Ta mère en pantoufles dans la salle d'attente

(30 mars)

Le P'tit Mousse est né avec un "petit frein" sous la langue. C'est à dire que la membrane que nous avons tous sous la langue (et qui sert à quoi?) allait chez lui jusqu'au bout de ladite langue. Cela ne l'empêchait nullement de téter, malgré l'inquiétude des puéricultrices et autres personnels médicaux. Mais, comme cela pourrait l'empêcher d'apprendre à parler correctement (et de manger des glaces, puisqu'il ne pouvait pas tirer la langue) plus tard, l'interne en pédiatrie m'avait dit qu'elle allait voir pour un rendez-vous chez l'ORL.
Je n'en ai plus entendu parler.
Jusqu'au troisième jour du P'tit Mousse, où une jeune fille (infirmière? C'est une des rares à ne pas s'être présentée en entrant dans la chambre) est venue nous chercher "pour le rendez-vous". Quel rendez-vous? "Ah oui, l'ORL." Elle était équipée d'un siège-coque, au cas où j'aurais eu peur de porter mon bébé (elle a vite vu que ce n'était pas mon premier) et m'a prévenue qu'il faisait froid, "en bas". J'ai enfilé ma robe de chambre et emballé le P'tit Mousse dans une couverture, et je l'ai suivie.
Ce n'est qu'en arrivant au rez-de-chaussée que je me suis souvenue que les consultations externes, dans cet hôpital, sont réparties autour d'un couloir à ce niveau. Et je me suis retrouvée dans la salle d'attente des ORL, au milieu de mamans accompagnant leurs enfants en manteaux et bottes. J'étais en pyjashort, les mollets à l'air sous ma robe de chambre, les pieds nus dans mes chaussons. Mais cela avait au fond assez peu d'importance, la vedette étant ce visiblement nouveau-né qui venait, si jeune, consulter.
Quand vint notre tour, l'ORL nous a laissés à son assistante (j'ai oublié de regarder son grade), qui m'a demandé si je voulais rester, ou si je préférais qu'une infirmière vienne tenir mon bébé. Même pas peur! J'ai tenu moi-même les petites menottes, pour les empêcher de revenir vers le visage. Et elle a sorti ses instruments pour pratiquer l'incision libératrice, me prévenant qu'il y aurait tout au plus une goutte de sang.
Même pas mal! Le P'tit Mousse n'a ni crié, ni saigné. En fait, il ne s'est même pas réveillé. Il ne s'est absolument pas rendu compte que nous avions quitté la chambre.
Et maintenant, rien ne pourra l'empêcher d'être aussi bavard que ses frères...

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Passe, passe, passera...

(28 mars)

Nous savions depuis le 16 janvier 2006 que nous aurions sûrement un troisième enfant. Ce jour-là en effet, l'échographie nous avait révélé que Numérobis était un garçon. Et nous aurions bien voulu une fille.
Faire un enfant pour avoir une fille? Un médecin, dans une interview que j'ai lue récemment, comparait ça à faire un bébé pour soigner un grand frère malade, à cause de la "mission" dont était investi cet enfant, et dans laquelle il risquait de décevoir. Le médecin en question était quelque peu partial, puisqu'il s'occupait justement de ce genre de cas. La différence principale est quand même que le bébé "médicament" est conçu par procréation assistée, afin de sélectionner un embryon compatible. Alors que quand on veut avoir une fille, et mis à part les cas de maladies génétiques liées au sexe, on n'a, Dieu merci, pas encore le droit de sélectionner un embryon, en France.
Notre troisième enfant a donc été conçu de manière entièrement naturelle. Et Dame Nature nous a munis d'une paires de coquillettes supplémentaires. Ce bébé a certes échoué dans sa première mission, qui était d'être une fille. Mais il était investi d'une autre tâche. Il devait permettre le rapprochement de ses parents éloignés par un système de mutation obscur. Et il a, grâce aux 75 points que représente sa naissance, permis ce rapprochement. P'tit Mousse, à peine âgé d'une semaine, m'a en effet permis d'obtenir ma mutation dans l'académie de Rennes (Bravo P'tit Mousse!). Je suis, dans ma matière, la dernière à rentrer dans "l'académie la plus convoitée de France", selon les syndicats. Encore un enfant de prof honteusement instrumentalisé!
En fin de compte, le P'tit Mousse a de la chance de ne pas être une fille: il aurait pu s'appeler Mutation...

