Baba sous équipée?

(29 octobre)

L'autre jour, à la cantine, j'ai laissé échapper que nous n'avions pas de lave-vaisselle. Cris offusqués de mes collègues (des deux sexes): quoi, avec trois enfants, je n'ai pas de lave-vaisselle? Mais d'où ce fait-ce? Et est-ce que je sais que je réaliserais des économies d'eau substantielles, avec cet appareil? Manifestement, une partie de mes collègues se souvient du temps où je n'avais pas la télé et me prend pour une bobo décidée à vivre comme à l'âge de pierre. Surtout celle qui a renchéri: "Et j'imagine que tu n'as pas de centrale vapeur, non plus?" (Non, effectivement, mais je ne vois pas le rapport avec la choucroute?)
Donc, je suis sous-équipée en électro-ménager. Et contrainte de faire la vaisselle à la main. Notez bien que l'idée de posséder un lave-vaisselle fait son chemin. Surtout depuis que j'ai découvert qu'il y avait les branchements pour sous l'évier. Sauf qu'il n'y a aucune place disponible aux environs dudit évier pour installer la moindre machine. Mais il me paraît évident que la première pièce à refaire dans cette maison est la cuisine: pas de four intégré, des plaques capricieuses (genre, il y a un robinet de gaz qui ne ferme plus), l'obligation de brancher notre énorme frigo loin du plan de travail... Le tout est à revoir et à réaménager. Quand nous aurons des sous.
(Et pour ce qui est de la centrale vapeur, j'ai répondu que non, mais comme je ne repasse que mes vêtements à moi, ça ne me dérange pas trop. K. s'occupe de son linge, et les enfants se moquent pour l'instant des faux plis.)

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Comment j'ai failli avoir un nouveau portable

(26 octobre)

Mon téléphone portable est une antiquité. Il a appartenu à ma mère, puis est resté dans un tiroir avant que je le récupère il y a trois ans. Pour vous dire à quel point il est vieux: il ne fait même pas appareil photo. Mais il téléphone, c'est l'essentiel.
Pour recharger un téléphone, il faut un chargeur, chacun le sait. Chez nous, pour des raisons de multiprise, les chargeurs sont près de la vieille gazinière de Mémé (une antiquité, elle aussi, je crois qu'elle a 30 ans; mais le four fonctionne, et elle nous reste fort utile dans cette nouvelle cuisine où il n'y avait que des plaques de cuisson - et pas même un emplacement pour un lave-vaisselle, mais c'est une autre histoire).
Bref, dimanche dernier, K. a utilisé le four. Sorti le plat de dinde pour enduire la bête de moutarde, et découvert, en voulant remettre le plat que, ô rage, ô désespoir, l'embout de mon chargeur avait glissé dans le four et... fondu, bien sûr.
Je me suis retenue de le traiter de tous les noms et ai juste remarqué que comme ça, au moins, il saurait quoi m'offrir pour mon anniversaire. Il faut croire qu'il avait déjà acheté mon cadeau, puisqu'il s'est plutôt précipité sur internet pour chercher un chargeur compatible. Heureusement que Maman m'avait donné la boîte en même temps que le téléphone, ç'a été plus facile pour trouver la référence. Et là, K. s'est moqué de moi, qui suis "complètement has been", vu le prix ridicule demandé pour un chargeur pour mon téléphone. En fait, les frais de port étaient plus élevés que le prix de l'objet lui-même.
Mon nouveau chargeur est arrivé mercredi, pour le plus grand soulagement de mon téléphone, qui avait grand besoin d'être rebranché un peu. Ce n'est pas que je l'utilise beaucoup, mais il n'avait pas été rechargé depuis au moins dix jours...

(Et pour les curieux: K. m'a offert le nouveau Rowling et un livre pour cuisiner les confitures.)

