Mon nom

 (31 mars)

"Mon nom", c'est rigolo à écrire, c'est un palindrome... Au fond, peut-être que ça illustre bien aussi le retour en arrière que constitue l'abandon du nom de mes enfants. Mais c'est beaucoup plus facile à écrire qu'à obtenir.

Avant-hier, le P'tit Mousse a répondu au téléphone et s'est encore vu demander s'il était Madame [Prénom du père]. Le "Madame" l'a vexé, le prénom du père (un prénom breton méconnu au-delà de la Rance et de la Vilaine) lui a confirmé qu'il s'agissait d'un appel publicitaire, il a raccroché. Cela fait plus d'un an que j'ai demandé à l'opérateur coloré de bien vouloir modifier le nom associé au numéro de téléphone, ce n'est toujours pas fait. Et les arnaqueurs divers et quêteux de tous poils se refilent de vieilles listes, si bien que j'ai peur d'être encore longtemps "Madame [Nom de l'ex]". D'un autre côté, je pourrais me mettre à répondre sur un ton larmoyant que cette dame n'existe plus / nous a quitté...

A la banque, j'avais signalé mon divorce dès la fin novembre. J'avais bien récupéré mon nom sur l'adressage des lettres, tout me paraissait aller pour le mieux. Jusqu'à ce que je constate que les courriers concernant mes enfants mineurs arrivaient, pour l'un "chez Madame [Moi]" et pour l'autre "chez Madame [Nom de l'Ex]". Le summum de l'incohérence a été atteient avec la nouvelle carte bancaire. Adressée à mon nom, mais qui portait le mauvais en gravure. J'ai aussitôt contacté mon conseiller par la messagerie, en faisant la naïve (quoi, il faut un si long délai pour imprimer une carte avec de nouvelles données?), et en joignant une copie de la convention de divorce. J'ai évoqué aussi l'incohérence de l'adressage des courriers aux enfants, et constaté que l'espace informatique me nommait toujours comme si j'étais mariée.


Curieusement, je n'ai pas eu de réponse dans les 48 heures promises. Et ce n'est pas non plus mon nouveau conseiller qui a répondu, mais l'ancienne. Je crois que son successeur a dû se faire un peu tirer les oreilles. En tout cas, elle m'a assurée qu'elle ferait le nécessaire et que j'allais recevoir une nouvelle (nouvelle) carte. Laquelle est effectivement arrivée en moins de deux semaines. Mais quel gâchis de plastique (et de composants électroniques)!

L'Education Nationale ne fait pas mieux: j'ai donné une copie de la convention à la secrétaire au retour des vacances de la Toussaint. J'ai envoyé un message en utilisant le service électronique dédié au même moment. Mais rien ne s'est produit avant que la secrétaire, la semaine dernière, ne recontacte la personne compétente. Le proviseur m'avait demandé comment il devait m'appeler, et son adjoint avait alors modifié mon nom sur l'espace numérique de l'établissent, si bien que j'étais Madame [Moi] au lycée et Madame [Ex-Moi] sur ma fiche de paye. Alors, quand je me suis connectée en début de semaine au service académique et que j'y ai lu mon seul nom pour m'identifier, j'étais bien contente.

J'ai passé une partie des vacances de février à contactet les diverses organismes avec qui j'ai affaire pour faire modifier mon nom. La liste est impressionnante... Pour certains, une simple déclaration sur un formulaire en ligne suffit. Pour d'autres, il faut joindre une copie de la convention de divorce. Il y en a aussi que j'ai contactés par mail et qui ne m'ont pas répondu. Tout cela est assez fastidieux. Mais je crois qu'il ne reste plus que mon bailleur qui m'appelle avec un double nom. Et j'ai (enfin) fait faire la plaque pour la boîte aux lettres, avec mon nom et ceux de Numérobis et du P'tit Mousse.

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On annule tout

 (27 mars)

La semaine dernière a été celle des annulations en cascade.

