Lexicomegacéphalie

(30 mars)

Et pourquoi on n'appellerait pas lexicomegacéphalie le fait de se prendre pour une grosse tête quand on emploie des mots compliqués?
Comme moi, par exemple, qui étonne régulièrement au moins un élève avec mes "assieds-toi correctement". Parce que "assois-toi", moi, je n'arrive pas à le dire.
Pas plus tard qu'hier, j'ai encore sorti un de ces gros mots, en m'en délectant intérieurement. Un sourire a même dû me venir aux lèvres. Comme un élève s'efforçait de continuer la phrase commencée par un autre tout en la trouvant un peu sotte ("Elle ment, car elle n'a pas dit la vérité"), j'ai osé qualifier cette phrase de tautologie. Je leur ai écrit le mot au tableau, comme ça, si jamais ils savent se servir d'un dictionnaire, ils pourront chercher. (C'est ici la méchante grosse tête qui parle: je ne crois pas avoir moi-même découvert ce mot avant la terminale, soyons fair play.)
Notez que je ne suis pas la seule à aimer les grands mots. La classe de Numérobis doit participer à un concours d'écriture. Il s'agit d'écrire une histoire dans laquelle apparaissent les mots "liberté", "solidarité" et "équité". Quand la maîtresse m'a expliqué ça (oui, j'ai eu un petit entretien avec la maîtresse), j'ai ouvert de grands yeux. Au début, en dehors de jeux de mots moyennement drôles (à base de "j'équité ma ville et mon pays"), nous avons eu du mal à imaginer phrases et situations. Et pour finir, c'est la maîtresse qui a suggéré la trame du récit aux élèves.
N'empêche que maintenant, Numérobis sait ce que ces noms veulent dire, et, dimanche, quand ma belle-mère a posé la question de la justice dans le partage des oeufs, nous avons pu corriger et affirmer qu'il s'agissait là plutôt d'équité. Il y a chez nous un amour des livres et du dictionnaire qui n'existe pas partout...

Post scriptum  (pinaise, le correcteur d'orthographe souligne scriptum!) qui n'a rien à voir, pour ceux qui s'inquiètent: le nez du P'tit Mousse a dégonflé vite, il est aussi droit que possible, ne restent que les égratignures. Ouf!

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Comme son frère? (la suite)

(28 mars)

(Pour ceux qui ont raté le premier épisode, merci de commencer par lire ce dernier juste en dessous, à la date du 26)

En arrivant à la polyclinique, je vois une place sur le parking le plus éloigné de l'entrée, mais comme je sais que l'autre va être bondé, je la prends.
Dans l'unité de "soins non programmés", il y a juste une dame, avant nous. (Le secret médical ne sera d'ailleurs pas très bien gardé: les radios de son poignet, avec son nom, sont restées affichées dans la salle de soins tout le temps que nous y avons passé avec le P'tit Mousse.) Nous n'avons donc pratiquement pas attendu, et Numérobis a eu le droit de venir avec nous dans la salle.
Le médecin a commencé par demander comment c'était arrivé, et si le P'tit Mousse avait d'abord mis les mains en avant. Aucune égratignure sur les mains, mais le milieu du front et le nez bien éraflés: il est vraiment tombé la tête la première. A-t-il perdu connaissance? Non, on peut donc a priori écarter le traumatisme crânien, c'est seulement maintenant que je m'en rends compte. A-t-il beaucoup saigné du nez? Oui, manifestement plus que d'habitude, d'ailleurs, ça coule toujours un peu. Est-ce qu'il a mal aux dents? Mal quand il serre les dents? Mal quand le médecin presse les bords du nez?
Le médecin (je crois que c'est le même qui avait reçu le Pirate en son temps) a dit que, bien sûr, on pouvait faire une radio, mais qu'on n'y verrai probablement rien. Je lui ai dit qu'effectivement, pour l'aîné, la radio n'avait rien montré. Et nous avons conclu qu'il fallait attendre que l'enflure diminue pour y voir plus clair, et éventuellement revenir.
En attendant, du désinfectant et du paracétamol si douleur.

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Comme son frère?

(26 mars)

C'est vendredi après-midi. Il fait beau, je suis dans le jardin, en train de rêvasser lire. Soudain, le téléphone sonne. C'est mon portable, que par miracle j'ai pensé à remettre en mode "général" en sortant de cours. Qui peut bien m'appeler à pareille heure? Le temps de retrouver l'engin au fond de mon sac, on a raccroché
Je regarde quand même d'où vient l'appel. "Ecole maternelle". Aïe. C'est l'heure de la récréation avant les TAP. Peut-être qu'ils se demandent juste si je ne vais pas venir récupéré le P'tit Mousse comme la semaine dernière, quand il était malade?
Je rappelle. Le P'tit Mousse est tombé violemment sur la figure, il saigne beaucoup du nez, Ch*** (l'ATSEM de sa classe) est en train de compresser, mais si je suis à la maison, c'est peut-être mieux que je vienne le chercher. J'arrive, je suis là dans un quart d'heure.
Quand j'arrive à l'école, les enfants sont encore dans la cour (elle est longue, la récré!); l'ATSEM reconnaît la voiture et vient déverrouiller la grille. Le P'tit Mousse est là, la figure toute égratignée et le nez enflé, saignant toujours un peu. "Il n'a pas perdu connaissance", me dit Ch***. Mais quand même, il a une drôle de tête, et puis, vu les antécédents familiaux, je préfère l'emmener aux urgences. Il faut juste que je puisse récupérer aussi Numérobis, puisque nous ne serons évidemment pas de retour avant la sortie de l'école. Il va être ravi, le vendredi, c'est TAP échecs, et l'animateur manque de pédagogie.
Ch*** appelle au primaire, comme ça le "directeur des TAP" m'attend et m'ouvre la porte, et nous repartons, sous les regards intrigués des camarades, direction la polyclinique (parce qu'aux urgences du CHIC, on peut attendre longtemps). En chemin, je me demande si je dois aller chercher aussi le Pirate au collège (il est en permanence en attendant de pouvoir prendre le car scolaire), et puis je me dis que je n'ai pas envie d'avoir avec moi trois enfants dans la salle d'attente. Je l'appellerai quand il sera rentré à la maison pour lui expliquer, si besoin.

