En Teutonie...

(billet programmé pour quand je serai privée de net pour cause de déménagement)

Madame, hier soir, j'ai mangé à 5 heures et demie!
Les Allemands, ils ont le droit de manger et de boire en classe.
Je commence à en avoir marre de la charcuterie au petit déjeuner!
Ils m'ont refilé plein de trucs à manger, je peux à peine refermer mon sac.
Madame, il faut qu'on aille en cours de religion, aussi?
Mais c'est pas une école privée? (Pourtant, j'avais expliqué à tous mes élèves, cette année ou l'an dernier, qu'en Allemagne, il y a des cours de religion à l'école; en Bavière, ils doivent même la passer au bac, dans certaines filières.)
En allemand, on a eu le prof de sport. (Les profs polyvalents aussi avaient fait l'objet d'une explication.)
Je viens manger le premier kebab de ma vie. (Il y a peu de Turcs, en Bretagne profonde.)
Hier soir, j'ai mangé des pommes de terre, mais elles sont bizarres, ici, les pommes de terre. (Oui, on appelle ça des Knödel.)
Et le gâteau avec le dessus tout mou, là, le Käsekuchen, c'est vraiment spécial.
J'en ai assez de leur espèce de Gouda, vivement un bon Camembert.
Madame, vous avez vu tous les oeufs en plastique, sur les arbustes, il y en a partout.
Dans ma famille, ils ont même fait un "sapin de Pâques".
Moi, j'en ai décoré, des oeufs, des vrais.
Ma corres, elle m'a demandé si je voulais jouer à la "vie", j'ai pas compris. Elle m'a montré, en fait c'était une ouii.
Mais c'est quoi, un évêque? Et il habitait dans un château comme ça? Et ben, il s'embêtait pas!
Madame, est-ce que chez vous aussi (euh, c'est pas "chez moi"?), dans la salle de bain, il y a une baignoire, et une douche à côté?
Les Allemands, ils sont pleins de fric, leurs maisons, elles sont vachement grandes.
Moi, j'ai photographié la cuisine pour montrer à ma mère comment c'était immense.
Et ils habitent à plusieurs familles dans la même maison. A côté de chez ma corres, il y a sa grand-mère. Et la maison d'à côté, c'est sa cousine.

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Life is a cabaret

(21 avril)

La réponse à la question cinématographique du 5 avril est sur you tube.
(Et si j'étais un peu plus douée, j'aurais réussi à intégrer la vidéo...)

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Je ne vous ai pas dit...

(18 avril)

Dans notre nouvelle maison, chacun des enfants aura sa chambre. Mais le bureau retournera dans la nôtre.
Dans notre maison, il y aura quatre niveaux, et deux pièces immenses.
Nous aurons une (grande) cheminée.
Mais la télévision par ADSL ne fonctionnera pas...
Dans la nouvelle maison, il y a une chatière qui va faire deux heureuses.
Autour de la maison, il y a des framboisiers et une glycine. (Et des orties?)
Dans notre maison, il y a une salle de bain avec des toilettes, et des WC séparés.
Dans le jardin, il y a une cabane pour les enfants.
La clé de la boîte aux lettres est rouillée dans la serrure.

Cette fin de semaine, nous emménageons dans la maison que nous avons achetée...

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Elfe de maison

(16 avril)

Mon elfe de maison à moi est très mignon et ne se promène pas vêtu d'un vieux torchon.
Il est blond aux yeux bleus, mesure moins d'un mètre et s'exprime dans un langage assez particulier. Mais il est toujours volontaire pour mettre la table. En fait, dès que K. sort les assiettes, notre elfe de maison accourt pour les mettre sur la table, puis il réclame les verres et les fourchettes (K. ne le lui confie pas encore les couteaux). Quand il casse un verre ou une assiette par précipitation, il ne se frappe pas la tête contre les murs.
Quand il voit Numérobis ou le Pirate remonter du linge, mon elfe de maison vérifie si par hasard il n'aurait pas lui aussi une pile à apporter dans sa chambre. Et s'il n'y a rien pour lui, ce n'est pas grave, il s'empare de la pile de débarbouillettes ou de lingettàfesses et monte l'escalier avec. Il est même capable d'ouvrir le placard sous le lavabo pour y ranger les débarbouillettes, exactement sur la bonne pile.
Mon elfe de maison a deux ans, et à cet âge-là, on aime bien ranger et rendre service.

