Coup de mou

(31 mars)

Quand tu es maman de trois enfants, tu n'as pas le temps de déprimer.
Comment pourrais-tu t'exiler sous la couette, alors qu'il y en a un qui doit apprendre une nouvelle fable de La Fontaine et un autre qui attend qu'on le mouche?
Alors que tu ne rêves que d'un bon livre avec une tisane chaude, il y en aura toujours un pour de demander de séparer deux pièces de lego et un autre pour te faire des chatouilles.
Tu voudrais être un peu tranquille, profiter du beau temps du crachin pour te promener dans la campagne? Ben il faudra caser ça entre la sieste du dernier et le cours d'éveil musical du deuxième.
Les enfants, mine de rien, ça occupe. Même si ça ne chasse pas tous les soucis.

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Stages

(29 mars)

C'est de saison.
Les troisièmes ont fait leur stage en milieu professionnel avant les vacances, et il a fallu les interroger pour savoir ce qu'ils en avaient tiré. Pour former les jurys, le principal a eu recours au volontariat, sur la base fort persuasive du "de toute façon si vous ne vous inscrivez pas, je saurai bien combler les trous" (en vrai, il s'y est collé lui-même deux heures et personne n'a été inscrit contre son gré). Et donc, comme j'avais presque toute ma matinée de libre, je me suis inscrite pour une heure, en pensant que j'allais royalement m'ennuyer. Et ben, en fait, même pas. Ces oraux ont même modifié mon point de vue sur les stages en entreprise. Il semblerait que les élèves observent véritablement et qu'ils en tirent de menues leçon (ouah dis donc, les coiffeurs, ils sont vraiment debout toute la journée!). Même s'ils négligent quelques détails, comme l'obligation de recompter sa caisse le soir ou les règles d'installation d'une pharmacie (on ne peut pas touiller un onguent et s'enquérir de tous ces détails en même temps).
Cette semaine, ce sont les CM2 de toutes les écoles du secteur qui sont venus découvrir le collège. On (enfin, le principal) leur a concocté un emploi du temps de demie-heure en demie-heure, en essayant de mettre de l'allemand et du breton à tout le monde, histoire de remplir les options l'an prochain. Je me suis bien amusée, et je crois qu'eux aussi. A la fin, un élève du dernier groupe m'a même demandé si, l'an prochain, "ce sera toi?". Ce à quoi je suis bien incapable de répondre, mais je peux toujours formuler des voeux en ce sens...

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Priorités

(28 mars)

Je suis trop fière. Le P'tit Mousse vient de doubler son vocabulaire. Après le "dato", qu'il nous sert à toutes les sauces, voici venir


"maman".

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Justifions

(25 mars)

(Rien à voir: ce midi, j'ai déjeuné dehors, dites donc!)

J'ai récemment été refaire mon passeport. Gratuitement, à cause du Pirate qui était inscrit sur l'ancien: j'avais payé pour dix ans, mais le passeport avec photo d'enfant n'était valable que pour 5. Et donc, j'ai apporté mon justificatif de domicile (oui Madame, c'est imprimé depuis le net, je ne reçois plus aucune facture papier) et une vieille copie d'acte de naissance, pour établir ma filiation (c'est écrit "probince de Québec", après le lieu de naissance de ma maman). Mais quand je dis vieux, c'est vraiment vieux: mon papier datait du siècle dernier. Soit avant mon mariage. Autant dire qu'il m'est arrivé pas mal de choses depuis, et que même, j'aurais eu le temps de mourir. Ca n'a pas beaucoup dérangé l'employée, qui aurait pris cette copie "intégrale" pour argent comptant si je n'avais voulu faire inscrire aussi mon nom d'épouse sur mon passeport (ben oui, c'est plus pratique pour quand on me demande, mettons à la poste, une pièce d'identité prouvant que je suis bien Madame B.). Mais objectivement, j'envoyais ma belle-soeur, ou une de mes collègues d'à peu près mon âge, avec l'acte de naissance et le justificatif de domicile, je me demande si elles ne repartaient pas avec un vrai faux passeport à mon nom.
Alors qu'à l'éduc' nat', on ne la leur fait pas. Pour mon affectation de l'an prochain, il va falloir, si je veux pouvoir bénéficier des points que me valent mes trois enfants, fournir à nouveau les photocopies de mon livret de famille. C'est pas comme si l'éduc' nat' me versait tous les mois un supplément familial de traitement pour ces trois parasites charmants enfants. Ou comme si j'avais fourni les mêmes papiers l'an dernier. Non non non, il faut, de nouveau, photocopier le livret de famille. Sur lequel je n'arrive pas à remettre la main. J'ai donc demandé à K. si, par hasard, ce ne serait pas lui qui l'aurait depuis qu'il a demandé ses prestations sociales.

