Viens, à la maison...

(25 février)

Y a le printemps, qui chante.


Bon, les collègues allemands, avant de s'inviter chez nous sous prétexte qu'il fait doux, ils auraient pu regarder un peu mieux la météo: il pleut. Depuis environ deux mois, malgré quelques timides tentatives du soleil.
Mais j'ai quand même fait un grand ménage pour accueillir ma "correspondante", comme disent les élèves, et cette semaine, je double mes heures de présence au collège ou avec des élèves, vu qu'il faut bien occuper et sortir ce petit monde.
Vivement les vacances!

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Ca va pas être facile...

(22 février)

En ce moment, je ramasse les chèques pour l'échange, et je les apporte à l'intendance, où la collègue s'arrache les cheveux entre tous les voyages. Il faut dire qu'entre les parents qui font un seul chèque pour régler la totalité du séjour, ceux qui en font deux, comme on le leur a demandé, pour pouvoir étaler les paiements, ceux qui ne règlent que la moitié de la somme, parce qu'ils n'ont pas compris l'étalement des encaissements, et ceux qui viennent régler en espèces (ouais, 125 euros en billets, ils étaient cachés dans le matelas de la grand-mère), c'est un peu compliqué. Surtout qu'il y a, donc, plusieurs voyages, et sans compter les règlements de la cantine, avec les parents divorcés qui paient chacun la moitié.
Et puis il y a les parents qui demandent à payer quand ils auront reçu l'aide qu'ils ont demandée (et là, il a fallu compléter le dossier) et Madame Lachance, qui t'explique que oui, le paiement "sera effectuer" bientôt, et qu'elle prendra rendez-vous avec le chef d'établissement "en temps voulu". C'est cela, oui. Le premier versement était prévu pour lundi dernier, ma bonne dame, le "temps voulu" est échu, donc.
Heureusement, il y a des gens fauchés qui ne manquent pas d'humour (ou alors, qui manquent de bon sens), témoin ce petit mot agrafé à un chèque:

(Cliquer pour agrandir)
La collègue de l'intendance n'est pas sûre de pouvoir attendre jusque là, mais elle a bien ri, quand même...

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Bilan d'étape

(18 février- Joyeux anniversaire à tous mes copains nés ce jour-là!)

Nous avons rencontré la prof principale du Pirate. Parce qu'elle nous avait proposé de le faire, histoire de faire un petit bilan de l'intégration de notre fils dans la classe.
C'est une jeune femme très mignonne. Je me suis sentie un peu vieille, en la voyant si jeune.
Ah oui, mais on était là pour parler de celui qui a sauté une classe.
Elle nous a dit que le Pirate était tout à fait à sa place en sixième. Qu'il pourrait même devenir un des éléments moteurs de la classe, vu son immense culture (tu parles, Charles, ils travaillent sur la Grèce Antique en histoire et causent mythologie en français, il adore ça!). Qu'il comprend en une heure ce que d'autres peinent à assimiler en dix jours (ben oui, c'est justement ça, un enfant intellectuellement précoce). Que, même en allemand, il rattrape le niveau des autres. Que si les deux premières semaines ont été difficiles, maintenant, il a l'air plus à l'aise (je confirme, il a arrêté de me téléphoner dès qu'il rentrait à la maison).
Bref, nous avons de la chance.
Parce que notre fils, non content d'être précoce, est aussi capable de s'adapter. Ce qui n'est pas le cas de tous ces enfants plus intelligents que la moyenne. Nous en avons un ou deux, en sixième, dans notre collège. Qui n'ont probablement pas été "dépistés", ou en tout cas, personne ne nous a rien dit. Ils sont totalement en décalage avec leurs camarades, très calés sur certains sujets et parfois très rapides à comprendre (ce qui me fait penser qu'ils sont précoces, eux aussi), mais avec d'énormes difficultés de communication. Ils ne s'intègrent pas. Le système scolaire n'est pas adapté à leurs besoins, et je trouve ça assez terrible pour eux.
Quand cessera-t-on, en haut lieu, de considérer que le collège unique est ce qui se fait de mieux? Les enfants sont différents, et ce n'est pas en voulant les formater tous dans le même moule qu'on leur permettra de s'épanouir.

