous appuyer dessus et faire progresser nos élèves. Ok. Des ATTENDUS. Ca ne veut pas dire qu'ils sont atteints par tous les élèves, loin de là. Au hasard, un élève de fin de troisième est censé être capable d'utiliser le parfait (passé composé) des verbes courants. Je viens de refaire le cours, en seconde, en différenciant suivant les acquis de chacun. Il y en a qui n'avaient jamais manié ce temps. Et il en reste encore beaucoup qui ne comprennent pas que le participe est invariable, pour les Germains. Alors ceux-là, pardon, mais je pense pouvoir prédire qu'ils n'atteindront pas le niveau espéré en terminale.

On nous a aussi fait remarquer que les résultats étaient meilleurs à l'oral, et que la grosse difficulté, c'était l'expression écrite. Evidemment, parce qu'il faut construire des phrases et connaître du vocabulaire. Et donc, on nous a d'abord dit qu'il fallait insister sur cette compétence, en entraînant par exemple les élèves à utiliser un dictionnaire. En cours, donc. Et dix minutes plus tard, on nous a dit que cet entraînement à l'expression écrite était chronophage, et qu'il fallait donc le faire réaliser à la maison. Bien sûr. Parce que les élèves sont honnêtes, et qu'ils ont bien compris que pour progresser, ils doivent travailler par eux-mêmes, et non pas demander à Gogole Trad, Dipeul ou Tchat j'ai pété...

Le pire, c'est l'aveuglement la surdité à nos remarques sur l'expression orale. Comment, sans organiser d'épreuve particulière, évaluer l'expression orale de 30 élèves, quand on n'a que deux heures (parfois même seulment une et demie) par semaine? Si on demande de préparer à la maison, on va surtout noter une capacité à mémoriser une traduction automatique. Donc ce n'est pas recevable pour l'attestation de niveau. Et si on veut faire parler chacun deux ou trois minutes, puis lui poser des questions (interagir) pendant 5 minutes, il faut compter 300 minutes dans l'année, soit 6 "heures" (de 55 minutes) ou trois semaines de cours!

Enfin bref, on nous a encore une fois pris pour des imbéciles. Et le pire, dans tout ça, c'est que cette attestation de niveau en langue
n'a
aucune
valeur.
Elle ne sert à rien, sauf éventuellement pour quelques rares écoles qui demandent tel ou tel niveau, et qui ne veulent pas se contenter de la déclaration des élèves.

Libellés : ,

Jusqu'au bout des ongles

 (19 mars)

Quand tu es prof d'allemand et que tu te rends compte que tu t'apprêtes à payer ta baguette avec ça:

(Une pièce autrichienne et une allemande)

Oui, chez nous, la baguette ne coûte encore qu'un euro. Mais ne nous leurrons pas, la shrinkflation (j'ai oublié la version québéquoise de ce mot) est passée par là: la baguette ne fait plus les 250g réglementaires.

Et sinon, à propos de pièces, je crois bien avoir quelque part 2 euros allemands "Charlemagne", et j'ai aperçu chez un numismate aujourd'hui un exemplaire de cette pièce estimé à 5 euros. Ca ne vaut pas aussi cher que les 2 euros français frappés depuis 2021 pour les JO de Paris, et qui peuvent se vendre jusqu'à 20 euros, mais c'est déjà beaucoup plus que la valeur faciale.


Libellés :

Les joies de l'Educ Nat

 (16 mars 2024)

En vrai, quand ce messsage cet article sera publié, je serai au lycée, pour accueillir les potentiels futurs élèves et leur montrer combien c'est beau, chez nous, et comme il y fait bon vivre. On évitera juste de mentionner le taux de passage à l'infirmerie et les divers PAI / PAP pour "malêtre" des lycéen·nes actuel·les.

Il faudra espérer qu'ils ne lèvent pas trop la tête, non plus...

Ce lycée est à l'image de l'Education Nationale: il manque de moyens et d'entretien. Tout est bâclé, dans cette institution.

Prenez Parcoursup, au hasard. La merveilleuse plateforme qui doit permettre à nos jeunes de saisir des voeux pour leur orientation après le bac. Jusqu'ici, je n'avais pas vu en vrai comment elle ne fonctionne pas. Le Pirate s'était débrouillé tout seul pour faire ses voeux. Mais Numérobis étant moins sûr de lui, je l'ai accompagné du coin de l'oeil dans sa démarche.

