C'est le bazar

 (30 juin)

C'est le bazar dans la haie qui entoure mon jardin.

Sur une grande partie, elle est constituée essentiellement de buis. Ailleurs il y a d'autres arbustes, mais ils sont minoritaires. Au bout, un laurier (sauce).

J'avais déjà remarqué les ronces qui foisonnent, et dont je serais bien en peine d'arracher le pied, qu'il faudrait déjà arriver à localiser dans le fouillis. Je ne vous parle pas du liseron, c'est désespéré.

Je savais aussi qu'ici et là, un gland tombé du chêne d'en face avait réussi à percer et à pousser. Là encore, difficile d'arracher un pied déjà bien enraciné: certains troncs font déjà trois ou quatre centimètres de diamètre. Les branches se font couper chaque fois que la haie est taillée, mais les chênes restent.

Et un matin, je suis tombée là-dessus:

Vous voyez bien, en bas à droite, des feuilles de chêne. Mais en haut à gauche ce sont... des feuilles de laurier-sauce, il a suffit de les couper pour que l'odeur vienne le confirmer. Je n'ai pas cherhcé le pied, parce qu'à cet endroit, il y a aussi, au ras du sol, de petits fraisiers qui sont en train de donner quelques fruits; quand il n'y aura plus de fraises, j'approfondirai peut-être mon enquête.

Mais en tout cas, je sais qu'il vaut mieux éviter les haies de buis. C'est touffu et ça dissimule des plantules qu'on préfèrerait ne pas voir pousser là. Je n'aime pas l'odeur des fleurs, qui sont quasi invisibles. Ca ne donne pas de fruit. Quel intérêt, vraiment? Voilà un critère de recherche pour le jour où je me déciderai à retenter l'aventure de la propriété.

(Non, la haie n'est pas taillée. D'abord, je crois qu'un règlement communal interdit la taille des haies entre avril et août, rapport aux petits oiseaux. Et ensuite, ça fait un refuge et ça donne un peu de fraîcheur à tout un tas de petites bestioles; celles qui n'ont pas peur de Gribouille, en tout cas.)


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Pas de quoi s'étonner

 (27 juin)

J'ai eu beau chercher dans mes archives, je n'ai pas trouvé ce que je voulais. Mais je vois bien que, depuis des années, à cette époque-ci, mon unique (ou presque) sujet de conversation est le bac.

Alors je continue.

On nous annonce des modifications du calendrier, pour l'année prochaine (je parle des épreuves du bac, pas des vacances scolaires, mais là aussi, je sens qu'il va y avoir un changement, parce que nous sommes censés rentrer le 6 mai des congés de printemps, soit deux jours avant le 8, et le 9, c'est le jeudi de l'Ascension; quelqu'un a réfléchi avant de pondre ce truc?). Parce que, c'est dingue, mais quand on met des épreuves à fort coefficient en mars, les élèves ne travaillent plus, après.
Incroyable.
Il me semble que les profs avaient anticipé le problème dès l'annonce du merveilleux bac Blank'R. Je crois même qu'ils en avaient parlé ouvertement et que les syndicats avaient énoncé leur inquiétude. Mais qui connaît le mieux les élèves? Un fonctionnaire du Ministère, qui passe son temps dans un bureau? Un ministre, qui visite une école primaire le jour la rentrée, une maternelle pour la Saint-Nicolas, un collège en janvier et un lycée professionnel le 8 mars (les années fastes)? Ou bien un professeur?


(En tout cas, les candidat·es au bac qui viennent passer le grand oral chez nous ne doivent pas être déçu·es de la visite. Le plafond de la salle où il·elles se préparent moisit...)

Et puisqu'on parle de mettre le nez dans une école une fois par an, je me demande bien comment il se fait que les écoles de Marseille puissent avoir été négligées aussi longtemps. Comment une municipalité peut-elle laisser se dégrader à ce point les conditions d'apprentissage? Où est passé le budget? (Et quel maire responsable a été réélu combien de fois malgré tout?)

