Yves Ro-chat

(30 août)

Quand nous habitions dans le Nord, Flourig n'avait pas le droit de sortir de l'appartement. Elle s'est pourtant quelquefois échappée par la fenêtre de la cuisine, mais aussi par celle du palier, qui donnait pratiquement sur le toit. A Fréjus, le seul moyen de sortir était aussi une fenêtre donnant sur un toit.
Elle a conservé l'habitude de sortir par le toit jusque dans cette maison, laquelle est pourtant équipée d'une chatière. Mais la chatière semble déplaire à Flourig, qui préfère passer par une vraie porte ou une fenêtre, quand l'ouverture le permet. Et tant pis si les fenêtres donnent sur un toit: elle passe fort bien d'un vélux de la chambre à l'autre, et je la soupçonne d'être capable de sauter dans le jardin depuis le toit de la cuisine (via la dépendance). De telles fantaisies ne sont pas encore venues à l'idée de Makhno, qui, si aucune porte n'est ouverte, se contente fort bien de l'issue prévue pour les félins.
Bref.
Dimanche matin, en arrivant dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner, j'ai entendu une cavalcade sur le toit. Et j'ai bientôt vu Flourig rentrer par la fenêtre au-dessus de l'évier, le postérieur enrubanné dans du papier tue-mouches. Un ruban pend habituellement à côté de cette fenêtre, Flourig y avait déjà laissé quelques poils, et je soupçonne le vent (qui soufflait assez fort cette nuit-là) de lui avoir joué un mauvais tour. S'il n'a pas été très difficile de libérer le chat du papier tue-mouches, le résultat n'était cependant pas très satisfaisant...
Et vous trouvez ça drôle?
Numérobis trouvait qu'elle ressemblait à un zombie, j'avais peur qu'elle s'empoisonne avec la glu, et la seule solution, un dimanche matin, m'a semblé être de lui donner une douche, dans l'espoir que l'eau chaude diluerait un peu la colle. Les enfants (en l'absence du P'tit Mousse) étaient enthousiastes, même si Numérobis s'est un peu inquiété de ce que je ne demande pas à K. ses gros gants en cuir pour me protéger des attaques que le chat, selon les récits épiques des tentatives antérieures, ne manquerait pas de tenter.
Je me suis contentée de trouver une veste à manches longues, et j'ai posé le chat dans la baignoire, en le tenant fermement. Numérobis a fermé la porte de la salle de bain, et le Pirate a ouvert le feu les hostilités le robinet. Bien sûr, Flourig a tenté de sortir de la baignoire, mais elle n'a pas réussi, et a donc dû se contenter de miauler son désespoir. Pas un coup de griffes ou de dents. Mais aucun shampoing pour chat non plus à disposition, et l'eau chaude ne suffisait manifestement pas. J'ai donc opté pour le savon d'Alep, avec lequel j'ai frotté le haut de la patte et la queue. J'aurais dû frotter plus longtemps, mais j'en avais assez d'être dans cette position inconfortable, et Flourig en avait aussi passablement marre de ce spa improvisé. Quand je l'ai sortie et enveloppée dans la serviette que j'avais préparée, elle s'est blottie contre moi comme si je la sauvais.
Depuis, elle n'ose plus rentrer dans la salle de bain si j'y suis.
Hier matin, elle avait meilleure allure, cependant, comme il restait quelques touffes collées (et collantes), j'ai décidé d'avoir recours aux ciseaux. Elle aura une coupe ridicule, mais ça ne devrait pas durer trop longtemps, et puis, c'est moins traumatisant pour elle qu'une nouvelle douche.
Elle a tout de même gagné un petit délai pour la prochaine application de produit anti-puces, dans cette histoire...

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Eglises basques

(27 août 2016)

Lorsque nous avons été à Saint-Jean de Luz, nous avons bien sûr jeté un oeil dans l'église Saint-Jean Baptiste, où eu lieu le mariage de "Louis", comme l'appelle affectueusement le P'tit Mousse depuis qu'il a failli s'enrhumer dans les jardins de Versailles.
Et j'ai été plutôt surprise d'y voir des balcons, comme au théâtre:

Si l'honorable Guide Vert évoque bien ces galeries, il ne les explique pas pour autant.
Il m'a fallu attendre quelques jours, et la visite du charmant village de La Bastide-Clairence,  pour avoir une explication.
Vous voyez ici, sur la droite, le côté Sud de l'église Notre-Dame de l'Assomption, ou plutôt, du préau qui en fait le tour, et sous lequel se trouve un cimetière. Il paraît que les membres des familles les plus anciennes se font encore enterrer dans ces caveaux.
De là, on voit encore mieux les dalles:
Mais on remarque aussi un escalier, qui conduit tout droit aux galeries intérieures:
Dans l'église, j'ai trouvé des panneaux explicatifs et le pourquoi des balcons dans ces églises. Il semblerait qu'ils aient été construits à une époque* où la population était trop abondante pour entrer dans l'église, tout simplement pour gagner de la place. A l'inverse de ce qui se passe dans Shakespeare ou chez Rostand, ce sont les hommes qui montaient dans les galeries, tandis que les femmes, chargées par ailleurs de l'entretien des tombes (il y en avait aussi à l'intérieur), restaient en bas.

*au temps pour moi, Michelin dit très bien dans son introduction sur l'architecture basque que ce fut au XVIème siècle: l'évêque de Bayonne suggéra alors cette solution peu onéreuse d'agrandissement des églises aux habitants d'Ossès, qui furent imités un peu partout.