Il était prévu que je passe la fin de semaine à Paris, pour revoir de vieux amis. Ils se désistaient les uns après les autres, depuis quelques jours, pour des raisons inconnues. Et puis, comme j'avais jusqu'à mercredi minuit pour annuler sans frais ma réservation hôtelière, j'ai demandé qu'on fasse un point, ce jour-là. Je n'arrivais pas à prendre la décision de ne pas me rendre dans la capitale encombrée de poubelles. La SNCF a choisi pour moi, en annulant mon train du samedi pour y aller, "en raison des mouvements sociaux". J'ai donc résilié ma réservation hôtelière et demandé le remboursement du train aller. Comme l'annulation n'était pas de mon fait, j'ai recouvré l'intégralité de la somme (alors que si j'avais annulé toute seule une demie- heure plus tôt, cela m'aurait coûté 19 euros). Pour le retour, c'est un peu plus compliqué, ce n'était pas le même type de train, et puis il a circulé, donc je n'ai droit qu'à un bon d'achat, valable uniquement sur un WeGo pendant un an.

Jeudi, le lycée avait prévu d'envoyer les filles ayant une spécialité scientifique dans des écoles d'ingénieurs brestoises, histoire de les encourager à poursuivre des études ambitieuses. Comme je suis engagée dans l'égalité des filles et des garçons, je devais les accompagner. Mais, sentant le vent du boulet, j'avais demandé dès le mardi si cette sortie était maintenue. Les écoles et les autres lycées concernés ne voulaient pas décaler. Une autre collègue a fait remarquer que la circulation risquait dêtre diffcile, on prévoyait des blocages. Je soupçonnais qu'une partie des élèves ne viendrait même pas au lycée. Jeudi, à 9h 50, le proviseur m'assurait que les cars partiraient bien vers midi. Et à,10h 10, le transporteur annulait. D'après le cariste, il nous aurait fallu au moins deux heures pour rejoindre notre destination...

Du coup, ce qui est resté annulé, ce sont mes cours de l'après-midi. Déjà, le matin, je n'avais eu qu'un tiers des élèves prévus. Il faut dire qu'en temps de grève, beaucoup ne se déplacent pas. Ce qui est bien gentil pour les profs qui ne font pas grève: ils viennent au lycée mais ne travaillent pas vraiment. Le beurre et l'argent du beurre, pendant que d'autres manifestent. En ce qui me concerne, j'ai eu la cerise sur le gâteau (à la crème), en plus. Comme mes cours avaient été annulés en prévision de la sortie (que je devais accompagner), des collèguies avaient avancé le leur sur mes horaires. Et comme la sortie a été annulée à la dernière minute, il était impossible de remanier tous les emplois du temps et de récupérer les quelques germanistes présents au lycée. J'ai donc été libérée. Mais trop tard pour aller manifester.

Vendredi, c'est la prof de danse qui annulait le cours du soir. Samedi, j'ai renoncé à aller au cinéma, parce que j'avais vu qu'il n'y avait plus de gasoil à la station essence et que je vais limiter mes déplacements au strict nécessaire, au moins jusqu'à avoir conduit le P'tit Mousse à son rendez-vous chez l'orthodontiste. Et j'attends de voir si la sortie cinéma prévue mardi est maintenue ou pas. Là aussi, je dois accompagner. Nous descendons à pied du lycée, mais a priori, pas sur un horaire de manifestation, donc, si les élèves sont là, nous devrions pouvoir voir le film. Ce que je ne vais probablement pas pouvoir faire, en revanche, c'est aller à la manifestation, qui sera à peine terminée au moment où il faudra aller chercher le P'tit Mousse au collège pour le ramener chez le dentiste.

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Stratégies félines

 (24 mars)

C'est bien beau, le printemps et les beaux jours, mais quand les jours rallongent, le soleil se lève plus tôt, et mon chat trouve que je devrais en faire autant.