On dirait bien que tout le monde, là-haut, se fiche cordialement de l'éducation des enfants. Pas étonnant que les petit·es Français·es obtiennent de si mauvais résultats lors des enquêtes internationnales.

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Mais bien sûr

(25 juin 2023)

Il y a quelques jours, une collègue a remarqué dans les destinataires à la réponse d'un mail envoyé par une autre collègue une adresse bizarre, à consonnace italienne et qui ne semblait correspondre à personne de connu au lycée. La chose était d'autant plus étrange que cette adresse ne figurait pas dans les adresses visibles du mail de départ. (Je réexplique: V. a envoyé un mail à plusieurs personnes; en répondant à ce mail, C. a vu apparaître, après avoir cliqué sur "répondre à tous", une adresse supplémentaire inconnue.)

Manifestement, la collègue qui expédiait le mail avait vu son compte piraté, ou en tout cas, quelqu'un avait réussi à se faire envoyer discrètement tous les messages qu'elle écrivait. Il faut dire que V. n'est pas troujours très maline. Gentille, mais assez naïve pour laisser le poste sur lequel elle vient de travailler avec sa session ouverte, par exemple. Heureusement qu'il faut taper un nouveau code de connexion pour accéder à l'ENT ou à d'autres informations. Mais si elle prend aussi peu de précautions chez elle, il n'est pas étonnant que quelqu'un puisse lui faire ce genre de farce.

Toujours est-il que j'avais été destinataire du mail de départ. Ainsi que d'un autre mail, celui-là évidemment frauduleux, envoyé par l'adresse personnelle piratée d'une autre collègue (I.). J'avais pris soin de contacter I. en utilisant la boîte académique pour la prévenir. J'ai fait attention à supprimer l'adresse étrange en répondant au message de V.

Ce qui ne m'a pas empêchée de recevoir le message suivant, prétendûment du ministère de l'Intérieur, mais sans aucun logo, et avec une pièce jointe que je me suis bien gardée d'ouvrir:

Bonjour,

Nous engageons à votre encontre des poursuites judiciaires pour: Atteinte à la pudeur, pédopornographie, exhibitionisme, Cyber-Pornographie.

Vous êtes priés de nous faire parvenir vos justificatifs par email pour qu'elles soient mises en examen afin d'éviter toutes expositions médiatiques pouvant salir votre image et porter atteinte à votre intégrité morale dans un délai de 72 heures.

Cordialement,

Le Général.FRÉDÉRIC VEAUX,

Le général Veaux existe vraiment, et c'est même le directeur général de la police nationale. Mais j'espère pour lui qu'il a un·e secrétaire qui maîtrise un peu mieux l'anaphore. Parce que là, je ne comprends pas trop qui sont les "elles" qui vont être mises en examen. Les justificatifs? Les poursuites judiciaires? Ne s'agit-il pas plutôt d'examiner d'éventuelles pièces justificatives? Et d'ailleurs, quel genre de justificatifs peut-on produire pour prouver qu'on n'est pas un cybercriminel? (Ah, je suis bête, la réponse était dans la pièce jointe, certainement!)

J'ai supprimé le message, et puis c'est tout. Il doit y avoir moyen de signaler ce genre de tentative, très fréquent sur la boîte académique (il paraît qu'elle est trop vieille et ne résiste pas au piratage), mais je ne sais pas comment.

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Elle est de retour

 (Premier Messidor, pour ceux qui ont suivi)

La fille trop bizarre des abonnements aux transports en commun est de retour! Je vous avais déjà parlé d'elle l'an dernier (vous pouvez chercher dans les vieux messages sur la barre de droite), mais cette année, je suis sûre qu'elle est issue d'une intelligence artificielle. Ses doigts sont un peu ratés, c'est un signe qui ne trompe pas.