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Requêtes

(25 mars)

Quelqu'un peut me mettre mes chaussettes?
Quelqu'un peut m'allumer dans les toilettes, parce que je veux faire pipi?
Quelqu'un peut éteindre dans les toilettes, parce que j'ai fait pipi?
Quelqu'un peut m'attacher (mon déguisment, mon pull, mon manteau)?
Quelqu'un peut accrocher mon manteau?
Quelqu'un peut me couper (ma viande, ma part de quiche)?
Quelqu'un peut me passer lavachkiri?
Quelqu'un peut ouvrir ma compote?
Quelqu'un peut attacher / détacher mes boutons?
Quelqu'un peut... ?

Numérobis

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La péridurale

(22 mars)

Non, mais je sais bien que j'ai trois semaines de retard, seulement, j'avais dit que je parlerai de ma nouvelle copine en matière d'anesthésie, alors voilà.
Quand nous sommes arrivés à la maternité, les contractions étaient irrégulières, néanmoins la sage-femme a confirmé le début du travail (col à 3cm). K. lui a donc dit que les fois d'avant, ça avait été plutôt vite. Et puis j'ai précisé que je n'avais pas un très bon souvenir de la naissance de Numérobis, et il a ajouté que l'accouchement précédent s'était mal passé (ah bon? Il en garde visiblement un plus mauvais souvenir que moi). Bref, elle a compris qu'elle avait affaire à une femme qui perdait sans doute un peu les pédales sans anesthésie locale, et à un mari qui supporte difficilement de voir sa femme souffrir. Elle nous a alors laissé le choix entre aller nous promener un peu en attendant que les contractions deviennent plus régulières (et courir le risque de revenir à 7 de dilatation, trop tard pour la péri) ou aller nous installer tout de suite en salle de travail et prendre notre temps pour poser la péridurale. Nous avons pris la deuxième option.
Là, il s'est avéré qu'il n'y avait pas de bilan sanguin assez récent dans mon dossier (je le savais!). La sage-femme a donc refait une prise de sang, et demandé au labo de se grouiller; elle a aussi prévenu les anesthésistes, fort occupés au bloc (un dimanche, il y a des urgences bien plus importantes que mon anesthésie de confort). Le bilan est revenu, elle a rappelé l'anesthésiste. Moi, je commençais à souffrir un peu beaucoup, mais enfin j'ai connu pire.
L'anesthésiste est arrivée, elle a enfilé son équipement stérile, fait doser la xil-o'caïne (c'est pour ça qu'on vous demande si vous avez eu des problèmes d'anesthésie dentaire!), piqué, posé son cathéter et envoyé une première dose. La contraction suivante s'est fait un peu attendre, mais l'effet de l'anesthésie, non. Je n'ai presque rien senti. C'est magique, ce truc! L'anesthésiste est repartie en promettant de m'envoyer un infirmier anesthésiste pour me brancher la pompe, histoire que je puisse me shooter toute seule.
L'infirmier sentait la cigarette, mais on lui pardonnera, il fait un métier fort agréable. Evidemment, quand il rentre en demandant juste "Vous êtes soulagée, Madame?", on a envie de lui demander: "Soulagée de quoi?" Mais comme son boulot à lui, c'est la douleur, on se reprend et on répond "Oui". Ensuite, il installe la pompe, me demande d'appuyer pour une nouvelle dose, et puis fait son petit sondage de satisfaction. Non, en fait, il pose des questions pour affiner le dosage. Il passe aussi un bloc de glace à différents endroits pour voir si l'anesthésie a bien pris. Et là, dans le dos, la glace ne me fait ni chaud ni froid. Quelle sensation étrange... Il a fini par conclure que l'anesthésie était dosée un peu trop fort (je vous ai déjà dit que je n'appuie pas assez sur les pompes, moi?), et a donc diminué la dose, à 9cm.
Il a bien fait. Parce que, du coup, j'ai parfaitement identifié l'envie de pousser. Sauf que j'étais encore à côté de la plaque; heureusement que K. était là pour penser à ma place et me dire de rappeler la sage-femme. Elle a eu juste le temps de m'installer et de me donner l'autorisation d'expulser le petit squatter; hop, et voilà, "poussez fort pour les épaules", et hop, le temps de couper le cordon (un peu court), et le plus beau bébé du monde était dans mes bras.
C'est donc en toute connaissance de cause, et pour avoir testé l'accouchement sans et l'accouchement avec, que je vous recommande chaudement l'anesthésie péridurale. Bien posée, bien dosée, c'est un bonheur! (En prime, le temps d'aller dans la chambre, ses effets étaient totalement dissipés.)

