Mamie gâteaux

(28 mai)

Parfois, je me demande si je ne suis pas plus vieille au dedans qu'au dehors (parce que, les cheveux blancs, je les compte encore sur les doigts d'une main, moi)...
Par exemple, la fin de semaine dernière, je l'ai passée aux fourneaux, pour confectionner des recettes sucrées. K. avait rapporté de la rhubarbe et des fraises du marché. Il fallait les transformer en confitures. Rhubarbe-fraise le samedi, et rhubarbe tout court le lundi. Le dimanche soir, j'ai coupé les tiges en morceaux, non sans avoir d'abord préparé la pâte brisée pour le flan commandé par Numérobis.
J'avais déjà testé la recette rhubarbe-coco de ce livre trouvé à la médiathèque. C'était bien bon, même si on ne sentait pas trop le goût de la noix de coco. Numérobis a feuilleté l'ouvrage et demandé un flan au chocolat pour son anniversaire. Ne reculant devant aucun sacrifice (le mot n'est peut-être pas exagéré: à l'heure actuelle, le fond d'une casserole paraît toujours irrécupérable), j'ai donc profité du lundi de Pentecôte pour tenter cette recette plus complexe. Je me suis juste levée un peu tard: le gâteau n'avait pas encore assez refroidi quand nous avons voulu le manger. Mais la moitié restante était très bonne, le soir.
Quant à la confiture, nous la goûterons à l'automne. Il reste encore des pots de l'été dernier à terminer.

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Interdisciplinarité

(26 mai)

En fin de semaine dernière, et avant d'apprendre qu'elle avait en fait accouché, j'ai donné à mes élèves de 1ère S une compréhension orale à propos de cette Bavaroise de 65 ans qui attendait des quadruplés. Et donc, après quelques petites questions en allemand sur le contenu du document, je leur ai demandé de résumer en français ce qu'ils avaient compris (puisque c'est ce qu'ils devront faire au bac). Et j'ai lu, entre autres choses, ceci:
"Une femme âgée de 65 ans à pratiquer l'ovocyte c'est à dire qu'elle à reçu des spermatozoïde d'un donneur qu'on a introduit dans son utérus."
J'en ai parlé à la prof de SVT, qui m'a répondu qu'un élève de la même classe, lors du dernier devoir, avait écrit que la voisine d'un éleveur de brebis "donnait naissance à deux agneaux".
Je n'ai rien dit à la collègue de français. Le bac, c'est dans trois semaines...

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Le vrai mal de l'école

(23 mai)

Vu en Une du Canard enchaîné:
(cliquez pour agrandir)
Le vrai problème des professeurs et de l'institution scolaire, c'est le mépris dont ils sont l'objet.
Cela commence dès la maternelle, avec les parents qui font le pont pour aller à Diznetlande ou qui emmènent leurs enfants en vacances hors des congés scolaires, parce que c'est moins cher, et puis, après tout, qu'est-ce qu'une semaine de cours? Ce type de comportement perdure au primaire, au collège, et même au lycée. De toute façon, les profs ne peuvent pas comprendre, eux qui sont toujours en vacances.
Cela continue avec les élèves, qui, étant donné ce qu'ils entendent à la maison sur ces feignasses de profs, ne montrent pas toujours le respect dû à cette fonction, et ne considèrent pas mieux les matières enseignées. A quoi ça sert, maintenant que la toile mondiale fait tout pour eux? Mais à rien, sans doute... Quant aux cours rattrapés le mercredi après-midi, quelle futilité par rapport au cours de surf, qui est payant, lui!
Et cela finit avec les gouvernements, et une ministre qui fait publier, au lendemain même d'une manifestation pourtant assez nette d'opposition, le décret d'application d'une loi imbécile, dans le but inavoué de faire des économies sur le dos de personnels dont le salaire n'a pas été revalorisé depuis 2010.
Et c'est avec ça qu'on va pourvoir les postes promis au concours, sans doute?

(A part ça, je soutiens aussi la grève dans les hôpitaux, parce que je vois mal comment on pourrait imposer des horaires fixes aux soignants. Vous imaginez l'anesthésiste, qui, à la fin d'une opération, s'en va en expliquant qu'il a atteint son quota d'heures, et qu'il s'en fiche que le malade ne soit pas encore réveillé? Ou la sage-femme: "Arrêtez de pousser, Madame, j'ai fini mon service, il faut attendre ma collègue, maintenant"?)

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Grillée!

(21 mai)

Maîtresse, pour ton cadeau aux parents, cette année, tu es grillée.
En donnant sa douche au P'tit Mousse, j'ai vu ça:
(non, pas que les pseudo picots anti dérapants de la baignoire sont une *§£!µ* à nettoyer, ça, je le savais déjà)
Et donc, j'attends des traces de pieds vertes... Chouette! (Il paraît qu'il y a des mains jaunes, avec.)
(Non mais, les premières empreintes vertes que j'ai, ce sont celles que le Pirate avait faites à la crèche, vers 5 mois; à l'époque, j'avais été un peu interloquée de trouver de la peinture entre ses orteils. Depuis, je sais, alors, on ne me la fait plus...)