Ce qui est un peu raté aussi, sur le formulaire d'inscription, c'est la case de saisie des dates de naissance. Un calendrier s'affiche, mois par mois, et il faut cliquer sur la bonne date. Sauf qu'il faut d'abord arriver au bon mois. Pour Numérobis, qui est né en mai 2006, la première page affichée est celle du mois en cours (il y a des gens qui prennent un abonnement pour un nouveau-né? Les bébés ne voyagent pas gratuitement?). J'ai donc dû cliquer 17x12 fois avant d'arriver au bon mois.
Pour la date de naissance de la personne qui paie, quelqu'un s'est dit que cette personne était majeure, et le calendrier commence en 2005. Mais il n'empêche que j'ai dû remonter un nombre incalaculable de mois avant d'arriver à cliquer sur le bon mardi! Bandes d'andouilles, vous ne pouviez pas faire sélectionner d'abord l'année? C'est déjà assez humiliant de remonter un menu déroulant sur (presque) 50 ans...


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C'est (pas) bientôt fini?

 (16 juin)

Mercredi, j'ai surveillé l'épreuve de philosophie.
Et découvert qu'un de mes élèves avait "Messidor" comme deuxième prénom. Oui, comme le mois du calendrier révolutionnaire. C'est original, avouez. Je me suis demandé si les parents avaient choisi ce prénom en fonction de la date de naissance, et ça m'a bien occupée 5 minutes. C'est qu'on s'ennuie énormément, à surveiller "activement" les candidats. On n'a pas le droit de lire, il faut déambuler entre les rangées, garder son flegme et le silence pendant 4 heures.

Messidor, donc, est né le 10 juin. C'est un peu tôt, me dis-je, pour la moisson. Et puis, les mois du calendrier révolutionnaire commencent aux environ du 20 du calendrier grégorien, ils ont une terminaison par saison, les mois d'été en -or (Messidor, Thermidor et Fructidor) ne devraient donc commencer que vers le solstice, soit le 21 juin. Le 10, on est encore au printemps. Germinal? Non, ça, ce doit être être le premier de la liste. Prairial, alors? Ah, oui, Prairial me plaisait bien, en juin, c'est la période des premiers foins. Je me suis promis de vérifier en rentrant chez moi. Et je me suis dit que Messidor était peut-être né avec quelques jours d'avance. Ou alors le choix de ce deuxième prénom n'avait rien à voir avec la date de naissance. Et j'ai regretté de ne pas avoir regardé les prénoms subsidaires de son frère aîné, qui a subi mes cours il y a quelques années.

Je voulais vous livrer la prose édifiante d'une des premières copies qui ont été rendues, mais j'ai égaré la feuille sur laquelle je l'avais copiée. Si je retrouve ça, et que je regroupe avec d'autres exemples datant du bac blanc, il y aura un petit billet pas très charitable pour les élèves...

Jeudi matin, j'étais suppléante pour la surveillance, et c'est beaucoup mieux que d'être affectée à une salle. D'abord, on attend pour s'assurer que tous les collègues surveillant·es sont bien là. En l'occurence, il y en a un pas très au courant qui est arrivé avec un quart d'heure de retard. Je l'ai remplacé, et puis je suis retournée papoter avec les autres suppléant·es, faire deux ou trois recherches sur internet, boire un thé, et attendre que la première heure soit largement écoulée pour proposer aux collègues coincé·es dans leurs salles de les remplacer le temps d'une pause. J'ai circulé dans trois ou quatre salles, vu des collègues dans le couloir, et je me suis nettement moins ennuyée que la veille.

L'après-midi et ce vendredi, le proviseur, qui doit avoir peur que nous ne sachions pas comment nous occuper, avait prévu des tas de réunions sur des sujets divers et variés. Au total, j'aurai été plus présente au lycée cette semaine que pendant une semaine normale de cours. L'une des réunions visait à nous montrer les usages possibles de Chat-GPT pour nous et par les élèves. Instructif, mais je ne suis pas encore convaincue que mes élèves sauront l'utiliser correctement pour faire leurs devoirs d'allemand de manière discrète. Ils vont continuer à faire traduire leurs textes par d'autres logiciels. En tout cas, le robot n'a pas été capable de répondre du premier coup à ma requête, qui était de résumer une page internet sans phrase complexe et sans utiliser le passif. Il a fallu que je répète la consigne, et là, en revanche, c'était très bien.