Gribouille a développé différentes stratégies pour me faire lever, quand il commence à percevoir de la lumière à l'extérieur. Il les applique généralement dans le même ordre.


Pour commencer, il se couche au niveau de ma tête, si possible le dos ou le ventre contre mon nez. C'est un peu gênant pour respirer, il faut que je bouge pour le pousser.

Si je ne réagis pas assez à son goût, il commence à s'attaquer à Pan-pan, essayant de le faire passer sous le lit (la mission est quasiment impossible, le lapin de Gauthier Disney ayant un trop gros postérieur).
Je reconnais là la technique de Flourig: si un chat tente une bêtise, un humain va se lever pour l'en empêcher.

Comme il y a des matins où cela ne suffit toujours pas, Monsieur Ouille engage les gros moyens. Il se met à passer d'un côté à l'autre du lit en rebondissant pile-poil sur moi, comme si j'étais un trampoline. [Quelqu'un peut-il me dire pourquoi on écrit "trEmplin" et "trAmpoline", je vous prie? La copine rousse de Bob me dit que c'est la faute aux Italiens.]

Il miaule assez rarement pour réclamer que je me lève, je dois dire. Il garde ses cris plaintifs pour le moment où je quitte la maison ou lorsque je rentre. Il râle aussi pour avoir des croquettes, bien sûr, mais là aussi il commence par attaquer mon dos pendant que je termine mon repas. Et depuis peu, il demande aussi à sortir, parce que le jardin l'attire de plus en plus. Mais comme il est un peu nigaud (ou peureux), il rentre dès que je l'appelle; ce qui est bien pratique, dans la mesure où il n'y a pas de chatière et que je ne voudrais pas l'enfermer dehors pendant que je vais travailler.

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Comment s'occuper pendant un conseil de classe

 (22 mars 2023)

Non mais les conseils de classe, pour moi, c'est très ennuyeux. Parce qu'à force de répartir les germanistes dans toutes les classes (je vous rappelle qu'il est interdit de les regrouper dans une "bonne classe", on veut de l'hétérogénéité, que diable, mélangeons tout!), et comme l'allemand n'attire plus grand monde (ben non, c'est dur, y a des déclinaisons, ouh lala), eh bien je n'ai que deux, trois ou quatre élèves dans chaque classe. Sur 30 à 35 élèves. Donc, forcément, les trois quarts du temps, on parle d'élèves que je ne connais pas.

Alors, je m'occupe. Comme j'ai le tableau des notes de toute la classe, je regarde quels sont les noms bien bretons. Il y a des classes où 8 élèves s'appellent "Le Quelquechose", par exemple. Et puis, il y a les prénoms très typés. Est-ce que cette Ka ou ra est la soeur de Tu du al, dont elle porte le nom de famille? Si oui, les parents ont fait fort, dans le genre breton.
Il y a aussi des noms de famille rigolos. Vraiment, était-ce une bonne idée que Monsieur Labe ille et Madame Des champs associent leurs deux noms pour identifier leurs enfants? Il y a un petit Ver ger, aussi, dans cette classe. Mais les jeunes Li li-Ro se, Oli via et Aman dine ne sont pas leurs filles...

Quand on regarde les listes des élèves, en début d'année, on peut aussi avoir des surprises. Par exemple, en voyant ça, on se dit "zut [ou chouette, mais c'est plus rare], des jumeaux":

Bon, ceux-là auraient l'avantage d'être de genre différents, ce qui rend les confusions difficiles (à condition de ne pas se mettre à appeler "Fabienne" la soeur de "Fabien", qui en réalité se prénomme "Mélanie", comme cela m'est déjà arrivé).
Et puis en fait:

C'est un pur hasard si ces deux élèves qui ont un an d'avance et la même date de naissance se retrouvent l'un à la suite de l'autre dans une liste de classe. Ils ne sont pas de la même famille.