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Mes enfants sont formidables

(13 avril)

Certes, mes enfants, comme la plupart des autres, se réveillent la nuit et ont parfois besoin qu'un parent aille les rejoindre pour les réconforter ou changer leurs draps. Mais ils ont ceci de fantastique qu'une fois consolés, ils n'attendent plus qu'une chose: pouvoir se rendormir seuls dans leur lit. Aucun d'entre eux n'a jamais essayé de venir se glisser dans le nôtre sous prétexte qu'il n'arrivait pas à dormir.
Le Pirate, suite à un cauchemar, m'avait, il y a un certain temps déjà, repoussée alors que je m'apprêtais à lui faire un deuxième bisou. Le geste signifiait en gros "non mais c'est bon, ça va, maintenant, laisse-moi dormir".
Au début de la semaine, c'est le P'tit Mousse qui a à son tour affirmé son indépendance en matière de sommeil. Il chouinait depuis près de deux heures, réclamant "dodo", ou plus certainement "doudou". J'étais allée le voir une première fois, et l'avais trouvé endormi. K. y était allé un peu plus tard et n'avait rien vu non plus d'anormal. Quand je me suis relevée, l'enfant était éveillé. J'ai changé sa couche, mais le problème n'était pas là. Je l'ai recouché, lui ai rendu les doudous perdus au pied du lit, et lui ai dit qu'il fallait dormir, maintenant. "Tain" fut sa réponse. Je n'ai pas compris. Il a répété, en regardant sa lampe de chevet. "Tein", comme "Si tu veux que je dorme, ETEINS la lumière et fiche-moi la paix". Il a dormi jusqu'à 9 heures et demie.

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La machine à laver

(10 avril)

Pendant que j'étais en Allemagne, la machine à laver le linge a rendu l'âme. Ou fait semblant, refusant d'essorer et d'évacuer l'eau ailleurs que sur le sol... Dans l'urgence (deux lits mouillés à changer), K. s'est rendu chez un marchand d'électro-ménager pour acquérir un nouvel appareil. Devant le choix, il m'a rapidement téléphoné (je faisais la queue pour aller au petit coin) pour savoir si je voulais toujours une machine à chargement frontal, et combien de kilos elle devait absorber. Il m'en proposait neuf, car il avait beaucoup de linge à faire laver. Sachant que je lave tous les jours (à cause des couches, même si ça devrait se terminer dans quelques temps), et que je ne remplissais pas toujours notre ancienne machine (de 5-6 kilos), une telle capacité me paraissait exagérée. Il est donc reparti avec une machine capable de laver 7 kilos de linge, avec un programmateur permettant le départ en différé.
Depuis que je suis rentrée, je teste les différents programmes. Coton, synthétique, à 40°, option rapide, et si possible en réduisant la vitesse d'essorage à 1000 tours par minute (800 pour la laine). L'ancienne allait jusqu'à 1200, je la laissais sur 900, et c'était bien suffisant. Certes, 1400 tours par minute, cela essore le linge à tel point qu'il est pratiquement sec. Mais, d'une part, cela nécessite plus d'énergie. D'autre part, cela abîme le linge, et en particulier les couches (et le coton) qui n'ont pas besoin d'un tel traitement. Donc, pour que mon linge dure plus longtemps, je préfère qu'il mette un peu plus de temps à sécher.
Il n'empêche que, quand je vois la complexité de ces machines, avec toutes les combinaisons possibles de prélavage et de rinçage supplémentaire, et que je compare avec une machine américaine (sur laquelle on règle essentiellement la température de l'eau, et peut-être aussi la qualité du linge), je me demande si nous autres Européens n'en faisons pas un peu trop avec notre lessive.

