K. garde les enfants

(31 janvier 2007)

Oui, en plus de faire la cuisine, les courses et une partie du ménage, K. garde les enfants.
Enfin, il garde le Pirate, quand il enchaîne grippe et gastro et qu'il est privé d'école pendant presque dix jours. C'est-à-dire, il le garde le lundi et le mardi, je le garde le mercredi (comme d'hab'), il l'envoie à l'école le jeudi et le garde de nouveau le vendredi matin, et moi je me prive de piscine pour le garder l'après-midi. Et le lundi d'après, comme je suis malade aussi, je garde les deux nains pendant que K. va travailler. Il faut qu'il prenne de l'avance pour garder le Pirate le mardi. Le jeudi, l'enfant est rétabli, mais c'est le papa qui est malade.
Ce qui donne, version K.: "Ca fait quinze jours que je ne peux pas aller travailler à cause de lui." Alors que bon, objectivement, il a pu travailler la moitié d'une semaine et n'a gardé le Pirate qu'une seule journée de la suivante.
Alors, quand l'école a appelé, hier soir, pour qu'il aille chercher M. Gastro, il n'était pas content. Il a du travail. Il n'aime pas qu'on le dérange quand son fils est malade. Il prend l'école pour une garderie, ou quoi? En tant que membre du corps enseignant, cette attitude m'énerve. Donc, non, je ne le soutiendrai pas dans son combat, et, oui, si ça me chante, j'offrirai des chocolats (à Pâques) aux dames de la garderie qui ont dû torcher mon fils, et que quand même, je n'aimerais pas faire leur travail.
N'empêche que, pour demain, se pose la question de savoir qui va garder M. "Sauce de caca". K. ne peut pas s'y coller. Il ne me reste qu'un ou deux jours de garde d'enfant malade pour survivre jusqu'à la prochaine Toussaint. Peut-être vais-je exploiter la gentillesse de la nounou. Mais il faudrait pour cela que l'autre enfant qu'elle garde ne soit pas là demain. Pas envie de contaminer tout le monde, moi.

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Huit mois

(27 janvier)

Huit mois, six dents, la septième qui lui brûle les fesses mais ne sort toujours pas.
Numérobis tient parfois assis, mais ne se fatigue pas trop. Il ne se retourne pas et la reptation ne le tente pas du tout.
L'autre jour, chez le médecin, on m'a dit qu'il avait un visage de fille.
Et il sourit tout le temps.
Il "parle", aussi; des tas de "bababa" et "mama" et "p-p-p-".
Il est craquant, quoi!

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Mise au point

(24 janvier)

J'avais prévu une note sur les intempéries hivernales, je l'ai finalisée aujourd'hui, mais Blogger s'obstine à la publier à la date du brouillon, c'est à dire en-dessous de la note sur le ministère. Merci d'aller la lire un peu plus loin.
Et du coup, oui, aujourd'hui, deux notes pour le pris d'une!

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Elle s'appelle Emilie Jolie...

(24 janvier)

Pour le bac blanc, ma collègue avait choisi un texte de Hesse, où l'on trouve le dialogue suivant entre un peintre et son fils:

"Und, was willst du denn werden?
Gar nichts. Am liebsten wäre ich ein Vogel oder so etwas.
Das wäre nicht schlecht.
"
(Alors, qu'est-ce que tu veux faire plus tard?
Rien. Ce que j'aimerais vraiment, c'est être un oiseau, ou quelque chose comme ça.
Ce serait pas mal.)

Les élèves devaient rédiger un dialogue entre le père et la mère, qui s'inquiète pour son fils. Cela a donné des choses surprenantes...
(Je respecte scrupuleusement la graphie des originaux, mais j'essaie de traduire en français correct.)

Mutter: Ich denke er ein Maler willst ihm zu werden.
Vater: Der Kleine will ein Vogel zu werden.
Mutter: Ein Vogel, das ein schlecht idee ist. Ich mag nicht diese Beruf.

(Je pense qu'il veut être peintre.
Le petit veut être un oiseau.
Un oiseau, c'est une mauvaise idée. Je n'aime pas ce métier.)