En conseil de classe, nous n'avons plus l'indication F ou M, ni la date de naissance. Parfois, j'écoute pour savoir si le prénom d'un·e élève que je ne connais pas est féminin ou masculin. Il faut dire que certains prénoms bretons peuvent être mixtes, ou qu'une lettre suffit à en modifier le genre (par exemple "Meven", qui ressemble beaucoup au dernier prénom photographié, est un prénom masculin). Et puis nous avons des élèves "issus de la diversité", avec beaucoup de Turc·ques, entre autres. Sans parler des parents qui ont cherché l'originalité pour leur enfant...



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C'est lundi, pas d'inspi...

 (20 mars)

La semaine dernière a été épuisante, celle-ci n'en finit pas de commencer: avec les épreuves du bac*, je n'ai pas cours avant mercredi. Du coup, je ne sais plus trop où j'en suis ni ce que je pourrais bien raconter. Heureusement, il y a les questions du Dr CaSo...

Cette semaine, la dernière m'interpelle:

Avez-vous un deuxième prénom? Si oui, l’aimez-vous? Et vos enfants? Et vos animaux? Et votre voiture?

Comment comprendre la fin de cette question multiple? Est-ce que je dois dire si j'aime mes enfants et ma voiture? Ou s'agit-il de savoir si mes animaux et ma voiture ont un deuxième prénom?

Je vais prendre les choses dans l'ordre. Oui, j'ai un deuxième prénom. C'était le prénom de ma grand-mère paternelle, c'est celui de l'amoureuse de Gaston Lagaffe. Un prénom qui revient à la mode et que j'aime bien. J'ai aussi un troisième prénom, qui était celui de mon autre grand-mère, et qui est celui du Dr CaSo. J'apprécie aussi ce prénom.

Mes enfants, je les aime également. Mais je crois que ce n'est pas la question. Ils ont tous les trois un deuxième prénom. Celui du Pirate est la version bretonne du prénom de mon grand-père paternel; mais c'est aussi, en version française, un prénom biblique. L'officier de l'état civil ne le connaissait pas. Je ne suis pas sûre que son porteur l'apprécie. Numérobis porte comme deuxième prénom la version bretonne du prénom de mon père, qui rappelle aussi le nom de naissance de mon ex-belle-mère. Je crois qu'il n'aime aucun de ses prénoms. Le P'tit Mousse a reçu en deuxième prénom le nom d'un saint breton que j'avais rêvé de donner à un de mes enfants quand j'étais ado (mais ce n'est pas Malo, ni Brieuc, ni Nazaire) et que ses frères trouvent ridicule.


D'après Numérobis, je suis une reine pour trouver des prénoms débiles. Mais je ne sais pas si mes enfants aiment mes deuxième et troisième prénoms (c'est vrai, ça, les "enfants" de la troisième question peuvent aussi être le sujet de la question précédente!).

Mes animaux ont-ils un deuxième prénom? Alors, déjà, je ne suis pas certaine de l'appelation "prénom" pour un animal. Mon lapin et mes chats ont tous (eu) un nom. Le lapin s'en contentait. Flourig et Makhno ont eu des surnoms, pas toujours flatteurs. Nous appelions parfois Granit "Grassenout" à cause de son petit ventre. Gribouille répond aussi à "Monsieur Ouille", qui, du coup, serait plus un nom (de famille) qu'un prénom.

Bien sûr, j'aime mes animaux. Même quand Gribouille me confond avec un trampoline lorsqu'il considère qu'il est l'heure de ses croquettes que je me lève.

Quant à ma voiture, pardon, mais elle n'a même pas de premier nom ou prénom. C'est une voiture. Certes, il m'arrive de lui parler, mais cela reste assez rare, puisqu'elle ne me répond jamais. Alors que mon chat répond, généralement, quand je lui parle ou que je l'appelle (pour les enfants, ça marche un peu moins). Makhno, qui n'était pas si sotte, était même capable de comprendre quand on paralit d'elle, même si on ne la nommait pas. L'ordinateur de bord de mon véhicule est bien moins intelligent. Bon, je suppose que je l'aime un peu tout de même, parce que cet engin est bien utile. mais il ne faut rien exagérer.

