Pointilleuse

(28 février, Bonne fête à tous les Romains, et bon anniversaire au P'tit Mousse!)

Pour aller au cinéma, j'en suis réduite à accompagner les sorties des élèves. Ainsi, j'ai pu voir T'roi'e, lors de la séance offerte par la Mairie pour Noël. Et j'ai eu beau chercher les montres paraît-il portées par certains acteurs ou les tennis arborées, d'après une collègue d'histoire, par les figurants, je n'ai rien vu.
Lorsque j'ai accompagné la sortie "collège au cinéma" en fin de semaine dernière, je n'y allais pas spécialement dans un esprit critique. Je voulais juste en profiter pour me détendre un peu. Néanmoins, je n'ai pu m'empêcher de repérer les détails qui tuent la magie. L'action se passe à la fin des années 70 ("Allez les Verts!"), mais le film a été tourné une bonne vingtaine d'années plus tard, en décors naturels et avec des vêtements de friperie en excellent état. Les scènes du métro sont filmées de manière qu'on n'y voie rien de contemporain. Cependant, lorsque la fillette court dans la rue, il lui arrive de dépasser un arrêt de bus (sur poteau). Turquoise et violet, l'arrêt de bus. C'est à dire aux nouvelles couleurs de la RATP, et non à celles de 1970, qui auraient voulu un arrêt de bus jaune (et rouge). De même, apparaît à un moment donné dans le décor une prise de terre bien trop jeune pour l'époque de l'action. Et que dire des ca'ddies à consigne, introduits à la fin des années 80 et néanmoins présents dans un jardin du film?
Détails oubliés lors du tournage, sans doute, et dont on ne peut réellement faire grief au scénariste ou à la script. (Ou bien?)
Plus gênante, à mon avis, est la méconnaissance de la végétation (rurale). La jeune fille, après le deuxième trimestre, part en vacances dans le Nord. Fort bien; on voit les terrils en arrière-plan pour situer l'action, les maisons en brique ne sont filmées que de l'extérieur (parce que l'intérieur a évidemment été modernisé depuis 1977), et l'action, donc, se déroule dehors. Au milieu de champs de maïs déjà très haut sur pied, pratiquement mûr. Au mois de mars ou d'avril? Pour faire plus années 70 dans le Nord, l'héroïne et son amie montent sur un tas de betteraves. Les tas de betterave, c'est à l'automne, après elles sont vendues et ramassées, transformées en sucre ou en fourrage. Ces scènes ont visiblement été tournées au mois de septembre ou d'octobre, entre la récolte des betteraves et celle du maïs, mais sûrement pas au printemps.
A part ça, j'ai bien aimé le film. Ca m'a rappelé ma jeunesse.

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Tout arrive!

(23 février)

J'ai vu mon premier arbre fruitier en fleurs de l'année, hier soir.
Les manuels de mes élèves sont arrivés, tamponnés et prêts à être distribués.
Une petite de sixième, à la fin du cours d'introduction sur l'accusatif, s'est exclamée: "Mais c'est facile, j'ai tout compris!".
Les élèves de cinquième ont assimilé les préverbes séparables, et même le datif, pour certains (ah ben oui, pour des élèves qui avaient fait un an d'allemand sans savoir qu'il y a des verbes séparables et des déclinaisons dans cette langue, c'est pas mal).
Je suis arrivée à l'heure, lundi matin.
On dirait que le P'tit Mousse est en train de se forger un vocabulaire, avec des mots essentiels tels que "dodo", "chat" (entre chez nous et sa nounou, il en côtoie 6, dont 4 noirs) et "gâteau". Ce n'est pas ni sûr ni très précis, mais on entend fréquemment les mêmes sons dans les mêmes circonstances.
J'ai fini hier ma tournée des cinquièmes, chez les fous, pour faire la promotion de l'allemand, et je crois bien en avoir converti quelques uns. J'adore me présenter avec force gestes et entendre, au fond de la classe: "C'est facile à comprendre!"
Dans deux jours, nous serons enfin en vacances.
Et ceci est le 500ième message sur ce blog.

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Levez le pied!

(21 février)

Non, ce n'est pas la journée, la semaine ou le mois de la prévention routière, mais...

La semaine dernière, à peu près à cette heure-ci, je me suis fait flasher. J'ai vu le radar, regardé mon compteur, perçu le flash et vu que, selon mon constructeur, je roulais à 73 km/heure au lieu de 70. Derrière moi, deux ou trois voitures qui trouvaient que je n'allais pas assez vite, et qui me doivent une fière chandelle. Il est probable que j'aie bénéficié de la marge technique: j'attends toujours le PV (qui arrivera au nom de K., puisque la voiture est à nos deux noms son nom).
Ce matin, il y avait un brouillard épais. A couper au couteau. Je ne prenais pas la même route, puisque j'ai cours dans l'autre établissement, le lundi matin. Mais mes collègues, si. Et l'une d'entre elles a été témoin d'un accident atroce. Elle a vu les corps de deux enfants éjectés d'une voiture. Sans vie, sur la chaussée. Rien que d'y penser, les larmes me montent au yeux. C'est peu dire que la collègue était choquée, en arrivant au collège.
Ce n'est pas le premier accident que nous voyons sur cette route. La pluie avait déjà fait rater un virage à un imprudent, qui avait embouti un poteau télégraphique. Le verglas en avait envoyé un autre sur le bas-côté. Mais jusqu'ici, ce n'était que tôle froissée et dégâts matériels. Cette fois, il semble bien que l'issue ait été mortelle.
Alors de grâce, attachez vos enfants. Et respectez les limites de vitesse. Ralentissez quand les conditions sont mauvaises: la pluie et le brouillard réduisent la visibilité, signalez-vous; la pluie et le verglas rendent les routes sinueuses glissantes, méfiez-vous.
Parce qu'il vaut mieux arriver en retard que de ne pas arriver du tout.