Il a cherché, entre deux quintes de toux, pendant les vacances, et nous avons cliqué sur les petits coeurs pour garder des préférences. Au moment de les retrouver, il a logiquement cliqué sur "afficher toutes mes préférences", ou je ne sais plus comment la chose est formulée. Et l'engin s'obstinait à ne montrer que 5 formations, avec le perfide affichahe "5/8". Ben si on a dit "toutes", c'est qu'on veut les 8, non? Manifestement, non. La carte, sur la droite, n'affichait que la Bretagne. J'ai eu l'idée de dézoomer, et là, miracle, nous avons retrouvé les préférences en dehors de la région (oui, mon fils a ambitionne une classe préparatoire, et il y en a peu à proximité).

L'autre truc qui m'a énervée, c'est ça:

L' "avis d'imposition de vos parents" est un truc qui n'existe pas, pour Numérobis. Il y a deux avis d'imposition... J'ai cliqué sur la petite icône pour obtenir des informations complémentaires, mais on me disait juste où je pouvais trouver mon revenu brut global. Comment font les parents séparés? Pourquoi ce cas n'est-il pas prévu? Nous avons rentré la somme des revenus de son père et des miens, mais ce n'est pas tout à fait juste. A partir de 18 ans, les enfants qui étaient en garde alternée ne sont plus rattachés qu'à un seul foyer fiscal. Or, la plupart des bacheliers ont 18 ans dans l'année... Et en cas de remariage? Si l'un des parents déclare ses revenus avec son nouveau conjoint, mais que le deuxième parent continue à contribuer aux frais de scolarité de l'enfant, quels revenus déclarer? Evidemment, c'est plus simple de ne prévoir qu'une seule case; mais ce n'est pas correct.

Et je ne vous parle pas du nombre de fois où la session a expiré en cours de route. Heureusement que Numérobis ne s'y est pas pris à la toute dernière minute. Il y en a qui ont dû s'arracher les cheveux, jeudi soir...


Libellés : , ,

Retour de vacances

 (13 mars)

Bam! A peine rentrés de vacances, nous voilà propulsés dans une interminable semaine, faite non seulement de cours, mais aussi de conseils de classe, dès le lundi soir, et d'une journée portes ouvertes, pour couronner le tout.

Hier (mardi), j'avais un conseil au lycée à 16 h 30, alors que je terminais au collège à la même heure. Les joies d'être sur deux établissements. La collègue professeur principale était prévenue, et comme il y avait un autre problème avec un autre professeur de la classe, elle avait décidé de commencer son conseil par le milieu de la liste, pour que je ne "rate" pas les trois élèves que j'ai dans le début.

Je me dépêchais donc de remonter du centre-ville, par mon petit chemin dans les bois, quand j'ai vu çà:

Un camp improvisé par un centre de loisirs pendant les vacances? Du land art? En tout cas, j'ai pris quelques secondes pour sortir mon téléphone. Et j'étais à l'heure pour assister au débat sur les 6 élèves que j'avais dans le premier conseil de classe.


Libellés : ,

Un peu de lecture

 (9 mars)

Vous connaissiez peut-être déjà le chanteur.

Vincent Baguian se lance dans l'écriture, et vient (quasiment) de publier chez Plon son premier roman policier. Et c'est toujours très bien écrit...

Ca s'appelle: Que celui qui n'a jamais tué me jette la première pierre. Et ça a égayé la fin de mes vacances.


Libellés :

Pourquoi tu tousses?

 (6 mars 2024)

Quand Numérobis est arrivé chez moi la semaine dernière, il toussait depuis une semaine. Son père l'avait gardé à la maison les deux derniers jours d'école, il lui avait proposé d'aller voir un médecin, mais l'enfant (oui, bon, il sera majeur dans trois mois) avait refusé.

Le dimanche, il avait retiré son corset, qui le gênait pour tousser. J'ai dit que ce n'était pas séreiux, que si ça continuait j'allais l'emmener chez le médecin, parce que là, ce qu'il lui fallait, c'était un antibiotique (je m'y connais en mauvaise toux, allez donc voir dans les archives de janvier et février 2009).

Et puis je n'ai rien fait (pas sérieux, non plus).

Le jeudi, à l'heure du goûter, Numérobis a dit "ah, mais c'est pas possible d'avoir mal à la gorge comme ça", et j'ai décroché le téléphone. Parce que j'en avais assez, et qu'il était évident qu'il devait voir un médecin. La secrétaire était encore là, je n'ai pas eu besoin de geindre (j'ai même commencé par dire que mon fils avait 17 ans, à cet âge-là il pouvait bien attendre jusqu'au lendemain) pour obtenir un rendez-vous le soir-même.

Et dix minutes plus tard, Numérobis restait plié en deux de douleur après une quinte de toux.

