Une vérité dans la bouche d'un enfant?

(29 avril 2015)

Peu importe de quoi nous parlions, l'autre jour; il se trouve que j'ai prononcé le morceau de phrase (oui, ça s'appelle une proposition subordonnée temporelle, je sais): "...quand je serai vieille."
Et le P'tit Mousse de rétorquer aussi sec: "Mais t'es déjà vieille!"
Certes, beaucoup plus que lui. Mais pas 10 fois plus, quand même.
Deux jours plus tard, le voilà qui remet ça, en expliquant que "Maman, elle a pas d'âge."
Me voilà donc une petite vieille sans âge.
Parce que je suis petite, en plus: le Pirate s'empresse de me rattraper.

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Les devinettes de la maîtresse

(26 avril)

On avait déjà eu la photo de groupe "inuit", imprimée en noir et blanc, et sur laquelle tous les enfants portaient leur masque du grand nord. Le premier que j'ai reconnu, c'est Stéphane, avec son pull Barbapapa. Ensuite, j'ai trouvé le P'tit Mousse.
Et puis, après l'évocation de la Chine en classe, et comme on ne peut pas faire indéfiniment des masques aux yeux bridés, la maîtresse nous a proposé les profils de nos enfants en... ombre chinoise. J'ai reconnu L. à sa cuche couette, J. et J. à leurs cheveux (ce sont des filles), M. à ses lunettes, et puis j'ai séché. Manifestement, les enfants eux-mêmes ne savent pas dans quel ordre sont les ombres. Je ne suis donc pas sûre d'avoir reconnu mon propre fils, bien que le Pirate et moi ayons émis la même hypothèse.
Autre mystère chinois, en partie éclairci celui-là: celui des chapeaux. Les enfants sont ressortis de la classe avec un chapeau sur lequel figure des idéogrammes. J'ai demandé à la maîtresse ce qui était écrit. Elle m'a répondu que c'était leur prénom. Je ne sais pas (et elle non plus sans doute) s'il s'agit d'une transcription phonique (hypothèse accréditée par le fait que le copain N'zo n'avait, lui, que deux signes sur sur couvre-chef) ou d'une transposition du sens des prénoms (hypothèse qui expliquerait pourquoi le maîtresse n'a rien trouvé pour certains). En tout cas, si ça vous amuse de chercher, voici le chapeau du P'tit Mousse:
(Je ne garantis pas la copie correcte des idéogrammes.)

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E pericoloso sporgersi

(22 avril)

Il nous est arrivé un drôle de truc, la fin de semaine dernière.
Depuis que nous sommes installés dans cette maison, chaque année au printemps, des oiseaux tentent de faire leur nid dans la cheminée. C'est à dire qu'ils y envoient force brindilles et petites branches de bois sec. Quand la trappe est fermée, le petit bois s'amoncèle au point qu'il devient difficile de la rouvrir. Quand elle est ouverte, les branchettes tombent dans l'âtre et autour de la cheminée. Nous mettons régulièrement le feu à ce bois mort accumulé, dans l'espoir que la fumée fera fuir les volatiles; mais s'ils comprennent vite, alors il faut leur expliquer longtemps...
Ce matin-là, donc, entendant du bruit dans le salon, je suis descendue voir quelle quantité de petit bois s'était amassée, histoire d'allumer un petit feu pendant le petit déjeuner. Je n'ai pas trouvé de branchage, mais un corbeau. Qui, me voyant, a tenté de passer par la fenêtre (évidemment fermée). Je suis allée ouvrir la porte, mais il n'a pas compris, et comme j'avais peur de me faire attaquer (c'est un gros oiseau, tout de même!), je suis remontée me couvrir un peu pour aller ouvrir la fenêtre (opération qui nécessite quelques acrobaties). Quand je suis redescendue, Flourig était sur mes talons, et l'oiseau, pris de panique, s'est jeté la tête la première contre la vitre. Il est retombé sur le dos, pour le plus grand bonheur du chat, auquel le Père Noël semblait enfin avoir apporté un  joujou d'envergure (et par la cheminée, comme il se doit).
K. est alors intervenu pour mettre le volatile dans un carton et appeler le vétérinaire. Figurez-vous que le vétérinaire ne s'occupe pas des oiseaux (heu, et les poules ou les canaris?). Une recherche sur internet nous a appris que notre prisonnier était un choucas des tours, oiseau d'espèce protégée. Protégée, peut-être, mais suffisamment fréquente par chez nous (à cause des clochers?) pour que nous l'identifions à son chant et à ses habitudes (oui, celui-là était bien accompagné pour construire son nid dans notre cheminée). Bref. Il avait besoin de repos au calme avant d'être relâché, et nous l'avons installé dans les toilettes (je vous rassure tout de suite, il y a un "bloc WC" aussi dans la salle de bain).
A midi, nous avons commencé à débattre de la nécessité de remettre notre pensionnaire en liberté. Certes, il pleuvait, mais les enfants se demandaient si la pauvre bête ne commençait pas à avoir faim et, en dehors de l'escargot que j'avais écrasé un peu plus tard dans la matinée en ouvrant la porte (mais que faisait-il là, aussi?), je ne voyais pas trop que donner à l'animal, qui devait commencer à stresser un peu, dans son carton. K. a donc précautionneusement mis le carton dehors pour en faire sortir notre corvidé, qui n'a pas réussi à s'envoler tout de suite. Il est allé se cacher derrière des fagots, et nous ne l'avons pas revu depuis. J'espère qu'il a pu reprendre ses esprits / la mobilité d'une aile éventuellement froissée / son vol. Il faisait peut-être partie des choucas qui sont venus piailler dès le lendemain sur la cheminée?
Toujours est-il que, depuis lors, le problème du bois qui arrive tout seul dans la cheminée est résolu.

