Ca mousse et ça ronfle

(29 septembre)

Dans la définition des programmes qui scandent les grandes étapes du parcours des élèves, les Langues Vivantes disposent d'une partition commune. Pierre de touche de la grande entreprise de rénovation de l'enseignement des LV, le programme du Cycle Terminal constitue en soi une opportunité incomparable pour préparer l'élève à s'insérer dans le supérieur, tant il l'invite à convoquer ses compétences pour en construire de nouvelles et aiguise son goût d'apprendre.

Ce sont les inspecteurs qui le disent. Moi, devant tant de verve, je m'incline (et je suis bien contente de n'être que prof de collège)...

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Petits bonheurs d'automne

(26 septembre)

Certes, il pleut et la seconde saison des framboises s'en trouve compromise.
Certes, les deux grands (surtout le Pirate) ont des poux.
Certes, il fait moche et je n'ai pas trouvé de ronces vraiment porteuses de mûres dans le coin.
Mais le matin, quand je vais le réveiller, le P'tit Mousse est une boule toute chaude qui vient se coller dans mes bras.
Et j'ai trouvé l'autre jour au marché des fraises et de la rhubarbe que j'ai transformées en une excellent tarte. En plus, il me restait de la rhubarbe pour faire un pot de confiture qui a une couleur fort appétissante.
Ce n'est plus la peine que je me désole de la pâleur de mes jambes (pourtant bronzées): entre l'orteil douloureux qui m'empêche de porter des chaussures de filles et la météo, je ne mets que des pantalons.
Les petits élèves de sixième sont encore très enthousiastes et avaient le sourire jusqu'aux oreilles de pouvoir dire "Deutsch ist supergenial".
A la cantine, on rigole bien (et quand les collègues ne causent pas télé, je peux suivre la conversation).

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J'ai quatre enfants...

(21 septembre 2012)

Un qui oublie d'éteindre dans sa chambre.
Un qui oublie d'éteindre dans l'escalier.
Un qui ne sait pas ce qu'il veut sur son pain.
Un qui beurre tout seul ses tartines.
Un qui fait chauffer son café tout seul.
Un qui oublie de finir son bol.
Un qui traîne en pyjama à cinq minutes du départ pour l'école.
Un qui n'arrive pas à mettre ses chaussures tout seul.
Un qui se plaint qu'il a des trous à ses chaussettes.
Un qui aide son petit frère à mettre son gilet.
Un qui ne trouve plus son manteau.
Un qui laisse la radio allumée en partant sans dire au revoir.
Un qui veut bien qu'on lui fasse des bisous mais ne fait toujours pas de bises.
Un qui a deux ans et demie.
Un qui a 6 ans.
Un qui a 9 ans.
Et un qui vient d'en avoir trente-sept.
Alors, oui, de m'occuper de tout ce petit monde, ça me prend du temps, et j'en ai moins pour vous. Parce qu'en dehors de cette famille (que je ne nourris même pas, Dieu merci, c'est K. qui fait la cuisine), j'ai aussi un travail qui m'occupe dans la journée.

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Numérobis à la grande école

(14 septembre)

Et oui, lui aussi a fait sa rentrée. Il était un peu anxieux, et cherchait à se rassurer en se disant qu'il avait quand même déjà été dans la cour des grands, à l'occasion des kermesses, par exemple. Mais il m'a très vite fait comprendre que je n'avais pas besoin de l'accompagner. C'est à peine s'il me fait une bise, en sortant son cartable (qu'il a déjà failli oublier deux fois) de la voiture. Le matin, il suit son grand frère pour aller à la garderie ou dans la cour, sans un regard pour sa maman. Où est mon petit garçon?
Deux mamans m'ont dit, le soir de la réunion avec les maîtresses, qu'elles l'avaient à peine reconnu: son visage s'est affiné. Dans la tête non plus, ce n'est plus un bébé. Il a bien montré sa résistance lors de notre remontée du canal de Nantes à Brest. Une certaine autonomie, aussi. D'ailleurs, la maîtresse a confirmé qu'elles avaient choisi, pour les mettre dans le double niveau, des enfants un peu autonomes. Elle les trouve assez à l'aise. Où est mon petit garçon?
Le soir, il fait ses devoirs presque tout seul. La maîtresse a dit de s'entraîner à écrire "le chat", alors il en couvre une feuille, et puis vient me montrer. L'autre soir, c'est le Pirate qui lui a lu la consigne indiquée sur le cahier de textes, et je n'ai plus eu qu'à vérifier. (Une autre maman a raconté que ses filles avaient fait la même chose à la garderie.) Il a juste besoin de moi pour lui faire lire ses fiches de son ou son livre. Et il lit presque: quand il ne reconnaît pas un mot, il le déchiffre lettre par lettre, et comme il trouve que "alère", ça ne fait pas vraiment de sens, il attend que je lise correctement "aller" et commente: "le r, on le dit pas".
Ce n'est plus un petit garçon...