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Pourquoi c'est casse-pied de vivre à la campagne

(24 octobre 2012)

Cher ami lecteur, chère amie lectrice, souviens-toi, au mois de juin, j'évoquai les avantages de la vie à la campagne, en te promettant de parler un jour des inconvénients.
Ce jour est enfin arrivé.
Quand tu habites vraiment à la campagne, tu es loin de tout. Surtout d'une boulangerie. Et donc, quand tu rentres chez toi vers 8 heures après une sympathique interminable réunion parents-professeurs, et que ton homme, qui n'en mange pas, a négligé d'acheter du pain (bon, tu ne lui avais pas dit, non plus), et bien tu est fort contente de te souvenir qu'il te reste des biscottes dans le placard pour le petit déjeuner du lendemain, parce que tu n'as pas vraiment le temps (ou pas tellement envie) de prendre la voiture pour aller chercher du pain en te levant. Surtout qu'en semaine, tu déjeunes pratiquement avant l'ouverture des boulangeries de village. Bref, tu l'as compris, à la campagne, le pain est une denrée précieuse.
Si tu es loin d'une boulangerie, tu dépends, de toute façon, de la voiture pour faire la moindre course. A moins de te mettre à la chasse et de te nourrir uniquement de mûres sauvages ou de châtaignes (c'est la saison).
Voiture aussi pour aller à l'école ou au travail, ou pour conduire les enfants à une activité de loisir. Cette année, il n'y avait plus de place à la piscine, l'escrime ne répond pas (ça tombe bien, c'était trop loin) et les enfants seront donc privés de loisirs le mercredi. Sauf les jours où je serai de bonne humeur et où je voudrai bien les conduire à la ludothèque (puisqu'on est inscrit, il faudra rentabiliser l'abonnement).
Bien sûr, tu n'as de voisin dont les enfants auraient l'âge de jouer avec les tiens ou de partager les mêmes trajets vers une activité ou une école. Personne pour te prêter le livre de lecture subtilement oublié à l'école. Et quand il pleut ou qu'il fait trop froid, tu es bien obligée de supporter les chamailleries intra muros.
Quand le temps s'y prête, tu peux aller te promener dans les petits chemins de campagne, délicieusement boueux en cette saison. Du coup, ta maison est plutôt sale, malgré le double paillasson. Sans parler des mulots que les chats te rapportent, parce qu'ils sont ravis, eux, d'habiter au milieu des champs. La corvée de ménage est encore amplifiée par les cendres laissées par le dernier feu de cheminée (un bon feu en rentrant de promenade, c'est tellement agréable).
Evidemment, pour quelqu'un qui a été élevé à Paris, ça fait du changement...

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I've had my hair cut

(22 octobre)

Encore une fois, dans l'indifférence générale, je suis allée chez le coiffeur. Il (ou plutôt elle) a raccourci ma tignasse d'une quinzaine de centimètres, de manière que les cheveux, au lieu de se terminer en une pointe effilochée au bas du dos, tombent proprement jusqu'au milieu de ce dernier. Du coup, ils ont aussi retrouvé leur souplesse et un peu de volume.
Mais personne n'a rien vu.

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Ma vie chez le dentiste

(19 octobre)

A l'heure où vous lisez ce message, je suis chez le dentiste. Je ne souffre pas trop, puisqu'il doit finir de soigner une dent dévitalisée il y a quinze jours. Oui, le plombage l'amalgame qui s'était fait la malle en deux morceaux pendant les vacances s'était descellé parce qu'il y avait du vilain en-dessous. Il faut dire que cette dernière molaire n'est probablement pas la plus facile à soigner.
Bref.
J'ai passé un temps fou, dans ma vie, sur des fauteuils de dentistes. Du dentiste de mon enfance, au nom imprononçable, à celui d'aujourd'hui, en passant par l'incompétent de la MGEN (ah, si, il faut le dire: ce type pensait que je mettais ma langue sur la dent juste pour l'enquiquiner, alors qu'il aurait dû savoir que c'est un réflexe en cas de douleur), des femmes, des hommes, des débutants et des près de la retraite. J'en ai quitté quelques uns en déménageant, et d'autres ont laissé leurs patients en plan suite à des accidents de la vie. Pour vous dire à quel point je faisais partie du décor de la salle d'attente de mon premier dentiste: une fois, on m'y a oubliée plus d'une heure...

