Provocation vinicole

 (28 mai 2022)

Vu au rayon des guides touristiques:

Bordeaux en Bourgogne, quelle hérésie!

(Et oui, je commence sérieusement à penser aux vacances.)

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Ah oui quand même!

 (24 mai)

Je suis un peu débordée, en ce moment.

C'est la fin du trimestre, et la fin de l'année. Il faut donc corriger les dernières copies (le dernier devoir a lieu ce jour), remplir les bulletins et aussi les livrets scolaires pour le bac.

Les bulletins, c'est comme à chaque trimestre. Il faut se creuser un peu la tête pour ne pas mettre la même chose à tout le monde ni, pour chacun des élèves, la même appréciation qu'au trimestre précédent. Ce qui, pour les sujets particulièrement mauvais (ben ça fait déjà deux ans que je lui dis qu'il faut travailler plus, qu'est-ce que vous voulez que j'invente comme nouveau message?) ou excellents (oui, ben c'est toujours très bien, quoi) est parfois compliqué.

A cela s'ajoute le fait que, pour les élèves que j'ai en EMC, je ne suis toujours pas capable de mettre un nom sur certains visages. J'avoue que, pour cette matière, j'ai usé des touches "ctrl"+ V après avoir écrit "c'est un bon trimestre" dans la case du premier élève. Parfois, j'ai individualisé. Mais j'ai une centaine d'élèves en EMC, et environ 150 élèves en allemand. Donc pas le temps de faire dans la dentelle.

D'autant que, au troisème trimestre, il faut compléter aussi les livrets des premières et des terminales pour le bac. Le fameux livret que le jury doit obligatoirement ouvrir mais qu'il ne se fatigue évidemment pas à lire, sauf quand se pose la question d'accorder quelques points supplémentaires au candidat. Donc, pour l'EMC (coefficient 1, youpi!), même combat que pour les bulletins, et même démarche qu'une majorité des collègues: l'appréciation est standardisée. Pour les germanistes, je fais un effort et j'essaie de positiver, quand c'est possible (parce que la moyenne qui passe de 12 à 4 en raison d'une raréfaction évidente du travail, je ne vais pas mentir, elle révèle un manque de sérieux et / ou de motivation).

Et là, en complétant les livrets des premières, je tombe sur celui de l'élève qui est passé d'un premier trimestre de seconde à un deuxième trimestre de première sous les interrogations dubitatives des collègues (personnellement, je suis sûre qu'il aurait pu suivre les cours avec mes élèves de terminale et leur en mettre plein la vue). Je vous montre ce que ça donne, pour les enseignements de spécialité?

(Première colonne: classement de l'élève dans le groupe; deuxième colonne: notes de l'élève - donc, dans son cas, pas de note au premier trimestre - troisième colonne: moyennes du groupe)

Donc, ça aurait vraiment été bête de le laisser moisir en seconde...


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Aillet

 (19 mai)

Il paraît que c'est la fête des Bretons, aujourd'hui. Donc si je fais la fête, je n'ai pas le temps de vous raconter ma vie...

En vérité, c'est surtout que je préfère profiter du beau temps. J'ai tiré parti des premières journées ensoleillées pour m'attaquer à l'aillet qui pousse au ras du mur de la maison que je loue.

Ces petites fleurs blanches sont charmantes. Et puis, le bulbe et les feuilles se mangent, on peut parfumer une quiche avec, par exemple. L'ennui, c'est que par chez nous, l'aillet triquètre (parce que la tige qui porte la fleur a une section triangulaire) est une plante invasive. Les petits bulbes s'installent partout et prolifèrent. Et quand on coupe (ou quand je tonds la pelouse qui en est infestée), ça sent l'ail.

J'ai donc fait mon possible pour les enlever. C'est-à-dire que, contrairement à ce que j'avais réussi à faire dans le jardin lui-même, j'ai surtout coupé les tiges avant que les plants ne montent en graine; mais j'ai laissé plein de bulbes en terre, et ils ressortiront très certainement l'an prochain. Au moins, ils ne devraient pas s'étendre plus.