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Ich bin der neue Conférencier.

(5 avril)

A une époque, j'avais envisagé de devenir guide-conférencier. Pour guider les touristes allemands dans notre beau pays. Et puis, je ne sais plus si ce sont les conditions d'admission dans le métier (il en faut, du vocabulaire spécialisé en architecture!) ou la perspective d'un emploi trop saisonnier, mais j'ai rapidement abandonné cette idée.
Lors de notre visite de la résidence du prince-évêque ("C'est quoi un évêque, Madame?" - décidément, c'en est fini de la très catholique Bretagne), j'ai pu mesurer mes capacités à exercer ce métier. Grâce aux multiples visites de lieux culturels aussi divers que variés au cours de mon enfance et de mon adolescence (merci Papa!), je possède quelques connaissances en matière artistique. Manifestement, ma maîtrise de la langue allemande était également suffisante pour traduire ce que nous expliquait le guide (car nous n'avions pu obtenir de visite en français, et c'est donc moi qui étais chargée de l'interprétariat). J'ai même su ajouter l'explication nécessaire à l'évocation de l'enlèvement d'Europe par Zeus déguisé en taureau. Si bien que, finalement, le métier de guide-conférencier pourrait entrer en ligne de compte si jamais je devais penser à me reconvertir, ou si j'avais besoin d'un petit boulot d'appoint pendant ma retraite.
Certains de mes élèves, eux, n'avaient visiblement jamais mis les pieds dans le moindre monument historique. Ils étaient surpris qu'on leur demande de laisser leur sac et leur appareil photo au vestiaire. Ils se sont étonnés que je leur demande d'y laisser aussi leur bouteille de cola (pourtant, il y avait un pictogramme très clair). Ils n'avaient aucune idée de ce qu'était le stuc, et demandaient à chaque salle si les draperies étaient réelles ("Non, c'est du plâtre peint!"). Quelques uns ont trouvé le lieu particulièrement ennuyeux ("On pouvait même pas s'asseoir"), d'autres ont admiré la salle des miroirs, et beaucoup ont regretté d'avoir laissé leur porte-monnaie au vestiaire (et oui, je le savais, moi, qu'on trouverait la boutique de souvenirs avant de récupérer nos affaires - j'ai prêté quelques centimes).
Il faut que j'emmène mes enfants visiter des châteaux...

Saurez-vous retrouver la référence cinématographique du titre de ce billet?

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Coup de bol

(3 avril 2012)

La semaine avant mon départ, Numérobis s'était vivement plaint au petit déjeuner d'avoir encore "ce bol en plastique de bébé". A bientôt six ans, on le comprend. D'ailleurs, je m'étais fait la même réflexion et j'avais profité d'un passage à la préfecture, la veille, pour lui commander un bol en faïence avec son prénom dessus. Par la même occasion, j'en avais commandé un pour le P'tit Mousse (oui, il a fallu que je les fasse faire spécialement, parce que, bien que le prénom de mon petit dernier soit plutôt à la mode dans le département, aucun bol à leur prénom n'était disponible en magasin). J'ai donc pu répondre à mon Numérobis agacé qu'il aurait son bol quand je rentrerai d'Allemagne. Et je suis, de fait, allée le chercher ce matin. Les céréales auront un autre goût, demain...
Autre objet de fierté et signe de l'abandon définitif de la petite enfance: la maîtresse a dit à Numérobis qu'il "commence à lire". Ce dont je m'étais avisée également. Il commence à déchiffrer. Et maintenant qu'on le lui a dit, il essaye sur tous les emballages qui passent à sa portée. Je trouve cela assez épatant, son grand frère n'ayant franchi cette étape qu'au CP. Mais il faut dire que la maîtresse d'ici insiste bien plus sur les sons que celle du Pirate, à l'époque, et que, par ailleurs, Numérobis profite justement d'un exemple. Ce qui est amusant, c'est que, contrairement à l'apprentissage de la flûte, celui de la lecture se fait sans que l'intéressé s'en rende véritablement compte. Si l'école pouvait être toujours aussi simple...

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