* Les statistiques indiquent 60 vues de mon vieil article sur la présntation d'une copie de bac, la semaine dernière. Alors que cet article fait référence au bac ancienne formule, pas aux nouvelles copies numérisables...

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En décalage

 (15 mars 2023)

7/8. C'est mon taux de présence aux manifestations... Celle de ce matin était plus fournie que celle de samedi, mais elle aurait pu l'être un peu plus encore. Il y avait un bon argument marketing, pourtant: un nouvel itinéraire, qui tournait le dos à la préfecture au lieu de passer devant (de toute façon, une poignée de cheminots barrait la rue), histoire d'aller plutôt vers un siège patronal.

Je ne suis pas restée jusqu'au bout, parce que je voulais rentrer manger avec les enfants. Mais peut-être que si j'avais tardé un peu, j'aurais entendu depuis ma voiture l'appel au secours de Numérobis, qui s'était trompé de bus. Le problème, ce n'est pas qu'il était perdu. C'est qu'il s'était rendu compte trop tard de son erreur et avait en conséquence raté la correspondance possible. Résultat: pas moyen de rentrer à la maison avant 16h. Il a dû appeler 3 fois avant que j'entende mon téléphone (allez savoir pourquoi) et que je retourne le chercher. Et nous avons mangé un peu plus tard.

Nouveau problème d'horaire, dans l'après-midi, avec le P'tit Mousse. Il voulait aller à la médiathèque (non, au départ, il avait espéré que la manifestation ne durerait qu'une demie heure et que je l'emmènerais ensuite à la Flaque; mais mon double aller-retour vers la grande ville me suffisait pour la journée). Quand je lui ai proposé d'y aller, à 15h, il n'était pas prêt. Je suis donc allée faire deux ou trois courses, et puis je suis repartie avec lui vers la médiathèque. 10 minutes trop tard, apparemment. Comme une partie du personnel est en grève (ouais!), ils ont fermé plus tôt. Bon, ben on reviendra samedi. Et on ira aussi à la Flaque, parce qu'il nous faut une carte cadeau pour un anniversaire.

(Sinon, en matière de décalage, le ministre papal ne fait pas tellement mieux que son sinistre prédécesseur. L'ancien annonçait par voie de presse, 15 jours avant, de nouvelles modalités pour le bac. Le nouveau écrit aux représentants des élèves, trois jours avant, que l'emploi du temps de vendredi sera modifié; les chefs d'établissement ont reçu une copie de la lettre, des fois que ça les concerne un peu, la gestion des élèves et des emplois du temps. Qui a dit que "gouverner, c'est prévoir"?)

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Un samedi bien rempli

 (12 mars)

Hier matin, c'était la journée porte ouverte du lycée. Oui, c'est une journée qui ne dure qu'une demie-journée, mais c'est largement suffisant, en tout cas pour les professeurs. Les parents qui viennent de loin (il y en avait de Quimperlé) aimeraient peut-être avoir plus de temps pour pouvoir apprécier vraiment tous les établissements qu'ils veulent voir. Car bien sûr, tous les lycées publics de la préfecture sont visitables le même jour (sauf un, qui avait ouvert le bal la veille). Je me souviens, à l'époque du Pirate, d'avoir fait la course entre ces lycées et celui du département voisin où il a fini par être interne.

