Une histoire d'amour

(20 décembre)

Certains savent que ma Maman est originaire du Canada. Et qu'elle a des traits typiquement "indiens".
Alors que moi, j'ai le teint pâle, les yeux bleus, et je suis née en banlieue parisienne.
D'où ce fait-ce?
Et bien, c'est à cause de mon Papa (on s'en serait un peu douté, non?). Mon Papa, qui ne voulait pas faire de service mirlitaire, a postulé pour la coopération. Son premier choix, c'était l'Afrique. C'est sûrement pour ça qu'il a été envoyé au Canada, où une jeune université francophone demandait des professeurs d'Europe pour assurer son envol. Il y avait là des Français, des Belges, et aussi des étudiants.
Ma Maman avait une soeur, mariée, qui habitait dans la ville où cette université essayait de se développer. La soeur avait besoin d'aide pour s'occuper de ses enfants, ma Maman voulait étudier à l'université. Elle est donc allée loger chez sa soeur.
Et à l'université, elle a rencontré mon Papa. Qui fut d'abord son professeur. Et plus car affinités.
Alors, mon Papa a fini par aller demander la main de ma Maman à mon grand-père. Et aussi, il lui a demandé s'il pouvait l'emmener en France. Et là, mon grand-père, il a dit oui, vous vous en doutez, mais il a mis une condition: que mon Papa ramène ma Maman chaque année dans sa famille.
Et c'est comme ça que j'ai passé tous mes étés (sauf un), jusqu'à la mort de mon grand-père, au Canada. Si bien que, quand les services consulaires, à qui je demande la citoyenneté pour mes enfants, veulent savoir si j'ai quitté le Canada pendant plus d'un an avant 1975, je peux répondre non. D'abord, je n'ai jamais quitté ce pays. Ensuite, je n'en ai jamais été absente plus d'un an, avant 1975.

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Bismarck est une teigne

(16 décembre)

Alors voilà. En ce moment, pour les fêtes de Noyel, le maire offre des manèges aux enfants. Il y en a trois sur la place de la mairie, et naturellement, le mercredi et le week-end, c'est la ruée.
Mercredi dernier, ayant promis au Pirate de l'emmener, j'arrivai au manège numéro un munie d'un pain au chocolat, lequel permit au Pirate de patienter au moins trois tours. La foule se faisant un peu moins dense aux abords immédiats de l'engin, la poussette, le Pirate et moi pûmes nous rapprocher. Encore un tour. Et puis un autre. Il va pouvoir monter, là. Non, cette maman se met en travers de son chemin et appelle son fils, parti à trois kilomètres. Encore un tour. C'est bon, là? Non! Et je rêve, ou c'est toujours la même gamine en rose, à l'avant du train?
Alors, c'est moi qui suis montée sur le manège, pour haranguer la foule. "Mais qu'est-ce que c'est que ces enfants qui font trois tours de suite, alors que le mien attend depuis au moins cinq tours? L'année dernière, quand il avait un tour, mon fils descendait pour laisser la place aux autres!" Et je poursuis, commettant une première erreur: cibler miss Barbie Princesse. Sa maman n'a pas apprécié. Figurez-vous que, si Mademoiselle accaparait le manège, c'est parce qu'après, elle avait son cours de danse. Et de me dire que j'étais vulgaire, parce que, oui, sans doute, dans l'énervement, j'ai dû lâcher un gros mot devant les enfants.
Là où j'ai été vraiment sotte, c'est quand Madame Ségolène m'a dit que les manèges étaient pour les enfants. C'était pourtant si simple de la moucher en répondant: "Mais oui, Madame, c'est pour les enfants, pour tous les enfants, pour mon fils aussi bien que pour votre fille, qui va donc faire preuve d'un peu d'esprit de Noël et partager gentiment en lui cédant sa place." Mais cette réplique-là, je ne l'ai trouvée que deux heures plus tard, et le Pirate a dû attendre encore un tour.
N'empêche, j'ai produit mon petit effet. D'abord, j'ai entendu quelqu'un m'approuver. Ensuite, deux jours plus tard, les collègues de K. lui ont parlé de la scène, et lui ont demandé s'il était mené à la baguette, à la maison...
Si je faisais vraiment peur, mes élèves seraient quand même un peu moins bavards, je suppose.