Et quand je lui ai demandé de faire un exercice (qu'il avait pourtant identifié comme tel en résumant le contenu de la page), il en a été incapable. Il m'a donné des exemples en français qui n'avaient rien à voir avec mes phrases. Je lui ai fait remarquer, et il a alors donné des exemples hallucinants en allemand. Il a fallu que je lui donne la première réponse pour qu'il s'excuse et qu'il me répète la solution. Une collègue d'anglais a testé avec un exercice de phonétique, il n'y est pas arrivé non plus. Il y a donc encore des choses dont on est (presque) sûr que les élèves vont être obligés de les faire eux-mêmes (je ne me leurre pas, pour l'exercice sur les relatives, si je le donne à la maison, une partie d'entre eux va d'abord traduire les groupes de mots, puis faire l'exercice en français avant de faire retraduire en allemand).

(Et sinon, Prairial est bien le dernier mois du printemps dans le calendrier révolutionnaire.)


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Comment mettre les gens de bonne humeur

13 juin

Ce matin, j'ai trouvé sur l'ENT ("environnement numérique de travail", le truc électronique sur lequel je fais l'appel, remplis le cahier de texte, et peux dialoguer avec tout un tas de gens) le message suivant (je cache juste une partie du prénom):

  • Surveillants > Moi
    mar. 13/06/23 08h24
    La mère de Jul_tte a appelé car apparement sa fille a été convoqué la veille pour le lendemain à un devoir alors qu'elle devait passer la journée à réviser aujourd'hui.

    Jul_tte a l'air de jouer un peu la comedia del arte à sa mère mais je ne pense pas qu'elle soit prête à l'entendre (elle a quand même dit à sa mère qu'il n'y avait pas de self, qu'elle allait être sans repas, sans personne pour réviser sa philo, il ne manquait plus que les violons en fond sonore.)

    Elle veut que vous la rappelier, si vous êtes d'humeur conflictuelle et que vous voulez passer vos nerfs ça peut être une idée mais sinon je vous le déconseille, si vous pouvez éventuellement prendre le temps de lui répondre sur pronote ça sera déjà un beau geste.

 Pour une fois, je suis passée outre les fautes d'orthographes, et j'ai éclaté de rire.

Jul_tte est une élève qui a séché plus de la moitié des cours d'EMC, évidemment couverte par sa maman. Il y a eu deux devoirs au premier trimestre, un au second: Jul_tte était absente. Elle auraitdû présenter un exposé au troisième trimestre; elle ne l'a pas fait. Elle n'avait donc pas de note pour le contrôle continu. Et là, l'organisation du nouveau bac est formelle, pour avoir une note en EMC, il fallait qu'elle passe un oral. J'avais signalé l'absence de note sur le bulletin du troisième trimestre, le professeur principal avait noté la chose, mais apparemment, le proviseur adjoint a omis Jul_tte dans sa liste des élèves à convoquer, et c'est pourquoi elle n'a reçu sa convocation qu'hier.

Et alors là, branle-bas de combar familial. La mère est une emmerdeuse personne bien connue de l'administration (et, si jinterprète correctement le message des surveillants, de la vie scolaire) pour se plaindre et réclamer sans arrêt. Elle a donc appelé tout le monde, cherchant à savoir "quels chapitres" sa fille devait réviser. Ben, tout depuis le début de l'année, en gros, ai-je indiqué à la vie scolaire. Elle râlait aussi à propos d'un exposé que Jul_tte m'aurait envoyé, et qui n'est jamais arrivé dans ma boîte de réception académique. A quoi l'adjoint à répondu qu'un seul devoir, et qui plus est rendu en retard, ne saurait de toute façon constituer uen moyenne. En somme, elle se plaignait d'une convocation de dernière minute, tout en regrettant que je n'aie pas été mesure de tenir compte le lundi soir d'un devoir que je n'avais toujours pas le jeudi suivant. L'adjoint m'a confié qu'il espérait vraiment que Jul_tte ait son bac, pour être débarrassé de la mère.

