L'humour à trois ans

(29 septembre)

L'autre jour, K. était un peu embarrassé pour partager un pamplemousse.
Comme il demandait "Et comment je le coupe en trois, ce truc?",
le P'tit Mousse a tout simplement répondu:

"Avec un couteau."

Libellés :

Déjà fatiguée

(26 septembre)

Là, si j'étais une prof motivée et impliquée dans son travail, au lieu de glandouiller sur la toile, je serais en train de chercher un objet typique du Bauhaus dont je pourrais intégrer l'étude dans un des chapitres du manuel de troisième, histoire d'apporter moi aussi ma pierre à l'édifice de l'Histoire des Arts.
Ou alors, je préparerais une magnifique tâche complexe afin d'entraîner mes élèves en vue de la nouvelle visite promise par l'inspecteur. Vu mon emploi du temps, ça risque de tomber sur les cinquièmes, ou alors encore une fois sur les troisièmes (enfin, je me comprends, ceux qui étaient en quatrième l'an dernier et qui ont déjà vu cet homme).
Seulement, ça fait presque trois semaines que je traîne une cochonnerie de microbe. Il m'a d'abord voilé la voix, puis bouché abominablement le nez, et maintenant il est descendu sur les bronches. Je sens de nouveau (après dix jours sans presque aucun odorat), mais je tousse fort (et je crache, rapport à mes bronches dilatées - bon appétit les gens). Cependant, comme il n'y a pratiquement pas de fièvre, je continue à faire cours (et à contaminer les élèves). Et donc, je suis fatiguée. Et donc, je ne guéris pas.
Avec un peu de chance, je suis en train de me préparer des défenses en béton pour affronter l'hiver sans soucis. Pas comme le P'tit Mousse: le pédiatre lui a trouvé hier les tympans "séreux", alors que justement en ce moment il n'est pas enrhumé. Cet enfant est fragile des oreilles (et de la sphère ORL, je dirais). Mais pas sourd, bien qu'il nous ait fait une petite frayeur en commençant pour montrer la girafe quand le médecin lui a demandé où était le ballon (en fait, je crois qu'il n'était tout simplement pas coopératif, son attitude pour la "lecture d'images" l'a bien démontré ensuite).
Je pourrais bien vous raconter en détails cette visite pédiatrique, il y avait de quoi affoler une primipare inquiète, mais je suis paresseuse, et puis je ne suis pas certaine de passionner les foules avec ce genre de choses. Il faudrait trouver un angle (comique? tragique? satirique?)...

Libellés : , ,

Un nouvel emploi du temps?

(23 septembre)

Quand on travaille sur plusieurs établissements, la première chose qu'on vérifie en recevant ses emplois du temps le jour de la pré-rentrée (ou avant, quand le patron envoie la bonne nouvelle par courrier électronique), c'est qu'ils sont compatibles. C 'est-à-dire, qu'on n'a pas cours en même temps dans deux établissements différents, par exemple. Certes, normalement, les principaux, proviseurs et autres adjoints responsables de l'organisation se sont concertés et répartis les demi-journées de travail dans l'une et l'autre école. Néanmoins, il m'est arrivé une année d'avoir, au premier septembre, un emploi du temps qui exigeait de moi d'être le mercredi matin (jour que j'aurais aimé avoir libre, qui plus est) dans un lycée et dans un autre à une vingtaine de kilomètres de là. L'un des chefs d'établissement a dû revoir sa copie.
Il arrive parfois aussi que les temps de trajets soient prévus à l'heure de la cantine (la collègue de breton est ravie de manger dans sa voiture). Voire que le temps prévu entre deux cours soit beaucoup trop juste pour effectuer le trajet. C'est ce qui m'arrive aujourd'hui. La cité scolaire a refondu tous les emplois du temps, il semblerait que personne n'y gagne vraiment, et qu'il faille revoir encore un certain nombres de choses. Par exemple, s'il est fort gentil de me regrouper deux heures de cours (cela m'éviterait de venir trois fois pour une seule heure, mais c'est plutôt déconseillé d'un point de vue pédagogique, et puis je n'avais rien demandé!), il aurait peut-être fallu penser aussi que si je fais si peu d'heures à cet endroit, c'est que j'en dois un peu plus ailleurs. Et que donc, si je finis à 9h54 (au lieu de 9h), il va être un peu compliqué d'être à 9h55 à une douzaine de kilomètres de là.
Je n'ai pas le don d'ubiquité, et l'Education Nationale ne fournit pas l'escorte de gendarmerie, je suppose.
J'attends donc la nouvelle mouture, en priant pour ne pas commencer un jour supplémentaire à 8 heures!