Mutti: Weißt du, ich glaube, dass will Pierrot nicht ein Maler sein.
Vatti: Ja, ich weiß... Er will nicht ein Maler werden... Er will am liebsten ein Vogel werden, glaube ich. Er sagt die Kunst ist langweilig.
Mutti: Aber Vogel ist einen guten Beruf! Es ist nicht schlecht!
Vatti: Ja, du hast sicher richtig...

(Tu sais, je crois que Pierrot ne veut pas être peintre.
Oui, je sais... Il ne veut pas être peintre... Il préfère devenir un oiseau, je crois. Il dit que l'art est ennuyeux.
Mais c'est un bon métier, oiseau! Ce n'est pas mal!
Oui, tu as sûrement raison...)

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Les rigolos du ministère

(19 janvier)

Ils sont rigolos tout plein, au MEN.
Ils viennent de sortir la circulaire de rentrée 2007. Je l'ai vaguement survolée. En fait, je n'ai parcouru que ce qui concerne l'enseignement des langues en primaire. Et je les ai trouvé fort drôles, ces gens.
Figurez-vous qu'il pensent pouvoir atteindre un objectif de 13% d'élèves apprenant l'allemand en primaire, d'ici 2012. Ben en tout cas, pas dans l'académie de Nice. A Nice, pour devenir professeur des écoles, on n'a pas le choix, la langue vivante au concours d'entrée à l'IUFM, c'est l'anglais. Le rectorat sabote si bien l'enseignement de l'allemand qu'il n'y a plus, sauf exception, cette option en première langue dans les collèges de la région. Donc, pour les 19% d'élèves apprenant l'allemand en collège et en lycée, c'est mal parti aussi. Il y a tout au plus 10 à 12% des élèves qui résistent et étudient encore cette langue, et en lycée uniquement. La dernière "classe" de LV1 est actuellement en première, sauf redoublement.
Vous croyez qu'il va se faire remonter les bretelles, le recteur?
Pas tant que les zouaves du ministère continueront à ignorer la réalité.
Figurez-vous que la France applique le Cadre Européen Commun de Référence pour l'enseignement des Langues vivantes. Cadre qui définit des niveaux, de A1, utilisateur élémentaire, à C2.
Selon les directives et nouveaux programmes, nos élèves de LV1 doivent atteindre, en terminale, le niveau B2. Quelle que soit leur filière, et quel que soit le nombre d'heures de cours dont ils bénéficient chaque semaine. Au niveau B2, on peut "comprendre des conférences et des discours assez longs et même suivre une argumentation complexe sur un sujet familier" ou "écrire un essai ou un rapport en transmettant une information ou en exposant des raisons pour ou contre une opinion donnée". Je vous prie de croire que mes élèves de STG en sont loin, et que mes élèves de L n'y arriveront pas tous d'ici la fin de l'année.
Et voilà que je lis, dans la circulaire de rentrée, que l'objectif est, d'ici quelques années, grâce au développement de l'enseignement des langues en primaire, d'atteindre le niveau B1 (en LV1) dès la fin du collège. J'aimerais bien voir ça.
Les Allemands sont plus pragmatiques. Ils n'exigent de leurs élèves qui passent le bac que ce niveau B1. Mais nous, Français, qui sommes si forts dans l'enseignement des langues, nous allons leur montrer qu'on peut être bilingue à la fin de la scolarité obligatoire, tiens!

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Saint-Arnoult

(18 janvier)

