Chère Madame E. Déheff

(dernière semaine d'avril, je suis en vacances!)

Chère Madame E. Déheff,

j'ai bien reçu ta dernière facture, et elle m'a fait presque autant rigoler que celle du mois d'octobre.
7,07 euros. Soit moins que l'abonnement pour deux mois.

Et pourquoi? Parce que cette facture est fondée sur un relevé de compteur, relevé NEGATIF suite aux estimations erronées des deux dernières factures intermédiaires. Comme à l'automne, où la facture était inférieure à 5 euros.
Madame E. Déheff, tu surestimes notre consommation électrique depuis un an. Depuis au moins un an, tes factures intermédiaires nous font payer en quatre mois ce que nous consommons en six mois. Autant dire que, s'il nous avait pris la fantaisie de déménager début mars, tu nous aurais dû des sous. Souviens-toi du solde de 30 centimes, lors de notre dernier déménagement...

Pourtant, nous ne sommes pas spécialement économes: la chambre de Numérobis n'a pas de véritable fenêtre, et il est trop petit pour atteindre l'interrupteur quand il sort. Ca peut rester allumé longtemps. Il nous arrive aussi de partir en oubliant la lumière de la cuisine ou de la salle de bain. La cuisinière ne fonctionne qu'à l'électricité, et nous avons racheté un sèche-linge cet hiver.
Est-ce parce que nous n'avons pas de télé, et donc pas d'écran plasma ultra-plat et gourmand, que nous consommons si peu par rapport à tes prévisions? Ou est-ce que ce sont les autres, ceux qui te servent de référence pour calculer la consommation moyenne d'une famille de quatre personnes, qui consomment vraiment de manière exagérée? Ou bien, ce que je n'ose croire, est-ce que tes estimations sont faites au hasard Balthazar?

En tout cas, Madame, continue comme ça. Je préfère payer un peu trop d'avance et sourire en voyant la facture semestrielle, plutôt que de devoir rattraper tous les six mois le prix d'une consommation sous-estimée.

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J'ai fait du grec

(25 avril 2009)

J'ai revu ma pneumologue.
Elle est enceinte, et il paraît que c'est un deuxième garçon.
A part ça, je vais bien: aucune bactérie détectée par les analyses de crachat ou de sang, un taux d'anticorps certes un peu curieux, mais rien d'inquiétant. Je reste juste dilatée des bronches, c'est-à-dire fragile. Pour éviter une prochaine pneumopathie, je devrai me faire vacciner contre la grippe et mon ex-copain le pneumocoque; et aussi fuir toute personne malade, ah ah ah, comme elle dit, étant prof, ça risque d'être difficile. Et les cours de langue avec un masque sur la figure, je ne suis pas sûre que ce soit très efficace (pédagogiquement, je veux dire).
Pneumopathie. C'est juste un habillage grec pour dire "maladie du poumon". Rien de plus, mais les médecins aiment bien déguiser les maladies en grec. Ils disent "phlyctène" au lieu de cloque ou pustule, ça fait savant (et beaucoup plus propre, aussi). Evidemment, pour des patients qui ont fait un peu d'études, c'est un peu décevant. Mon papa aime bien raconter que, étant allé consulter pour des maux de tête à répétition, il avait cloué le bec au médecin qui avait diagnostiqué une "céphalalgie": "Oui, c'est ce que je vous ai dit en arrivant", a répondu mon papa, professeur de lettres classiques. Céphalalgie, de "képhalè", la tête, et "algos", la douleur.
Certes, il y a encore des gens qui ne maîtrisent pas le grec. Et même, il y en a de plus en plus. Des racines qui pourraient être connues ne le sont pas. Ainsi ma mère ne se rappelait plus le nom de son examen (elle va très bien aussi, merci), quand j'ai suggéré "endoscopie...", terme à mon avis générique pour le passage d'une caméra miniature à l'intérieur du corps par des voies plus ou moins naturelles, elle m'a corrigée: "Hystéroscopie". Ben oui, lui dis-je, "hystéro-", ça veut dire "utérus", en grec. "Oui, mais je n'ai pas fait de grec, moi", me répondit ma mère. D'accord, néanmoins ce n'est pas vraiment en cours de grec que j'ai rencontré beaucoup d'utérus, non plus. Le passage le plus sexe dont je me souvienne, c'est ce pauvre Oedipe racontant qu'il avait labouré le sillon déjà labouré autrefois par son père. Non, l'utérus grec, je le connais à cause de l'hystérie, maladie considérée comme féminine; et, comme ce qui caractérise la femme, c'est son utérus (voir l'anglais "women", paraît-il apparenté à "womb", l'utérus), la maladie a reçu le nom grec de cette caractéristique féminine. Ma mère, même sans avoir fait de grec, aurait pu le savoir; d'autant que sa mère à elle avait subi une hystérectomie.
Enfin, avec ce mot savant, ma mère a au moins eu l'impression de passer un examen sérieux (je ne dis pas qu'il ne l'était pas; mais pour le médecin, c'était probablement un examen de routine). Quant à moi, les "-scopies" ne m'impressionnent plus vraiment.