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Travailler un jour de grève

(19 mai 2015)

Je suis en grève, bien sûr. Contre cette réforme tellement aberrante qu'on dit tout et n'importe quoi à son propos.
On supprime les classes bilangues pour permettre un bilinguisme pour tous? Avec 2 heures et demie par semaine? Les journalistes ont calculé pour moi, au total, entre les classes bilangues et la LV2 en cinquième, les élèves perdront 27% d'heures de cours. Et plus encore, parce que deux heures et demie par semaine (soit trois heures une semaine et seulement deux la suivante), c'est évidemment insuffisant pour construire des compétences. Les Allemands, figurez-vous, ont quatre heures de chaque langue par semaine; ce qui, même en considérant qu'une heure allemande ne dure que 45 minutes, les expose à la fois plus longtemps et plus souvent à la "langue cible" (j'ai fait jargon Educ'nat LV4). Pas étonnant qu'ils soient meilleurs que nos petits élèves mis au régime sec.
La ministre promet, pour garantir l'enseignement de cette langue, l'embauche de tas de nouveaux profs d'allemand, et, dès cette année, les postes sont plus nombreux au concours? Mais s'il y a plus de postes, c'est parce que les classes bilangues ont fait augmenter la demande. Car ce n'est pas le nombre de profs qui détermine le nombre d'élèves, mais bien l'inverse. Je me souviens qu'à ma sortie de l'IUFM, des collègues se sont retrouvées à faire la moitié de leur service en français, parce qu'elles n'avaient pas assez d'heures en allemand; les années suivantes, le nombre de postes offerts a logiquement été revu à la baisse...
A propos d'embauche, c'est plutôt en espagnol qu'il va manquer des profs. Actuellement, un élève de collège fait 6 heures de LV2 (3 en quatrième, 3 en troisième); avec la réforme, il en fera 7,5. Qui va assurer les heures supplémentaires? Les profs d'allemand privés d'élèves en sixième pourront-ils enseigner l'espagnol à la place?
Et puis l'aide personnalisée! Ah, quel joli mot pour une ineptie! C'est très bien de vouloir aider les élèves qui en ont besoin, je ne suis absolument pas contre le principe. Mais comment cette aide pourra-t-elle être "individualisée" si elle se fait, comme au lycée, en classe entière? Et la rendre obligatoire, 3 heures par élève et par semaine, est complètement idiot. Il y a bien des enfants qui auront besoin de ces trois heures de soutien, à condition qu'il puisse se faire en petits groupes (dans mon ancien collège, il y avait de l' "accompagnement éducatif" pour des groupes d'une quinzaine d'élèves maximum, désignés ou volontaires); mais je vois mal les têtes de classe rester 3 heures en plus pour... quoi faire, au juste?
J'aurais encore des choses à dire, sur le latin ou les regroupements de matières, mais comme vous faites la grève des commentaires, j'en resterai là.
Ah non, encore un point: j'ai fait grève, et ça va me coûter une journée de salaire, mais j'ai quand même été travailler. Juste 20 minutes, le temps de faire passer son oral de bac à un élève absent la semaine dernière.

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Sous l'océan

(14 mai)

Vendredi dernier, nous étions là:
 
C'est-à-dire que nous avons passé la journée à O c é a n o p o l i s pour admirer, dans l'ordre, les pingouins et les manchots, les phoques, les requins, les anémones de mer (mais pourquoi est-ce que tout le monde cherche Némo?) et les poissons de la zone tempérée. Au moment où nous allions quitter ce dernier pavillon, pour aller voir le repas des phoques, une gentille raie nous dit au revoir.


La visite a beaucoup plu aux enfants, même s'ils ont commencé à trouver ça un peu long sur la fin. Et nous n'avons pas été voir l'exposition temporaire. Je pense que visiter trois pavillons sur les quatre, ou deux pavillons et l'expo, aurait été suffisant. Les deux grands auraient pu s'amuser plus longtemps dans les espaces multi-médias (le P'tit Mousse a tenté aussi, mais comme il ne sait pas encore lire, il ne pouvait guère faire autre chose que cliquer sur "suivant"), et les adultes auraient pu lire plus attentivement les explications diverses et variées. Quant aux photos, je ne regrette pas d'en avoir pris peu: le flash étant interdit (pour ne pas troubler les animaux des fonds marins), on est vite dans le flou, y compris pour les méduses, qui pourtant ne progressent pas très vite...


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Of Mice and Men

(11 mai 2015)

Je fais passer les oraux de LV2 à mes élèves. Comme prévu, étant donné le barème, ils ont presque tous la moyenne.
Je fais aussi faire ses devoirs d'allemand et d'anglais au Pirate. En anglais, il avait un exercice de traduction sur la place des adjectifs. Or il se trouve que nos chattes avaient pensé à tout, en nous laissant sous la table de quoi illustrer l'une des phrases:

De quoi rendre le cours de langue plus vivant, si l'on peut dire...

