Le nez du chat

 (26 avril)

Voyez-vous ces traces, sur la vitre de la cuisine (entre les deux fils à linge)? Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre qu'elles ne venaient pas d'éventuelles pluies, à l'extérieur, mais qu'elles sont dues au passage de la truffe (fort) humide de Gribouille, qui se poste là pour regarder dehors. Et uniquement sur la vitre de gauche, celle de droite est pratiquement propre.

Ne croyez pas qu'il soit frustré et interdit de sortie. Il sort justement assez souvent par cette fenêtre, ou par celle de la chambre. Et préfère rentrer par la cuisine, quel que soit l'endroit qui lui a permis de quitter la maison. Sauf lundi, où il était fort pressé de retrouver sa cachette sous le lit, et où il est passé par la porte-fenêtre du séjour. Je n'ai compris qu'un peu plus tard qu'il avait vraiment fait une mauvaise rencontre:

Un coup de griffe (ou de crocs?) n'est pas passé très loin de son oeil. Mais ça ne l'empêche pas de réclamer encore qu'on laisse la fenêtre ouverte...

Et à part ça, mon téléphone veut me faire croire que cette adorable bouille veut ma mort...




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Pourquoi? Et depuis quand?

 (22 avril)

Je marche. J'enchaîne les kilomètres (une quarantaine, ces trois derniers jours, c'est bien peu par rapport à d'autres qui sont capables de parcourir cette distance en une seule journée) en admirant les paysages.

Et je me demande, parfois, pourquoi je fais ça. A quoi cela sert-il de marcher comme ça? Et quand donc m'est venue cette idée d'user mes semelles?

Je ne sais pas pourquoi je marche. C'est un passe-temps comme un autre, évidemment. C'est parfois éprouvant, et il y a deux ans, je suis certaine d'avoir enfilé des kilomètres juste pour m'épuiser et ne pas penser à l'avenir. Juste me sentir vivante en profitant de l'air et de la mer.

Mais aujourd'hui, je n'ai plus d'idées noires à combattre, je rumine beaucoup moins. J'apprécie toujours la fatigue du soir, après une journée de marche, mais je ne la recherche pas expréssément. Peut-être ai-je seulement besoin de me dépenser physiquement? Peut-être ai-je seulement envie de rassasier mes yeux des magnifiques panaramas qui s'offrent aux détours des sentiers? Peut-être ai-je juste besoin de ces grandes goulées d'air iodé, ou de respirer la bonne odeur des sous-bois?


Je ne sais pas trop non plus quand m'est venu ce goût de la marche. Petite, je me souviens que j'attendais chaque été le moment où mon père nous proposerait d'aller nous promener le long du Fleuve. Et un peu plus tard, j'aimais bien aller "prendre une marche" avec Matante L...

J'ai marché aussi avec mon amie Caroline, quand nous avions un peu de temps après le collège. Et puis j'ai arrêté. Au lycée, nous marchions moins, je m'étais fait opérer du genou, et il y a eu la classe prépa...

Ensuite, je m'y suis un peu remise. Je marchais, en Allemagne, pour aller de mon logement à l'université. J'ai marché, dans le Nord, au moins jusqu'à ma première grossesse. Et à Fréjus, j'emmenais le Pirate au square à pied, mais ce n'étais pas très loin.

En arrivant en Bretagne, il y a treize ans, j'ai exploré le bourg à pied, et puis j'ai élargi ma promenade, et j'ai acquis mes premiers guides de la ffr. Mais je crois que je ne me suis vraiment lancée dans de grandes balades qu'il y a quatre ou cinq ans. J'avais besoin d'évasion.

Oui, peut-être que c'est pour ça, que je marche. Pour me changer les idées, tout simplement. Et me reconnecter à moi-même, aussi.

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En vacances

 (17 avril 2023)

Mais que demande le peuple? Il fait beau, et je suis en vacances.

J'ai commencé par profiter dès hier de mon temps libre (allez savoir pourquoi les enfants avaient un billet de train pour aller chez les parents de leur père dès le samedi; ils sont arrivés en pleine manif') en faisant un petit tour à Pont l'Abbé.

Au départ, j'y allais pour récupérer une valise trouvée sur le bonqwoin et qui nous sera bien utile cet été; mais, quitte à faire le déplacement, j'en ai profité pour suivre le chenmin de halage, pratiquement jusqu'à Loctudy.

Au départ, le soleil était encore un peu voilé, et la marée étant basse, la rivière était peu profonde. Et puis, il était à peine midi, il y avait beaucoup de monde sur le sentier. Mais le chemin s'est dégagé en même temps que le ciel, et j'ai bien apprécié la balade.