Cette année, "Saint-Arnoult" se dit "Avallon". Parce qu'il s'est passé exactement la même chose qu'il y a quatre ans dans les Yvelines, mais cette fois-ci, en plein Morvan. Des milliers d'automobilistes coincés par la neige, et une société d'autoroute débordée.
Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé à Avallon. Mais j'étais à Saint-Arnoult, il y a quatre ans. Nous arrivions au péage, en fin d'après-midi, en cette fin de vacances de Noël. Nous rentrions de Bretagne dans le Nord, en passant par Paris. Il faisait encore jour, il commençait à neiger, et la radio de l'autoroute (107.7) annonçait un bouchon au péage, dû à l'affluence.
Nous avons passé le péage à la nuit tombée, même après 20 heures, je crois. Et nous sommes encore restés coincés après, pendant des heures, totalement arrêtés, remettant le moteur en route de temps à autre pour nous réchauffer. 107.7, après avoir annoncé que la situation s'améliorait, ne disait plus rien. Et à l'extérieur, on parlait certes du bouchon, mais on disait aux gens que nous étions secourus, qu'on nous distribuait boissons chaudes et sandwichs, voire même des couvertures.
Comme boisson chaude, j'ai eu le thé que K. a réussi à faire chauffer dans le camping-car de ses parents (nous avions besoin d'un second véhicule, et on nous avait prêté le camping-car, idée lumineuse!). Comme sandwich, j'ai mangé trois biscottes dénichées dans les placards de ce même camping-car. Comme couverture, j'ai eu mon manteau en laine. De secours, point. D'information, aucune.
Après minuit, on nous a ouvert une issue de service, et nous avons quitté l'autoroute, en file indienne, sans savoir où nous allions.
Le lendemain, nous avons compris que les intempéries avaient provoqué le dérapage de plusieurs camions dans une côte après le péage. Ils étaient en travers, ils bloquaient le passage, mais personne n'avait eu l'idée de conseiller aux automobilistes arrivant derrière de sortir avant qu'il ne soit trop tard.
Ce matin, j'ai entendu le responsable de la société d'autoroute dire, à propos de l'embouteillage d'Avallon, que c'était la faute aux poids lourds, qui ne sont pas raisonnables, de continuer à rouler quand il neige. Mais est-il sûr qu'ils aient été bien informés, ces routiers? Car, pas plus tard que le 23 décembre dernier, K. et moi avons pris 107.7 en flagrant délit de mensonge, au péage d'Arles, cette fois.
Vers midi, nous arrivons au péage, et la radio de l'autoroute annonce un bouchon d'un kilomètre avant, et un autre, 4 km après. Evoque vaguement une voiture en feu, mais l'information est à vérifier. Nous passons le péage en même temps que deux véhicules de pompier. Devant, fumée noire. Ok, c'est bien une voiture qui brûle. D'ailleurs, nous sommes arrêtés pas plus de 700 mètres après le péage, et nous pouvons couper le moteur, ça ne roule plus du tout.
Et que dit 107.7? Ben, ils n'ont pas d'information, le patrouilleur envoyé sur place ne revient pas. Ah bon? Mais nous l'avons vu passer dans un sens, puis revenir? Les messages suivants ne mentionnent plus que le bouchon en amont du péage, qui, pendant tout le temps où nous sommes restés arrêtés, soit au moins trois quarts d'heure (j'ai eu le temps de donner à manger à Numérobis), n'aurait pas varié en longueur. J'aimerais qu'on m'explique comment, alors que les voitures ne pouvaient pas dégager devant, la file ne s'est pas allongée. Et qu'on me dise ce qu'on pensé les gens qui ont dû rejoindre l'embouteillage à 3 ou 4 km du lieu où il était annoncé.
Pourquoi ne pas avoir dit simplement qu'un véhicule était en feu, que les pompiers étaient sur place, et que la circulation serait rétablie dès que les conditions seraient réunies? Ils avaient peur que les gens fassent demi-tour vers la sortie la plus proche?
Ils croient peut-être que c'est moins agaçant d'attendre, quand on ne sait pas pourquoi? Ils pensent que c'est agréable, d'être pris pour un imbécile?
Je crois que les sociétés d'autoroute ont encore fort à faire pour améliorer leur communication. Et que je vais continuer à garder, dans ma voiture, une couverture, de l'eau et des biscuits, et aussi des couches pour mes enfants. On n'est jamais trop prudent.