En attendant, comme j'ai fait de l'arrachage sélectif, les ancolies ont profité de l'espace pour fleurir:

(Dans le jardin, ce sont de faux fraisiers qui colonisent les trous dans la pelouse...)


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Une vie de chat

 (17 mai)

Non mais ze suis pas encore morte, hein!


Bon, z'ai un peu l'air, des fois. 

Mais c'est passque ze me repose. Ze fais du sport, aussi, faut dire.

Maintenant qu'il fait plus çaud, ze dors dans le grenier. Alors il faut que ze descends deux étazes pour réveiller la Madame, le matin, quand il fait zour. Et des fois, elle se lève pas tout de suite, zenre elle dit c'est pas l'heure, alors ze remonte et ze redescends plus tard.

Ze comprends pas pourquoi l'a tous ces étazes, dans cette maison. La Madame, elle va au premier zuste pour se laver. Er les enfants, ils sont pas là tout le temps. On pourrait pas supprimer ce palier entre le bas et le haut? Des fois z'appelle l'ascenseur pour qu'on m'aide à finir de monter ou de descendre, mais personne il a pitié de moi.

Après, quand z'ai eu mes croquettes, ze remonte pour une bonne sieste. De toute façon, la Madame elle travaille, elle peut pas faire de câlin. Mais si z'ai soif ou si z'ai envie de faire pipi, il faut que ze redescends. C'est fatiguant, hein, pour un çat de 21 ans.

Dans l'après-midi, le soleil il est plus trop là où ze veux, dans le grenier, mais il est zuste sur le lit de la Madame, alors ze descends m'installer là zusqu'à l'heure des croquettes du soir. Et après, c'est le câlin devant le zournal télé (sur l'ordinateur, comme ça c'est bien, la Madame elle peut me garder un peu plus longtemps et travailler).

Des fois, quand elle va dans le zardin, elle laisse ouvert et comme ça ze peux sortir sortir aussi.

Mais comme z'ai de la catarate, la lumière elle me fait mal aux yeux. Et puis z'aime pas marcer dans l'herbe. Heureusement que l'a une terrasse et des pas zaponais, dans ce zardin. Il est mieux que celui de la maison d'avant. Dans celui-là, l'avait que des cailloux et de l'herbe, z'aimais pas. Ici ze peux me promener dehors.

Mais pas trop longtemps, et après, ze suis toute fatiguée, alors ze dois me reposer.


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Modèle Cyclades

 (12 mai 2022)

Ce jour est la journée centrale des épreuves de spécialité du bac re- revu mais vraiment corrigé. J'aurais bien des choses à dire sur le calendrier, et je ne m'en priverai pas dans un prochain message, mais ce dont je voulais vous faire part aujourd'hui, c'est d'une découverte hallucinante que j'ai faite hier.

Je m'ennuyais, j'ai lu une copie. Pas une copie d'élève: je n'aurais pas pu m'empêcher de grimacer devant tant d'audaces orthographiques (et parfois syntaxiques). J'ai lu une copie vierge. Et je suis atterrée.

"Aucun agrahage". Je suppose que ce nom est tiré du verbe agrapher, qui veut dire "être incapable d'écrire, ignorer la graphie"?


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Ensorcelée

 (9 mai)

J'ai été ensorcelée.

Vendredi, en début d'après-midi, j'ai entendu un élève prononcer "rhinopharyngite" au fond de ma salle de classe.

En fin d'après-midi, j'avais la gorge qui piquait un peu. Et le soir, mon nez a commencé à couler.

Samedi matin, j'avais des courbatures partout (genre, des courbatures autour de la cage thoracique, parce que respirer, c'est fatiguant), le nez qui coulait et la tête lourde. Et j'ai commencé à tousser un peu. Alors j'ai fait un auto-test, pour m'assurer que je n'avais pas attrapé le gros vilain virus. Mais non, manifestement, c'était juste un gros rhume, aussi appelé

rhinopharyngite.

Cet élève m'a jeté un sort!