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Je rêve

(9 mai)

Bien que nous ne soyons rentrés que depuis deux semaines fort incomplètes, je suis assez fatiguée. Je m'autorise donc des siestes, et je puis rêve...
Hier matin, je me suis réveillée avec un souvenir très précis d'un songe vraiment étrange. Nous étions à Dizneilande. Sauf que ça se passait en intérieur, que les attractions ressemblaient plutôt à de vastes aires de jeux avec des petites briques en plastique, et qu'il y avait une animatrice vers laquelle les enfants se précipitaient pour gagner des lots. Je rencontrai NH (une fille qui faisait de la danse dans mon cours parisien, et que je n'ai donc pas vue depuis plus de 15 ans) et je lui expliquai que K. était muté à Marseilles, qu'il ne pouvait pas refuser, et que moi-même j'étais sûre d'obtenir une mutation; ce qui était moins certain, c'était l'obtention d'un poste intéressant et la possibilité de trouver un logement.
Et bien, j'ai retrouvé tous les morceaux de ce rêve dans ma journée de la veille. Le parc d'attraction, c'est parce que nous avions décidé d'aller à Océanopolice avec les enfants. Lesquels, surtout Numérobis, sont plutôt occupés avec le livre pour créer de nouveaux modèles de lait-go que je viens d'acheter. Il se trouve qu'une maquette portuaire en petites briques intéresse aussi K. (et Marseille est un port, ce qui rend la suite doublement cohérente). L'animatrice du parc, c'était la transposition des commissaires(priseurs aperçus dans un reportage sur les enchères de voitures de collection. NH dansait très bien, c'était une jeune fille magnifique, mais elle était en surpoids, comme les mannequins du catalogue de maillots de bain que j'avais feuilletés la veille. Le matin, j'avais entendu une émission sur les villes où il fait bon vivre en France, avec les questions à se poser avant de déménager, et le propos était illustré par la chanson Mademoiselle Marseille. Toute ma journée se trouvait donc concentrée dans ce rêve.
Ah non, pas toute la journée: il n'y a aucun rapport avec mon travail ou mes élèves...

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Ils ne doutent de rien

(6 mai)

Les élèves sont sûrs de leur supériorité. Ils bernent les professeurs comme bon leur semble. Enfin, c'est ce qu'ils croient.
Evidemment, quand je donne un devoir à faire à la maison, je sais qu'une partie au moins va se "faire aider" par un parent, un ami ou la toile mondiale. Mais je cours le risque, car je sais aussi que, la plupart du temps, cela se verra. En effet, ils sont incapables de copier les uns sur les autres sans ajouter de faute. Parfois, ils oublient un mot; d'autres fois, c'est une phrase entière qui disparaît. Mais le plus drôle, c'est quand ils n'arrivent pas à lire l'écriture de leur camarade, et que les h deviennent des l ou les H des M... Et puis, il y a les petits malins qui traduisent les phrases en français (ou plutôt, qui les font traduire par un logiciel), font l'exercice dans leur langue maternelle, et font retraduire en allemand. Sauf que... les mots d'arrivée ne sont pas les mêmes que ceux du départ. C'est bête, hein, mais Ärztin, c'est "médecin", certes, mais au féminin; ce qui n'est pas discernable en français, si bien que le traducteur renvoie Arzt, et que le sujet a changé de sexe en cours de route. Alors, oui, mes petits amis, vous avez le droit de travailler à plusieurs, quand c'est à la maison. Et ce n'est même pas la peine que je sanctionne: vous le faites vous-même!
Et puis il y a ceux qui arrivent en retard, à 8 heures, et qui osent le "on était en histoire". Ah, il y a un cours avant la première heure? Merci de passer à la vie scolaire, jeunes gens. Ou ceux qui se plaignent: "Madame, vous ne pourriez pas prévenir au début du cours, la prochaine fois, que vous ferez une interro la fois suivante?" Parce qu'il faut leur rappeler qu'ils doivent écouter en classe, sans doute. De toute façon, même quand j'insiste lourdement sur "ce mot-là, il faut que vous le sachiez", il ne leur vient pas à l'idée qu'il faudrait l'apprendre (et donc ouvrir son cahier entre deux cours), pour le savoir. Et ce sont ces élèves, bien sûr, qui réclament la correction de l'interro d'une fois sur l'autre, parce qu'il est normal que je travaille pour eux.
La semaine prochaine, j'interroge les terminales pour leur mettre leur note d'oral de bac. Je sais que certains n'auront pas grand chose à dire. Et ce n'est pas faute de les avoir prévenus qu'il fallait se pré pa rer...

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Avec un peu de retard...

(2 mai)

Du muguet,
et des fleurs du jardin (qui passe du jaune au violet).

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