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Oedipe

(22 avril)

- Maman, je t'aime.
Je t'aime très fort.
-(distraitement) Moi aussi.
- Je t'aime plus que Papa.
-(ton semi-indigné) Comment ça, tu m'aimes plus que Papa?
- Parce que tu es très belle et gentille.

Et un peu plus tard:
Maman, tu es ma préférée.

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La (nouvelle) malédiction des chaussettes

(20 avril)

Je suis maudite. C'est au moins la cinquième paire de chaussettes qui meurt à mes pieds cet hiver. Encore un trou!
Jamais hiver n'aura été aussi rude pour mes chaussettes.
Après avoir évoqué diverses hypothèses, de "tiens, il faudrait que je me coupe les ongles des pieds!" à "les fabriquants seraient-ils moins regardant sur la qualité de leurs produits?", je me suis fait la réflexion suivante: j'ai changé de paire de chaussures.
Jusqu'à l'an dernier, je portais des qui-coeur's larges. Confortables. Le dernier modèle de la marque, acheté en soldes et sans essayage, et que j'ai commencé à porter cet hiver, s'est révélé plus étroit. Toujours confortable, mais indéniablement plus serré. Ce qui augmente les frottements, et explique sans aucun doute l'usure prématurée de mes chaussettes.
Il n'empêche. Les chaussettes ne sont plus très résistantes: celles du Pirate et de Numérobis présentent également des signes d'usure. Mais refaire un stock alors que les beaux jours arrivent?

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De qui se moque-t-on?

(15 avril)

Non mais alors là, je viens de faire un texte sur la bureaucratie allemande avec mes élèves, alors qu'en France, ben ce n'est pas vraiment mieux.
Mon voyage en Allemagne, vous vous souvenez, celui que j'ai fait il y a un mois? Et bien, j'ai demandé une subvention à l'OFAJ, via le rectorat, avant mon départ. Déjà, il y avait incompatibilité entre les exigences de l'OFAJ et les disponibilités rectorales. Pour les Parisiens, il fallait déposer le dossier trois mois avant de partir. A Nice, ils ont réclamé les dossiers des échanges de 2009 en janvier, pour le 20 février au plus tard (ok, je partais le 15 mars, et comme j'avais été malade, ça m'arrangeait bien d'avoir ce petit délai). Donc j'ai tout bien rempli, avec un projet-béton qui existe depuis l'an dernier, signature du proviseur, et tout et tout. Pas de nouvelles avant le départ. Pas non plus au retour. J'envoie quand même le compte-rendu de la rencontre, dans les quinze jours prescrits. Toujours rien. Là, ça urge, j'envoie un mail qui reste lettre morte, et puis j'appelle du lycée, parce que bon, j'aimerais quand même bien savoir si j'ai des sous pour financer les sorties des Allemands, qui arrivent dans moins d'un mois. Une dame aimable comme une porte de prison (bon, d'accord, elle devait s'apprêter à aller manger quand son téléphone a sonné) me répond qu'elle ne peut rien me dire, parce que les dossiers sont en cours d'examen. Attends! Il est déconseillé de voyager en mai, donc les voyages ont lieu au plus tard en avril, ou l'année scolaire prochaine, vous réclamez les dossiers en février, et vous ne les examinez qu'au mois d'avril? Et comment on fait pour savoir combien les élèves doivent payer AVANT de partir, dans ces conditions? Ce n'est plus de la subvention, c'est du remboursement. Ou alors, il faut prévoir les voyages neuf mois à l'avance, et déposer un dossier en février pour financer un échange en octobre. Achement pratique, quand on ne connaît pas ses effectifs d'une année sur l'autre!
Bon, la bonne nouvelle, c'est que la dame avait l'air de considérer que la subvention est accordée automatiquement. Voire.

