Bonnes actions

(29 novembre 2008)

Il y a quelques semaines, j'étais allée au Sec_ours popul'R donner (enfin) les petits pots qui me restaient et dont Numérobis ne veut plus depuis longtemps. La bénévole était ravie, il paraît qu'ils n'avaient plus de petits pots. Moi, j'étais contente aussi, je me débarrassais de ces pots sans les jeter (je n'aime pas trop mettre à la poubelle, surtout la nourriture)...
Ce week-end, la banque alimentaire organise, comme tous les ans, sa collecte pour l'hiver. Ca tombe bien, je viens d'être payée. Donc j'ai rempli le méchant sac plastique avec des bonnes choses; des petits pots, bien sûr, parce que ça coûte une fortune pour les petits budgets et que c'est important que les bébés puissent bien manger; du chocolat, aussi, du c"unch, parce que j'adorais çà quand j'étais petite, et du noir, parce que c'est le meilleur; et puis des nouilles et des conserves; mais pas de flageolets ou de pois chiches, non, j'ai mis aussi de la salade de fruits, parce que c'est bon, et qu'il n'y a pas de raison que les pauvres ne mangent que du bas de gamme. C'est un peu triste, quand même, de constater que les gens se donnent bonne conscience en achetant des produits premier prix pour les donner. Moi, je n'ai mis que des trucs que j'aurais pu garder pour moi (sauf les petits pots!).
Alors, si vous êtes en France, pensez à ceux qui sont encore plus malheureux que vous, et faites un petit effort pour que, une fois au moins, ils puissent manger aussi bien que vous.
Je suis certaine que K. y pensera aussi en faisant les courses. Et il est capable de mettre une conserve de foie gras dans son sac.

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Déformation professionnelle

(26 novembre)

La maîtresse de l'année prochaine a intérêt à assurer. Parce que le Pirate s'invente déjà des devoirs. L'autre jour, il me demande une feuille pour dessiner, et revient cinq minutes plus tard me montrer son chef-d'oeuvre: "Regarde, Maman, j'ai fait ma numération." Il avait écrit les nombres de 1 à 10, avec le 10 d'une couleur différente. Je lui ai dit: "C'est bien, mais je crois que tu as fait ton 4 à l'envers." "je crois"! Un peu, mon neveu, qu'il était en miroir, son 4! Seulement voilà, je suis tellement habituée à positiver pour ne pas démoraliser les élèves que je fais pareil avec mon fils.
Il y a dix ans, je ne réagissais pas comme ça. Les copies étaient barrées de rouge, les fautes soulignées rageusement. Et puis je me suis rendue compte que ça ne servait à rien. Alors je fais des petites vagues, sous les phrases mal construites, sans commentaire, ou je mets un trait en marge, "peu clair" (alors que je n'ai pour ainsi dire rien compris). Les élèves ne s'en portent pas plus mal, ils doivent se dire, comme le Pirate "c'est pas grave", et effectivement, au vu de la manière dont ils seront notés au bac, ça ne l'ai pas vraiment.
L'autre jour, j'avais demandé de résumer un texte en cinq phrases. Le cancre de service avait essayé de le faire, mais n'avait produit que deux malheureuses phrases à ses yeux minables. Alors, pour le récompenser de son effort, afin qu'il persévère, je lui ai dit que certes, il n'avait écrit que deux phrases, mais que, au fond, elles reflétaient l'essentiel du texte, et que je les comprenais. Leur construction était de fait relativement correcte, il n'a fallu que deux ou trois modifications de déclinaison pour améliorer nettement l'ensemble.
Une partie de mon travail consiste à leur faire prendre confiance en leurs capacités. Souligner les fautes ne servirait qu'à les frustrer.

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Verbes forts (élèves faibles)

(21 novembre)

Bien que les inspections tolèrent de moins en moins les interrogations grammaticales (parce que, c'est bien connu, ça rentre tout seul, à l'usage - deux fois 55 minutes par semaine), je pratique encore le rituel ancien des interrogations de verbes forts, chères aux professeurs de langues germaniques ou mortes.
Il y a plusieurs manière de procéder. La plus classique consiste à donner un infinitif en français et à laisser l'élève réciter sa leçon, do, das, dare, dedi (?), datum.
Un peu plus moderne, le tableau à trous: une colonne par temps, une ligne par verbe, et le prof indique une seule forme par ligne, c'est à l'élève de compléter. C'est habituellement comme ça que je procède. Comme mes élèves apprennent les verbes par séries de voyelles fortes, c'est un peu stupide, puisqu'ils ont aussi une forme dans chaque colonne et donc la clef pour tout remplir (sauf la traduction), mais il y en a encore qui réussissent à se tromper.
Cependant je crois bien qu'il faut s'en tenir là. Car j'ai tenté, la dernière fois, d'innover en dictant la forme verbale en français, à charge pour les élèves de la traduire. Et l'étendue des dégâts est impressionnante. Non pas tant sur la conjugaison allemande. Mais bien sur l'orthographe française. Car "s'a c'est passait" comme cela, voyez-vous.

