Coqueluche

(2 avril 2008)

Non, je vous rassure tout de suite, mes enfants sont vaccinés contre cette maladie.
Non, ce qu'il y a, c'est que le Pirate est la coqueluche de ces dames.
Il y a d'abord son amoureuse officielle, celle dont il sait écrire le prénom (bon, en même temps, un A, un N, et on repart dans l'autre sens, ce n'est pas très compliqué). Quand elle m'a vue, l'autre jour, sortir de l'école où je venais de déposer mon fils, elle s'est exclamée, euphorique, "Y a Er...", avant de reprendre (ruse féminine ?) beaucoup plus posément: "C'est la Maman du Pirate.", information immédiatement plus utile à son père, qui l'accompagnait. Le lendemain, alors qu'elle arrivait au parc avec un petit voisin, elle a invité ce dernier à monter avec elle dans la cabane pour être son prince, avant de se corriger "Ah, non, c'est le Pirate, mon prince charmant!". Il ne faudrait quand même pas confondre.
Mais cette petite a des rivales. Figurez-vous que, lundi matin, en allant conduire le Pirate à l'école, j'ai aperçu une enfant qui était dans sa classe l'an dernier, et qui, le voyant, a dit "Tu es très beau, Pirate." Ce qui nous a bien fait rire, sa maman et moi. La maman est d'ailleurs elle aussi admirative depuis qu'elle a vu mon fils faire du vélo sans roulettes.
Il va en faire, des conquêtes, cet enfant!
Ce qui ne gâche rien, c'est que les deux petites filles, sont, à mon avis, très mignonnes.

Et la réponse à la devinette:
Le lundi de Pâques, Fréjus désigne son général de Bravade, sous les pétarades tonitruantes de bravadeurs costumés en zouaves du siècle dernier (au moins). Numérobis a donc assimilé uniforme militaire et coups de fusil, ce qui, au fond, n'a rien de surprenant.

Libellés : ,

Rebelle rebelle

30 mars 2008

(La réponse à la devinette sous peu, je vous laisse encore chercher - réponse qui être dans les archives, d'ailleurs.)

Numérobis, du haut de ses 22 mois, a découvert l'opposition. Il peut penser autre chose que ses parents, il est capable d'avoir d'autres prétentions et entend le faire savoir.
Il y a la version soft: "Non, eupa", avec couchage par terre et résistance passive. Pas facile de lui enfiler un manteau, dans ces conditions, mais tout de même encore faisable, puisqu'il ne se débat pas.
Il y a la version plus dure: il frappe. Il tape son frère avec un jouet, il le pousse quand il trouve que le Pirate le "bête"; il tape sa copine, chez la nounou, dès qu'elle fait quelque chose qui ne lui plaît pas; il me tape aussi, quand j'ose élever la voix contre ses désirs. Malheureusement pour lui, tout le monde est d'accord pour lui dire que ça ne se fait pas.
Et puis, il y les repas. Il est entré dans la phase de refus des légumes. Il rejette même parfois les pommes de terre (comme quoi, le Dindonneau n'est pas un cas unique). Sauf que... l'expérience nous a appris qu'il ne fallait pas céder. Tu ne manges pas tes carottes? Non. Tu es sûr? (Recrache une bouchée.) Tu es descendu de table, là, je vais te mettre au lit. Pas de yaourt ni de dessert.
Arrivé sur la table à langer, le voilà qui se met à pleurer. Et à promettre "Yayott. Zer, yayott." Ramené à table, il a effectivement mangé ses carottes, froides.
Il paraît que c'est un test, que les enfants, autour de deux ans, cherchent les limites. Mais à têtu, têtu et demi (et K. est TRES fort)!

Libellés : ,

Devinette

26 mars

Je pourrais vous parler, encore, des étonnants progrès linguistiques de Numérobis.
Ou bien du jargon de l'Educ' Nat'.
J'aurais pu faire un billet sur les devoirs communs et autres bacs blancs.
Ou encore sur les conseils de classe.
Je pourrais même parler de la météo venteuse.
Il faudrait surtout que je pense à faire une note sur la manière dont j'ai trouvé un lycée pour faire un échange.
Mais, loin de ces optatifs pas si obliques que ça (coucou Nanouk!), je vous parlerais seulement aujourd'hui de la réaction de Numérobis quand il a vu défiler les marsouins. Nos militaires reviennent du Tchad et pavanent en chantant des chansons ridicules ("le 21ème est toujours là"). Dès qu'il les a vus, en uniforme kaki, fusil à l'épaule, mon fils s'est bouché les oreilles.
Qui saura me dire pourquoi? (Indice: avant-hier, c'était le lundi de Pâques.)

