Une saine occupation

 (17 juillet 2021)

Bon, les gens, c'est les vacances, les statistiques et mon inspiration faiblissent, et puis la situation familiale est toujours un peu délicate, donc je crois que, une fois n'est pas coutume, je vais mettre ce blog en pause. Ceci est vraisemblablement mon dernier message avant le 15 août.

A moins qu'il ne se produise quelque chose d'extraordinaire, je vais me contenter de profiter du soleil. Sa lumière est bien plus agréable que celle des écrans.

En attendant, je vous conseille d'aller au cinéma, au musée ou à la plage, ou encore de jouer au scrabble. Et si vous êtes seul(e), il en existe une version solitaire, appelée "Voltaire". Le but du jeu est, non pas de faire le maximum de points, mais de caser toutes les lettres sur le plateau. On a droit aux pluriels et aux formes conjuguées des verbes, mais pas aux acronymes ni aux symboles chimiques. Et ça peut donner ça:

(Je n'ai jamais réussi à faire mieux, et H et O me sont souvent restés sur les bras...)


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Randonnée à Pont-Coblant

 (13 juillet 2021)

Pont-Coblant est une bourgade amusante: comme elle est coupée par une rivière, elle est située sur deux communes. En arrivant de Quimper, on entre par la commune de Gouezec, et une fois passée l'Aulne (ou le Canal de Nantes à Brest), on se retrouve à Pleyben.

Il y a une balade balisée à partir du centre nautique (ou du camping). J'ai pris le départ au niveau du pont, mais cela revient à peu près au même.

Au début, le sentier suit le chemin de halage en direction de Châteaulin. Une association locale a installé cette borne (et aménagé deux autres sites sur le contre-halage, en direction de Châteauneuf).

Quand il n'y a pas de vent ni de bateau, la surface de l'eau est absolument plane, et le pont de pierre s'y reflète intégralement.


La première écluse (Stéreon) est bien vite atteinte.

Sur la photo, on devine l'entrée du chenal pour les bateaux, à droite.

Quelques jours plus tôt, et par un grand soleil, j'avais eu la chance de la voir franchir par un petit bateau à moteur. Mais pour la manoeuvrer, il faut une manivelle particulière, et c'est le service fluvial qui doit se déplacer (on voit l'employé du réseau ouvrir les portes):

Le chemin se poursuit sur le halage, qu'il faut cependant quitter avant l'écluse suivante:



Et là, comment dire, on sent que le sentier est peu emprunté, malgré les recommandations de l'office du tourisme.



Toutefois, je l'ai trouvé encore praticable.

Le balisage est aussi un peu curieux, avec un "tournez à droite" alors qu'il faut au contraire aller sur la gauche (le chemin de droite porte une croix) et on finit par revenir vers une zone habitée.

Il y a des gens qui ont vraiment de jolies fleurs dans leurs bordures...

Il faut cependant de nouveau quitter la civilisation pour descendre à travers bois.


 Le sentier est un peu étroit par endroits, et abrupt au départ, mais c'est tout à fait agréable, et j'imagine que, si on avait des températures de saison, j'aurais apprécié ce passage à l'ombre.

J'ai entendu le bruit de l'eau avant de découvrir cette magnifique vue sur l'écluse de Stéreon:

Ensuite, j'ai suivi scrupuleusement mon guide et le balisage, jusqu'à arriver à cet endroit:

Le sentier est barré. A gauche, on est dans les champs. A droite, une croix indique le mauvais chemin. Manifestement, il y a là un agriculteur qui ne veut pas qu'on dérange ses vaches. Cette fois, j'ai tenté quelques pas, mais impossible de voir où je mettais les pieds au milieu des orties et des hautes herbes; j'ai donc fait demi-tour et pris la route pour automobiles jusqu'à retrouver le pont.

Sur la rive d'en face, à côté de la chapelle Sainte Barbe (désaffectée, je pense, mais elle sonne encore le midi et le soir pour l'angélus), un petit marché de producteurs locaux se tient chaque dimanche de juillet et août.






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Intuition (il y a un truc)

 (9 juillet)

Mercredi matin, 9h 30. J'ai laissé mon téléphone sur la table. Je suis assise sur le canapé, Flourig ronronne sur mes genoux. Numérobis est en train de prendre son petit déjeuner.

Le téléphone bipe. J'ai un message.

"Ah, dis-je, c'est Petit Bas Tôt qui m'annonce une deuxième démarque sur les soldes."

Numérobis prend le téléphone, et lit à voix haute, amusé: "Petit Bas Tôt, Soldes, deuxième démarque..." (Manifestement, on peut lire les SMS sans déverouiller le téléphone.)

En même temps, je n'ai aucun mérite d'avoir deviné: depuis le temps qu'ils m'envoient des messages le mercredi pour les soldes...

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Le grand Blanker

 (6 juillet)

Il y a 30 ans, j'ai passé le bac. Et je l'ai obtenu avec une assez médiocre mention.

