Le bêtisier des vacances

 (31 décembre 2022)

Jeudi dernier, départ pour la région parisienne. Les enfants sont dans la voiture, les bagages itou, je ferme la porte de la maison. Et en moi s'immisce l'idée que j'oublie quelque chose.

Mais quoi? Mon médicament pour la thyroïde? Non, il est dans ma trousse de toilette.

Je monte en voiture, je démarre. Je continue à réfléchir. J'énonce à haute voix: les valises? Le Stollen pour ma soeur? Un pyjama? Des chaussettes? (En réalité, je pense aux sous-vêtements qu'il m'est effectivement arrivé d'oublier une fois en partant à l'étranger, et ce fut bien embêtant.)

Et là, sur la bretelle d'accès à la voix rapide, ça y est, je me souviens. Nous sommes en route pour fêter Noël avec ma soeur et j'ai oublié...

le sac avec les cadeaux!

Evidemment, j'ai fait demi-tour à la prochaine sortie (coup de chance, elle n'était qu'à une dizaine de kilomètres).

Au retour, c'est ce message sur une pompe à essence qui mérite tous les honneurs:

Alors, en anglais, il faut être serviable, et en allemand, on vous sert. Je ne sais même pas comment il est possible d'en arriver à des traductions aussi loufoques...

(A part ça, pas mal de choses qui pourraient être racontées, mais je suis en vacances, donc je vous dis juste "à l'année prochaine"!)


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Des vacances qui tombent bien

 (16 décembre)

Lundi, j'ai renvoyé de mon cours trois élèves de terminales qui jouaient au petit bac. Non sans leur avoir fait remarquer que leur niveau ne leur permettait pas vraiment de manquer d'attention.

Hier jeudi, je portais la même robe que lundi, et ça a rappelé à une collègue ce dessin, trouvé dans le cahier oublié par un·e élève après son cours.

Tel le grand méchant loup, j'ai un grand nez, une grande bouche et de grandes dents...


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Encore une discrimination sexiste?

 (15 décembre)

J'ai voulu faire mettre la carte grise de ma voiture à mon nom.

Je ne peux pas.

La convention de divorce stipule bien que je suis désormais l'unique propriétaire de ce véhicule. Oui, mais pour l'ANTS, je n'en suis que "co-titulaire", donc je ne peux pas faire la démarche!

Il me faudrait un mandat de mon ex-époux pour avoir le droit de supprimer un co-titulaire (l'actuel titulaire principal, en l'occurence; on marche sur la tête).

Et tout ça parce que, par défaut, les cartes grises d'un véhicule commun sont éditées au nom de "Monsieur"...

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Ma nouvelle identité

 (11 décembre 2022)

Il y a environ trois semaines, j'ai posté ma demande de passeport canadien.

Le plus difficile, ç'a été de réunir toutes les pièces nécessaires. Pour la photo au format spécifique, je suis allée chez un photographe, qui a aussi dû mettre son tampon et la date au dos du cliché. Après quoi, je devais demander à un "correspondant" de certifier que c'est bien moi, sur la photo. Le correspondant doit, en gros, être quelqu'un d'assermenté, d'une manière ou d'une autre, dans son pays. Une avocate, un  notaire, un dentiste, une directrice d'établissement secondaire ou un doyen d'université sont des correspondants possibles. J'ai demandé à mon médecin traitant. Elle a aussi certifié la conformité des photocopies de mes pièces d'identité françaises.

Sur le formulaire, il fallait également indiquer le nom de deux personnes qui ne sont pas de ma famille mais me connaissent depuis au moins deux ans et peuvent raconter ma vie témoigner de mon identité (et de ma probité?), et renseigner leurs numéros de téléphone. J'ai trouvé deux bonnes amies pour me servir de témoins, et je les ai prévenues qu'elles pourraient être contactées par le service des passeports du Canada. Et puis j'ai payé les frais consulaires et le prix d'un passeport valable 10 ans, et j'ai mis le tout, sous recommandé, à la poste.

Hier, samedi, j'étais dans la cuisine quand j'ai vu du coin de l'oeil le chat qui esquissait un mouvement de surprise après avoir regardé dehors. Et quelqu'un a toqué à la baie vitrée. Le facteur, ou plutôt la factrice, n'avait pas trouvé la porte d'entrée et avait un recommandé à me soumettre. Un recommandé à mon nom. Je veux dire le nom que j'ai porté pendant presque 28 ans et qui est redevenu récemment le mien. Déjà, la veille, un coup de téléphone à ce nom m'avait un peu étonnée. Qui donc peut m'appeler autrement que par le nom de mon ex-époux?

Pour le recommandé, c'était clair, il ne pouvait venir que de l'Ambassade du Canada Embassy. La factrice n'a pas vérifié que j'étais moi (voilà pourquoi les préposés au PTT ne peuvent pas être des "correspondants", ils ne se méfient pas assez), elle m'a remis l'enveloppe contre une signature sur son bidule électronique et une autre sur le récipicé. Je m'attendais à récupérer ma cartre de citoyenneté, envoyée pour prouver que je suis bien canadienne. Mais la lettre était trop lourde pour ça. Alors j'ai crains qu'on ne m'ait renvoyé tous le dossier, parce qu'un truc n'allait pas. Par exemple, la copie de la convention de divorce indiquant que je reprends mon nom n'a pas été certifiée par mon correspondant. Sauf qu'en principe, cela n'a pas d'importance, puisque le Canada considère qu'on peut mettre son nom de naissance sur son passeport, de toute façon, et que ce qu'il faut justifier, c'est le port d'un autre nom.

Bref, en palpant l'enveloppe et en essayant de l'ouvrir, je me suis dit que le bourrelet devait correspondre plutôt à un passeport. Et, bingo!