Libellés : ,

Distraction

20 mars

Lu sur le portail de l'école du Pirate:
"Quelqu'un a emporté par erreur un manteau violet en taille 8 ans au lieu du même en taille 4 ans. Merci de le rapporter à l'école pour échange."

Imaginez la tête du "grand" quand il a voulu mettre le manteau qui restait! (Le "petit", lui, a dû partir le manteau trop grand sous le bras, il faisait assez chaud.)

Libellés : ,

Où est-ce qu'on vote?

lundi 17 mars 2008
(Pour changer un peu de la linguistique enfantine)

Quand on habite dans une école, forcément, on est aux premières loges, pour les élections.
Les samedis de veille d'élection, la femme de ménage fait des heures sup' pendant les services municipaux vident quatre salles de classes pour les transformer en bureaux de vote. Le dimanche, dès 7h, les présidents de bureaux et autres scrutateurs discutent pour savoir où est le téléphone et si on peut trouver des pains au lait. Et de huit heures à 18 ou 20 heures, les électeurs vont et viennent, la cour est remplie des voitures des scrutateurs et des mamies qui ne peuvent pas venir à pied.
Il y a du remue-ménage jusqu'à au moins 21 heures, et on peut dire que l'école ne ressemble pas du tout à ce qu'elle est habituellement un dimanche. Elle est même pavoisée, les drapeaux tricolores accueillant les électeurs dès le portail grand ouvert.
Il se trouve que, aux dernières législatives et aux récentes municipales, le député et le maire (qui sont deux personnes différentes) ont été réélus dès le premier tour. Foin de deuxième tour chez nous, ce qui est plutôt bien, vu qu'un lundi lendemain d'élection, les services municipaux débarquent à 6h 30 pour remettre les pupitres dans les salles de classe et ranger tout ce foutoir.
Néanmoins, aux législatives comme aux municipales, nous avons vu des électeurs zélés pour le deuxième tour. Au printemps dernier, deux individus ont ouvert le portail et nous les avons arrêtés dans la cour. Cette fois-ci, le portail était fermé à clef, mais une gentille mamie, me voyant sortir, a voulu savoir où on votait...
Je me demande bien pour qui comptaient voter ces gens qui venaient, donc, sans même savoir qui pouvait bien être candidat (puisque les panneaux électoraux avaient été nettoyés et que nous n'avons évidemment reçu aucune propagande ni aucun bulletin).

Libellés : ,

Linguistique

13 mars

Il y a des phénomènes linguistiques qui m'ont toujours intriguée. Enfin, depuis qu'on m'en a parlé, en tout cas.
Par exemple, comment explique-t-on que "five" et "quinque" sont issus d'un même ancêtre? Et qu'à ce même "quinque" corresponde "pemp", en breton?
Le Pirate, en son temps, m'a montré que la correspondance entre [q/k] et [p] n'était pas si étrange. Il trouvait en effet normal de dire "koisson" pour "poisson". Je crois qu'il a cessé de dire "kendant" au lieu de "pendant", mais, dans le cas de ce dernier mot, l'analogie avec "quand" a certainement joué un rôle. De [p], on passe à [pf] (par exemple lors de la deuxième mutation identifiée par les frères Grimm), et de là, sans doute, à [f].
Numérobis, lui, a choisi d'illustrer le rhotacisme inverse. Le rhotacisme, c'est ce truc incroyable qui fait que des [z] ont été prononcés [r]. Le rhotacisme inverse a remplacé des r par des s, et c'est ainsi que notre "chaise" n'est qu'une variante moyen-âgeuse de "chaire". Donc, Numérobis, après avoir longtemps appelé son frère (ici habituellement nommé "le Pirate") "Era", le nomme désormais "Azane", ce qui certes rend la fin du mot plus proche de la réalité, mais nous éloigne quand même globalement du prénom réel, puisque "Era" comportait trois sons corrects, et que "Azane" n'en a plus que deux.
Bon, pour la dissimilation des aspirées, mes enfants ne m'ont pas encore fourni d'exemple, alors on va en rester là pour les cours de linguistique ou de phonétique...

Libellés : ,

Il raconte

10 mars

La semaine dernière, le verbe "raconter" m'est venu à l'idée pour parler des performances linguistiques de Numérobis. Et comme la nounou l'a employé aussi, je crois qu'on peut le dire, cet enfant de 21 mois raconte sa journée, pour peu qu'on sache l'écouter.