Ce qu'il y a, quand on est sur le fauteuil du dentiste, c'est qu'on est obligé de regarder le plafond. Ou la lampe qui vous éblouit, avec son regard d'extra-terrestre aux grands yeux. Et donc, à force de contempler les moulures du plafond du dentiste, lequel était installé dans un immeuble de la fin du XIX ème, je les connaissais par coeur; même la petite fissure, là, dans le coin à droite, au-dessus de la fenêtre. Mais une moulure, c'est toujours plus intéressant à regarder qu'un plafond tout lisse, ou, pire, un plafonnier. Si je devais conseiller un dentiste pour l'installation de son cabinet, c'est ce que je lui dirais: éviter à tout prix le plafonnier au-dessus du fauteuil, ou alors, investir carrément dans un lustre alambiqué qui donne matière à contemplation. Les dentistes devraient vraiment penser à l'animation de leur plafond. Je m'étonne que personne n'aient encore pensé à leur vendre un éclat plat à y accrocher (solidement!). Le patient, muni d'une télécommande, naviguerait sur ses chaînes préférées pendant que le dentiste vaquerait dans sa bouche. Tant qu'à faire, il faudrait penser aux écouteurs pour masquer le bruit de la roulette. Je me demande dans quelle mesure cette distraction ne permettrait pas de diminuer les doses d'anesthésiques...
Oui, c'est à ça que je pense, tandis que le dentiste est en train de reboucher ma dent.

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Ma cabane au Canada

(16 octobre)

Je rêve d'une cabane en bois, toute bête, toute simple, à peine équipée, perdue au fond d'une forêt, au bord d'un lac.
Perdue dans l'immensité du Nord, au Canada, en Scandinavie ou même quelque part en Sibérie.
Dans ma cabane, pas d'eau courante: l'hiver, on fait fondre de la neige. Pas d'électricité, je m'éclaire à la bougie. Pas de chauffage, sauf un poêle qui sert aussi à faire la cuisine et à chauffer l'eau.
Je suis seule, pendant des mois, avec juste comme voisine une vieille grand-mère qui parle une langue que je ne connais pas, mais que j'apprends. Je n'ai que ça à faire, apprendre le russe ou le suédois. Une fois par semaine, on nous ravitaille en nourriture.
La vie est rude, il fait froid.
Mais je suis seule, ou presque, et je peux vivre à mon rythme; il n'y a plus de contrainte.
Tant qu'il fait jour, et que les petites ouvertures de ma cabane le permettent, je lis. Le reste du temps, je dors, ou j'essaie de me bouger un peu, pour ne pas avoir froid, pour ne pas m'ankyloser. Je pourrais sortir un peu, aussi, guetter les traces dans la neige pour observer la faune.

Il y a un homme qui a fait ce genre d'expérience (au bord du Lac Baïkal, je crois) et en a tiré un livre. Je crois qu'il faudra que je me contente de le lire.

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Combien suis-je?

(12 octobre)