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Mots d'enfants (en images)

(21 avril)

Parfois, les enfants voient le monde d'une manière plus poétique que les adultes.
Ainsi le P'tit Mousse s'est-il exclamé, lors d'une promenade à Camaret, la semaine dernière (vous admirerez le beau temps):
"Oh, un bateau-crocodile!"
N'est-ce pas fort à propos?
Le Pirate est sans doute un peu moins jeune, mais il n'en a pas pour autant perdu son imagination, qui, deux jours plus tard et au château de Kerjean, a remarqué ce yéti (femelle):


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En attendant le soleil

(18 avril)

Vous reprendrez bien un peu de jaune?
Du jaune pris en photo lors d'une balade un peu au Nord de chez nous, pour changer des jaunes de mon jardin.

Celui de la lande, pas si loin de la mer...

qui ressemble, en plus petit mais vu de plus près, exactement à ceci:

Ou bien encore le jaune du lichen brûlé par le soleil:

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Jaune comme le printemps

(16 avril)

Depuis trois jours, il fait beau et chaud. Non mais vraiment chaud, au point qu'on se croirait au mois de juillet (il faisait 27° dans notre chambre, hier soir; et oui, j'ai coupé le chauffage). Ce qui n'empêche pas mes deux grands de se promener avec un blouson, suivant l'adage "en avril..."
Bref.
Sous ce chaud soleil, le colza est resplendissant, jaune intense et lumineux; mais il n'y a pas que lui. La couleur du printemps, celle des premières fleurs qui ont illuminé la grisaille, c'est incontestablement le jaune.
Il commence un peu à faner, celui-là, mais il reste des primevères en pagaille, elles foisonnent encore, là où l'herbe n'a pas été coupée.












Certaines n'ont que le coeur jaune, mais je les trouve encore plus belles.

























Et puis il y a le jaune envahissant des pissenlits. Certains champs en sont remplis. Les pelouses de la ville sont assez jaunes, elles aussi, parce qu'elles ne subissent pas de traitement chimique.
Au bord du chemin





















ou bien caché au fond du jardin,



le jaune est partout.