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La vérité sur l'allaitement maternel

(19 mars 2010)

Lili le rappelait récemment: l'allaitement est une pratique de feignasse. Parce qu'il n'y a pas de biberon à laver (ni à stériliser, mais il paraît que ce n'est plus trop à la mode); pas de risque non plus de se tromper dans le dosage de l'eau et de la poudre quand on se lève à 4 heures du matin pour la troisième fois de la nuit; et pas de problème de température. Certes, la mère vraiment paresseuse regrettera de ne pas pouvoir envoyer son homme à sa place, la nuit. Mais elle peut aussi garder le braillard près d'elle et demander au papa de s'occupper des couches, ce qui lui évitera de quitter son lit.
L'allaitement est aussi une pratique narcissique. On fait semblant de faire ça pour le bien du bébé, parce que toutes les études prouvent que c'est ce qu'il y a de mieux pour sa santé (et pour la nôtre, aussi). En réalité, c'est un vrai plaisir de voir que son bébé grossit grâce à soi; on se dit qu'il ne vit que grâce à nous, et c'est très gratifiant. Quel bonheur de voir son bébé heureux dans nos bras!
Pratique narcissique aussi à cause de l'image de soi: la poitrine énorme, c'est lourd, ça peut fuir, mais l'avantage, c'est qu'on voit moins qu'il me reste un sacré ventre...
En fait, la mère qui allaite est une grosse égoïste!

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Intrusion

Numérobis est malade. Une trachéite, dont le médecin consulté vendredi a eu peur qu'elle vire à la bronchite, en entendant la toux épaisse. Donc il l'a mis sous antibiotiques. Et ne me dites pas que "c'est pas automatique", parce que, vu ce qui m'est arrivé l'an dernier, j'aime autant qu'il soit bien soigné tout de suite.
Le seul problème, c'est que les médicaments, c'est "matin, midi et soir" pendant une semaine, et que Numérobis mange à la cantine. Or, ni les maîtresses ni les personnels communaux n'ont le droit de donner de médicaments, même avec une ordonnance (sauf PAI, j'espère).
J'ai donc été à la cantine lui administrer les molécules salvatrices.
La première fois qu'il m'a vue arriver, il a fait une drôle de tête. Mais que venais-je donc faire dans son monde? Et puis, comme ça le rendait intéressant auprès de ses camarades, il a acccepté mon retour, le lendemain.
Ces visites m'ont permis de vérifier que les petits plats sont cuisinés sur place. Pas étonnant qu'ils aiment la cantine, ça a vraiment l'air bon. Et puis, j'ai vu que les petits avaient un bavoir en éponge. Comme ça, c'est la mairie qui lave les taches (pas les parents).
Enfin, j'ai eu la réponse à une interrogation: les enfants de l'école privée mangent bien là aussi. Il aurait été étonnant qu'ils aient une cantine dans leurs locaux, puisqu'ils sont moins nombreux que ceux de l'école publique. Ceci explique aussi le décalage des horaires: en sortant plus tôt, ceux du privé peuvent manger avant ceux du primaire public. Je me demande s'ils paient le même prix (en tout cas, pour nous, c'est moins cher que dans le Sud, où la cantine dépendait d'un grand groupe de restauration collective).

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Il sait lire!