Samedi après-midi, j'ai fait un petit bout de sieste, mais ensuite, j'avais toujours un peu mal à la cheville et chaud aux genoux, ce qui voulait dire que je devais avoir de la température (oui, ne cherchez pas, c'est dans les genoux que j'ai de la fièvre, surtout dans le gauche, celui qui a été opéré).

Comme je suis un peu sorcière, moi aussi, je me suis fait une tisane à base de thym pour me soigner.

En soirée, Numérobis a commencé à se moquer de moi parce que je parlais du nez*, et le P'tit Mousse m'a demandé ce que j'vais à la gorge, vu que ma voix était nettement plus grave que d'habitude. Du coup, samedi soir, j'ai pris un Dolly Prane avant de me coucher.

Flourig m'a réveillée à 6h 30 dimanche matin (ben quoi, il fait zour?) et je n'étais pas très en forme, mais depuis ma sieste de l'après-midi, ça va nettement mieux.

Je me suis même autorisée à aller à la piscine, ce midi. Et je n'ai constaté aucun problème de souffle. Ma voix n'est toujours pas au mieux de sa forme, mais comme il y a moins de cours demain et jeudi (et pas du tout mercredi) pour cause de baccalauréat, je devrais tenir le coup.

* Cette expression est idiote, puisque quand on "parle du nez", justement, on ne peut pas utiliser cet appendice pour expulser l'air et on parle en utilisant uniquement la cavité bucale.

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Rhubarbe au four

 (5 mai 2022)

Quand la saison de la rhubarbe a commencé, je n'avais plus de plaques de cuisson. Seulement, je suis un peu sotte, et quand j'ai vu que le maraîcher du marché avait de la rhubarbe, j'ai craqué.

En arrivant à la maison, je me suis rendu compte de ma bévue et je me suis demandé ce que j'allais bien pouvoir faire, vu que, pour la confiture comme pour la tarte, les tiges acidulées passent (d'abord) à la casserole.

Alors j'ai demandé à mon ami interne Het. Qui m'a trouvé tout un tas de recettes de rhubarbe au four. Je les étudiées attentivement, et me suis lancée dans la confection d'une tarte.

D'abord, laver la rhubarbe et la couper en tronçons. Lesquels patienteront entre une et deux heures dans un peu de sucre.

C'est sur la quantité de sucre que les recettes diffèrent: entre 50 et 100g pour une botte d'un kilo.

Suivant mon habitude, j'ai pris la fourchette basse. Et Numérobis a trouvé la tarte trop acide.

Pendant que la rhubarbe macère, confectionner une pâte brisée (ou aller l'acheter dans le commerce - si vous la faites vous-même, n'oubliez pas qu'elle doir reposer un peu).

Placer ensuite le plat au four, thermostat 180°. Ne me demandez pas combien de temps, je n'en sais rien. Il faut remuer le contenu de temps à autre, et apprécier ainsi la cuisson de la rhubarbe. Lorsque les tronçons sont bien tendres (et je dirais qu'il faut environ une demie-heure), la compotée est prête.

Sortir alors le plat du four.

Ici, deux options se présentent. Soit vous avez de la pâte brisée sous la main, et dans ce cas, il est inutile d'éteindre le four. Soit vous ne pouvez pas étaler de pâte brisée et vous attendez que la compotée refroidisse pour la mettre au frigo.

(Pour une tarte, j'exclus la troisième option, qui serait de savourer immédiatement la rhubarbe, avec quelques fraises ou du fromage blanc. Mais c'est bon aussi comme ça.)

Ca y est, la pâte est prête? Le four est chaud?

Il faut donc maintenant foncer un moule et y verser la rhubarbe compotée, puis enfourner le tout pour 30 à 40 minutes.

Et hop!

Et comme la saison de la rhubarbe n'est pas terminée, et que je peux de nouveau utiliser mes casseroles, aujourd'hui, j'ai fait de la confiture.


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A la piscine avec John Malkovich

 (2 mai)

Le lundi midi, je vais à la piscine.