Et sinon: Pourquoi mon téléphone portable est-il incapable de reconnaître le numéro de K., pourtant dûment rentré dans le répertoire, quand mon homme m'appelle?

Libellés : ,

Incapables

(19 septembre)

L'élève de sixième qui ne connaît pas son âge.
L'élève de cinquième que ne sait pas poser une question, et encore moins y répondre.
Le magasinier qui range les pains d'épices "Hansi" dans le rayon "gâteaux bretons", malgré les jolies coiffes alsaciennes dessinées sur la boîte.
Le curé qui ne retient pas le prénom de la défunte qu'il honore (à sa décharge, la fleuriste à qui j'avais commandé des fleurs a eu du mal aussi, pourtant le prénom de cette cousine n'a rien d'extravagant).
L'élève de sixième qui ne sait pas épeler son prénom. ("Y a pas deux t?"  Ben non, sur la liste d'appel, il n'y en a qu'un.)
La formation "sac(l)oche", déjà déplacée pour cause de défaillance internet, et qui ne peut toujours pas avoir lieu parce que Feuerfuchs n'est pas à jour.
Le curé qui attend le mari, lequel est déjà en larmes au premier rang.
L'élève de cinquième qui n'arrive pas à poser une question déjà répétée huit fois par ses camarades (et qui plus est, affichée au tableau).
Le cancer qui emporte n'importe qui, même la gentille cousine pas encore grand-mère.
Et moi qui n'arrive pas à faire tout ce que je voudrais...

Libellés : , ,

Les beaux jours sont passés

(vendredi 13 septembre)

...les mois charmants finissent.
Hélas, voici déjà les arbres qui jaunissent.

(Désolée pour la ponctuation, mais quand j'ai appris cette poésie -je dirais "Automne", de Victor Hugo- c'était pour la réciter, pas pour l'écrire. D'ailleurs il y a une faute dans ma récitation, et je pense que j'avais dû apprendre une version simplifiée, quand même.)

Si les arbres ne jaunissent pas encore vraiment, les premières feuilles tombent, et les fougères roussissent. Les ronces commencent aussi à se colorer, bien qu'elles n'aient pas donné tous leurs fruits. Et les fruits, justement, on s'en régale. K. a déjà rapporté deux fois des prunes qu'on lui a données, et qui ont fini en tarte et en confiture. Les framboisiers attendent un peu de soleil pour donner encore plein de petites baies succulentes. Pour patienter, il n'y a qu'à tendre le bras et cueillir des mûres. Quand j'ai vu que la voisine allait dans la haie d'en face pour ce faire, j'ai failli lui dire qu'elle pourrait commencer par la sienne: elle est envahie de ronces, et j'ai déjà récolté une partie des fruits (non, ce n'est pas du vol: d'abord, elle ne cultive évidemment pas les ronces; elle a même fait arracher celles du coin de son terrain; ensuite, les fruits dépassent la limite de sa propriété). Les premières noisettes arrivent, et les châtaignent s'annoncent pour bientôt.
Et puis il y a les pâtissons, bientôt les poti(mar)rons, les courgettes (jaunes) et les dernières tomates... Il faut profiter de ces merveilles avant les froidures de l'hiver (mais j'aurais plein de bocaux de confiture pour me souvenir de la belle saison). Vive la boutique bio et les producteurs locaux!