Laquelle maman a fini par essayer de me contacter directement, via l'ENT. Cependant, comme elle m'a écrit vers 18h 30, et qu'à cette heure-là, j'estime avoir le droit à la déconnexion, je n'ai vu son message que le lendemain. Après qu'elle avait déjà recontacté les surveillants. Et elle m'avait aussi écrit un message "urgent" sur ma boîte mail académique, à 7h 30 du matin. Je lui ai répondu (vers 9h) en lui expliquant que je découvrais ses messages, et que sa fille pourrait bien être interrogée sur ce fameux exposé. Bien sûr, je ne l'ai pas appelée (le surveillant avait renvoyé un message en indiquant le numéro de téléphone qu'il avait omis - acte manqué - dans son premier message) et j'ai attendu l'heure de convocation de l'après-midi.

Deninez quoi? Jul_tte était là, avec uen mine de chien battu, et je lui ai dit de me parler de son sujet. Elle était incapable de me citer le nom des principales personnes concernées par son processus démocratique. Elle ne savait même plus s'il s'était produit au XIXème ou au XXème siècle. Pour le reste, il lui a fallu pratiquement une minute pour retrouver le mot "député", et quant à savoir comment s'appelle l'endroit où ils siègent... La pauvre n'avait pas pu récupérer les photocopies fournies en cours (elle n'a pas d'ami·es?) et ne suivait manifestement pas beaucoup non plus l'actualité. Et elle aura quand même le droit de voter aux prochaines élections...

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Restauration

 (10 juin)

Il y a quelques temps, j'avais acheté un petit meuble, via lebonqwoin.


Il avait besoin d'une petite toilette et d'une remise à neuf. Je me suis dit que j'allais le repeindre.

Et quand j'ai découvert quelques petits trous de vrillette, j'ai compris qu'il fallait d'abord le nettoyer et le traiter. En premier lieu, je pouvais enlever la décalcomanie du haut et l'autocollant de l'intérieur de la porte. Un coup de ponçage et un coup de sèche-cheveux (tiens, il me sert à quelque chose, finalement) ont fait l'affaire.

Ensuite, j'ai essayé d'enlever le vernis. Sans produit trop toxique, et sans me fatiguer à poncer. J'avais lu sur la toile qu'on pouvait utiliser du bicarbonate de soude et de l'eau. Et l'essai sur une des étagère a semblé concluant.


On voit nettement la partie décapée, sur cette photo. Ce qu'on ne voit pas encore, c'est la légère déformation du bois induite par l'humidité...

J'ai démonté le meuble et tout attaqué.

Je travaillais dehors, profitant du soleil qui faisait sécher la pâte au bicarbonate. Au début, j'ai tâtonné un peu pour trouver la bonne consistance. A la fin, j'en avais un peu assez de frotter. J'avais déjà utilisé pas moins de 5 kg de bicarbonate, et comme j'avais commis l'erreur de ne pas mettre de gants, mes doigts étaient légèrement abîmés (mon téléphone a mis trois jours avant de reconnaître de nouveau mon empreinte digitale!). Et puis, enlever la pâte salée des recoins du meuble s'est avéré quelque peu compliqué.

Je dois dire que j'ai renoncé à le nettoyer parfaitement, et que je l'ai traité contre les insectes xylophages en passant par les parties où il n'y avait jamais eu beaucoup de vernis. (On ne peut pas traiter par dessus du vernis, c'est la seule raison pour laquelle je ne suis pas mécontente d'avoir quand même infligé ce traitement au bois).

