Cette fois, ça sent vraiment la fin de l'année.
Numérobis a à peine cours, ce matin, il voit des films (la fin de West Side Story, moi je l'aime bien, sa prof de français...) ou fait des quizz. Le P'tit Mousse attend la séance ciné de vendredi, et moi, j'ai laissé des liens vers des vidéos que je trouve amusantes (même si les élèves ne comprendront pas tout, probablement).
C'en est bien fini de cette année étrange, pendant laquelle, j'ai compté, j'aurais passé plus de temps à la maison qu'au lycée (bon, c'est en partie à cause de ma luxation de l'épaule, mais quand même). Je pense déjà à la rentrée. En fait, ça fait bien un mois que j'y pense. J'ai réfléchi aux premiers "axes" à traiter en terminale, et j'ai aussi choisi le sujet de l'E3C1 pour les premières, en espérant qu'il sera encore disponible...
En attendant les vacances, il y a encore quelques formalités à accomplir, notamment deux jours de délibérations pour admettre un maximum de candidats au bac. Je vous raconterai peut-être la prétendue "harmonisation" de la semaine dernière, avec précaution, parce que nous avons signé un papier nous engageant à ne diffuser aucune information (sensible). Et puis j'espère bien que nous pourrons fêter une chouette mention pour le bac du Pirate...
Allez, plus que quelques jours!
Ce matin, Numérobis est parti au collège. Il était muni d'un masque (moche, a-t-il dit) pour le matin, d'un sac de congélation zippé pour le ranger à midi, d'un masque de rechange (moche aussi, mais d'un autre modèle) pour l'après-midi et d'hydrogel, comme l'a si joliment dit un Espagnol avant-hier à la radio.
Du coup, le Pirate et moi nous sommes retrouvés tous seuls à la maison. J'ai pu en profiter pour ranger un peu les documents de mon ordinateur (j'ai mis tous les dossiers "école à la maison" des enfants sur une clef) et faire un peu de ménage. Ce n'est pas que Numérobis m'empêche de faire le ménage, mais souvenez-vous: mon ordinateur capte mieux la wi-fi dans la cuisine, et c'est là que Numérobis s'installait pour travailler. L'absence de cet enfant m'a donc permis de passer un bon coup de serpillère dans la cuisine.
Sentant qu'il nous manquait, le collège nous a quand même fait parvenir deux courriers. Le premier, le bulletin semestriel de Numérobis. Qui retourne donc en classe pour pas grand chose, si ce n'est approfondir sa connaissance du théorème de Thalès (j'aimais bien suivre les cours de maths en faisant la vaisselle, moi!). La deuxième enveloppe contenait un chèque que j'avais signé pour le FSE et joint au dossier d'inscription du P'tit Mousse, qui mentionnait ce chèque dans les documents à rendre obligatoirement. Sauf qu'il n'y avait pas de formulaire d'adhésion, vu qu'en fait, cette adhésion ne se fera qu'à la rentrée, et merci de garder votre chèque en attendant. En revanche, personne ne semble s'être rendu compte que j'ai oublié de payer 3,50 euros pour la carte en plastique de la cantine. Moi-même, je n'ai pris conscience de cet oubli qu'hier soir (oui, il était enfoui quelque part au fond de ma mémoire). Il faut dire que ce chèque-là ne figurait pas dans la liste récapitulative des pièces à fournir. Quelque chose me dit qu'ils devraient revoir leur dossier d'inscription en sixième...
(Et sinon, quelqu'un peut-il me dire pourquoi 4 personnes sont allées consulter mon article sur la présentation des copies de bac la semaine dernière?)
On n'en finit pas de retourner en classe.
Le collège doit nous faire connaître demain les modalités de reprise pour tout le monde, y compris pour Numérobis. La fin des cours, annoncée dans un premier temps le 26 juin, est repoussée au premier juillet. En attendant, j'ai (ré)inscrit les enfants, sans trop comprendre pourquoi le dossier de Numérobis était arrivé adressé à son père, tandis que celui du P'tit Mousse m'était adressé à moi, et à la même adresse. De toute façon, c'est moi qui ai rempli les papiers et signé les chèques. La bonne nouvelle, c'est que la coopérative scolaire, qui fournit les cahiers, nous fait cette année une ristourne (vu qu'elle a des stocks non écoulés pour cause de pandémie).