Libellés : ,

Rentrée en noir et blanc

(11 septembre 2013)

A parte: Bientôt, il va être difficile de trouver un titre original pour la rentrée, ce blog en a déjà raconté tellement!

Le Noir:
- Mon emploi du temps bizarre; le mardi, je commence à 9 heures et je finis à 17 heures pour... trois heures devant les élèves. Le vendredi, je vois 5 classes, et je dois être au boulot de 8 heures jusqu'à 17 heures. Mes enfants ont de longues journées aussi, du coup.
- Les nouveaux "petits" de la classe du P'tit Mousse, en larmes le matin au moment de quitter leurs parents. J'ai failli pleurer aussi.
- Ma condition de prof sans salle fixe, qui alourdit considérablement mon trousseau de clefs (trois algécos, trois clefs, plus les salles normales de deux établissements).
- Les manuels dans mon nouvel établissement: ils sont aussi vieux que les élèves. Quand la collègue (nouvelle elle aussi) a découvert le manuel de troisième, en Deutsche Mark et ancienne orthographe, elle a failli pleurer.
- Les élèves de mon ancien complément de service, qui se retrouvent sans prof d'allemand (j'en était sûre!).
- Ma gorge déjà douloureuse. Je tousse et j'ai une légère fièvre, à peine une semaine après la rentrée...
- La diminution du nombre de commentaires sur ce blog: la rentrée est dure pour tout le monde?

Le Blanc:
- Mon emploi du temps bizarre: je fais ce que je veux de mon lundi après-midi. Et les enfants sont ravis de toutes ces heures de garderie.
- Numérobis, qui a décidé qu'il était grand et que puisqu'il pouvait faire ses devoirs à la garderie, ce n'était pas la peine que je m'en occupe. (Mais je vérifie quand même.)
- La piscine; je devrais pouvoir y aller le mardi midi, et j'ai réussi à inscrire Numérobis avant le forum des associations, il restait encore deux ou trois places.
- Une bonne élève dont j'avais eu peur qu'elle suive sa mère (qui suit son nouveau compagnon), et qui est finalement restée.
- Mes anciens élèves de troisième, surpris de me voir dans notre nouvelle cité scolaire, et qui viennent discuter à la fin du cours.
- Mes nouveaux élèves de sixième: "Maîtresse, est-ce que tu peux...?"
- Le nombre d'élèves germanistes en hausse un peu partout, grâce aux classes bilangue: en seconde, il y a de nouveaux deux groupes, et dans deux ans, il devrait y avoir deux groupes dans toutes les classes du lycée.
- Les lundi et mardi peu chargés en heures de cours, qui rendent les week-end (bien mérités) beaucoup plus cools.

Libellés : , ,

Et alors, cette rentrée?

(5 septembre)