Il y a plusieurs créneaux pour aller nager librement pendant la semaine : le midi, ou le soir après les derniers cours. Le soir, j’ai essayé une fois, c’est un peu tard et je trouve qu’il y a du monde. Je préfère le midi. Bien sûr, c’est à l’heure du repas, et il vaut mieux ne pas avoir cours l’après-midi. Quoique… J’ai eu une année un collègue qui aimait bien me voir arriver avec les cheveux encore humides.

Cette année, je pourrais aller nager le jeudi après mes cours de la matinée puis rentrer tranquillement chez moi. Mais comme je vais aussi à la danse le vendredi soir, j’ai préféré répartir mes séance de sport un peu plus équitablement sur la semaine, et je nage donc le lundi, en plein milieu d’une journée sans cours. Le seul soucis, c’est que, le lundi, la piscine propose deux séances d’aquagym à la suite l’une de l’autre, et que la seconde « mord » sur le créneau de natation libre. Et les gymnastes empiètent quelque peu sur le terrain des nageurs. Au lieu d’être séparé en trois lignes d’eau, le bassin est divisé en deux : un côté aquagym, et un côté nage, avec deux lignes d’eau étriquées. Ca limite un peu le nombre de personnes qui enchaînent les longueurs. D’autant que certains n’apprécient pas non plus la musique nécessaire aux mouvements d’aquagym.

Le lundi, il y a donc peu de personnes qui nagent mal ou lentement, et plutôt des messieurs capables d’enfiler les longueurs de crawl que des dames qui barbotent en faisant de vagues mouvement de brasse, mais sans se mouiller les cheveux. Je ne nage pas le crawl, je n’ai jamais réussi à synchroniser mes bras, mes jambes et ma respiration. En revanche, je peux faire une vingtaine de longueurs de brasse coulée, tranquillement, en prenant le temps de terminer le mouvement et de glisser. Je me prends un peu pour une sirène. Mais je vérifie souvent au bout du bassin que les personnes qui nagent dans la même ligne d’eau que moi n’ont pas envie ou besoin de me dépasser. Et je m’arrête, si besoin, pour laisser passer un monsieur pressé. Les dames qui nagent plus vite que moi me remercient, les messieurs plus rarement.
C’est que certains sont très occupés à suivre leur programme. John Malkovich, par exemple (non, bien sûr, pas le vrai, mais un gars qui lui ressemble un peu, dans la mesure où il est chauve et qu’il a un léger strabisme). Celui-là a une routine faite de je ne sais combien de longueurs de crawl, et puis quelques longueurs avec une planche pour ne faire que des battements de jambes (et pendant lesquelles il enlève ses lunettes, d’où ma perception du strabisme). Parfois, il fait aussi un peu de brasse. Et quand il veut crâner, et qu’il n’y a plus personne d’autre dans sa ligne d’eau, il fait une longueur en papillon. Ensuite, il se dépêche de sortir avant la fin du cours d’aquagym. Soit il doit retourner travailler, soit il veut à tout pris éviter la cohue de toutes ces dames qui débarquent sous la douche en même temps.

Moi, j’apprécie la fin de l’aquagym parce que, s’il y a beaucoup de nageurs, les surveillants de baignade rétablissent les trois lignes d’eau bien larges. Et j’ai plus de place pour faire du dos crawlé. Non que j’aie besoin d’espace pour zigzaguer ; mais j’aime bien en laisser à ceux qui sont encore là pour qu’ils puissent me dépasser pendant que je me prends pour Esther Williams et que je lève élégamment le bras, en tournant la main pour que le petit doigt rentre en premier dans l'eau (c'est le maître-nageur qui a expliqué cette technique aux scolaires qu'il m'est arrivé d'accompagner) et en suivant, de cette main levée, la ligne droite du plafond (ça, c'est ma méthode personnelle pour ne pas zigzaguer). Mon bras frôle mon oreille et fait peu de bruit en rentrant dans l'eau, il continue sa course et vient longer ma cuisse avant de s'élever de nouveau avec élégance...

Esther Williams, donc :


 

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