(Le menhir mouillé témoigne paraît-il de la montée des eaux.)

Je me suis rendue compte trop tard qu'en virant à droite, j'aurais pu rejoindre une boucle qui partait de Loctudy. J'ai bien essayé de la prendre à l'envers, mais cela s'est avéré fort compliqué une fois sortie du GR34. En effet, les sentiers de petite randonnée ne sont balisés que dans un sens (et en plus, il y avait des travaux)...


Ce château semble faire partie d'un domaine qui accueille aussi un centre de vacances. Un peu plus loin, il y a un ancien moulin à marée où je me suis installée pour déjeuner.

C'est après cette pause que j'en commencé à galérer pour trouver mon chemin. Alors j'ai fait demi-tour, mais j'ai quand même décidé de quitter le sentier côtier à un moment donné pour suivre un cheminement équestre et rejoindre une petite boucle de 5 km au départ de Pont l'Abbé. En tout, j'ai probablement fait entre 12 et 15km (non, je n'ai pas d'application sur mon téléphone pour mesurer).

Au retour, la mer avait monté et le niveau de la rivière avait suffisamment enflé pour remplir l'étang qui était pratiquement vide lorsque je me suis garée à côté.

Aujourd'hui, je me suis ocupée du jardin et des huisseries en plastique qui commençaient à se couvrir de mousse. Demain je vois ce que je peux faire pour une petite bibliothèque récupérée elle aussi sur le bonqwoin. Mais ne vous en faites pas, je dors et je lis, aussi.





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Allez les filles!

 (14 avril)

Journée sur le thème de la réussite scolaire, hier.

D'abord, évidemment, nous avons eu connaissance des notes de spécialités pour le bac des élèves. Il y en a qui sont mal partis, avec des 3 et 4 ou 5 et 9... Et bien sûr, des disparités entre les spécialités choisies. Chez nous, il valait manifestement mieux prendre Arts Plastiques que SES (il faut dire qu'un des collègues est tombé gravement malade en milieu d'année, ça n'a pas dû aider). Quelques très bonnes notes aussi, dont un double 20. Reste à voir si ces résultats vont influencer les choix des secondes et comment les élèves de première vont choisir la spécialité qu'ils abandonnent.

Et puis, dans l'après-midi, j'ai accompagné les filles de première qui ont au moins une spécialité scientifique, et quelques garçons volontaires (parce qu'il restait des places dans les cars) dans une école d'ingénieurs. L'idée était de leur montrer à quoi ça ressemble, une école supérieure, et de les inciter aussi à poursuivre des études scientifiques. Nous avions reçu deux jours plus tôt un mail de l'organisatrice avec un itinéraire de contournement des ronds-points qui risquaient d'être bloqués. Mais, en dehors de traces d'herbe brûlée et de demi-tours via des îlots boueux, nous n'avons rien vu qui aurait ressemblé à un blocage. Heureusement, parce qu'il y avait pratiquement une heure et demie de route, dans une circulation fluide.

(Ca, c'est chez nous.)

Manifestement, les élèves ont apprécié la sortie. Il y avait quelques ateliers pour déconstruire les préjugés sur les difficultés des études d'ingénieur, une visite du campus depuis les amphis jusqu'aux salles de sports et un petit goûter. Je pense qu'une partie des informations qu'on nous a données était inexacte, parce que mal formulée (ça m'étonnerait que 63% des filles choisissent la spécialité SVT; mais en revanche, il se peut que 63% des élèves en SVT soient des filles).

Le seul petit soucis, c'est qu'en sortant de là, nous n'étions pas plus avancées sur ce qu'est exactement le métier d'ingénieur·e. Peut-être les élèves n'ont-elles pas osé posé les bonnes questions (personne n'a demandé combien gagne un·e ingénieur·e, non plus). Mais comme, pour la première fois de ma vie, j'ai vu un sous-marin (cette école a vue sur la rade de Brest - bon d'accord, seule la "cheminée" du sous-marin était visible), et que le trajet était agrémenté de magnifiques champs de colza, je n'ai pas perdu ma journée.

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Sortir de la solitude

 (11 avril 2023)

Quand je randonne, d'habitude, c'est toute seule. Je peux marcher à mon rythme, m'arrêter pour prendre des photos ou un casse-croûte, et je ne subis la conversation de personne.