Personnellement, j'ai pris mon temps pour quitter le lycée, parce que l'accueil des derniers visiteurs était prévu à 12h 30, et que la manif ne commençait qu'à 14h. J'avais donc le loisir de descendre tranquillement chercher une place pour ma voiture qui ne soit pas trop loin  du cinéma où j'avais l'intention de terminer ma journée, sans être non plus sur le parcours de la manifestation (qui passe justement devant ledit cinéma). Et même du temps pour aller sur la place devant la cathédrale, où la communauté turque organisait une vente de spécialités en soutien aux victimes du tremblement de terre. Quand je suis arivée, j'ai d'abord cru qu'on se moquait de nous, puisque ce que j'ai vu en premier, c'était des billigs. Quoi? On allait me vendre des crêpes? Ah oui, mais des crêpes turques, qui sont plus épaisses et dont la pâte ressemble plus à une pâte à pain ou à pizza. Je me demande sur quoi elles sont cuite, traditionnellement; et je me demande aussi si les Turcs bretons importent dans leur pays d'origine des billigs et des rozells...


En tout cas, je suis repartie avec une "crêpe" à la viande hachée et une autre aux épinards, que j'ai mangées chez moi ce midi. Et je n'ai pas résisté aux pâtisseries. Je savais que je trouverai forcément toutes sortes de délices au miel sirop de glucose et aux fruits à coque. Il m'en reste quelques échantillons à goûter avec les enfants.

Mais avant d'être dégustées, toutes ces bonnes choses sont restées dans ma voiture le temps d'un défilé. Il y avait moitié moins de monde que la dernière fois. Deux marches la même semaine, ça fait peut-être beaucoup? Mais on commence à reconnaître des têtes, aussi. Y compris parmi les policiers qui encadrent le cortège. Encadrement très bon enfant, au demeurant. Quand quelques irréductibles ont voulu prolonger l'aventure sur une rue non prévue au départ, les motards sont passés devant pour bloquer la circulation. Je l'ai vu, j'étais en tête du cortège, avec la CNT, à répéter leur slogan "le gouvernement - ment. Et le rue - rue" (slogan qu'il a fallu expliquer à une brave dame, qui n'avait pas reconnu le verbe ruer). Ensuite, les anarchistes ont voulu bloquer un rond-point, et nous avons été autorisés à le faire pendant 5 minutes. Mais c'était vraiment la fin, le journal annonçait déjà la dissolution du cortège, et les gens partaient en se criant "à mercredi!"

Quant à moi, il me restait encore une heure avant ma séance de cinéma. Je suis passée à la librairie chercher un guide pour les vacances d'été. Et je suis enfin allée m'asseoir pour voir Toi non plus tu n'as rien vu, film très touchant sur le déni de grossesse. Il n'y avait qu'une poignée de spectateurs dans la grande salle...

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8 mars

 (2023)

Il faut croire que l'idée me trotte depuis un certain temps dans la tête, puisqu'en 2019, je publiais ça...

Cette année, je me suis engagée, avec une collègue, pour être référente "égalité filles-garçons" dans notre établissement. Nous avons suivi deux jours de formation, riches en informations et idées de toutes sortes, et nous avons commencé par un sondage. Dans lequel un collègue sur dix a reconnu influencer les choix d'orientation des élèves en fonction de critères stéréotypes liés au genre...

Il y a encore du boulot!

Il ne faut pas se voiler la face, moi aussi, j'ai la tête farcie de clichés, et il m'arrive de faire des remarques sexistes. De moins en moins, certes, parce que je me surveille. En revanche, je suis à peu près certaine de ne pas traiter les filles et les garçons de la même manière. Eux m'agacent plus vite, je suis plus méchante dans mes remarques... Néanmoins, je me félicite de constater, en relisant mes appréciations du premier trimestre, en terminale, que très peu d'entre elles sont genrées. C'est-à-dire qu'elles sont rédigées de telle manière qu'on ne peut pas voir si je parle d'un ou d'une élève. Il paraît, en effet, que certaines formations pratiquent la discrimination, dans un sens ou dans l'autre, sur Parcoursup. Et même si ce n'est pas conscient, un humain qui lit les remarques de ses colègues peut se laisser influencer (c'est bien connu, les filles sont moins douées en maths).