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Pour information

(20 novembre 2008)

Si je fais grève aujourd'hui, ce n'est pas, comme le disent les journalistes, à cause des suppressions de postes ou du budget. Certes, nos conditions de travail se dégradent. Mais le véritable problème n'est pas là.
Je suis contre la réforme annoncée des lycées. Parce qu'elle se fait sans concertation et dans la précipitation. On dit aux parents et aux élèves qu'il y aura moins d'heures de cours en seconde, plus de soutien, plus de flexibilité dans les options. Le bonheur?
Sauf que nul ne parle des contenus. Une heure de français en moins, mais avec quel programme? Que pourra-t-on réellement faire en cours? Avec combien d'élèves? Des modules à choisir, mais que faire si les trois quarts des élèves veulent faire du sport ou des sciences physiques? Il est évident que tous ne pourront pas, au final, suivre les enseignements de leur choix. Il n'y a pas assez de professeurs ni d'heures disponibles. Alors il faudra faire des choix, et le tri se fera vraisemblablement sur dossier. Les mieux informés suivront les parcours les plus cohérents, et les autres échoueront à la fac.
Et en attendant, les profs de "petites" options, comme le latin ou la langue vivante trois, et peut-être aussi, dans le cadre d'un autre module, ceux d'économie et ceux d'histoire-géo, vont se battre pour avoir des élèves. Car alors, leur emploi du temps sera complet et ils ne seront pas contraints d'accepter des heures de soutien ou de méthodologie.
Le gouvernement a pondu un bel emballage-cadeau, et il refuse de nous dire ce qu'il y a réellement à l'intérieur.

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Mission

(17 novembre)

Cher Papa Noël,
j'ai bien reçu ton colis et emballé les paquets pour les enfants. Je suis allée compléter la commande, vu qu'il n'y avait rien pour le Pirate, et puis j'ai été à ta succursale pour faire mettre de côté les cadeaux pour l'arbre de Noël du boulot de K.
Je te remercie de m'avoir facilité la tâche pour le cadeau de mon époux.
J'ai commencé les repérages pour mes parents. En fait, j'ai même déjà mis la main sur un petit quelque chose pour mon papa.
Pour mes soeurs, j'attends que tu me communiques leurs désirs, je te dirai ce qu'il faut leur apporter de ma part.
Je crois que je n'ai jamais été aussi en avance pour Noël.
Enfin bref, j'ai fait ma part. Donc je pense que je peux t'envoyer ma liste de souhaits, comme ça, toi aussi, tu auras le temps de t'organiser.
D'abord, je voudrais un sac à main en cuir, comme celui que j'avais acheté à Aix en Provence, pas plus grand ni plus petit.
Ensuite, je cherche un pull. Mais attention, pas n'importe quel pull. Un pull en matière naturelle, coton, laine et/ ou soie. Un pull qui descende plus bas que la taille, parce que sinon, j'ai froid dans le bas du dos; cependant, ce pull ne doit pas être trop long ni trop large. Et puis, je ne le veux pas gris ou triste comme c'est la mode en ce moment, j'aimerais bien qu'il soit "bois de rose", ou quelque chose d'approchant. Ah, et pas de col roulé: il fait bien trop chaud, ici.
A propos de climat, tu peux m'apporter aussi un parapluie. Je n'en ai toujours pas, et pourtant, quand il pleut des cordes, ça m'éviterait de rentrer trempée jusqu'aux os à la maison. J'ai assez peu apprécié le dernier épisode pluvieux.
Ne mets pas trop de chocolat, la famille de K. va nous en offrir plus qu'il n'en faut.
Bon courage!