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Le merveilleux lundi de Pâques de Numérobis

(lundi de Pâques, donc, 13 avril 2009)

Le lundi de Pâques est un jour merveilleux. D'abord, on peut dormir le matin, Maman ne va pas travailler et ne vous réveille pas à 6h 30 comme une barbare. Donc, grasse matinée jusqu'à 8h 25.
Ensuite, à peine réveillé, il faut s'habiller, parce que Maman a entendu les cloches (ma mère est folle!) et que le Pirate prétend que ces cloches-là apportent des chocolats et des "pieds mobiles". C'est un peu curieux, cette histoire, la méfiance est de rigueur, mais enfin si le Pirate s'habille et qu'il est pressé de descendre, on va le suivre dans la cour pour vérifier. Et c'est vrai: il y a des chocolats partout, des "pieds mobiles", un "coussin" [erreur de prononciation familiale] et d'autres surprises; les cloches, c'est trop bien.
Le petit déjeuner a été d'autant plus court qu'en dehors de la concurrence de la voiture de "Fiderman" tombée d'une cloche bretonne, il a subi celle de la Bravade. Les céréales étaient à peine finies que Papa (tout le monde entend des voix, dans cette famille!) a repéré le bruit des tambourins et galoubets. Il a fallu remettre les chaussures. Mais la course-poursuite avec ces messieurs était rigolote. On les regardait passer, et puis on les rattrapait un peu plus loin. On les a attendu un peu sur le parvis de la cathédrale, ils ont crié "garde à vous", et fait naître une vocation: "quand je serai grand, je ferai ça, tirer des coups de fusil" [oui, avec la conjugaison impeccable]. Pas sûr que les parents soient d'accord.
Cet après-midi, puisqu'il fait beau, il devrait y avoir une promenade à la base nature, ça fait des jours qu'on en parle et que le temps plus que nuageux nous coince à la maison. La vie est belle!

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Cher ami touriste

(11 avril)

Je ne sais pas comment on fait chez toi, à Lyon (69) ou dans le 79 (eh oui, cher ami, tu es encore trahi par ta plaque d'immatriculation), mais ici, vois-tu, quand on veut tourner à gauche sur un rond-point, on fait le tour par la droite. C'est ce que veut dire le panneau que tu aurais dû voir à l'entrée de cette place saturée de voitures, avec une fontaine au milieu. Tu sais, le panneau triangulaire avec des flèches qui vont dans le sens contraire des aiguilles d'une montre? Car oui, cette place est un rond-point, et donc, tu n'avais absolument pas le droit de tourner directement à gauche (non, toi non plus), même si le rond-point était super embouteillé à cause des travaux.
En effet, ici, il y a des travaux partout. On refait les canalisations, certaines rues sont fermées à la circulation, d'autres sont mises (définitivement) en sens unique, même les locaux ne s'y retrouvent pas, alors toi, le Belge ou l'Allemand, ne viens pas en plus encombrer mes rues et la route qui mène à mon travail, surtout si tu n'as pas la bonne carte de paiement pour sortir au péage de l'autoroute. Si tu es encore chez toi, restes-y! En plus, il ne fait même pas si beau que ça, dans le Sud...
Quant à toi qui es déjà là, sache que les arbres qui ne sont pas verts en ce moment ne sont pas "en retard". S'ils n'ont pas de feuilles, c'est qu'un élagage récent les a privés de leurs bourgeons juste avant la montée de sève. On fait ça tous les deux ans, ici, ne me demande pas pourquoi, c'est comme ça, la végétation repartira bientôt, ne t'en fais pas!
Enfin toi, le malpoli du 73 qui a fait une queue de poisson à cette pauvre famille Sarthoise (72) pour lui prendre la place de parking que j'étais en train de quitter, alors que le papa s'était mis en embuscade quand il m'avait vue arriver avec mes deux schtroumpfs, et qu'il avait patiemment attendu que je les attache sur leurs sièges, toi, le sauvage, tu retournes chez toi tout de suite dans tes montagnes, et tu fais du ski, tu auras moins de problèmes pour te garer, et nous aussi!