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Intolérante

(14 février)

J'aime le français, ses mots et sa grammaire. J'ai une maîtrise de la langue probablement supérieure à la moyenne, forcément, un père prof de lettres classiques n'allait pas laisser ses enfants dans l'ignorance des plaisirs linguistiques. Soyons honnête, ça ne m'empêche pas de faire des fautes, j'en ai même corrigé (tiens, et pourquoi je ne le sens pas, là, l'accord avec le COD?) récemment d'assez laides trouvées dans les archives de ce blog.
Le problème, c'est que l'ignorance des autres me navre et m'exaspère. Je ne supporte pas qu'on oublie d'accorder les participes ou qu'on écrive "tâche" quand il s'agit d'une saleté. Si ma lessive venait à bout de toutes les tâches, elle repasserait le linge, aussi. La traductrice imbécile qui croit qu'on peut "prétendre s'intéresser à une vitrine" m'agace aussi, parce qu'on m'a appris au lycée que "to pretend", c'est faire semblant. Prétendre, en français, signifie revendiquer ou affirmer avec force.
Mais les fautes d'accord, de traduction ou de grammaire qui m'écorchent les oreilles (ou les yeux) ne sont rien à côté des lacunes lexicales de mes élèves. Je me souviendrai longtemps de la fois où il a fallu que j'explique le mot "chaotisch", qui est absolument transparent, à condition cependant de connaître le sens du mot chaos en français. Parfois, je m'en amuse, comme lorsque je leur dis de regarder à l'antépénultième ligne du texte. D'autres fois, je tombe des nues, parce qu'ils ne connaissent pas un mot qui me paraît évident (heureusement, il y a des dictionnaires dans la plupart des classes).
Certains sont plus durs de la comprenette que d'autres: il y en a un qui ne s'habitue toujours pas à ma façon de conjuguer le verbe s'asseoir. Je lui répète pourtant inlassablement chaque semaine "assieds-toi". Mais je suppose qu'il est incapable de conjuguer correctement ce verbe. Certes, même la surveillante à qui mes cinquièmes ont demandé de l'aide l'autre jour ne fait pas mieux. J'avais demandé aux élèves de traduire "il est assis devant la télé", et elle leur a expliqué que c'était une phrase au passé composé. Non Madame, c'est du présent; tu me reverras toi aussi la conjugaison du verbe s'asseoir, qui est pronominal (encore un gros mot).
Quand on est ignorant, au moins, on ne fait pas semblant, comme cette autre traductrice qui fait mine de savoir le grec, se permettant de mettre des notes là où l'auteur n'en avait pas mis (décidément, quand le COD est en, je n'accorde pas). Quand l'auteur juge qu'il faut une explication, elle ajoute une paraphrase de l'expression grecque dans son texte. Pour le reste, elle ne met rien, jugeant son lecteur assez fin pour comprendre que kyria veut dire Madame. Alors, la traductrice aurait mieux fait de s'abstenir, parce qu'elle ne commence à traduire le grec qu'à partir de la deuxième occurrence. Manifestement, elle ignore que nero, parakalo veut dire "de l'eau, s'il vous plaît" (ah oui, moi, quand je vais quelque part, je m'efforce de comprendre ce qui se dit autour de moi, ça me permet d'étaler ma science, comme la confiture, après).

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Comment ça, de l'énergie solaire?

(12 février)

Non mais, il y a en ce moment, alors même que nous guettons les débordements de rivières et autres fossés, des fois que ça empêcherait les transports scolaires de passer*, une offensive de fort mauvais goût de la part des vendeurs de panneaux solaires. Sans rire, j'ai reçu quatre appels en une semaine pour me proposer une étude gratuite. Dont deux coups de fil à un quart d'heure d'intervalle.
Le premier venait de loin, et "Sandrine" a commencé par me demander si j'étais bien propriétaire au 4 Klaus Machintruc. Alors, Sandrine, dis-moi, dans ta formation express, on n'aurait pas oublié de te préciser qu'il y a des lettres qui ne se prononcent pas, à la fin de certains mots, en français? Parce qu'alors, tu aurais su qu'on ne dit pas le s final, dans un "clos". Trop facile de la berner, celle-là, en lui répondant que non, je ne suis pas propriétaire à cette adresse. Ce n'est même pas un mensonge: c'est mon ancienne adresse, et j'y étais locataire (mais avec le même numéro de téléphone).
Un quart d'heure plus tard, la jeune femme qui appelait pour les mêmes raisons, mais semble-t-il de la part de mon distributeur de courant, maîtrisait beaucoup mieux la langue française. Notre conversation ayant commencé de la même manière, elle a tout de suite compris, elle, qu'éventuellement je pouvais être propriétaire ailleurs, et vraisemblablement pas trop loin, puisque j'ai conservé mon numéro de téléphone. Il m'a fallu un peu plus de temps pour m'en débarrasser, mais j'ai au moins appris une chose: sur nos ardoises synthétiques, il est fort vraisemblable que des panneaux solaires seraient peu rentables, ou en tout cas, mettraient du temps à l'être. Surtout si le soleil continue à se planquer derrière cette belle couche de nuages.