Je ne sais pas comment se passaient les délibérations du jury, à l'époque. Rien ne devait être informatisé (on était à l'ère du Minitel pour les inscriptions à la fac), les livrets des candidats devaient faire des piles impressionnantes dans les salles de délibération.

Depuis que je suis prof, j'ai été plusieurs fois membre d'un jury de délibération, et deux ou trois fois vice-présidente. J'ai vu la disparition des livrets papier au profit de leur version numérique, censée être plus anonyme. Encore faudrait-il que les profs ne mettent pas le prénom des élèves dans leurs appréciations (j'écris "les profs", pas "les collègues", parce que ça a dû m'arriver aussi).

Cette année, je suis aussi vice-présidente. La bonne surprise, c'est qu'on ne m'a pas demandé pour autant d'être là à 8 heures. Il suffisait d'arriver en même temps que les autres membres du sous-jury, vendredi dernier. Mon rôle devait simplement consister à les représenter pour le jury plénier du lundi.

Le vendredi, tout a été comme sur des roulettes, ou presque. Je me suis fait conduire J'ai covoituré avec une collègue jusqu'à la ville la plus importante du département. Nous sommes arrivées en avance. On nous passé un petit film pour nous expliquer comment fonctionnait le nouveau logiciel. Premier couac avec les identifiants "qui vous ont été fournis". Le chef de centre, qui ressemble vaguement à Patrick Bruel (jeune), avait remarqué qu'on ne nous avait rien communiqué du tout. Mais, renseignements pris, il suffisait que les vice-présidents s'identifient avec leur identifiant et leur mot de passe de messagerie. A condition de se souvenir de tout ça (parce que certains ont enregistré leur mot de passe sur leur ordinateur...)

Ensuite, nous avons examiné les cas des candidats tangents, comme d'habitude. Sauf que, depuis cette année, pas besoin de supplier le prof de maths pour qu'il rajoute un point afin que le candidat ait son bac sans passer au repêchage: le jury accorde directement les points manquants. Il faut quand même consulter le livret scolaire, et là, on se rend compte que l'anonymat est une chose toute relative. Dans un établissement scolaire, le CPE avait carrément mis le prénom et le nom des élèves dans son appréciation! Nous avons signalé ce fait au chef de centre, qui va faire remonter.

Au bout d'une heure et demie, nous avions déjà fini. La nouvelle formule du bac premettrait-elle des délibérations expresses?


Du coup, on se demandait un peu à quoi allait servir le jury du lundi. Est-ce que le président avait vraiment besoin de notre présence pour signer les PV?

Est-ce qu'il allait reprendre les cas litigieux avec tous les vice-présidents?

Le lundi, il a fallu que je me rende toute seule au centre d'examen. Je n'ai pas réussi à programmer le GPS de la voiture, mais j'avais fait un tirage papier de l'itinéraire consulté sur internet. Pas facile de le regarder en conduisant; je ne me suis presque pas perdue.

Une fois que tout le monde a été réuni dans la salle, Patrick Bruel (jeune) s'est rendu compte que le président (un universitaire) ne pouvait pas se connecter. Et puis, une fois ce problème résolu, il a fallu vérifier que sa mission existait. Le gars, il avait une convocation papier, mais le logiciel n'était pas au courant qu'il était convoqué... (Alors que tous les profs présents avaient dû imprimer leur convocation eux-mêmes.)

Là, il était déjà 10h30. Et le chef de centre a émis un doute sur les notes de philo. Il a trouvé un cas où la note retenue pour le calcul des points obtenus était inférieure à la note indiquée pour le contrôle continu. Sûrement un cas d'harmonisation vers le haut des notes de l'établissement; harmonisation non prise en compte par le logiciel. Petit couac? Après appel au lycée et centre d'examen voisin (qui avait constaté le même problème) et au rectorat, il a fallu passer en "mode 110" pour que nous, vice-présidents, reprenions tous les relevés de notes afin de vérifier que c'était bien la note la plus haute qui comptait. Sauf que, du coup, quand les commissions d'harmonisation avaient baissé les notes, cela n'était plus en compte (et on ne pouvait pas le faire: nous n'avions pas accès aux copies pour voir si la note d'écrit était supérieure à la note après harmonisation; je savais bien, depuis que Jean-Mi avait annoncé la prise en compte de la meilleure note pour la philo, qu'il était illusoire d'harmoniser les résultats du contrôle continu dans cette matière).


Nous étions un peu énervés. A quoi avait servi le travail des commissions d'harmonisation? Et si ce problème était visible pour la philo, puisque nous avions une ligne "contrôle continu" en plus de la ligne "philosophie" coefficient 4, qu'en était-il des autres matières?

Patrick Bruel s'est énervé aussi, et nous avons fini par aller dans une salle informatique cliquer environ 200 fois chacun sur "candidat suivant" pour vérifer et augmenter les notes. J'ai eu de la chance, je n'avais que 9 modifications à faire. Deux étaient impossibles, parce que nous avions déjà ajouté des points le vendredi. Les "points jury" compensaient l'erreur sur la note de philo. En fait, tout ça ne servait pas à grand'chose. Juste à satisfaire les candidats, qui pourront vérifier que la note retenue est bien identique à leur moyenne de l'année.