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Le retour de la piscine

(9 avril)

Je suis retournée à la piscine. Je veux dire, pas pour accompagner mon champion, mais pour nager moi-même. Je n'y avais pas mis les pieds depuis le mois de novembre, l'hiver, les microbes et mes bactéries pulmonaires (un pneumocoque et sa copine).
Quelle ne fut pas ma surprise de constater, dès la caisse et grâce à la surveillance vidéo, qu'il y avait un monde fou dans le petit bassin. Qu'à cela ne tienne, c'était le grand qui m'intéressait. Certes, mais la foule était aussi présente aux vestiaires. Que faisaient donc là tous ces enfants, alors que l'heure des mamans n'avait pas encore sonné? Une classe s'était-elle incrustée pendant les horaires d'ouverture générale? Non, ces enfants étaient visiblement là avec leurs parents. Certains d'entre eux parlaient même plus ou moins étranger (le français avec l'accent belge peut-il être considéré comme une langue étrangère?).
Enfer et damnation! Les vacances de Pâques signent en ce moment le début de la saison touristique. Et comme le soleil n'est pas exactement au rendez-vous, les vacanciers viennent en famille à la piscine.
Cela ne m'a pas empêchée de faire quelques longueurs, au milieu de nageurs essentiellement masculins et n'ayant pas encore atteint l'âge de la retraite (pour une fois!). Il y avait bien aussi deux mamies qui barbotaient en se racontant leurs histoires, et quelques plus jeunes qui essayaient différents types de nage, mais dans l'ensemble, le grand bain était encombré de personnes désirant, comme moi, nager au tarif avantageux réservé aux locaux, tandis que les touristes payaient plein pot pour s'entasser dans le petit bain avec leurs enfants. Comme slalomer entre les nageurs finit par être lassant, et que de toute façon je devais aller chercher mes propres rejetons, je ne suis pas restée très longtemps. Cependant, j'ai fait suffisamment de longueurs pour vérifier que mes poumons supportaient l'effort comme avant, et que je n'étais pas véritablement essoufflée, en tout cas pour quelqu'un qui ne s'était pas entraînée (quel mot!) depuis si longtemps.
Mes yeux, eux, ont moyennement apprécié l'expérience...

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Nouveau voisin

(6 avril 2009)

Depuis plus d'un an que nous avions quitté l'appartement du haut, personne n'était venu prendre notre place. Ce qui faisait bien l'affaire des chattes: aucun pas suspect dans l'escalier ou au-dessus de leurs têtes.
Et puis, un couple est venu visiter, au mois de février. Un état des lieux a été fait, un carreau a été semble-t-il remplacé (quelqu'un avait visité pendant l'été, et une fenêtre était restée ouverte), et, dimanche dernier, le ménage a été fait. (Ca se voit, que je travaille le passif, avec mes élèves?)
Hier, juste après le repas, on sonne. Mon chat court se planquer sous le lit, l'autre disparaît à sa suite. J'ouvre la porte. C'est un homme jeune, qui me demande de pousser l'assiette d'huîtres qui occupe le coin de l'étroit palier, si je ne veux pas la voir piétinée pendant leur emménagement. K. propose son aide, mais ils sont assez nombreux. Suivent quelques aller-retours dans l'escalier. Un peu de bruit à l'heure de la sieste, encore un peu de bruit plus tard, il faut bien poser les meubles et remonter certains éléments.
Le soir, les nouveaux voisins sont venus frapper (des fois que les enfants dormiraient) pour s'excuser du bruit. Heu, quel bruit? K. les a rassurés, mais non, ils n'ont pas dérangé, aucun problème, vraiment.
Enfin si, un problème. Il va falloir que nous soyons beaucoup moins bruyants. Parce que des voisins discrets comme ça, et vu l'isolation acoustique défaillante, ils vont nous trouver monstrueusement sonores.
En tout cas, s'ils font toujours aussi peu de bruit, ils ne devraient pas trop déranger nos froussardes de chattes. Il n'y a que le facteur, qui va être un peu perturbé: Dieu sait comment ils ont réussi, mais les nouveaux voisins occupent l'ancienne boîte au lettres de l'école, le directeur s'étant rabattu sur la boîte voisine, celle dont la clef était paraît-il perdue quand nous avions emménagé. Chacun sa boîte, mais peut-être pas encore chacun son courrier.
(Mise à jour du lendemain: le facteur est effectivement perturbé: il nous a collé tous les catalogues "collectivités" dans notre boîte aux lettres.)

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Y a quelqu'un?

Bon, alors, les gens, on est le 3 avril, là. Et depuis un mois, certes je n'ai pas écrit grand'chose, mais tout de même, vous pourriez aussi faire un effort: trois commentaires (plus deux réponses de moi-même) en un mois, vous croyez que ça m'encourage?

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