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Du parapluie

(8 décembre 2006)

Quand j'étais un peu plus jeune, je haïssais les parapluies. Ces engins me paraissaient peu pratiques, puisqu'ils occupaient une main, encombrants et dangereux (ah, ces mégères munies de parapluies XXL et qui m'obligeaient à descendre du trottoir sous peine de me faire éborgner!). Sans parler du parapluie du voisin qui vous dégouline dans le cou...
La capuche, au contraire, me laissait toute liberté de mouvement, y compris la course. Un peu gênante pour la visibilité latérale, certes. Mais je préférais un imperméable au parapluie. Au moins, l'imper, je ne risquais pas de l'oublier quelque part.
Depuis que je suis dans le Sud, j'ai découvert un intérêt au parapluie. Quand il pleut vraiment (du genre de la pluie qui nous est tombée dessus dimanche dernier, et qui revient en force aujourd'hui, pas le mignon petit crachin breton, non, mais plutôt l'équivalent en 24 heures de toute la pluie tombée sur Brest l'an dernier), quand il pleut comme ça, que le caniveau redevient un ruisseau, la moindre rue en pente un torrent ("Attention, route inondable") et que les passages pour piétons ont le pédiluve intégré, quand il tombe à la fois des cordes et des hallebardes, et qu'on ne voit plus la mer derrière ce rideau de gouttes d'eau, le parapluie permet de mettre ses jambes à l'abri. En tout cas beaucoup mieux qu'une capuche. Certes, les pieds sont trempés dès qu'on s'avise de traverser une rue, mais les cuisses et les mollets restent presque au sec. Car, Dieu merci, les automobilistes ralentissent afin de ne pas soulever des vagues d'eau qui éclabousseraient les piétons.
Qui a dit qu'il ne pleuvait jamais sur la Côte d'Azur?

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Le repas de Bébé

(6 décembre)

Le repas de Bébé est un spectacle pour presque toute la famille.
Bébé est installé au ras du sol, ou presque, dans son transat, redressé au maximum.
Maman est à côté, avec une cuiller en plastique dans une main. Afin de pouvoir garder l'autre main libre, Maman s'installe elle aussi par terre, et pose l'assiette de bébé soit sur son genou (équilibre précaire), soit sur une chaise.
Mais pourquoi Maman ne met-elle pas ses fesses sur la chaise? Parce que, si elle le faisait, elle devrait se pencher, l'assiette à la main, vers Bébé. Or Maman a besoin de garder une main libre. En effet, à peine la première cuiller ingurgitée, Bébé se met, au choix, à pleurer ou à sucer son pouce. S'il pleure, ce n'est pas, comme le suggère Papa, parce que ce n'est pas bon, mais éventuellement parce que c'est trop chaud, et surtout parce que ça ne va pas assez vite. D'où le recours au pouce: là, au moins, on peut sucer sans arrêt. Sauf que, bien sûr, une cuiller ne rentre pas dans une bouche obstruée par un pouce. D'où la main libre de Maman: elle sert à tenir les deux mains de Bébé (qui est ambidextre du suçage de pouce).
Là où ça se complique, c'est quand les deux mains déjà occupées de Maman doivent en plus réparer le "nicototère" de Grand Frère et écarter le Chat, cet abruti étant persuadé que la purée de potiron-carottes est un délice suprême pour les félins.
A la fin du repas, Bébé a de la purée jusqu'au front et jusqu'aux oreilles, le Chat miaule pour avoir les restes (il n'y en a pas, c'est ballot) et Papa est tout étonné que son fils mange la cuisine de Maman (vu, que, d'habitude, c'est lui, Papa, qui fait la cuisine).

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Figuratif

(2 décembre)

Ca y est! Imaginez un peu ma fierté et mon bonheur: le Pirate dessine des bonhommes têtards!

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