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Pas dans les cases

(23 mars)

A deux reprises en ce début d'année, j'ai pu vérifier à quel point je suis exceptionnelle et hors normes.
La première fois, c'était lors du recensement, lorsqu'il s'est agit d'indiquer la commune dans laquelle je travaille. Il semblerait que Madame Ine Scée attende qu'on note sur cette ligne le nom de la commune correspondant à l'adresse de l'employeur telle que mentionnée sur le bulletin de paye. Et là, tu vas rire, Elvire, mais en réalité, l'établissement qui gère administrativement mon dossier, et qui donc reçoit mes fiches de salaire, eh bien il est situé dans la commune où K. travaille, mais je n'y mets pratiquement jamais les pieds, moi. J'ai donc renseigné le questionnaire en indiquant la commune de mon établissement d'affectation principale, où je me rends tous les jours où je travaille. Cependant cette mention est incomplète, puisque je me rends deux fois par semaine dans un autre établissement, situé sur une autre commune, sans qu'on puisse pour autant parler de "lieu variable" comme le suggérait Ine...
C'est justement à la sortie de cette autre commune (celle de mon affectation secondaire, faut suivre, hein!) que j'ai été arrêtée l'autre jour par une "enquête de circulation".
Ici, une petite explication s'impose pour ceux qui n'ont jamais été victime de ce genre d'enquête. Victime, oui. Parce que que c'est un barrage routier, même pas filtrant, et que ceux qui sont coincés derrière les voitures des conducteurs interrogés ne peuvent pas dépasser. Tout le monde est prié de se mettre un peu en retard pour le bien des statistiques. Les queues s'allongent, et quand arrive ton tour de passer devant l'enquêteur, grande est l'envie de lui rouler sur les pieds en hurlant "mais je travaille, moi!".
Bref. Il se trouve que j'avais un peu de temps, vu qu'on me laisse trois heures pour effectuer la route entre deux communes distantes d'à peine 15 km et manger. J'ai donc répondu à l'inquisitrice que oui, j'habitais bien le département dont le numéro figure sur ma plaque d'immatriculation. Que je venais de mon lieu de travail. Et que non, je ne rentrais pas chez moi, mais j'allais sur un autre lieu de travail. Ce qui la laissa coite. Le cas du double lieu de travail n'est pas prévu par la direction de l'équipement et des transports. Elle a dons noté que j'effectuais un déplacement pour "affaires professionnelles", avant de me demander si je n'aurais pas pu, par hasard, faire le trajet en train ou en bus. Ah ah ah. A pied ou à vélo, peut-être (mais pour arriver dans quel état?); mais le réseau de transports en commun est quelque peu défaillant, me semble-t-il...
Je ne dois pourtant pas être la seule à travailler sur plus d'un "site" (tiens, rien que dans mon second collège, au moins la moitié des collègues sont concernés). C'est une évolution du travail que les sondeurs n'ont pas encore perçue.

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A bientôt

(18 mars)

Je reviens.
Des que j'ai un peu de temps (cette semaine, j'ai eu: garde d'enfants en solo, conseils de classe et danse).
Mais en même temps, je suis de moins en moins sûre de vous intéresser...