Le meuble était prêt pour une couche de peinture, mais la météo est devenue un peu capricieuse. J'ai attendu qu'il fasse beau de nouveau pour me procurer un revêtement à poser sans sous-couche sur du bois vernis ou brut. Et j'ai tout ressorti sur la petite terrasse.




L'idée était de créer un contraste entre des parties claires (dans mes rêves, un beige rosé) et des parties plus foncées (dans mes rêves, un gris ardoisé ou un violet bleuté).

Je n'avais pas trouvé les coloris que je cherchais chez l'enchanteur royal. J'ai commencé par le blanc la crème fouettée.

A certains endroits, à cause des traces laissées par mon nettoyage sauvage, il a fallu trois couches. Et j'ai dû retourner acheter de la peinture.

J'avais testé le coloris gris graphite sous le meuble et sur les étagères, mais ailleurs, j'ai attendu que les parties claires soient bien sèches pour les protéger et passer au coloris contrastant.

Mine de rien, comme il fallait attendre quatre heures après une couche pour passer la suivante, il m'a fallu deux grosses demie-journées pour tout mettre en couleur (comme en dit dans le nord du pays).


Mauvaise surprise aussi en décollant le scotch de masquage: quelques écailles de peinture crème se sont décollées et j'ai dû procéder à des retouches, qui sont restés visibles.
Mais le meuble était prêt à être remonté.

J'ai eu la bonne idée de commencer par l'étagère du bas, qui a laissé de grosses traces grises sur les côtés. Elle avait sûrement gonflé à cause de l'eau du nettoyage, et puis je n'avais pas pensé à bien poncer les bords. J'ai donc bien préparé l'étagère du haut avant de la remettre en place, et remis un peu de peinture claire à l'intérieur du meuble...

Ensuite, c'est la visserie de la porte qui m'a lâchée. Il devait y avoir de la peinture dans les trous, les vis ne vont plus jusqu'au bout. Mais surtout, il y en a une qui a carrément cassé:

Je n'ai pas encore trouvé de solution à ce problème. il me faudrait une agrafe, ou quelque chose comme ça. Je préfère ne pas mettre de colle.

On voit très bien sur la photo ci-dessus que je n'ai pas nettoyé les charnières. Ce n'est pas vraiment gênant. En revanche, ça l'est plus pour l'entourage de la serrure, que j'ai décidé de ne pas remettre, il fait trop vieux et rouillé. Pour l'instant, le meuble ressemble donc à ceci:

Il reste dans l'entrée en attendant que je lui trouve un bel ornement de serrure. Il faudrait aussi que je résolve le soucis de la charnière. Je me connais assez pour savoir que l'odeur de peinture a le temps de disparaître avant que je me décide à faire quelque chose... Et j'hésite aussi à passer encore une couche de finition pour protéger mon oeuvre.





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Enfumage et marketing

 (7 juin 2023)

Dans l'Educ' Nat', ils ont des gens, là-haut au ministère, qui ont des idées géniales bien tirées par les cheveux pour nommer leurs applications. On se demande s'ils ne se moquent pas un peu de nous, quand même.

Par exemple, tout ce qui concerne le bac se passe dans les îles grecques. Peut-être que c'est là qu'ils passent leurs vacances? En tout cas, pour les élèves, il faut aller valider son inscription sur "cyclades". C'est aussi le nom qui apparaît sur les copies numérisables, celles qui portent la mention (véridique, j'avais une photo quelque part) "aucun agraphage". Avec ph, c'est sûr ça fait plus grec...

Quant à nous, on nous envoie sur Santorin pour corriger ces fameuses copie numérisées. Et, depuis cette année, la banque de sujets a reçu un nom rien qu'à elle. Une île grecque, évidemment. Cela fait quelques jours que je navigue autour de sur Délos pour dénicher unepetite plage sympa un énoncé d'épreuve ponctuelle et que je galère. Plutôt que Délos, je propose de rebaptiser ce site Dédale...