Le médecin est à quelques minutes à pied. Nous y sommes allés en voiture. Et la démarche de mon fils, sa manière précautionneuse de s'installer dans le véhicule, m'ont rappelé son père, quand il avait eu son problème au poumon.

Il y avait un peu de retard, mais le médecin a pris le temps de poser des tas de questions et d'ausculter Numérobis. Maux de tête? Courbatures? (Grippe?). Mal de gorge? (Angine?) Il avait mal sous les côtes, du côté droit, elle lui a demandé s'il avait des troubles digestifs et a essayé de palper (appendicite?), mais il a un peu trop d'abdos 😜. Il s'est laissé tester pour la grippe et le Covid (NEG) et l'angine bactérienne (NEG). Et pendant qu'on attentait les résultats des tests, elle a écouté sa respiration. Et commencé à froncer les sourcils. Elle n'a pas du tout aimé non plus quand son patient a crié de douleur après une nouvelle quinte.

Infection pulmonaire.

Le médecin a regardé sa montre, tenté de retrouver l'adresse de la pharmacie de garde (un renseignement précieux, mais difficile à avoir) et finalement appelé la pharmacie du bourg, où nous nous rendons le plus souvent, pour qu'ils nous attendent avant de fermer. Numérobis avait besoin d'un antibiotique et devait pouvoir prendre sa première dose le soir même. Et si ça ne s'arrangeait pas d'ici deux jours, il faudrait penser aux urgences (ou éventuellement tenter le cabinet, il y aurait quelqu'un le samedi matin).

Tout ça n'était pas très rassurant. Je suis rentrée dans la pharmacie cinq minutes après l'heure officielle de fermeture, et la préparatrice a verrouillé la porte dès que j'en suis ressortie. Numérobis a pris son traitement, deux jours plus tard il allait nettement mieux, même s'il toussait encore. Je l'ai donc ramené chez son père confiante dans sa guérison.

Depuis, c'est moi qui tousse. Je pense que j'ai bénéficié du sens du partage de mon fils, qui a transmis le virus initial à sa mère et à son petit frère. Courbatures et fièvre, c'est sûrment la grippe. Je vais mieux, mais je surveille cette toux persistante qui m'essouffle.

J'ai aussi deux bonnes nouvelles: Numérobis est désormais considéré aussi comme canadien. Et j'ai récidivé dans le sauvetage anti-gaspi, cette fois avec un colis italien. Miam!



Libellés : ,

Les ors de la République

 (3 mars)

Le clou de notre voyage à Paris a, pour moi, été la visite de l'Assemblée Nationale.


Il faut savoir que, pour entrer dans ce monument, il est nécessaire, en tout cas pour les groupes, de réserver et d'annoncer au moins 72 heures à l'avance les noms et états civils complets des personnes prenant part à la visite. Comme ça, les vérifications nécessaires de sécurité peuvent être faites, et on empêche les potentiels terroristes de pénétrer ce lieu sensible.

Le jour J, il faut encore montrer patte blanche une pièce d'identité. Et, quand les députés siègent, il est interdit de prendre des photos. Numérobis, qui avait visité l'Assemblée l'an dernier, m'a dit qu'il fallait même déposer son sac et son téléphone.

Mais nous avons eu la chance d'y aller pendant que les parlementaires étaient au ski en congé. Sans quoi, il est vraisemblable que l'élève qui n'avait qu'une copie de sa carte d'identité sur son téléphone n'aurait pas pu rentrer. Et nous n'aurions pas pu prendre des photos absolument partout.

Certains élèves ont reconu cet endroit, parce qu'ils l'ont vu à la télé. C'est encourageant, ça veut dire qu'il y en a quelques uns qui s'informent, tout de même. Ils ont cependant été un peu surpris, en pénétrant dans l'hémicycle par en bas (chose impossible quand les députés sont là), parce qu'il fait plus grand, à la télé.

Quant à moi, j'ai découvert que les députés qui avaient laissé une trace dans l'histoire avaient droit à une petite plaque sur leur banc. J'ai voulu photographier cellles de Jaurès et Blum (à gauche, évidemment), mais j'ai dû bouger au mauvais moment, et les inscriptions sont illisibles.

Ce que je n'ai pas réussi à prendre en photo du tout, parce que j'étais seule avec un groupe d'élèves que je connaissais mal, c'est la marque de l'inondation de 1910, à la sortie. Il aurait fallu une bonne âme soit pour se mettre dessous, soit pour me photographier sous ce repère qui montrait clairement que j'aurais été noyée.

Visite impressionnante, donc, à tout point de vue.



Libellés :