* Ce n'est même pas une blague: un de mes établissements était fermé vendredi pour cette raison.

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Mousson

(7 février)

Bon alors, les pluies incessantes, le ciel nuageux toute la journée, tout ça pendant des jours, c'est la mousson, c'est ça? Ca veut dire que la Bretagne est passée en zone tropicale, vu qu'on a aussi suffisamment de vent pour un cyclone? Et mon département en alerte rouge vagues et submersion, d'une part, et pluies et inondations, d'autre part, c'est juste parce qu'on vient de faire un copié-collé de la météo du Bengladesh? Si c'est ça, il faut le dire, hein, on va prévoir les tenues légères pour la belle saison.
En attendant, on vit dans la pénombre et la crainte des coupures de courant (une maman touchée, ce matin, à l'école), on est transi non de froid, mais d'humidité, et le moral en prend un sacré coup. Ajoutez à toutes ces réjouissance une belle dose de fatigue (normale après 4 semaines de classe), un bon mal de dents, et vous comprendrez que j'aie moyennement envie de faire quoi que ce soit. En fait, je resterais bien sous la couette toute la journée, avec un ou deux chat(s) en guise de bouillotte(s) et un bon gâteau au chocolat et du thé bien chaud.

Et le détail qui tue: qui a eu l'idée saugrenue de donner aux dernières grosses tempêtes (venues de l'Ouest) des noms allemands, comme Dirk et Petra?

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Je suis à la mode!

(5 février)

Il y a un truc, un anniversaire, une épidémie d'exposés, que sais-je encore, Outre-Rhin, à propos du gars auquel j'ai emprunté mon pseudo, ou quoi?
J'ai reçu 3500 visites de Germanie en une semaine, soit autant que d'habitude en un trimestre (et en provenance du monde entier). Mes statistiques s'envolent. Mais les visiteurs doivent être un peu déçus...

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Chien chaud

(3 février)

Depuis le temps que je parlais d'acheter une bouillotte pour réchauffer le lit du P'tit Mousse quand il fait trop froid dehors, et que la chaudière peine à amener suffisamment de chaleur jusque dans sa chambre...
L'autre jour, dans une galerie commerciale, je suis tombée sur un stand de peluches très mignonnes, et qui, en plus, étaient remplies d'un mélange de blé et de fleurs de lavande destiné à être réchauffé afin de, par la suite, diffuser une douce et apaisante chaleur. Le vendeur avait du bagou, il a réussi à me faire repartir avec cette bête:

Il m'a assuré qu'il était propre et sevré, et qu'il devrait bien s'entendre avec nos chats. Bien plus agréable qu'un vrai, donc.
Pour être honnête, comme il ne faisait pas véritablement froid, j'ai un peu oublié l'animal dans son sac en papier. Jusqu'au jour où nous sommes tombés en panne de fioul (oui, je sais, il existe des jauges pour savoir où on en est, mais la nôtre n'est pas encore posée). Là, j'ai été chercher le chien, et je l'ai proposé au P'tit Mousse. Lui qui refuse toute présence féline dans sa chambre quand il dort a accepté ce nouveau doudou. J'ai passé le chien au micro-ondes, il en ressorti tout chaud, et il a passé la nuit sous la couette avec un petit garçon ravi. L'enfant lui a trouvé des ressemblances avec -oudin, le chien de mes beaux-parents (oui, cet animal, comme d'ailleurs les chiennes de nos voisins, est né l'année des H. Leurs propriétaires n'ayant pas pensé qu'on pouvait remplacer cette lettre muette par une consonne plus sonore, il nous a été facile de rebaptiser, un peu méchamment il est vrai, ces trois chiens Boudin, Vermine et Q-lotte.) Depuis, le P'tit Mousse réclame pratiquement chaque soir que je fasse chauffer son chien.
Quant à Flourig, c'est au Pirate qu'elle va désormais réclamer un câlin, après le repas du soir. Son lit est bien plus confortable que mon bureau...

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