Mardi matin, l'Empereur, sa femme le Pirate, Numérobis et le P'tit Mousse s'en sont retournés vaillamment à l'école. Ils étaient même contents, dites donc.
La joie de Numérobis a duré à peu près toute la journée, parce qu'il retrouve presque tous ses copains dans sa nouvelle classe (un CE1 - CE2, avec une maîtresse qui fait danser ses élèves). Celle du Pirate a été semble-t-il un peu plus brève, mais il lui faut le temps de s'habituer à une nouvelle maîtresse. Cette année, c'est le P'tit Mousse qui conserve celle de l'année précédente.
Le benjamin de la famille avait déjà manifesté une certaine jalousie la veille, du fait que j'étais rentrée avant lui. En partant, il s'était rendu compte qu'il avait oublié son étiquette (celle avec sa photo que la maîtresse lui avait rendue à la fin de l'année), ce qui n'allait pas du tout, bien sûr, puisque la première chose qu'on doit faire à l'école, c'est mettre sa bobine sur le tableau des présents. Je l'ai rassuré tout de suite: le travail de la journée allait certainement consister justement en la fabrication de nouvelles étiquettes.
Une fois arrivé dans la classe, il a un peu fait son timide, même si son copain E., qui a paraît-il parlé de lui pendant toutes les vacances (la réciproque n'étant pas exacte), était juste à côté. Manifestement, la gêne s'est vite dissipée: quand je l'ai récupéré le soir, la maîtresse avait déjà un accident de récréation à me raconter. Il a saigné du nez assez longtemps; il faudra que j'en parle au pédiatre, quand même, parce que ça lui arrive facilement. Ca tombe bien, le rendez-vous est pris.
Sur le chemin du retour et pendant la soirée, le P'tit Mousse s'est montré beaucoup plus bavard que tèfrères. D'abord, j'ai appris qu'outre le fils du marchand de fraises (l'un des Gabirel) et la petite dernière des gens qui habitent pas loin de chez nous, il y a I-reine, dans sa classe. En revanche, Mélisse-A était absente, et quelques autres copains sont passés chez les moyens. Baillane lui a tiré sur sa chemise suffisamment pour en détacher un bouton-pression.
A table, il nous a récité la comptine de Monsieur Pouce (celui qui dort puis qui sort dire bonjour à toute sa famille), et certifié qu'il avait chanté. Si c'est vrai, la maîtresse doit être contente; au fond, elle a un petit noyau d'enfants qui connaissent déjà et qui peuvent rassurer et guider les nouveaux. Et puis, le P'tit Mousse nous a expliqué, et il l'a répété à sa grand-mère paternelle au téléphone, qu'il dormait maintenant sur un lit du haut, à la sieste (avec Baillane en-dessous). Evidemment, il faut mettre en hauteur ceux qui savent grimper...
Je ne sais pas si cet enthousiasme durera. Il est vraisemblable que je ne trouverai pas le même chez mes élèves (ce billet est programmé, à l'heure où il paraîtra, je serai justement devant eux). Quel dommage!

Libellés : , ,

Août en livres

(3 septembre)

Et comme ça va beaucoup plus vite avec une image:

(On clique pour mieux lire les titres.)
Un petit commentaire rapide, quand même:
Kate Sedley est un peu pipi-caca-sueur, mais c'est un policier qui se laisse lire.
André Maurois écrit un livre surprenant de lucidité, à la veille de la deuxième guerre mondiale.
Anne-Dauphine est à lire uniquement avec une boîte de kleenex sous la main. Ames sensibles s'abstenir.
Camilla Läckberg m'a bien plu, je crois que j'emprunterai quelques-uns de ses ouvrages à la bibliothèque.
J'ai beaucoup aimé rester dans le froid avec Anne Ragde, et je me suis procuré la suite de la trilogie.
Louise Erdrich était dans ma bibliothèque sans que je l'ai lue, ni K. non plus. Pourtant c'est un livre qui a beaucoup à voir avec moi...
Sylvain Tesson boit trop de vodka, et je me suis demandée s'il n'avait pas passé le concours d'Ulm en même temps que moi quand j'ai lu la phrase: "Pourquoi y a-t-il du lino plutôt que rien?", qui me rappelle furieusement un sujet de philo. (Et, oui, comme il est né un an plus tôt que moi, il est mathématiquement possible qu'il ait aussi planché sur ce sujet.)
Le Kafka de Murakami est très spécial, on y retrouve un peu l'atmosphère des films de Miyazaki, c'est fantastique.
Kleist a toujours une langue aussi difficile, et son héros a quelque chose d'absurde. Peut-être que je devrais le relire en français pour mieux comprendre?
Bernhard Schlink s'interroge encore sur la société allemande, j'aurais bien aimé que ce Week-end soit un peu plus long...

Libellés : ,

Le noeud de huit

(2 septembre)

En ce jour de pré-rentrée, laissez-moi vous expliquer comment les moniteurs de l'école de voile ont appris à mes enfants à faire un noeud de huit.
Si, ça a un rapport avec la rentrée.
Et oui, vous savez déjà très bien faire un noeud de huit (c'est un noeud tout à fait normal, vous allez voir).

On fait une boucle, c'est la tête de la maîtresse.
On lui passe la corde au cou, on l'étrangle.
On lui plante un couteau dans la figure.
Et on lui tire les cheveux.

Libellés : , ,