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Ping pong

(17 janvier)

Dès le premier jour, je me suis étonnée de la complicité de mes deux garçon.
Là, dans mes bras, ce petit bout de quelques heures avait tourné la tête vers la petite voix aigüe, reconnaissable entre toutes, celle de son grand frère.
Le temps passant, la complicité s'est affirmée. Personne ne calme aussi bien Numérobis que le Pirate. Peu de gens arrivent à le faire autant rire. Et, parfois, on dirait vraiment qu'ils jouent ensemble.
Depuis trois semaines, ils jouent à un jeu passionnant: soyons malade à tour de rôle. La règle du "chacun son tour" est parfaitement respectée. C'est Numérobis qui a lancé les hostilités, avec une mauvaise toux qui nous a contraints à aller chez le médecin la veille du départ en vacances. Il s'est remis doucement, et le Pirate a pris le relais avec un nez qui coule. Rien de bien grave, encore.
C'est au retour de Bretagne que les choses se sont corsées. Numérobis s'est dit que, puisque nous nous offrions le luxe d'une étape en hôtel avec restaurant, ce ne serait pas si dramatique s'il restituait l'intégralité de son biberon en entrant dans la salle du restaurant. Après tout, la chambre n'était pas loin (et nantie d'une baignoire!), pas besoin de reprendre la voiture tout mouillé et odorant. J'avais suffisamment de vêtements de rechange dans la valise, mais rien contre la fièvre. Il a donc été assez apathique, le lendemain, tandis que nous regagnions nos pénates.
Le médecin, cette fois, a diagnostiqué une bronchiolite et prescrit de la kinésithérapie respiratoire. Fort bien. Nous étions vendredi soir. Il fallait trouver un kiné. Je me suis rendue au cabinet où j'avais fait ma rééducation périnéale, à tout hasard. Le hasard fait bien les choses, c'est connu. Ma kiné était là, et spécialisée aussi dans les enfants, elle a ouvert le cabinet rien que pour les beaux yeux de mon bébé, le samedi et le dimanche.
Son frère allant mieux, le Pirate s'est mis à avoir les yeux fort rouges, et, à vrai dire, en le déshabillant pour lui donner sa douche, je l'ai trouvé bien chaud. Il avait effectivement plus de 39, mais il a attendu le lundi matin pour voir le pédiatre et découvrir que, quand on est malade, on ne va pas à l'école. Aujourd'hui, il a l'air plus en forme, K. n'aura peut-être pas besoin de le garder demain.
Mais moi, je crois que je vais pouvoir emmener de nouveau Numérobis chez le médecin.
C'est fou, ce qu'on s'amuse!

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Orientation

(6 janvier 2007)

Il paraît que les femmes ont moins le sens de l'orientation que les hommes...
Petites précisions géographiques, pour commencer: j'occupe la droite du lit conjugal. De mon côté, un mur garni d'une armoire. Entre le lit et l'armoire, la table de nuit, avec l'unique lampe de chevet. Pratiquement en face de moi quand je suis couchée: la porte. De l'autre côté du lit, K., évidemment. Et de son côté, le lit du bébé, monté sur roulettes, devant la fenêtre. Sur le mur opposé au lit, une commode (près de la fenêtre) et une bibliothèque (entre la commode et la porte).
Quand il veut se lever, la nuit, K. ne peut pas allumer la lumière et doit rejoindre la porte, à tâtons, en contournant notre lit. Il passe donc successivement à côté du lit de bébé, puis de la bibliothèque, et trouve la porte après un ultime quart de tour sur la gauche.
Sauf qu'il se perd, parfois.
Il y a quelques temps, j'ai dû allumer parce que je l'entendais marmonner contre l'hurlu-berlu qui avait bien pu mettre des obstacles derrière la porte. Il avait tout bonnement omis l'ultime quart de tour, et se trouvait à côté de l'armoire, là où il avait lui-même stocké le carton de la bicyclette du Pirate. Avec la porte à main gauche, donc.
Cette nuit, il a battu son record: deux plantages de suite. D'abord, j'ai allumé parce que je trouvais suspect ce bruit de sac en plastique. Il n'y a pas de sac en plastique à côté de la porte. Et que vois-je? Mon K., entre la commode et le lit de bébé (sous lequel il y avait bien un sac en plastique), en train d'essayer de déplacer celui-ci. Envie de faire pipi par la fenêtre, peut-être? Un peu plus tard, il a allumé lui-même, sans doute parce qu'il ne trouvait pas la poignée de la porte: l'interrupteur qu'il a actionné se situe en effet juste à côté du cadre de la porte, je ne comprends pas comment il pouvait se sentir perdu si près du but...
En tout cas, je ne connais personne qui sache aussi bien se perdre dans sa propre chambre.

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