(13 mars 2010)

Bon, parlons un peu d'autre chose que de ma ventouse mammaire (pinaise, quatre fois, cette nuit!)...
Le Pirate sait lire. Presque aucun son de la langue française ne lui échappe, et il le sait. Alors, l'aide-mémo à relire pendant les vacances, c'était "trop fas' ", comme il dit. Du coup, je ne l'ai pas trop embêté avec, je l'ai laissé lire d'autres trucs tout seul. Il peut lire de petits albums, et il le fait volontiers de lui-même (et silencieusement). Pour le moment, la longueur lui fait un peu peur. Mais il a vite compris le parti qu'on peut tirer de la lecture: inutile de chercher à lui dissimuler ce qui est écrit sur ce prospectus représentant un pirate. Il a déjà lu où et quand l'animation aura lieu. Et comme, en plus, il maîtrise assez bien la temporalité (ne lui manque plus que la succession des mois), il saura vous redire que le spectacle, c'est demain, Maman. Heureusement, ses connaissances en géographie sont encore suffisamment limitées pour que je puisse lui répondre que c'est trop loin, ou que je ne sais pas où c'est (ce qui est parfois vrai).
Et à part ça, il nous refait sa leçon de "découverte du monde", le vendredi soir. Je suis toujours un peu surprise de ce qu'il arrive à retenir, et j'ai l'impression que cette partie du programme est abordée avec plus de profondeur ici qu'à Fréjus.

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Né en Bretagne

(10 mars)

Si vous voulez bien, nous l'appellerons désormais P'tit Mousse. Pour un Breton qui a fait du bateau in utero, c'est tout indiqué. Et puis, il a l'air de ressembler plus au Pirate qu'à Numérobis. Et surtout, la pédiatre a dit qu'il était "petit, mais tonique" (certes, elle n'a pas dit costaud, tu parles, une petite crevette comme ça!).
P'tit Mousse est donc né en Bretagne, du coup les gens qui ne connaissent pas son prénom supposent quand même que c'est breton. Et puis, sur le plateau-repas de la maternité, le beurre était demi-sel. Et surtout, ici, les ordonnances pour l'échographie des hanches (rapport à la luxation congénitale) sont toutes prêtes, il n'y a plus qu'à mettre le nom du bébé dessus. La liste des radiologues aptes à effectuer l'examen est même fournie avec; ça nous change de ch'nord, où le médecin échographiste n'avait même pas su comment s'y prendre pour l'examen du Pirate...

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Résumé globalisant

(8 mars)

Bon, alors, mes accouchements présentent les points communs suivants:

- un garçon de plus ou moins 49 cm pour environ 3,250 kg (en fait d'être plus gros que les autres, le petit troisième a finalement été le moins le lourd des trois!);
- à 39 SA;
- de préférence un jour remarquable (le jour de la bataille de Waterloo, plus connu pour autre chose, pour le Pirate; le jour de la tempête pour son deuxième petit frère);
- sous un signe zodiacal double;
- une phase d' "expulsion" très rapide, même si, cette fois, le travail a un peu traîné par rapport aux deux autres (bon, évidemment, trois heures en salle de naissance, je vais encore faire des jalouses).

Mais cette fois, j'aurais pu me faire avoir: les contractions n'ont jamais été régulières ("toutes les 5 minutes pendant une heure", hein? Ben j'aurais accouché chez moi, si j'avais attendu ça!). Néanmoins, elles étaient suffisamment puissantes (127 kPa, tu parles d'un anticyclone!) pour être bien douloureuses, jusqu'à ce que, ô bonheur et miracle, j'aie la péridurale (elle mérite bien un petit billet, celle-là).

En fait, les choses ne ce sont jamais aussi bien passée, le personnel, bien que débordé (effet pleine lune? en tout cas, la maternité était pleine, ils avaient même peur de devoir envoyer les prochaines jeunes mamans à la clinique), était très attentif et compétent. Je ne regrette pas d'avoir déménagé, moi...

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Qui dormirait bien?

(5 mars)

Ca y est, je suis de retour...
Polichinelle est sorti de son tiroir le 28 février.
Il y aurait des tas de choses à dire, et aussi un nouveau surnom à lui trouver, parce que celui-là, ça ne lui va pas du tout; seulement, je suis fatiguée, et puis en plus, mon ordinateur a attrapé un méchant virus qui le ronge et l'empêche de fonctionner normalement plus d'un quart d'heure.
Le bébé a fait une petite jaunisse, mais il a l'air d'aller mieux. Il tète bien (toutes les trois ou quatre heures, ce qui saucissonne un peu les nuits), ses frères sont ravis.
Il est beau!

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