Ensuite, nous sommes retournés dans la première salle, le président s'est reconnecté et... il n'avait rien à faire. Trop génial! En fait, ils font déplacer un gars juste pour signer les PV et les listes à afficher. Et nous, vice-présidents, si nous n'avions pas repris tous les relevés de notes, nous serions venus pour rien.

Certains collègues ont essayé de négocier pour qu'on fasse la dernière réunion plus tôt, vu qu'il y a à peine une vingtaine de candidats à passer au rattrapage, et que ça nous ennuie de venir du Sud-Finistère juste pour entériner leur admission (ou non) à l'examen. Mais comme l'ordre de mission est pour vendredi après-midi, si on venait avant, on ne serait pas couverts en cas d'accident.

Donc j'y retourne vendredi. Une heure de trajet aller, autant au retour (cette fois-ci, je trouverai peut-être plus rapidement la bonne direction?) pour une demie-heure de délibération. Je me réjouis d'avance!

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Vive la dématérialisation

 (3 juillet 2021)

Je viens d'inscrire Numérobis en seconde. Enfin, j'espère.

Quand nous avons reçu la décision d'affectation, sans surprise, dans le lycée de secteur, Numérobis n'a pas compris pourquoi il fallait en plus l'inscrire.

C'est vrai, le lycée a déjà la plupart des renseignements, je ne pouvais par exemple pas choisir les lagues qu'il y étudiera (puisque ce sont celles qu'il étudiait déjà au collège), alors pourquoi me casser les pieds avec ces pages internet?

Car l'inscription passe désormais par la toile mondiale. Et si tout se faisait en quelques clics, ce serait trop simple. Non, le site ne demande que quelques confirmations et il faut télécharger tout un tas de paperasse à renvoyer à une adresse dont il est précisé au début qu'elle ne sera donnée que sur cette première page.

J'ai tout téléchargé, et je me suis amusée (ceci est de l'ironie) à compléter des formulaires en pdf. Vous avez déjà rempli un mandat de prélèvement en pdf? Et pour joindre le RIB, je fais comment? La fiche d'urgence m'a bien énervée aussi. On me demande le MEF de l'an dernier et celui de l'an prochain. Le MEF? Moi qui suis dans l'Education Nationale, je n'ai aucune idée de ce que c'est, ni de l'endroit où je peux le trouver. Donc je n'ai rien mis dans cette case. Pour le numéro national, celui-là, je savais que je le trouverai sur la convocation au brevet. Mais quand même, j'adore quand une administration me demande de lui donner un identifiant qu'elle ne m'a pas communiqué...

Cerise sur le gâteau de la fiche d'urgence: on peut compléter "au verso" les remarques amorcées sur la première page. Au verso? Je suis sur un format numérique, là, il n'y a pas de deuxième page disponible. Quelqu'un a pensé à ça en passant à l'inscription dématérialisée?

Manifestement, personne n'a pensé non plus qu'on ne pouvait pas envoyer de chèque par mail. La mère (d'enfants à haut potentiel) qui s'occupe de l'association de prêt des manuels m'a juste répondu que je devais tout renvoyer au lycée. Oui, mais la fiche d'inscription est numérique, et les chèques sont en papier (ou en bois 😁). J'ai donc choisi d'imprimer la feuille et de l'adresser sous enveloppe avec les chèques, en me disant que les deux jours supplémentaires pour le renvoi de ces documents devaient correspondre au délai postal. Heureusement que j'ai une imprimante!

Et les signatures numériques, on en parle? J'ai non seulement signé le mandat de prélèvement, mais aussi la remise du règlement intérieur (ah bon, c'était quel document?), en mon nom et en celui de Numérobis. Je peux signer n'importe quoi pour n'importe qui. Qui a décidé que ce genre de signature était recevable?

Et puis, j'ai envoyé les documents numériques.


 

Et le serveur de l'académie m'a répondu que l'adresse n'existe pas. Je l'avais mal notée. Elle ne figure évidemment pas dans le mail de confirmation d'inscription (qui récapitule tous les documents à envoyer). Dans un premier temps, j'ai fait suivre le truc au secrétariat général, un peu agacée. Et puis j'ai découvert que la bonne adresse était sur le site du lycée. Ils auront reçu le dossier deux fois, tant pis pour eux. La prochaine fois, ils penseront à mettre l'adresse d'expédition sur le mail de confirmation.

Certes, je ne suis pas très douée en informatique (la photo de Numérobis est trop lourde pour le document? Et bien ils se passeront de sa photo jusqu'à la rentrée), mais je suis relativement bien équipée. Il y a des familles qui doivent s'arracher les cheveux, au moment de cette inscription.

Et vous savez quoi? Je suis sûre qu'à la rentrée, on va me donner une version papier d'une partie des documents, histoire de bien vérifier que je ne me suis pas trompée.

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