PS de dingue: son vrai prénom ce mois-ci dans un magazine pour futur et jeunes parents!

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Un emploi du temps compacté

(12 septembre)

Bon, je vous avais promis de revenir parler de mon emploi du temps. Quinze heures de cours à répartir sur une semaine, ce n'est pas la mort. En ajoutant la contrainte "sur deux établissements", ça se complexifie un peu. Aussi n'avais-je émis qu'un seul voeu, en fin d'année dernière: celui d'avoir mon mercredi matin (histoire de rester sur les mêmes bases pour la nounou), officiellement pour garder mes enfants.
J'ai mon mercredi, c'est déjà ça. Mais je n'ai, à proprement parler, aucune autre demie-journée de libre. Comme je m'en plaignais à K., il a répondu que je n'aurais qu'à optimiser la préparation de mes cours. Comme si c'était là le problème. La demie-journée libre sans enfants sert essentiellement à faire les courses et le ménage. Pour cette deuxième moitié de programme, il me reste une grande partie du vendredi matin, puisque je ne commence qu'à midi (et oui, c'est encore le matin: la pause déjeuner est à une heure!). Midi, c'est en revanche trop juste pour une virée shopping, quand les boutiques n'ouvrent qu'à 10 heures et que j'ai des photocopies à faire. C'est ça qu'il faudra optimiser: l'usage et la préparation des photocopies...
Le jeudi est la journée la plus mal fichue: je ne commence qu'à onze heures, soit deux heures après le début de l'école pour les enfants: avec les trajets, il me reste une heure chez moi. Juste assez pour bloguer, sans doute. La semaine dernière, j'ai fait les carreaux. Un de ces quatre (jeudis!), j'irai peut-être chez le coiffeur. Mais après ce curieux début, tout s'enchaîne à toute vitesse: à midi (enfin, treize heures...), je n'ai qu'une heure pour manger, changer d'établissement et faire les photocopies indispensables au bon fonctionnement de mon cours à deux niveaux.
Le mardi est assez bizarre aussi: une heure de cours, deux heures de "trou", une heure de cours, cantine, et une dernière heure de cours. Moi qui me plaignais de ne pas avoir une seule heure libre, l'an dernier, pour remplir les bulletins ou rentrer des notes, me voilà servie. Les photocopies à faire d'avance seront casées là aussi. Le lundi, quant à lui, est similaire à celui de l'an dernier (je commence ma semaine avec les mêmes élèves dans la même salle, et je finis ma journée dans l'autre établissement, avec un groupe constitué au deux tiers d'élèves de l'an dernier).
Ce qu'il y a  de bien, tout de même, c'est que j'ai été obligée de me poser la question de l'abonnement à la garderie péri-scolaire: étant donné que je commence deux jours assez tard, et que je ne finis après 16 heures que le lundi, il n'est pas utile que j'y laisse les enfants chaque jour. J'ai donc comparé les tarifs, pour finalement conclure que l'abonnement matin et soir restait plus intéressant que le paiement ponctuel. Le Pirate et Numérobis sont ravis: ils adorent aller à la garderie, et auraient été déçus si mon emploi du temps m'avait permis de respecter chaque jour l'heure des mamans.

PS: z'avez vu que j'ai modifié mes liens, enfin? (Et j'ai aussi essayé de supprimer le code pour les commentaires, parce que c'est vrai que c'est casse-pied; d'ailleurs, je crois que je me suis cassé le petit orteil...)

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Je reviens dans... un certain temps

(11 septembre)

Bon, les gens, mise à part Mamanlit, je sais pas trop si vous êtes encore là. En tout cas, moi, je cours partout, acheter les dernières fournitures, poster un paquet que la poste allemande m'a renvoyé alors que l'adresse était correcte (mais la destinataire en vacances), m'inscrire à la danse (ah ben non, pour les enfants, on n'a encore rien trouvé), faire des courses pour un anniversaire, et entre temps je prépare mes cours, lave du linge et fais classe, aussi, avec un emploi du temps un peu spécial, et dont je vous parlerai quand j'aurai le temps.
Les profs aussi ont besoin d'un temps d'adaptation, à la rentrée, laissez-moi souffler un peu.