Aujourd'hui, ce sont les élections aux différents conseils d'école ou d'administration des collèges (et lycées, je suppose, mais je ne me sens pas concernée). Enfin, dans un de mes collèges, on a voté hier, mais comme je n'y suis pas électrice...
J'ai donc été voter à l'école primaire, ce matin. Certes, on y pratique aussi le vote par correspondance, mais j'ai le temps, le vendredi matin. Et donc, je fus la première à glisser mon enveloppe dans l'urne. Et à chercher mon nom pour signer. Et là, quelle surprise, je figurais sur deux pages: une fois comme maman du P'tit Mousse, et une autre comme Maman du Pirate et de Numérobis. K. lui, était le père de ces trois enfants à la fois. Plus curieux encore: l'adresse indiquée comme mienne est l'ancienne, tandis que K. a déménagé sur notre lieu-dit, sauf qu'il est adressé dans l'ancienne commune (autrement dit, son adresse est inexacte aussi). Donc, mes enfants ont deux mères différentes, mais homonymes et habitant au même endroit, tandis qu'ils ont un père unique habitant ailleurs. Il y a des situations familiales vraiment complexes, parfois... J'ai attendu la directrice pour faire corriger tout ça, si c'est possible (j'ai pourtant rempli correctement les papiers, au début de l'année, et le P'tit Mousse n'a jamais pu être inscrit comme habitant à notre ancienne adresse).

(Oui, le P'tit Mousse est inscrit à l'école, mais il ne rentrera qu'en janvier; ça commence à être dur pour lui, depuis qu'il a découvert le train pour jouer dans la cour de récré...)

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Submergée

(10 octobre)

Je n'arrive plus à plier le linge des enfants avant qu'il ne leur manque une pièce quelconque pour se vêtir le matin.
Je n'arrive plus à faire le ménage correctement. Je préfère passer au marché ou rester trois quart d'heures sur le fauteuil du dentiste le vendredi matin.
Je n'ai plus le temps de préparer de bons petits légumes pour la gamelle que le P'tit Mousse emporte chez la nounou (oui, c'est K. qui cuisine, mais comme il est débordé aussi, c'est riz, nouilles ou patates, voire pizza du commerce).
Je n'arrive pas à me décider à corriger l'expression écrite des troisièmes. C'est leur première, ça va être une catastrophe.
Je n'ai pas réussi à lâcher le livre que j'ai eu gratoche (pour en avoir acheté deux autres chez le même éditeur) avant de l'avoir fini. Je suis une droguée de la lecture.
Je ne suis pas décidée à m'occuper du courrier auquel il faudrait pourtant répondre.
Je n'arrive plus à me mettre devant l'ordi pour écrire régulièrement un petit mot et entretenir ce blog (pourtant encore visité en ce début d'année par des élèves cherchant une réponse philosophique à la question "peut-on se connaître soi-même?", qui tombe tous les ans avec les feuilles mortes).
Je n'ai jamais le temps de regarder la télé le soir. Mais d'un autre côté, je préfère lire, donc ça ne manque pas...
Je n'arrive pas être vraiment de bonne humeur, avec cette météo pour le moins humide (le linge ne sèche pas - ah, ben c'est pour ça que les enfants n'ont plus rien à se mettre).
Je ne parviens pas à trouver ce qui me réconforterait vraiment. Même le chocolat semble sans effet.

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La cantine du mardi

(3 octobre)

Le mardi, à la cantine, on a des sujets de conversation passionnants. La semaine dernière, par exemple, on cherchait des noms d'actrices vieilles mais bien conservées sans tricher. Et déjà, il a fallu se mettre d'accord sur l'âge à partir duquel une actrice pouvait être considérée comme "vieille", parce que, bien sûr, entre le stagiaire et les collègues quarantenaires, nous n'étions pas du même avis. Et puis il y avait le collègue à tendance rousse qui défendait systématiquement tout acteur ou actrice ayant des reflets roux...
Hier, la conversation est repassée par les acteurs et les séries animées de nos enfances, sur le mode "t'as pas connu ça, toi, t'es trop jeune". Et tandis qu'une collègue se plaignait de ne pas arriver à se débarrasser de trois boutons d'acné qui la marquent en même temps que ses premières rides, nous entamions gaiement les génériques de Capitaine Flam ou de... Zora la Rousse (bien sûr!), dont un collègue équipé d'un téléphone intelligent nous avait ressorti la photo.
Moi, je vous le dit: si les profs choisissent de rester aussi longtemps à l'école, c'est parce que, en fait, ils sont de grands gamins.

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