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La fée des dents

(15 novembre)

Il y a quelques temps, j'avais lu que "les dents tombent dans l'ordre où elles ont poussé". Je me demandais si c'était à prendre au pied de la lettre, à savoir que chaque enfant perd d'abord la dent qui a percé en premier, et ainsi de suite; ou si c'était une affirmation générale, comme quoi l'ordre (théorique) de poussée et de chute des dents est le même: incisives centrales inférieures, incisives (centrales) supérieures, autres incisives, prémolaires, canines...
Puisque le Pirate a perdu récemment sa troisième dent, j'ai désormais une réponse à cette question. Je suis en effet en mesure d'infirmer la première hypothèse. La troisième dent qui avait percé une gencive du Pirate était une incisive supérieure, certes, mais latérale. Je m'en souviens, ça lui faisait justement déjà une bouche de pirate édenté, cette tache blanche décentrée.
Croyez-vous qu'il serait revenu à un ordre plus orthodoxe pour perdre ses dents? Que neni. Cet enfant a perdu la semaine dernière une incisive latérale inférieure. Juste à côté des deux qui étaient déjà tombées, donc. On est anarchique ou on ne l'est pas. En même temps, cette chute était nécessaire: les deux nouvelles dents prennent plus de place que les anciennes, et je pense être d'ores et déjà en mesure de vous annoncer que cet enfant portera un appareil dentaire, parce que sa bouche est trop petite.

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Du bluff

(13 novembre)

Il m'était déjà arrivé de faire croire à des Russes que je maîtrisais leur langue.
C'était pendant un stage à Vienne, quelqu'un avait commencé à demander à tout le monde comment on dit "fromage" dans sa langue, et comme les Russes ne répondaient pas assez vite, j'ai dit "sIr". Un des premiers mots que j'avais appris pendant mon année d'initiation, à cause du I si particulier qu'il contient. Il faut croire que je l'ai bien prononcé, cette fois-là, le I, parce que les Russes ont fait une drôle de tête, genre "Mon Dieu, mais elle comprend ce qu'on dit!" (alors qu'en fait, pas vraiment).
Hier, à la ludothèque, j'ai encore réussi un coup de bluff. Avec une langue dont je ne connais pas un traitre mot (enfin, si, je suppose que "oui" se dit "Ja"). Il y avait un monde fou, pour un local si étroit; normal, après un week-end pluvieux et un 11 novembre peu encourageant, les parents ne savaient plus trop quoi faire de leurs enfants. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'y étais moi-même, constatant avec curiosité qu'il y avait beaucoup de petites têtes blondes.
Arrive la maman norvégienne avec ses deux loupiots. La petite Sel_ma part jouer, son petit frère dodu restant dans les bras de sa maman. C'est alors qu'arrive le papa. Qui cherche des yeux sa fille, et, dans la foule, ne la repère pas. Il pose une question à sa femme. J'ai à peine entendu ce qu'il disait, mais c'était forcément une question, à laquelle j'ai répondu, montrant Sel_ma du doigt: "Elle est là". Le papa fort surpris m'a demandé si je comprenais le norvégien. Bien sûr que non. J'ai juste interprété la situation.
Au fond, le don des langues commence peut-être par l'attention portée aux autres?

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Enquête académique

(11 novembre 2008)

Ah, le rectorat a lancé une grande consultation sur l'état des disciplines, pour savoir comment on est équipé, et si on utilise les nouvelles technologies, et ceci, et cela.
Je m'en suis donnée à coeur joie dans les réponses.
Les acquis de mes élèves en seconde? Faibles, mais c'est normal, vu les nouveaux programmes de collège. Comment voulez-vous que, partant de là, ils puissent traiter un sujet de bac trois ans plus tard?
Les écueils pour l'apprentissage? Ben, déjà qu'ils ne fichent rien chez eux, ce n'est pas avec ces horaires ridicules que ça risque de s'améliorer, il leur faudrait plus de cours (j'ai pris soin de ne pas écrire "plus de temps au lycée", c'est à contre-courant de la mode, et puis on pourrait interpréter ça comme un besoin de soutien méthodologique ou d'aide individualisée...).
Le décalage entre les notes données dans l'année et celles du bac? Dommage, il n'y a pas encore de terminales dans mon lycée, je n'ai pas pu mettre que les élèves avaient dans l'année des notes reflétant leur niveau, alors qu'on leur donne au bac des notes qui permettent d'avoir le pourcentage de reçus désiré.
Comment mes élèves perçoivent la discipline? Et bien les LV1 sont navrés qu'il n'y ait plus d'allemand en sixième, et les LV2 ne voient pas l'intérêt d'étudier la langue; ce qui est normal, puisque même en L, l'horaire-élève et le coefficient au bac sont minables.
En gros, ma discipline est sinistrée, et ce n'est pas ma faute (j'organise un échange, moi!), mais bien celle d'une politique venue de plus haut, qui s'acharne depuis des années sur l'enseignement, celui des langues et des disciplines marginales en particulier. Et toc!
Je crois que je vais faire grève, le 20 novembre. Mais j'irai quand même faire cours à mes terminales, parce qu'entre la visite au cimetière américain, la prévention routière et le 11 novembre, il y a déjà assez de cours qui ont sauté comme ça.