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Evaluons

(14 avril, enfin, je crois)

Juste avant les vacances, j'ai signé le livret du second trimestre de Numérobis (tiens, je n'ai rien eu pour le P'tit Mousse?). Et regardé un peu les évaluations qui avaient permis à la maîtresse de choisir ses couleurs pour colorier ledit livret. Au passage, elle a inventé un nouveau truc: elle met un point vert et un point jaune dans la même case, ce qui doit vouloir dire que c'est un peu mieux qu'en cours d'acquisition mais pas tout à fait acquis quand même. Misère!
La misère, surtout, en orthographe. Parce que, sous une illustration destinée à faire de la morale écologiste repérer les comportements énergivores, mon fils a écrit: "On ouvre pas la fenêtre quand le radiateur est allumer. On met pas un couvercle sur la caserole. On lesse pas la télé allumer." Ce qui, certes, est tout à fait lisible. Mais il me semble que la maîtresse aurait au moins pu souligner les erreurs, surtout celles qui contredisent l'item sur la reconnaissance des phrases négatives (c'est écrit noir sur blanc dans le cahier: il ne faut pas oublier les deux mots de la négation) et l'item sur la manipulation des temps verbaux (ok, le passé composé, c'est en CE1 et CM1, mais doit-on l'oublier entre-temps pour autant?) par ailleurs évalués ce trimestre. Ce n'est pas parce que ce n'est pas une évaluation de français qu'il est permis d'oublier les principes de base censément acquis...
Bon, j'ai juste fait remarquer à Numérobis qu'il devrait encore travailler son orthographe, même si ça l'enquiquine particulièrement. Je me dis qu'après tout, avec tout ce qu'il lit, et vu qu'il n'est pas idiot, il finira par comprendre l'intérêt de la chose. (En même temps, je lis de telles horreurs, maintenant qu'il y a une épreuve de résumé "en français" pour le bac...)

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Non, rien...

(11 avril 2015)

Je suis en vacances, nananèreuh! Et vous savez quoi? Grâce à la subtile réforme des zones de vacances scolaires, l'an prochain, la Bretagne sera encore dans la première zone de congés; ce qui veut dire 12 semaines de cours après les vacances de printemps, au primaire du moins. L'élève, je le rappelle, et ses rythmes biologiques, sont au centre des préoccupations. Paraît-il.
A part ça, je suis plutôt de très mauvaise humeur, à cause de cette fichue réforme des collèges, qui supprime les classes bilangues auxquelles l'allemand devait son léger regain. Si un jour on m'avait dit que je serais d'accord avec la P e e p sur un point, j'aurais été fort surprise. Et pourtant, cette fédération de parents d'élèves crie au nivellement par le bas et regrette la disparition des classes bilangues et européennes. Pour une fois qu'il y avait un truc qui fonctionnait bien, que les élèves apprenaient réellement à parler une langue étrangère avec plaisir, paf! on supprime. Et tant qu'à faire, on diminue (encore) les horaires des langues mortes, c'est trop élitiste.
Mais punaise, ils n'ont que des enfants "normaux", les ministres? Ils n'ont jamais croisé un enfant un peu plus intelligent, qui s'ennuie parce que l'école ne lui donne pas suffisamment à apprendre? Sans parler du Pirate, j'ai eu (et j'ai encore) des élèves brillants, nettement au-dessus du lot, auxquels le système scolaire ne propose rien, en dehors peut-être du saut de classe. Une élève de collège, qui étudiait l'allemand depuis la sixième, le latin, et avait choisi une initiation à l'espagnol en prime (le principal avait de l'ambition pour nos élèves, lui), et qui avait 18 de moyenne encore en troisième. Il y a des enfants avides d'apprendre. Des "jeunes" qui méritent de la confiture et auxquels, sous prétexte d'égalité (et d'austérité), on donne le même pain sec qu'à tout le monde. Mais ne devrait-on pas offrir plutôt à chacun selon ses talents? Proposer aussi aux jeunes des banlieues de faire du latin (ou du grec), plutôt que de faire disparaître ces langues pour tous?
Et quand les syndicats lanceront-ils une action claire contre ce projet (entériné, donc), auquel ils sont paraît-il opposés?

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Comment épater ses élèves en trois secondes

(8 avril)

Ca se passe pendant le cours des premières "mélangées", là où l'administration a regroupé tous les germanistes qui ne sont pas en S. Je rends des copies, notées sur 15 (ben oui, il n'y avait pas de quoi mettre 20 points, et puis, je m'en fiche, je note sur 37 si je veux, c'est l'ordinateur qui se charge de tout bien remettre sur 20 après).
"Comment on fait pour savoir combien ça fait sur 20?"
"Tu divises par 3 et tu multiplies par 4."
"?"
"Tu divises par 3 et tu multiplies par 4, parce que 3x5 15 et 4x5 20."
"Vous avez fait S, Madame?"
"Oui."
Non mais bon, ce n'est pas compliqué, quand même, de convertir une note sur 15 en note sur 20. Et je n'ai fait S qu'en première (oui, jusqu'à la fin de l'année, on pouvait changer de filière entre la première et la terminale, en ce temps-là).