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Mystère photographique

(18 février 2011)

Il y a deux semaines, les écoles publiques ont reçu la visite d'un photographe qui, les parents ayant donné leur autorisation, devait tirer le portrait des enfants. Il était même possible, cette année, de faire photographier ensemble les frères et soeurs du primaire et de la maternelle. Le soir, j'avais demandé au Pirate comment les choses s'étaient passées, et il m'avait expliqué qu'un petit convoi était allé de la grande école au bâtiment neuf, en fin de matinée, et qu'il avait bien été pris en photo avec Numérobis.
En début de semaine, les portraits sont arrivés à l'école. Comme ils étaient distribués au plus grand des fratries, et que le Pirate était malade, nous n'avons pas pu les avoir tout de suite. Ce n'est qu'hier au soir que nous avons découvert les photos. Et là, j'ai été fort surprise de constater que le fond n'était pas le même pour la photo individuelle et pour le portrait à deux. Il m'eût paru plus normal d'avoir le même arrière-plan pour les deux photos prises à la maternelle, c'est à dire celle de Numérobis seul et celle où il figure avec son frère. Décor merveilleusement assorti à son pull, d'ailleurs.
Mes enfants ont le chic pour s'habiller de la couleur du fond des photos scolaires. Nous avons déjà un Pirate en t-shirt orange sur fond orangé et un autre en chemise à rayures bleues sur un fond assorti. Cette année, Numérobis avait tenu à mettre un pull tricoté par la grand-mère de ses cousins avec une laine multicolore. Pull qui, sur le décor tamponné de bleu, jaune et rouge du photographe, faisait un merveilleux effet caméléon.
Or justement, Numérobis n'apparaît pas seul sur ce fond. Il en séparé par le Pirate. A force de poser des questions, j'ai fini par apprendre que mon cadet et deux ou trois de ses camarades (j'aimerais bien savoir comment ils étaient habillés, ceux-là!) avaient été se faire tirer le portrait individuellement à l'école primaire dans l'après-midi. Ce qui explique à la fois que Numérobis apparaisse devant le même arrière-plan de livres que son frère, que son épi du matin ait disparu, et qu'il ait l'air aussi fier.

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Occupée

(16 février)

Clinique pédiatrique, bonjour. Tous nos lits sont actuellement occupés.
Pour une suspicion de grippe H1N1, tapez 1.
Pour une gastro-entérite, tapez 2.
Pour une affection des voies respiratoires, tapez 3.

Nous regrettons de ne pouvoir donner suite à votre appel.

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Printemps

(14 février)

C'est bientôt le printemps.
Les arbres bourgeonnent, certains ont déjà sortis de jolis chatons vert tendre.
La pelouse du voisin (le fou qui n'arrête pas de couper ses arbres) s'orne de crocus et de perce-neige.
Les daphnés embaument, les mimosas fleurissent, les oiseaux chantent.
Sans aucun doute, aussi, les jours rallongent.

Et il pleut comme vache qui pisse.

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Communication non verbale

(11 février)

(Oui, je glande chez moi si je veux, c'est pas ma faute si le Pirate faisait 38,7° ce matin.)

Le P'tit Mousse ne montre toujours pas du doigt.
Mais il fait très bien les gros yeux. A çà, quand je ne le prends pas assez vite à son goût, il me regarde par en-dessous en fronçant les sourcils, j'ai peur je rigole.
Curieusement, quand ses frères lui prennent un jouet, il ne tente même pas les gros yeux; il crie sa révolte. Comme quoi, il a bien compris qu'on ne s'adressait pas de la même façon à tout le monde: il adapte son mode de communication à son interlocuteur. Et entre frères, il a observé que les cris étaient de mise...

