Le dernier gars qui a dégrafé mon soutif, c'était le kiné. Pour me masser l'épaule.
Le dernier type qui m'a carressé la jambe, je ne sais même pas comment il s'appelle. C'était à la piscine, il a frôlé ma jambe sans le faire exprès en me croisant dans un couloir de nage trop étroit.
Le dernier mec que j'ai vu à poil, il s'est fait déshabiller devant une salle de spectacle entière.
Mais c'était un spectacle drôlement bien. La compagnie Kukai Dantza mélange les danses basques traditionnelles, ou les revisite, avec de la danse contemporaine. C'est brillant et impressionnant. Parfois comique aussi peut-être (mais qui peut comprendre l'allusion à l'enfance avec les chevaux de bravade s'il n'a pas assisté à un de ces défilés dans le sud de la France?). J'avoue être passée sans doute à côté d'une partie du sens de cette pièce chorégraphique. Et je regrette surtout que le chant (en basque) n'ait pas été sur-titré, car il signifiait probablement aussi quelque chose.
Si "Oskara" passe près de chez vous, allez-y. Vous ne pourrez pas vous ennuyer (ça dure à peine plus d'une heure)...
Depuis la fin du confinement, quand je dois aller en ville depuis le lycée, je descends à pied. Il n'y a qu'un bon quart d'heure de marche, après tout. Et comme ça, je n'ai pas de problème de stationnement.
Dans l'autre sens, le chemin monte, évidemment. Mais quand on passe par le "bois du Séminaire", c'est plus agréable.
(Sinon, ben je corrige les derniers devoirs du trimestre, je rentre les notes et je remplis les bulletins. Ma vie est passionante.)
Lundi, j'ai repris mes recherches en vue de trouver un dentiste. Au centre de soins hospitalier de la sous-préfecture, ce n'était pas gagné:
"La secrétaire est déjà en communication; veuillez patienter quelques instants."
Quand j'ai fini par avoir quelqu'un, cette personne m'a fort aimablement expliqué que mon cas n'était pas urgent, et que, même si je venais aux urgences dès l'ouverture, on me mettrait juste un pansement, et il faudrait que je trouve un dentiste pour terminer le travail.
Retour à la case départ.
J'ai repris ma liste, et constaté que l'un des médecins contactés le vendredi ne répondait pas au téléphone ce jour-là . J'ai donc retenté ma chance. Et quand il m'a demandé si j'étais déjà venue, j'ai été honnête, tout en me disant qu'il allait, de ce fait, me renvoyer. Mais non! Le brave homme était juste désolé de ne pas pouvoir me recevoir avant le 9 décembre. Le 9 décembre? Mais c'est dans moins d'un mois! Voilà une offre inespérée qui ne se refuse pas! En raccrochant, je me suis dit qu'à cette date, il y aurait peut-être des conseils de classe; et puis je me suis dit que zut, ma santé d'abord!
Mardi, rien de spécial, j'ai travaillé toute la journée. Il y a bien quelques andouilles qui se sont plaints que le QCM d'EMC était trop difficile, mais ils n'avaient qu'à écouter le cours. S'ils croient que ça m'amuse, moi, l'Education Morale et Civique...
Mercredi, j'ai fait la lessive, je l'ai étendue en partie dehors, et puis je suis allée chercher Numérobis chez le kiné. Là aussi, je pourrais parler de désert médical: le spécialiste contacté en mars dernier pour une scoliose n'a pas pu nous donner de rendez-vous avant janvier 2022. Comme il s'occupe essentiellement d'enfants, il ne reçoit (en tout cas à son cabinet de ville) que le mercredi après-midi. Et après, on s'étonne de voir des gamins avec des corsets (deux de mes élèves en portent).
Jeudi, il a commcé à faire froid. A cause d'un interminable conseil pédagogique, je suis rentrée un peu tard, et mes doigts ont peu apprécié la météo. Si vous ne connaissez pas le syndrôme de Raynaud, voilà ce que ça peut donner:
Un majeur insensible pendant plus d'un quart d'heure, le temps que la circulation sanguine se remette en route. Du coup, je me suis mise en quête de gants, et j'ai retrouvé la paire en cuir qui protège bien.
Vendredi, miracle, personne n'est tombé au cours de danse. Depuis la rentrée, le parquet glisse horriblement. La prof, moi-même et une autre élève sommes déjà tombée, sans autre conséquence que des bleus, mais enfin nous réprimons nos mouvements, et ce n'est pas fantastique.