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Admiration

(15 mars)

Dodinette est en admiration devant son petit dernier. Je la comprends. Un an plus tard, je suis toujours admirative devant mon petit dernier.
C'est qu'il est fantastique, mon P'tit Mousse. Il fait des efforts incroyables pour maîtriser son équilibre: il se tient debout pendant de longues secondes, voire une minute, les pieds écartés, le genoux légèrement fléchis (plus tard, il sera cow-boy), puis il descend lentement à terre, s'accroupissant avant de laisser tomber son derrière rembourré par terre. Il "se déplace le long d'un meuble", comme on dit en vocabulaire médical, est aussi capable de passer d'un meuble à l'autre, quitte à être un instant sans appui pour les mains; je l'ai même surpris à faire un minuscule pas tout seul, dimanche. Sur la pointe des pieds, il attrape tout ce qui est à sa portée et me le montre fièrement. (Ah, au fait, ça y est, il "montre du doigt".)
Et puis, il commence à parler. Outre le langage non verbal (qu'est-ce qu'il fait bien "non" avec la tête!), il s'essaie aux mots. Son préféré est "da-to", qui désigne tout ce qui est comestible. Il n'a pas fini son biberon? "da-to"; il voit son petit pot sur la table? "da-to!"; il y a des miettes sous la table? "da-to"; ses frères sont en train de goûter et ils ont l'air d'apprécier leurs gâteaux? "da-to! da-to!". En fait, c'est son préféré parce que c'est le seul que nous comprenions vraiment, mais c'est un début, et il sera nécessairement suivi d'autres mots plus ou moins utiles.

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Et toi, qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand?

(10 mars 2011)

Un jour, le Pirate: "Plus tard, je serai fromager."
Un autre jour: "Quand je serai grand, je serai directeur de musée avec des choses égyptiennes."
Le lendemain: "Moi, je serai pilote d'avion, plus tard."
Le dimanche suivant: "Quand je serai grand, je serai pâtissier."
Encore un autre jour: "Moi, je veux être un fermier [infirmier] dans un hôpital, plus tard."
Quelques jours après: "Je serai archéologue, heu, écrivain, plus tard."
Le lendemain: "Quand je serai grand, je serai banquier, comme ça j'aurai plein de sous."
Le jour suivant: "Plus tard, je serai illustrateur, parce que je suis fort en dessin."
Au cabinet médical: "Je serai docteur, plus tard."
Le même soir: "Plus tard, moi je serai journaliste."

Numérobis, lui, veut juste être pompier.

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Trop vite

(7 mars)

Quelques jours de vacances, seule avec K. de l'autre côté de la mer (en Britannie, quoi). C'est passé si vite...
La voiture, c'est bien, parce que ça permet de rallier un but en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ou presque. J'étais bien contente de pouvoir arriver si rapidement chez mes beaux-parents pour leur laisser nos enfants à garder. Mais d'un autre côté, j'aurais aimé avoir plus de temps pour admirer le paysage et contempler, à la nuit tombée, les étoiles apparues dans le ciel.
De l'autre côté de la mer, j'ai eu cette même impression: la Cornouailles est un si petit bout de l'Angleterre qu'on parcourt le pays en quelques heures, avec sa voiture. Mais du coup, on voit défiler la lande, les côtes déchirées et la mer, les champs emmurés, les genêts et les vallées à une allure bien trop rapide pour les savourer vraiment. K. et moi avons été forts déçus, en arrivant au "bout du monde", de constater que oui, nous y étions bien arrivés en voiture, il n'y avait même pas besoin de ce petit effort supplémentaire, de cette marche délicieuse a travers la lande qui rend la pointe du Raz si magnifique.
Le problème de l'homme (occidental) moderne, c'est qu'il a perdu l'habitude de prendre son temps. Il ne sait plus s'arrêter, écouter la nature, admirer les beautés qu'elle offre à son regard. Il me reste de ce séjour une frustration vague. Ce qu'il faudrait, c'est parcourir le comté à vélo; mais je n'ai pas les mollets pour ça (il y a de vraies côtes), et les routes sont parfois très étroites.
J'aime bien marcher, pour découvrir un paysage ou juste pour oublier le temps qui passe. Retrouver, un peu, si peu, la nature autour de moi. Mais j'en trouve si rarement le temps! Question de volonté, de hiérarchisation des priorités?

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