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Une "boîte" sur abonnement

(6 avril)

Au moment de Noël, je m'étais offert un petit abonnement à la Thé box. En effet, j'apprécie de boire un bon thé pendant que les enfants prennent leur goûter. C'est mon moment de détente de la journée. Et donc, la perspective de recevoir des échantillons pendant trois mois pour varier les plaisirs m'a enchantée. Je n'ai pas été déçue.
J'ai eu droit à la magnifique boîte Hokusai, farcie, on s'en doute, de thés japonais.
Comme il y avait beaucoup de thés verts, je l'ai plus appréciée que la boîte de Noël, qui était néanmoins fort agréable.
(Je crois que je n'ai pas fini le thé de Noël, et je n'ai pas non plus trouvé le temps de tester la préparation pour les petits sablés.)
Alors, quand j'ai reçu un courriel annonçant l'édition d'une boîte spéciale infusions, comme j'ai un côté mamie et que je me fais chaque soir une petite tisane, je n'ai pas résisté. Et je n'ai pas été déçue. Dès l'arrivée du paquet, j'ai constaté qu'on ne se moquait pas de moi: ça débordait!


Et puis, j'ai ouvert la boîte et découvert plein de petits sachets, et aussi des infusions en vrac et des navettes que j'avais déjà appréciées lors d'un précédent envoi (c'est-à-dire que, comme il y en avait quatre, j'avais pu en manger une tandis que les enfants dévoraient les autres.)
Parmi toutes ces douceurs, un peu trop d'infusion "détox" à mon goût. Il fallait sans doute cette concession à la mode. Mais j'ai découvert aussi une infusion au cacao, chose que je n'avais pas osé acheter auparavant. C'est curieux, l'infusion au cacao: ça a vraiment le goût du chocolat, mais il manque l'onctuosité apportée d'habitude par le lait. J'ai trouvé ça plutôt bon, en fait. Mais je ne suis pas sûre d'être assez snob pour me mettre à boire ça tous les matins (d'autant que j'ai tendance à tremper mes tartines, ce qui dénature tout de même un peu la potion)...

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Solidaires

(2 avril)

Je ne sais pas si c'est de la solidarité féline, ou du fayotage pour dénoncer sa copine qui fait des trucs bizarres. Toujours est-il que, quand Flourig se retrouve dans une situation qui paraît embarrassante à Makhno, cette dernière reste à proximité observer le phénomène. C'est fort utile quand Flourig se retrouve enfermée par mégarde dans un placard ou dans une chambre: même si elle ne miaule pas, il suffit de constater que Makhno monte la garde devant la porte à ouvrir pour libérer l'autre chat. (Parenthèse grammaticale: quel chat désigne le elle, et que complète pour libérer l'autre chat?)
Hier après-midi, comme il faisait beau, Flourig a décidé d'aller se promener dans le jardin. Juste après avoir entendu la chatière, nous avons entendu feuler. Makhno est sortie à son tour pour aller voir, et je l'ai suivie. D'abord, je n'ai rien vu que le gros chat des voisins, au fond du jardin. Il est tout à fait pacifique et vient chez nous essentiellement pour chercher de la compagnie (il joue avec les enfants); mais Flourig redoute les rencontres avec ses congénères.
Et puis, j'ai vu ceci:
Mais qu'est-ce que tu fais?
Il m'a donc suffit de suivre le regard du chat à terre pour trouver le chat perché:
Je n'ai pu m'empêcher d'éclater de rire devant (ou aux pieds de) la peureuse. Et puis je suis allée chercher mon appareil photo avant qu'elle redescende.
Car je vous rassure: Flourig s'est entraînée ardemment quand elle était petite, et est parfaitement capable de descendre seule des arbres dans lesquels elle grimpe.

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