Mais dimanche, une association locale proposait une boucle de 10km, accompagnée, au départ d'un manoir ordinairement peu accessible. Alors je me suis dit que c'était l'occasion de revoir la bâtisse, et peut-être d'y entrer. (Nous y avions fait un tour, clandestinement, il y a quelques années, comme les jeunes du coin dont ce devait être un rite de passage, mais cette propriété privée était interdite d'accès, et je n'avais pas osé pénétrer dans le bâtiment.)

Je suis arrivée après le départ du groupe qui devait marcher vite, et ma première réflexion a été "oh, il n'y a que des vieux". A quoi mes enfants, s'ils avaient été là, auraient certainement répondu "comme toi"... Le membre de l'association qui ouvrait la voie au second groupe devait avoir à peu près mon âge, en réalité. Et puis, il serait bon que j'arrête de croire que j'ai la forme d'une trentenaire.

Nous sommes donc partis du pied du manoir de Jean-Edern Hallier, pour une boucle d'une dizaine de kilomètres à travers les bois et les garennes de mon petit village.

Le groupe ne marchait pas très vite, et certaines personnes avaient parfois du mal à suivre; il fallait s'arrêter pour les attendre. Mais cela permettait aussi de boire un coup (d'eau, bien sûr!) et de discuter avec les autres participants, presque tous retraités. J'ai découvert des endroits que je ne connaissais pas, je suis passée par des chemins que je n'aurais pas osé emprunter seule; il y avait aussi deux ou trois passages habituellement fermés au public. J'ai appris des choses sur les activités de l'association de marcheurs/coureurs locale; je me demande même si je ne pourrais pas adhérer, l'an prochain. La question est de savoir quand les marcheurs se retrouvent; en effet, je n'ai pour le moment connaissance que de l'horaire des "marche rapide", le jeudi midi, ce qui convient surtout aux retraités...

Il faisait beau, j'ai eu droit à un jus de pomme et un oeuf en chocolat (c'était Pâques, et des chasses aux oeufs étaient également organisées pour les familles) à l'arrivée, et je ne suis pas mécontente de cette matinée.

Je retournerai au manoir un dimanche matin; une association y tient permanence une fois par mois et il doit alors être possible de rentrer dans la demeure principale (le reste des bâtiments est plus ou moins effondré). Peut-être sauront-ils me convaincre de m'engager pour la sauvegarde de cet endroit?

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Miaou

 (7 avril)

Parce que je n'avais aucune idée de titre, j'ai pris celui suggéré par Gribouille. Ca veut tout dire, c'est pratique.

(En l'occurence, pour lui, c'était en partie un cri de frustration lié à l'impossibilité d'aller jouer avec chasser les oiseaux qu'il aperçoit par la baie vitrée. Ce n'est pas que je lui interdise d'aller dehors, mais comme il n'y a pas de chatière, et qu'il ne fait pas encore très chaud, je limite l'ouverture des portes et fenêtres; Monsieur n'aime pas trop être enfermé dehors, ça l'inquiète, donc il reste enfermé à l'intérieur.)

C'est la fin de l'année. Merci Monsieur B. et son nouveau bac avec des épreuves en mars. Les collègues qui corrigent les copies ont droit à des demies-journées pour le faire, pendant lesquelles ils n'assurent donc pas les cours (ah ben oui, c'est ballot, même électroniques, il faut corriger les copies de bac!), et puis il y a des épreuves pratiques et des oraux de langue ou d'art plastique qui mobilisent également des professeurs, ce qui occasionne des trous impressionnants dans les emplois du temps de tous les élèves. Et quand on habite loin et qu'il faut faire deux fois trois quarts d'heure de trajet pour assister à une pauvre heure de cours le matin et une malheureuse autre heure en fin de journée, la tentation est grande de ne pas venir.

Ne me dites pas que ça ira mieux après les vacances. Après les congés de printemps, il y a plein de jours fériés. Par exemple, j'ai compté, hier, avec une classe de première que je vois le lundi et le jeudi (ils ont tiré le gros lot en matière jours fériés, cette année). Il nous restera 6 heures, à tout casser, avant le conseil de classe, début juin. Autant dire, rien. Et après le conseil de classe, il est encore plus difficile de faire travailler les élèves, même s'ils sont censés venir en cours jusqu'à la mi-juin. Je ne comprends pas bien pourquoi les conseils de première n'ont pas lieu un peu plus tard; après tout, il n'y a pas d'enjeu d'orientation avec commission d'appel à la clef, et pas de délai à respecter avant le bac... En tout cas, je ne verrai pas ces élèves, ni non plus l'un de mes groupes de seconde, la semaine prochaine, en raison d'une sortie que j'accompagne le jeudi. Prochain cours pour eux le... 4 mai!