Samedi et dimanche, Flourig tenait absolument à ce que je me lève à la même heure que les autres jours. Et une fois qu'elle a eu ses croquettes, elle est partie se recoucher sur mon son lit.
Ce matin, quand j'ai voulu consulter la météo, je suis arrivée sur cette page:
Et ça m'a fait sourire.
Ce soir, en lisant le bulletin d'information hebdomadaire du lycée, j'ai eu la confirmation qu'il y avait un retour des cas Covid dans l'établissement. Et puis, il y avait aussi cette info sur le remboursement forfaitaire de la cotisation pour la mutuelle à partir de janvier prochain. Je suis allée voir comment faire une demande. Il y a un livret de 20 pages pour expliquer la procédure (qui s'annonce mal, donc: 20 pages!). Je n'ai pas tout lu, mais je suis tombée sur cet encadré:
"Les indications en bleues"? et mon orthographe en française? (Par ailleurs, je note que Jean-Mi a vraiment renoncé à l'orthographe inclusive, parce que, personnellement, je suis affiliéE à une mutuelle.)
C'est le P'tit Mousse qui a remarqué la similitude entre les titres que j'ai empruntés à la médiathèque:
Faut-il y voir un signe?
Est-ce que la femme longtemps endormie en moi est en train de se réveiller?
J'avais aussi emprunté Le Discours d'un roi. Et le DVD m'a tout d'abord un peu énervée, parce que, par défaut, il était en version française. Ce qui est un peu aberrant, puisqu'il s'agit des difficultés d'élocution d'Albert / George VI, et qu'il butte en particulier sur les "k" de "king" (normal, c'est un son difficile déjà au départ). Le doublage doit rendre tout autre chose. J'ai réussi à regarder le film en anglais, et découvert avec un certain amusement que le rôle de l'archevêque était tenu par Derek Jacobi. "Tiens, me dis-je, Cadfaël est monté en grade." Un bon film, par ailleurs.
Hier midi, je suis allée déjeuner avec des collègues. Et, pour la deuxième fois depuis septembre, on m'a dit que j'avais meilleure mine que l'an dernier.
C'est vrai qu'il y a un an, j'entamais une période difficile. Le processus judiciaire n'est pas terminé, mais la cohabitation impossible a pris fin. Et, après un été calamiteux et plutôt angoissant (à cause de l'incertitude quant à un nouveau logement), j'ai enfin pu me poser.
Je respire.
(Photo ancienne d'un lever de soleil sur le canal)
Je me sens plus légère. Au sens propre, parce que j'ai perdu deux ou trois kilos depuis l'an dernier. Il serait inexact de dire que j'ai fait un régime, mais disons que, depuis que je cuisine pour moi, je mange plus équilibré et sans doute aussi un peu moins. Et puis, le temps passé chez mon père (diabétique) m'a un peu appris à avaler moins de sucre.
Comme la nouvelle maison est au bout du bourg, je peux aussi faire une partie de mes courses à pied. Et je descends également à pied à la danse et à la piscine. Si bien que la côte du retour, qui me paraissait un peu longue au début, se grimpe aujourd'hui sans peine. Je suis incontestablement plus en forme.
Mais je me sens aussi plus légère dans ma tête. Les pensées sombres se font incontestablement plus rares. Une partie de la charge mentale a disparu (n'avoir les enfants qu'une semaine sur deux a tout de même du bon, avouons-le).
Bien sûr, il reste quelques petits soucis; mais ce n'est pas d'hier que j'ai des dents pourries, et je crois bien que la préménopause peut durer un certain temps. Quant à l'ennui qui me gagne parfois le lundi, je finirai par savoir le tromper!
Parce que je me suis (encore) cassé une dent, ou bien c'est juste un plombage qui a bougé, et ça rien qu'en mangeant mon fromage, samedi midi.
L'ennui, c'est que ma dentiste est partie à la retraite depuis plus d'un an. Et qu'il y a un peu pénurie de praticiens, dans le secteur. (8 dentistes pour 10.000 habitants, me souffle la toile, et il paraît que c'est plutôt mieux que la moyenne nationale.)
J'ai donc commencé par chercher des numéros de téléphone. Parce que prendre rendez-vous en ligne, c'est mission impossible.
Seulement, les Pages Jaunes ne sont pas très au point, et elles mélangent allègrement les vulgaires dentistes et les chirurgiens-dentistes. Donc, quand on ne me répondait pas "Désolé, nous ne prenons plus de nouveau patient.", j'avais droit à "Ah mais nous ne sommes pas dentiste, c'est un cabinet de chirurgie orale, ici." Revenez quand vous n'aurez plus de dents, nous nous ferons un plaisir de vous facturer un bras pour vous implanter un morceau de faïence. Et puis il y a les répondeurs qui indiquent que ce dentiste-là est un orthondontiste, et que donc il n'a que faire de ma dent cassée, et les téléphones qui sonnent dans le vide...