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Le Pirate redouble!

(5 septembre 2012)

(Ceci est mon premier message non programmé depuis... longtemps!)

Lundi soir, en revenant de ma journée de pré-rentrée, je me suis arrêtée à l'école primaire pour regarder les listes de classe, histoire d'être fixée sur le sort de mes deux aînés. J'ai d'abord constaté que Numérobis, avec quelques dégourdis de sa classe de grande section, était parachuté dans une classe à double niveau, avec des CE1, donc. Ceci m'a remplie de fierté, je me suis dit qu'on faisait confiance à mon fils pour être un peu autonome. Du coup, j'ai oublié de regarder le nom de l'enseignante.
Quant au Pirate, il est dans la même classe à double niveau que l'an dernier, sauf que cette fois-ci, bien sûr, il est dans le niveau supérieur. Je me suis néanmoins permis de lui annoncer qu'il redoublait. Ce qui l'a ravi, parce qu'il en a conclu qu'il avait la même maîtresse que l'an dernier. Ah non, lui ai-je répondu, c'est écrit "Madame Machin", je ne connais pas ce nom, d'ailleurs. Lui non plus. Non en avons déduit que c'était probablement une nouvelle, tout en nous demandant quelle maîtresse avait bien pu quitter l'école.
Hier, j'ai conduit mon entrant au CP dans sa classe, et le soir, il m'a fait remarquer que ce n'était pas la peine que je rentre dans l'école. Certes, je n'ai pas l'intention de le faire tous les jours (ça me ferait plutôt perdre du temps), mais enfin, le jour de la rentrée, exceptionnellement, c'était autorisé. Quant au Pirate, je l'avais laissé se débrouiller seul avec sa Madame Machin. Néanmoins, en sortant de l'école, j'avais consulté les listes pour voir à qui elle se substituait. Et constaté d'une part qu'il y avait non pas un, mais deux nouveaux noms, et d'autre part que le nom de l'ancienne maîtresse du Pirate, que je venais pourtant de croiser dans l'escalier, n'y figurait pas.
Moralité: le Pirate est bien dans la même classe que l'an dernier, c'est juste son enseignante qui a changé de nom pendant les vacances (mais elle ne leur a pas dit pourquoi). Il a quand même pas mal de nouveaux camarades, puisque la maîtresse n'a gardé que huit de ses anciens élèves. Espérons qu'elle ait gardé aussi l'envie (et la possibilité) de les faire danser.

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Le coin lecture: épisode 9

(3 septembre 2012)


C'est la rentrée des profs, aujourd'hui. Aussi vous parlerai-je d'un ouvrage qui m'a été envoyé il y a fort longtemps par une collègue (des écoles) en cours de reconversion.
Je me suis enfin décidée à lire, cet été:



Visiblement, les professeurs d'allemand de Margot étaient plus instruits que les miens, puisque je n'avais jamais entendu parler de cet auteur, qui est pourtant un artiste important du tournant du siècle et dont une partie de l'oeuvre plastique a été classée "dégénérée" par les nazis.
Le narrateur (anonyme, comme d'ailleurs son épouse) est invité par un ancien camarade a rejoindre le Royaume de rêve qu'il a fondé au fin fond de la Chine. Il se passe là-bas des choses étranges, et, si personne ne semble véritablement malheureux, les "hommes de rêve" n'éprouvent pas non plus de passion véritable. Tout n'est que façade... Certaines scènes sont proches de ce que l'on vit en rêve (ou en cauchemar), le paroxysme étant atteint lors de l'apocalypse finale. Rien d'étonnant à ce que Kubin soit qualifié d'expressionniste.
Pour ceux (ou celles) d'entre vous qui souhaiteraient découvrir ce précurseur de Kafka en français, le roman est traduit chez Corti sous le titre L'Autre côté (c'est-à-dire, comme dirait l'autre, le côté obscur de la Force), et avec des illustrations de l'auteur.

(Au fait: devant le peu de commentaires - et c'est un euphémisme - suscités par cette chronique littéraire, et bien que j'aie eu un moment l'idée d'en faire une mensuelle pendant l'année, elle ne durera pas plus longtemps que ces vacances scolaires. Ceci est donc le dernier épisode du coin lecture...)

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