Le lycée ne rentrera pas. C'est Jean-Mi qui l'a dit. Outre le problème de l'accueil d'un grand nombre d'élèves dans des classes trop petites pour respecter les distances, la reprise était fortement menacée par les contraintes liées au bac. Je viens de recevoir mes convocations. Le 24 déjà, il y a une réunion d'harmonisation des notes. Ca va être rigolo, genre "oui, mais chez vous ils ont tous 16 de moyenne, alors que chez nous la moyenne de classe est de 11,5 , et au niveau académique on nous dit qu'on doit avoir 12..." Bref, les lycées seront fermés ce jour-là. Et les premier et deux juillet, il y a deux jours de délibération pour les jurys de bac. Deux jours pour éplucher les livrets scolaires et attribuer les notes définitives. Donc le proviseur a annoncé que les cours prendraient fin le 30 juin.
Je suis théoriquement convoquée aussi pour les oraux de rattrapage, mais honnêtement, en série ES, le petit coefficient de la LV2 rend ces oraux peu vraisemblables. Même si, cette année, les élèves savent déjà à peu près leur note de bac et peuvent donc anticiper et préparer leurs oraux bien à l'avance...
Quel monde étrange, que celui où il faut porter un masque chirurgical pour aller chez le coiffeur*.
Quel monde étrange, que celui où un P'tit Mousse de 10 ans explique à ses grands frères dans quel sens poser ce masque (oui, il y a un endroit et un envers, un haut et un bas).
Quel monde étrange, que celui où un enfant de 10 ans sait comment croiser les élastiques pour adapter un masque trop grand à son petit visage...
Heureusement, la nature, elle ne perd pas le Nord.
Cet arbre a été abattu en février ou mars. Son tronc, en tout cas, a été carbonisé pendant le confinement. Oui, mais voilà, le châtaignier n'a pas dit son dernier mot...
(* naturellement, seuls les hommes se sont fait couper les cheveux)
Il m'est arrivé jeudi une chose incroyable.
Un gars m'a arrêtée dans la rue pour savoir où j'avais acheté mon pantalon.
Et le pire, c'est qu'il l'a fait juste en face du magasin où j'avais trouvé ledit pantalon (bon, c'était il y a au moins cinq ans, mais ça, je ne lui ai pas dit).
(A part ça, petit coup de blues, mais ça peut passer...)
A partir d'aujourd'hui, les lycées (en "zone verte") peuvent rouvrir. le mien n'accueillera pas délèves avant jeudi, et celui du Pirate attendra lundi prochain.
Mais moi, je ne peux pas retourner travailler "en présentiel". Cela n'a rien à voir avec ma pneumopathie carabinée de l'hiver 2009. C'est la faute du gars qui, un jour, décida que les classes de germanistes, ce n'était pas bien, parce que ça faisait des classes de niveau, et que les classes hétérogènes, c'est beaucoup mieux. Donc, au nom du mélange des genres, les élèves qui font de l'allemand doivent être répartis dans différentes classes, et ne se retrouver que pour les cours d'allemand (il en va de même des latinistes, sus à l'élitisme!).
Sauf que... Le protocole sanitaire demande que les élèves restent assis à la même table toute la semaine. Il est donc impossible de regrouper des élèves de différentes classes pour un cours d'allemand. Et me voilà contrainte de continuer à assurer des cours à distance. Je me suis amusée à faire le calcul: cette année scolaire, entre mon épaule et la vilaine épidémie, j'aurai passé plus de temps à la maison qu'au lycée. J'avoue que cela me démoralise un peu. mais d'un autre côté, je n'aurai pas en face de moi d'élève démotivé après les conseils de classe. Qu'ils ne travaillent pas chez eux, cela ne me dérange pas.
Le camarade de chambrée du Pirate ne pensait pas être absent si longtemps...
Le Pirate ne retournera pas non plus au lycée. C'était prévisible: l'internat ne peut pas rouvrir.
Quant à Numérobis, comme j'ai raté la date limite pour l'inscrire au mois de juin, il terminera lui aussi son année à la maison.
Il n'y a que le P'tit Mousse qui aille à l'école, en somme.
Prof d'allemand et maman d'un Pirate de 20 ans, d'un Numérobis de 17 ans, et d'un P'tit Mousse de 14 ans. Et n'oublions pas Monsieur Gribouille le chat!