Un passeport tout neuf, ma vieille carte de nationalité, des conseils contre les pickpockets et d'autres pour utiliser et conserver correctement mon passeport. Car figurez-vous qu'il y a une partie que je dois compléter moi-même avant de pouvoir l'utiliser:

Vous me direz, pour un document livré en moins de trois semaines, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il soit terminé... En tout cas, ma soeur qui vit de l'autre côté de l'Atlantique trouve ce délai incroyable, vu le temps qu'il faut là-bas pour obtenir un renouvellement de passeport. Je ne reviendrai pas sur les délais pratiqués en France (j'ai pris fin septembre un rendez-vous en... avril pour le passeport de Numérobis, et j'espère que nous l'aurons avant l'été).



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Ah oui, tiens, c'est bien vu

 (7 décembre)

La radio est allumée. Je commence à chantonner en même temps que le poste: "Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir..."

Et là, le P'tit Mousse dit, froidement:

"Il n'y a pas de lion, dans la jungle."

Je n'y avais jamais pensé. Pas plus de lion que de gazelle dans la jungle, ces animaux vivent dans la savane.

Zut alors!

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C'est la dèche

 (3 décembre 2022)

Grosse journée, lundi dernier, avec une formation et un conseil d'administration. Et comme on enchaînait sur la première semaine des conseils de classe, que j'avais rendez-vous à la banque vendredi et piscine, et danse, et que j'ai tenté aussi la réunion de lecteurs lectrices à la médiathèque... je n'ai pas vu la semaine passer.

Lundi, donc, formation pour préparer ma retraite des référents à l'égalité fille-garçon. Dans un autre lycée de la préfecture, qui a gardé dans son jus des toilettes de l'époque de sa construction.

Stéréotypés, pour le coup, les sanitaires, avec le côté rose-orangé pour les filles et le côté bleu pour les mâles.

La formation, elle, était suivie quasiment exclusivement par des femmes de plus de quarante ans. Un seul homme dans l'assemblée, très engagé dans le combat des LGBTQIA+, et deux collègues n'avaient peut-être pas encore atteint la quarantaine. Des personnes convaincues, dont certaines avaient déjà mené pas mal d'actions dans leur établissement, ce qui est loin d'être mon cas. Comme sur pas mal de questions, le constat est que la plupart des élèves sont plus avancé·es que nous, et que ce sont les collègues qu'il va falloir convaincre. Il y a du boulot...

Le soir, au conseil d'administration, nous devions voter le budget. Et le proviseur nous a annoncé qu'il nous proposait un buget "insincère"; c'est-à-dire qu'il sait que ce budget n'est pas réaliste et certainement intenable. Parce que le coût des différentes énergies ne cesse d'augmenter, et que les établissements scolaires ne bénéficient évidemment pas du bouclier fiscal. Donc, si on prend en compte l'augmentation prévisible des factures d'électricité et de fuel en 2023, la dotation de la région couvre tout juste le coût des fluides. On aurait de l'eau et du chauffage, on pourrait éclairer, mais plus de papier pour les photocopieuses, plus un sous pour acheter des livres ou financer un projet. Alors il a triché. Et nous a annoncé aussi qu'il faudrait réfléchirà nos priorités. En clair, il envisage de ne pas renouveler toutes les photocopieuses, et de réduire drastiquement le nombre de sorties et voyages (heureusement, il y a le passe culture, qui permet d'aller au cinéma - à pied - sans payer)...

Si on avait gardé nos toilettes, on aurait pu les louer pour un décor de film.

(Quel accessoire n'était pas présent en 1970?)

Au lieu de ça, on a un bâtiment tout neuf dans lequel les "salles de travail" des professeurs ne sont pas équipées de radiateur, où la lumière s'allume toute seule à certains endroits, mais pas partout, si bien que bon nombre de collègues ignorent les interrupteurs et partent en laissant la lumière dans les toilettes à 17h30...

Mardi midi, piscine (avec John Malkovich mais sans aquagym). Et mardi soir, après avoir rempli quelques bulletins, je me suis rendue à l'invitation des bibliothécaires pour le club de lecture. Là encore, que des dames. Et j'étais la plus jeune. Echanges intéressants. Mais ce sont toujours les mêmes personnes qui s'engagent. Il y avait deux visages que je connaissais, ce sont des bénévoles du don du sang. Et l'une d'elle a aussi participé à une collecte de témoignages. J'avais également déjà croisé une autre de ces dames. Elle ne voulait pas rentrer trop tard, parce que l'éclairage public est éteint plus tôt, vu qu'l faut économiser. Nous l'avions remarqué, avec les enfants. La dame m'a parlé de 20h dans la bourgade voisine, mais au bourg, il semblerait que ce soit 20h 30, comme j'ai pu le vérifier en rentrant de conseils de classe le lendemain. Heureusement pour moi, en fin de semaine, les rues restent éclairées plus longtemps, et je peux rentrer du cours de danse (qui finit à 21h le vendredi) en voyant où je mets les pieds. Parce que circuler dans le bourg sans lumière, je l'ai fait une fois, c'est assez angoissant, à cause des bateaux et des bordures de trottoir qu'on ne voit pas.

Voilà pour cette semaine sous le signe des économies d'énergie. Bien sûr, j'ai économisé de l'essence en descendant au centre-ville à pied depuis le lycée pour aller voir mon banquier (il me trouve très prudente et très capable de m'adapter à une baisse de mon niveau de vie, si besoin) en faisant toutes mes courses à pied ce samedi. La voiture ne sortira pas demain non plus. Plutôt marcher dans le froid que de me geler les mains à gratter le pare-brise!




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