De toute façon, je suis épuisée. Je ne suis pas sûre de conduire de façon toujours bien prudente. J'aimerais bien que Monsieur Ouille me laisse dormir, le matin, quand je n'ai pas cours. Et je trouve tout un tas de prétextes pour ne pas travailler, moi non plus. Par exemple, courir les vide-maison ou les braderies. C'est le P'tit Mousse qui m'a entraînée dans cette maison des années 70, la semaine dernière. Il avait vu les panneaux "vide-maison" et voulait y faire un tour. Il n'a rien trouvé d'intéressant dans les affaires de ce grand-père bradées par sa petite-fille. Mais moi, j'ai repéré de "vieux dictionnaires" oubliés sur une étagère. J'ai demandé le prix, on m'en demandait 5 euros le volume. La dame n'aurait eu aucun scrupules à séparer l'ensemble. J'ai pris les quatre. Une quasi-voisine rencontrée fort à propos les a ramenés chez nous; parce que chaque volume pèse au moins 1,5kg, et que nous étions à pieds.

Une fois à la maison, j'ai ouvert ma trouvaille pour regarder la date: 1882. Et j'ai demandé à l'internet mondial combien peut valoir une collection du Littré de cette date. Ibè m'en a trouvé une pour 85 euros... Je suppose que les reliures sont en meilleur état que les miennes, et que la page "nécro-" n'est pas détachée comme dans mon volume. Mais enfin, tout de même, cette jeune femme n'avait aucune idée de la valeur de ces ouvrages.

Dans le même genre, j'ai vu une annonce incroyable sur lebonquoin. Une montre à 5 euros, parce que le bracelet était trop petit. Manifestement un bracelet en métal, peut-être pas précieux, mais enfin il est certain que la montre valait bien plus de 5 euros. (Et si sa propriétaire avait été un peu plus riche, elle aurait porté sa montre chez un bijoutier pour faire ajouter ou enlever des mailles à son bracelet.) La montre a vite trouvé preneur, à ce prix!

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Gâteaux adaptables

 (4 avril 2023)

Il faut que je vous donne cette recette avant qu'elle ne soit plus de saison. Je l'ai trouvée dans un livre qui m'a tapé dans l'oeil lors de notre dernière visite à la Flaque, et qui s'appelle Le Gâteau dont tu es le héros. L'idée de ce recueil, c'est de donner 9 recettes de base et quelques unes de leurs déclinaisons, et tout plein de manières de varier ou adapter les mélanges, de façon à pouvoir créer, paraît-il, plus de 1000 gâteaux. En gros, on a absolument le droit de modifier la recette proposée ou de la faire cuire dans un autre type de moule (sauf les brownies, semble-t-il, pour éviter les mauvaises surprises).

Après avoir testé une recette de gâteau au citron, dans laquelle j'avais remplacé une partie du sucre par du miel (suggestion pratiquement absente du livre) et ajouté des graines de pavot, je me suis lancée dans

Le cake châtaigne et miel

(à ma façon, donc)

100g de farine de châtaigne

90g de farine à pâtisser

1 c. à café de levure chimique

1/2 c. à café de bicarbonate

70g de sucre blond + 1 sachet de sucre vanillé

75g de miel liquide (le plus liquide que j'avais, c'était du miel de rhododendron)

1 c. à soupe de confiture de marrons maison

115g de beurre (salé) fondu

120g de crème liquide


J'ai mélangé les farines, la levure, le bicarbonate dans un bol.

J'ai bien mélangé le miel et le beurre fondu avec le sucre, et puis j'ai ajouté la crème liquide, la confiture de marrons, et enfin les oeufs dans un saladier.

J'ai préchauffé le four à 180°C.

J'ai ajouté le mélange de farines dans le saladier.

J'ai beurré un moule à cake et y ai versé ma préparation.

J'ai enfourné 45 minutes.

Quand j'ai goûté la pâte crue qui restait dans le saladier (oui, je lèche les couverts, quand je fais un gâteau, ça vous dérange?), j'ai trouvé qu'elle avait un fort goût de châtaigne. Ce goût s'est résorbé à la cuisson.

Les enfants ont voulu tester le gâteau dès la sortie du four, il était tellement moelleux qu'il se défaisait. Ils en ont redemandé une part, et ils ont été d'accord pour dire que le cake aurait été encore meilleur avec des pépites de chocolat. Mais j'envisage aussi une version cuite dans des moules à muffins avec un glaçage au chocolat sur le dessus.

Une excellente expérience, donc. Je ne regrette absolument pas l'achat de ce livre.


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