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Révisons les frontières

(24 août)

La première fois que j'ai eu l'impression de ne pas habiter en France, c'était lors d'une grève à la radio. Comme j'habitais dans le Nord, je me suis mise à écouter la RTBF, et j'ai pu constater que les prévisions de la météo belge correspondaient bien mieux à ce que je vivais chaque jour que celles prodiguées depuis Paris.
Plus tard, nous avons déménagé dans le Sud, et, il me semble en avoir déjà parlé ici (mais franchement, je suis en vacances et je n'ai pas envie de chercher), le phénomène s'est reproduit, dans le sens où, au bord de la Méditerranée, le temps était souvent bien plus clément que ce qu'annonçait la radio nationale.
Et aujourd'hui, quand j'entends "toute la France est touchée par une vague de forte chaleur. Hydratez-vous", je me sens un peu comme Astérix au fin fond de son petit village d'Armorique. Chez nous, il pleut. Certes, nous avons eu deux jours de soleil magnifique, au point que le P'tit Mousse est parti à la voile en t-shirt (et je crois bien que c'est le premier de mes enfants à faire du bateau en manches courtes), mais cet après-midi, il a été prié d'emporter sa polaire et son k-way.
Je ne sais pas quel temps il fait à Biarritz ou à Strasbourg, en ce moment. Mais je crains fort que la fameuse canicule touche essentiellement la région parisienne. Et que les journalistes, comme d'habitude, soient centrés sur leur chère capitale. C'est comme pour les vacances scolaires: avez-vous remarqué que les programmes télé proposent des soirées adaptées au public d'âge scolaire pendant les vacances de la zone parisienne? Cela fait râler mes enfants, qui ne peuvent pas regarder le film du dimanche soir parce qu'ils ont école, le lendemain, eux. Pourtant il me semble que les zones de congé ont été calculées pour répartir à peu près équitablement les vacanciers. Ce qui signifie que, pendant que les Parisiens sont en vacances, seuls 1 / 3 des Français le sont (oui, je sais, en pratique, il y a au moins une semaine de chevauchement)...
La France est un pays centralisé, où tout, des lignes de train aux manuels scolaires ("décris ta rue", dans certains collèges ruraux, est vraiment une consigne aberrante); il me semble qu'il serait temps
de remettre en question ce modèle, qui pose des problèmes bien plus graves que la simple justesse des commentaires météo.

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Dans les verts pâturages

(18 août 2016)

De retour du Pays Basque, une région où tu peux faire de la randonnée au milieu des moutons,
camper au milieu des moutons,
(camping du réseau Bienvenue à la ferme)
manger du fromage de brebis (oui, nous sommes revenus avec un authentique Ossau-Iraty fermier),
mais aussi voir d'énormes papillons:
(photo prise en mode normal, même pas besoin de la macro!)

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Des nouvelles

(14 août 2016)

Z'ai reçu une carte postale d'un çat qui habite au pied de la montagne, dans un camping. Il dit que c'est drôlement pratique pour manzer: il suffit devenir quand les zens manzent. Il a vu passer la Madame, et il dit qu'elle est vacement plus zentille que les Allemands qui veulent même pas qu'il goûte aux croquettes de leur cien. Il a même été sur ses zemoux! Ze suis pas sûre d'être d'accord, passque les zenoux de la Madame, c'est ma place réservée...

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Quel travail!

(8 août)

Ah, mais non mais moi z'ai un travail monstrueux, hein, c'est épuisant, ze dois finir la préparation du voyaze des humains, passque tous seuls, y z'y arrivent pas...
Voilà, ze crois que là, z'ai trouvé un bel endroit pour faire la sieste!

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Les voisins

(4 août)

Auzourd'hui, ze vais vous présenter nos voisins.
D'abord, l'a Le Sat. C'est un peu débile, comme nom, vu que c'est une fille, ce çat; mais c'est la voisine qui l'appelle comme ça.
Le Sat, elle est pas gonflée: elle est dézà rentrée cez nous, quand la porte elle était ouverte, et même, elle a visité presque toute la maison. Faut dire que la Madame et les enfants, ils lui font des câlins, des fois, dehors, ou alors ils zouent avec elle. Au printemps, elle s'était installée dans notre zardin, à l'ombre de la haie pas bien taillée, pour faire la sieste:
De l'autre côté de la haie, l'a Clocette. C'est la Madame qui l'appelle comme ça, passqu'elle connaît pas son vrai nom et qu'elle a un grelot autour du cou, la pauvre. Comme ça, on l'entend avant de la voir arriver, c'est carrément handicapant pour çasser. Clocette, ze suis pas sûre qu'elle soit là tout le temps. C'est comme le petit cien de l'autre voisine. La Madame, elle avait pris Clocette en photo pendant les vacances de printemps, et puis on l'a plus revue, mais là, elle est revenue.
Elle croit qu'elle est cacée?
Comme voisins, on a aussi un petit çat qui grandit pas. Il paraît qu'il a plus que 4 ans, mais il est plus petit que moi. C'est un zenre de siamois ou de persan plein de poils et qui crace, il me fait peur!
Sinon, l'a aussi un çat noir et blanc qui ressemble au Félix des publicités, mais lui, il se laisse pas approcer. C'est plutôt un çat errant, ze crois qu'il habite dans la granze de la ferme, avec les vaces. Bon, d'accord, si il habite là, il est pas vraiment errant; mais qu'est-ce que ze voulais dire, c'est qu'il est pas habitué aux humains.

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