Ainsi, j'avais avisé quelque chose sur sa main, l'autre soir, et nous avons eu le dialogue suivant:
- Qu'est-ce que c'est que ça?
- Momone.
- Et qui a fait ce bonhomme?
- Tonton. - Khon-hon.
- Ah, Tonton a fait ça avec un crayon...
- Sin. (dessin)
D'où il résulte que le fils de la nounou (surnommé Tonton) a dessiné un bonhomme avec un crayon. Enfin, un stylo, mais bon, c'est déjà bien d'en avoir appris autant.

Il y a aussi des dialogues fictifs, comme vendredi matin avec son doudou:
- Mir? (dormir / lit)
- Non.
- Ahure? (voiture)
- Oui!
Ce qui traduit assez bien son état d'esprit quand je le réveille aux aurores.

Et puis, il y a des moments, où, comme tous les enfants, il parle tout seul:
Oh, sassé (cassé). Ahure (voiture). Azan (le Pirate). 'tain! (ahem...)

Libellés : ,

Les profs

7 mars 2008

Parfois, les profs redeviennent des élèves. Quand ils vont en stage, par exemple. Et alors, il y a fort à parier que les profs seront pires que leurs élèves.
Aujourd'hui, formation pour la saisie internet des absences. Déjà, avant d'entrer dans la salle, ça râle, parce que y en a marre de toutes ces réunions, et à quoi bon encore une, et patati et patata, comme si cette conférence n'était pas un excellent prétexte pour rater une heure de cours.
Dans la salle, c'est n'importe quoi, ça discute dans tous les coins, ça fait des blagues de potaches, ça n'écoute qu'à moitié. Il y a même une miss Pois Chiche qui ose demander, alors qu'on vient d'expliquer qu'il n'est pas obligatoire de saisir les absences dès l'entrée dans la salle, puisque la transmission ne se fera que vers la demie, si elle peut attendre 9h 10 pour entrer ses absences. Elle a reposé une autre question de même genre, avant de demander où on pouvait trouver le jeune chargé de l'informatique. Et, comme pour nous confirmer qu'elle avait un cerveau de quinze ans, elle a demandé aussi s'il n'aurait pas un numéro de téléphone portable, le gars.
Mais il ne faut pas dire du mal des collègues, hein.
Comme les élèves, tout le monde regardait sa montre, ou mieux encore, l'écran d'ordi rétro-projeté qui donnait l'heure, et beaucoup se sont hâtés de sortir dès que le baratin a eu l'air fini, sans même attendre la copie papier du diaporama, kit de survie indispensable à certains neuneus.
On nous a bien dit aussi de ne surtout pas dire "oui" si l'ordinateur nous demandait si on voulait qu'il se souvienne du mot de passe tordu qui a été octroyé à chacun. Parce qu'ensuite, ce serait trop facile pour les élèves de se connecter sur le site. Et comme la confiance règne, les informaticiens vont rapidement supprimer la mémoire des mots de passe.
On peut inculquer Alzheimer à un ordinateur, dites donc.


A part ça, j'ai une question pour mes lectrices, enfin, celles qui enseignent en maternelle: C'est quand est-ce qu'on apprend à écrire en attaché?

Libellés : ,

Il grandit

5 mars 2008

Mon Pirate grandit.
Depuis qu'il est rentré du ski, deux changements radicaux sont intervenus dans sa vie (ah, ben zut, Elisabeth T. n'en avait prévu qu'un, et pour l'été, encore).
Il a quitté son doudou, tout simplement parce qu'un soir, nous ne l'avons plus retrouvé, et je ne sais pas non plus où j'ai rangé ses copains (il avait trois doudous identiques et interchangeables) lors du déménagement. Depuis, il dort avec un singe en laine orange. Parce que bon, il est encore un peu petit, quand même.
Après s'être levé toutes les nuits à une heure du matin pendant une semaine pour faire pipi, il s'est levé un matin et a constaté, tout étonné, qu'il n'avait pas mouillé son lit, bien qu'il ne se fût pas levé cette nuit-là. Et oui, le Pirate est définitivement propre la nuit.
Reste à apprendre à Numérobis que le pot n'est pas juste un jouet porteur...

Libellés :

Vite vite

3 mars

Juste un petit mot pour dire que je suis toujours là.
Mais bon, aujourd'hui, j'ai couru pour tenter d'inscrire le Pirate en colonie de vacances, j'ai trié le linge qui ne va plus (le printemps s'annonce, et les enfants, ça ne cesse de grandir), et je n'ai plus trop de temps à vous consacrer avant le retour de K.
Et puis en plus, je n'ai rien à raconter.

Libellés :