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Matante

(10 février)

Ca y est, je suis matante! Oui, matante en un seul mot, même si ça énerve K. Je ne sais pas dire autrement. Mes oncles et mes tantes sont canadiens, et là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique, les enfants ont des mononc' et des matantes. Alors, quand je parle de ma soeur à mes enfants, je dis "matante Nanouk", même si K. trouve cela curieux.
Ce qui est étrange, en la matière, c'est que mon autre soeur n'est pas une "matante". Peut-être parce qu'elle habite en région parisienne? Mais je ne peux pas me résoudre non plus à la nommer "tata" (alors que je le fais pour ma belle-soeur, ne cherchez pas la logique, il n'y en visiblement aucune).
Me voilà donc matante d'un petit bonhomme qu'il aura fallu un peu pousser dehors (il est né après le terme), et qui est déjà plus grand que ne l'étaient les miens à un mois (il a bien profité de son séjour in utero, celui-là). Ce qu'il y a de bien, avec un tel géant, c'est que dans trois ou quatre ans, mon P'tit Mousse aura l'air plus petit, à côté, et donc beaucoup plus intelligent. Ce n'est pas toujours un avantage, d'être grand!

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Equité

(9 février)

18h 10. On frappe timidement à la porte. Pas de quoi faire fuir les chats. Je vais ouvrir. C'est un petit bonhomme, oh, un peu plus grand que ça quand même, il doit être en sixième; il prend commande pour des brioches. Comme l'an dernier, sauf que l'an dernier, c'était une plus grande, et je n'avais pas demandé de détails. Là, si: pour qui? Combien? C'est le collège privé qui récolte des sous, 3 euros la brioche (elles ne sont pas très grosses). Elles seront livrées en mars, après les vacances. Je suis gourmande, je lui prends une brioche.
18h 35. Le P'tit Mousse sort de son bain. On sonne. J'envoie le Pirate ouvrir, le temps d'emmitoufler le bébé dans sa serviette. En descendant, j'entends "... tombola. Tes parents sont là?" Cette fois, je fais rentrer le quêteur, il n'est pas question que le P'tit Mousse prenne froid. C'est le collège public qui vend des billets de tombola pour financer les déplacements de l'UNSS (c'est un scandale, si vous voulez mon avis, qu'il n'y ait pas de subvention suffisante pour ça) et de nouveaux maillots. Je peux gagner une voiture ou un voyage en Tunisie (euh?). Ou alors un tire-bouchon. Comme le ticket est à 1,50 euro, j'en prends deux, il ne sera pas dit que je donne plus de sous à l'école des curés qu'à celle de Jules (Ferry)!

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60

(3 février)

Il y a une vingtaine d'années (tout ça ne nous rajeunit pas, ma bonne dame), je pesais autour de 55 kg. Je m'étais fixé un poids idéal à 54, mais j'étais plus près de 56, et à vrai dire, il n'aurait pas vraiment fallu que je descende trop en dessous: on voyait déjà apparaître les côtes sur mon décolleté.
Et puis, dix ans plus tard, je me suis mariée, je me suis cassée la jambe, et 4 mois de canapé et de cuisine de K. m'ont fait prendre sept kilos. Là-dessus, je suis tombée enceinte du Pirate. Quand j'ai repris le travail, j'avais retrouvé mon poids d'avant la grossesse. A Noël, j'étais à 60 kg. Depuis, ce poids est devenu mon "poids de forme", celui autour duquel je gravite, celui que j'ai retrouvé après chaque grossesse.
J'étais habituée à lire 60 et des brouettes sur ma balance, depuis sept ans, quand je me pesais le matin après la douche (pas tous les jours, hein, au maximum une fois par semaine!).
Mais depuis quelques semaines, ma balance m'indique 59 et des cacahuètes, si je monte dessus avant le petit déjeuner. C'est bien, sans doute, mais ça me perturbe un peu aussi: cette perte, même infime, de poids, est vraisemblablement due à la fatigue et au (léger) surmenage. Je n'ai aucune raison de me priver de goûter; mais ce serait bien si je pouvais aussi faire la sieste avant...

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En huit jours...

(1er février 2011)

Cette semaine, j'ai:

- attendu en vain la naissance de mon neveu, en voilà un paresseux qui ne veut pas bosser!
- changé trois lits d'enfants, dont deux en pleine nuit, sinon c'est pas drôle;
- fait tourner une douzaine de machines et six ou sept fois le sèche-linge, étendu le reste, tout plié et presque tout rangé;
- gardé un enfant malade et emmené un autre chez le pédiatre (73 cm et à peine plus de 8 kg, je fais comment moi, pour les médicaments jusqu'à 9 mois / 9 kg?);
- fait cours, de temps en temps, quand il y avait des élèves (50% des cinquièmes manquaient à l'appel, jeudi);
- été cherché K. à la station service, parce qu'il a cassé sa clef dans la réservoir de sa moto, avant de me dépêcher pour ne pas être en retard;
- servi deux fois de vomitorium à un bébé;
- lavé 312 ou 427 fois mes mains, et deux fois le sol de la cuisine;
- fait des courses express pour assurer le ravitaillement en produits constipants;
- été à la pharmacie, où on m'a fait une carte de fidélité, je me demande bien pourquoi, je ne suis pas malade, moi;
- oublié d'appeler la baby-sitter, qui s'est heureusement souvenue toute seule que j'avais besoin d'elle si je voulais aller à mon cours de danse;
- négligé ma boîte mail pendant deux jours, comment est-ce possible?

Et du coup, c'est sûr, je n'ai pas eu trop le temps de bloguer.

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