Si par malheur nous ne pouvons pas valider la moyenne d'un élève pour le contrôle continu, il faut faire passer une épreuve à ce candidat, afin qu'il ait une note valable pour le bac. J'ai une andouille en terminale qui ne m'a rien rendu de l'année en EMC, elle doit donc subir une épreuve (orale, paraît-il). J'ai deux autres élèves qui n'ont pas fait de devoirs depuis la Toussaint, et dont je ne peux donc estimer le niveau, et je cherche des énoncés en allemand pour eux.

Quand on arive sur Délos, on a accès a absolument tous les sujets de toutes les matières, comme ça, en vrac. Cela semble vaguement rangé par ordre alphabétique, à en croire les énoncés visibles sur la première page, et qui ont des titres en créole ou en néerlandais, par exemple. L'option de filtrage est nullissime, elle n'admet pas la combinaison "allemand LVB". C'est soit "allemand", soit "LVB". J'ai fini par comprendre qu'il fallait aller dans les préférences utilisateur pour ne plus voir que les sujets, classés par langue, par niveau et par type d'épreuve. Et là, surprise: l'EMC n'existe pas! J'avais été prévenue par une collègue, cette matière est inconnue de la banque de données, il n'y a pas d'énoncé disponible. En allemand, ça a l'air mieux, mais à l'usage, voici ce qui se produit:


 Je n'ai réussi à ouvrir qu'un seul sujet qui correspond à peu près à ce que j'ai fait en classe (je ne veux pas plomber l'élève, ce n'est pas tout à fait de sa faute si l'infirmière l'a dispensé de la moitié de mes cours, rendant l'évaluation fort compliquée). Je le trouve un peu difficile, j'en voudrais un autre, mais aucun de ceux qui me semblent convenir n'est lisible. J'ai fait le test, sur la première page: quatre sujets sur 10 sont consultables.

Et les notes doivent remonter avant le 14 juin, ainsi que les chefs d'établissement en ont été informés... avant-hier.

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Jusqu'à la corde

 (5 juin)

Quand le Pirate rentre en fin de semaine et me demande de laver son linge...



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In memoriam

 (2 juin)

Cet après-midi, comme beaucoup de mes collègues, je ne ferai pas cours. Le proviseur a autorisé tous ceux qui le souhaitent à s'absenter pour se rendre aux funérailles de D.

D. était le professeur qui était en poste dans l'établissement depuis le plus longtemps. Arrivé en 1991 (l'année où j'ai eu mon bac), il avait toujours un mot sympathique pour chacun, cherchant à accueillir, intégrer et connaître les nouveaux venus.

Il aimait les blagues pas toujours drôles et souvent sexistes, et s'excusait parfois avant de les énoncer. Il aimait la vie, il aimait les gens. S'il râlait parfois un peu, je ne l'ai jamais entendu dire du mal de personne. D. était une personne foncièrement gentille.

Au fil des ans, il a vu défiler des générations de lycéens. Certains sont devenus des collègues. Certains ont eu des enfants qui ont à leur tour eu D. comme professeur.

Et puis, en janvier, D. nous a expliqué qu'il avait pris rendez-vous chez son médecin, parce qu'il ne se sentait pas très en forme, et qu'il avait le teint et le blanc des yeux un peu jaune.

D. ne reviendra pas. Cette saleté de crabe a eu sa peau.

Sa mort touche tout le monde. Nous, ses collègues, n'avons pas vraiment le coeur à faire cours. En apprenant la nouvelle, certains de ses élèves se sont effondrés, eux aussi (il en a certainement suivi pendant presque trois ans). Telle ancienne collègue (qui avait été son élève) a pleuré longtemps avec sa fille (son élève cette année). Tel autre collègue a annoncé qu'il irait à l'enterrement avec sa femme et sa fille (D. les a toutes deux eues en classe)... Des élèves cherchent aussi comme se rendre à l'église.

Il y aura sûrement du monde, cet après-midi, dans la petite église. Du monde peut-être aussi à l'extérieur. Des larmes, de la solidarité et de l'émotion.

Nous lui devons bien ça.

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