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Un petit air de printemps

(18 mars)

Ca sent le printemps.
Si, ça sent bon l'herbe coupée, par exemple.
Et puis, j'ai vu des bourdons dans le jardin. Ils sont à peine en avance: il y a beau temps que pâquerettes et jonquilles fleurissent, sans parler des primevères, et des arbres en fleurs depuis décembre.
Les pinsons commencent à se battre pour leur territoire. Mais cette année, les choucas semblent délaisser notre cheminée.
Il y a une chatte qui vient quémander de l'affection (façon euphémique de le dire) à notre porte, le soir.
On entend de nouveau le voisin hurler.
Les enfants réclament de goûter dehors, et je dis oui.
J'ai commencé à remettre du linge à sécher dehors.
Bientôt, le jour sera plus long que la nuit.

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Contagion

(14 mars 2016)

Excusez-moi, les gens, si je passe moins souvent par ici, ces temps-ci.
C'est que, voyez-vous, je viens de passer encore une heure dans la salle d'attente du médecin, le P'tit Mousse ayant trouvé malin d'attraper la grippe de son grand frère. L'épidémie bat son plein, à l'école. M'est avis que si on avait appliqué les mesures sanitaires de H1N1, on aurait fermé cette structure, au plus tard la semaine dernière.
Pas étonnant, dans ces conditions de température (38,5° le matin) et de pression (virale), que la mascotte de la classe se soit sentie mal dès son arrivée à la maison:
"Elle est tombée dans les pommes!"
Elle tombait assez mal, malgré le beau temps:j'étais de journée portes ouvertes samedi, ce qui a considérablement réduit les possibilités de sortie en famille. Pas grave: elle a été au magasin de bricolage chercher de quoi agrandir la cabane de jardin, et elle a participé à sa construction dimanche, juste avant que le P'tit Mousse s'endorme, les joues bien rouges de fièvre, sur le canapé.

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Ca faisait longtemps...

(7 mars)
Ca faisait un certain temps que:
- j'aurais dû rentrer les notes de bac blanc sur le logiciel qui va bien;
- les médicaments périmés attendaient sur une étagère un hypothétique retour à la pharmacie;
- je n'avais pas été aussi en avance dans mes préparations de cours (non mais là, j'ai déjà un cours prêt pour vendredi!);
- je n'avais pas gardé un enfant malade.
Mais ce matin, en voyant Numérobis arriver au petit déjeuner avec les pommettes bien rouges, et geignant sans avoir mal nulle part, j'ai su que le thermomètre allait lui délivrer un billet retour pour sous la couette. Et que moi, par la même occasion, j'allais pouvoir profiter d'un peu de temps. Enfin, dès que nous aurions franchi l'étape "attente chez le médecin" (en un peu moins de deux heures).
Le bonhomme fait une petite angine, avec quelques symptômes grippaux par la même occasion, et il doit rester à la maison trois jours. On a hésité entre deux et trois, et puis, on s'est dit que retourner à l'école juste pour la demie-journée du mercredi, c'était trop bête (surtout que moi, je n'ai qu'une heure de cours, ce mercredi). Donc, je le garde deux jours, et mercredi, on avisera (mais j'ai obtenu un accord officieux pour que Numérobis reste en salle des profs si K. ne peut pas le garder).

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Le sucre et moi

(3 mars)

J'aime les sucreries. La pâtisserie, les bonbons, les petits gâteaux, le chocolat. Enfin, pas n'importe quel chocolat quand même, et justement celui qui est le moins sucré: le noir; c'est d'ailleurs un goût que j'ai transmis à mes enfants, qui n'aiment pas le chocolat au lait (et je ne parle pas du "chocolat" blanc, une hérésie qui contient surtout du sucre).
Bref, ça se voit aussi dans les recettes publiées sur ce blog: quand je me donne la peine de faire un peu de cuisine, c'est plus souvent une recette sucrée qu'une recette salée (ai-je donné une seule recette de quiche, je me le demande). Et ce régime-là n'est évidemment pas le meilleur pour la santé. Alors, je triche un peu: je diminue la quantité de sucre indiquée dans la recette. On peut généralement mettre 20 à 30% de sucre en moins. Quand il y a du chocolat, un petit peu de cannelle se substitue judicieusement au sucre soustrait: la cannelle rehausse le goût du cacao et régule le taux de sucre dans le sang.
Et puis, j'essaie de me restreindre, aussi, en limitant ma part du goûter que je partage encore avec les enfants. Je sais que je ne suis pas accro, parce que je ne sucre jamais mon thé (sauf avec du miel si je suis enrouée) et je peux me passer de sucre et de chocolat pendant quelques jours. Il ne m'arrive pas non plus de me jeter sur un paquet de gâteaux pour le finir, ou d'engloutir d'un coup une tablette de noir-noisettes.
Mon cas n'est donc pas désespéré.

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