Je suis aussi tombée sur un praticien charmant, mais absolument débordé et qui ne pouvait donc pas me prendre comme nouvelle patiente, et sur une secrétaire un peu hors sol qui me conseillait de m'adresser à la sous préfecture ou de faire le 15. Ah ben oui, tiens, je vais aller encombrer un standard d'urgences pour un bout de dent qui me rentre dans la gencive. Et ils vont me trouver un dentiste à 50km, avec un rendez-vous dans trois mois...
Bon, j'y retourne. Il me faut un dentiste. Et il en faudra un pour le rendez-vous "M tes dents" du P'tit Mousse (celui-là, il ne devrait pas couper à l'appareil dentaire), l'an prochain. Pour Numérobis, j'ai renoncé à lui faire aimer ses dents. Quelqu'un a prévenu l'assurance maladie qu'il y avait pénurie de dentistes?
Lors de l'état des lieux d'entrée dans la maison, il a été noté que la bonde du lavabo ne fermait plus. Un rapide coup d'oeil sous ledit lavabo m'en a vite appris la cause: il manquait un écrou au mécanisme. Mes propriétaires ne sont sans doute pas très bricoleurs (ni jardiniers, mais c'est une autre histoire).
Dans mon bazar, il y avait un petit écrou, que j'ai tenté de visser sur la tige ad hoc après l'avoir ré-emboîtée dans le mécanisme. Mais cet écrou était trop grand. Qu'à cela ne tienne, j'ai profité d'une visite à l'Espace Diamant Vert (cette boutique est fantastique, on y trouve aussi bien des outils de jardinage que des grilles d'aération ou des vêtements de pluie) pour faire un tour au rayon bricolage et constater que mon petit écrou devait être un 5mm, et qu'il en existait avec un plus petit diamètre encore, à savoir 4mm. Bon, il a fallu acheter une boîte d'une vingtaine d'écrous pour n'en utiliser qu'un seul, mais enfin ça y est, je peux fermer mon lavabo:
(Admirez au passage les carreaux d'origine, très années soixante, et qui ont à mon grand regret été recouverts de peinture grise au-dessus de la baignoire et autour des meubles.)
En dehors du vissage d'écrou, il va falloir que je me mette à la couture. Ou, plus probablement, que je fasse appel à quelqu'un de qualifié pour faire les choses proprement.
Car voyez-vous, ce sac est sale:
J'ai voulu faire jouer la célèbre garantie Eastpak pour faire réparer la fermeture éclair. Déjà, il a fallu que je paie le port jusqu'en Allemagne. Et comme j'avais bien lu les conditions, j'avais frotté les taches avant de l'expédier.
Qu'à cela ne tienne, on me l'a renvoyé sans le réparer, au motif qu'il était "trop sale" pour qu'on puisse "exiger" du personnel de l'entreprise qu'il le recouse.
Alors, je suis bien d'accord que ce sac n'est pas ultra propre. Mais enfin il n'est évidemment pas tout neuf non plus. Et en payant une deuxième fois le transport vers l'usine, j'aurais dépensé pratiquement le prix d'un sac neuf.
Donc j'ai renoncé. Numérobis a eu un sac neuf (acheté avec un bon de réduction) et j'irai faire réparer l'ancien; manifestement, les couturières locales font ça pour une vingtaine d'euros.
Je crois bien que je vais aussi me fendre d'un mail au service client...
La semaine de congé du Pirate tombe pendant notre deuxième semaine de vacances, celle où les enfants sont chez moi.
J'ai donc été le chercher à la gare de la Préfecture. Cela fait bien longtemps que je n'y avais pas été, et j'appréhendais un peu, à cause des travaux. Mais le parking sur le parvis existe encore. Seul l'ancien bâtiment de la Serre Nam a disparu, et sur la palissade qui comble la partie communiquant avec la gare elle-même, on peut voir cette belle affiche de propogande:
Trains, piétons, gare routière, espaces verts, tout y est.
Sauf
peut-être
le stationnement?
Où va-t-on pouvoir se garer pour accéder à cette merveilleuse nouvelle gare?
Prof d'allemand et maman d'un Pirate de 20 ans, d'un Numérobis de 17 ans, et d'un P'tit Mousse de 14 ans. Et n'oublions pas Monsieur Gribouille le chat!