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La mère juive

(7 novembre)

Aujourd'hui, le Pirate est retourné à la piscine. Il faut voir comme il se jette à l'eau, maintenant! Les maîtres-nageurs ont même dû se résoudre à séparer les filles des garçons, parce que ceux-là ne cessaient de gruger pour passer devant et ont fait trois fois un exercice avant que les filles puissent approcher du bord de l'eau. Le Pirate n'était pas le dernier à bousculer les autres pour passer devant. Je l'ai même vu sauter à l'eau alors que la monitrice avait le dos tourné, elle ne l'attendait pas encore. Mais pas de panique, il savait ce qu'il faisait: il est arrivé juste à portée de main du filin directeur.
Ce matin, il y avait un nouvel apprenti. Le fils d'une de mes anciennes collègues (c'est fou ce que je connais comme monde, par ici!), qui venait essayer, pour voir. A un moment, il s'est retrouvé dans l'eau sans frite, à boire (à peine) la tasse. Le temps qu'un maître-nageur intervienne, sa mère était déjà paniquée. "Eh, mon fils, mon fils, là!" Pas rassurée du tout sur les conditions de sécurité et le taux d'encadrement. Elle est allée demander des précisions, mais on lui a assuré qu'il n'y avait jamais eu d'accident. D'ailleurs, son fils, lui, n'a pas eu peur le moins du monde: je l'ai très bien vu, ensuite, passer devant les filles pour se jeter à l'eau. Je crois qu'il s'est bien amusé.

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Loeiza, la réponse

(6 novembre)

Quand j'ai vu ce prénom, j'ai tout de suite eu l'intuition de son origine. L'adresse de la maman, à Plouquelquechose, a confirmé mon hypothèse; même sans le numéro de département, qui doit être 22, 29 ou 56, éventuellement 35, comme tous les Plou- et autre Pleu-.
Loeiza est le féminin de Loeiz, qui n'est rien d'autre que la forme bretonne de Louis.
Ca fait déjà deux fois que je prends en défaut une revue parentale à propos d'un prénom breton...

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Une première

(5 novembre)

Bon, pour Loieza, vous aurez la réponse bientôt, je vous laisse chercher encore un peu.

Là, je vais parler un peu de mes chats, pour changer. Car ils ont réalisé une première, pendant que nous étions en vacances en Bretagne.
En rentrant, nous avons trouvé un oiseau mort.
La pauvre bête avait l'air paisible, pas de sang visible, seulement, elle n'était pas là par hasard. Je ne sais pas si elle a été chassée. En tout cas, K. a vu des traces de crocs sur sur cou: le cadavre du piaf a été transporté.
K. pensait qu'un des chats l'avait ramené du dehors (mort ou vif?), mais j'avais pris soin de fermer le store, et aucune des chattes n'a pu sortir sur le toit. En revanche, la fenêtre de la salle de bain était entrouverte, et j'y ai trouvé des petites plumes (et une chiure sur le mur) indiquant que l'oiseau était entré par là. Il a dû se retrouver piégé à l'intérieur.
Quand à savoir si nos bêtes l'ont achevé ou s'il est mort de panique et d'épuisement, c'est difficile à dire.
En tout cas, la dépouille a été installée bien en vue, à un endroit où les chats étaient sûr que nous irions en rentrant: au beau milieu du tapis des WC, où le Pirate a fait la découverte.

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Loieza

(3 ou 4 novembre 2008)

Juste un petit message, parce qu'il est tard, et en forme de devinette, histoire de voir si vous êtes plus malins que les pseudo-spécialistes des prénoms de familiparentsenfants.
D'où vient le prénom "Loieza", qui n'a rien, mais alors rien à faire dans la rubrique "elles ont innové"?
(Mon guide me dit que c'est un "prénom porté", certes pas partout, mais enfin tout de même, la responsable de la rubrique avait l'adresse de la maman - pas vous, non, ce serait un peu trop facile.)

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