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Partager avec ses enfants

 (5 mars)

Quand les enfants sont petits, il faut leur faire leurs devoirs. Je m'en suis longtemps occupée, en notant quelques différences. Le Pirate a été autonome très tôt. Ca tombait bien, Numérobis avait besoin de plus d'attention. Jusqu'au confinement, il a fait ses devoirs sur la table de la cuisine, en même temps que son petit frère. Le P'tit Mousse se débrouille seul, sauf pour les exercices d'allemand et quelques fois du français ou de l'histoire.

Mais Numérobis continue à venir me poser des questions. En seconde, il me demandait encore de l'aider en maths ou en physqiue, alors que je commençais clairement à être dépassée. Cette année, il me parle plutôt de SES (alors que c'est son père qui a fait un bac B). Il me montre des courbes qui parlent d'inflation négative ou vient me demander ce que veut dire "solvable". Jusqu'ici, j'ai toujours réussi à répondre à ses questions. Je dois dire que tout ce qu'il me raconte sur ses cours me réconcilierait presque avec une matière que j'ai détestée en seconde. Car Numérobis partage ses découvertes et interrogations aussi pendant les repas, en dehors du cadre des devoirs. Et sa prof doit être passionnante.



Ce que je trouve particulièrement agréable, c'est de pouvoir discuter des lectures de français avec lui. Il a lu Manon Lescaut, dont il me reste un vague souvenir (cette oeuvre a je crois figuré aussi sur ma liste de bac). Il ira à l'examen avec mon exemplaire du siècle dernier. Il a choisi de lire Chanson douce, de Leila Slimani, que j'avais emprunté à la médiathèque l'an dernier, ce qui nous permet là encore d'échanger nos opinions sur les personnages ou l'intrigue. Si j'avais bien lu une des oeuvres présentées au bac par le Pirate, nos échanges étaient limités du fait que cet enfant était interne. Je découvre donc avec Numérobis le bonheur des discussions avec un jeune adulte.

Et les devoirs ne sont plus une corvée...

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Alzheimer

 (1er mars 2023)

Je crois que mon ordinateur souffre d'Alzheimer. Ou alors, il digère mal. En tout cas, il perd régulièrement la mémoire des cookies qu'il a pourtant avalés. Par exemple, depuis deux semaines, j'ai été obligée de me reconnecter 3 fois à mon compte Gogole pour ariver à écrire ici; alors qu'auparavant, j'étais connectée par défaut. Je précise qu'aucun des enfants n'a, entre temps, utilisé son compte Gogole...

Dans un sens, c'est une bonne chose: sans cookies, la toile mondiale ne sait plus trop qui je suis, les sites marchands oublient ce que j'ai pu regarder chez eux (et ne font pas monter les enchères à ma prochaine visite). De l'autre, je perds un peu de temps à retrouver mes mots de passe pour me reconnecter.

Et comme je vieillis, moi aussi, j'ai cru que je n'arriverais pas à lever le store, ce matin. Moi qui croyais qu'avec un mécanisme sans moteur, je ne risquais pas la panne, j'ai bien dû admettre le blocage au bout de deux tours de manivelle.

Ma force n'était pas en cause.

Le problème était météorologique. J'avais bien entendu la grêle, puis la pluie, en me couchant, hier soir. Et c'est en arrivant à ma voiture que j'ai compris: la grêle avait a moitié fondu (sous la pluie) avant de regeler, formant de gros blocs de glace juste au-dessus des essuie-glaces. Je suppose que ce genre de glaçon s'était aussi formé dans la boîte du store, empêchant tout enroulage.

(Oui, parfois, Gribouille ose mettre le nez dehors.)

Quand le P'tit Mousse est rentré après ses deux heures de cours, il a eu pitié du chat qui ne pouvait pas regarder dehors et a levé le store (dégelé) sans soucis.

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