Interrogation féministo-égalitariste

(30 novembre)

Il y a peu, j'ai été sondée par thé-aînesse-sot-fraisse.
La première remarque que je me dois de faire, c'est que ce sont des menteurs. La jeune fille m'avait promis que ça ne serait pas long, or elle elle m'a tenue 14 minutes au téléphone (il était Marignan quand j'ai décroché, et 15:29 quand j'ai enfin pu reposer le combiné).
La deuxième remarque qui me vient est sous forme d'interrogation à propos de la notion de "chef de famille". Parce que bien sûr, il a fallu donner l'âge et la profession du chef de famille. Mais qui est-ce? L'homme? Dans ce cas, c'est évidemment K. Cependant, pourquoi serait-ce lui le chef de famille? Si c'était la personne la plus âgée du foyer, ce serait moi. Si c'était celle qui gagne le plus, je crois bien que ce serait encore moi. La personne qui se fait servir à table? C'est toujours moi (enfin, dans les conditions normales de température et de pression, ne parlons pas de l'épisode actuel, qui d'ailleurs résoud le problème: il n'y a que moi à la maison, donc c'est moi le chef).
Pour les impôts, il est évident que le "chef de famille" est encore l'homme. Ce qui, dans un certain nombre de ménages, comme le nôtre, aboutit à la situation suivante: la femme, remplissant (ou contrôlant les pages préremplies) de la déclaration, doit comprendre que "vous" est son mari, et qu'elle-même n'est que "conjoint". Ce qui est quelque peu absurde. La notion de "conjoint" a évolué, puisque sont désormais considérés comme conjoints les partenaires d'un pacs (qui peuvent donc être de même sexe, et alors comment l'administration détermine-t-elle qui est "vous"?); celle de "chef de famille" reste archaïque.
Certes, il faut bien une personne référente. Certes les courriers sont toujours adressés à Monsieur (en premier) et Madame Machin. Certes, il est plus confortable pour l'administration d'avoir toujours comme référence des personnes de même sexe. Mais enfin, puisqu'il est possible pour un couple de femmes d'avoir un "vous" et un "conjoint" (j'espère qu'on ne leur envoie pas une déclaration aux noms de Monsieur Truc et Madame Chose!), il doit bien être possible aussi pour un couple hétérosexuel d'avoir un "vous" de sexe féminin.
Je propose donc une réforme radicale des déclarations d'impôts et de la notion de "chef de famille": laissons les couples choisir qui est leur référent administratif (cela vaudrait aussi pour la Sécu, par exemple), et décidons que, par défaut, c'est le membre le plus âgé de ce couple. Après tout, les dates de naissance figurant sur les déclarations fiscales, ce ne devrait pas être si compliqué que ça pour l'administration...

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Il était temps...

(27 novembre)

J'ai vu mon médecin, il m'a arrêtée.
Il faut dire que, rien qu'en me levant du fauteuil de la salle d'attente, je faisais pitié, avec ce dos qui ce coince. Oh, ce n'est pas vraiment douloureux; ça me donne juste une démarche de mamie. Ma gynéco m'aurait presque prescrit une canne, tiens! La conclusion s'imposait d'elle-même: si je peux à peine marcher (en tout cas, il me faut quelques mètres de mise en route, après, ça peut aller presque normalement), comment pourrais-je aller faire cours, en portant en plus mon cartable?
Ajoutez à cela que j'avais quand même pas mal de trajet en voiture, que je suis seule toute la semaine avec les deux grands, que je suis légèrement anémiée et qu'en plus, elle a mesuré ma tension à 10/7, je crois que je n'ai pas volé le droit de me reposer. Désormais, ce sera sieste tous les après-midis, pour le plus grand bonheur des chats.
Du coup, j'échappe subtilement aux conseils de classe (qui m'auraient fait courir encore plus et posaient des problèmes d'organisation pour la garde des enfants).
Et je me protège contre la grippe, qui lance une offensive de masse dans le Var: dans mes deux lycées, trois classes viennent de fermer. Et je n'ai toujours pas reçu mon bon de vaccination.

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Conjugation

(25 novembre)

Non, mais j'invente des mots si je veux. Mes élèves et mes enfants réinventent bien la conjugaison française! (Oui, mes élèves aussi, dans leurs traductions pour le bac.) Un petit florilège sans mention d'origine pour ne vexer personne:
- le verbe prendre: j'ai prendu
- le verbe peindre: c'est pas peindu
- le verbe mettre: il metta
- le verbe sortir: il sorera
- le verbe dire: elle disa
- le verbe hocher (la tête), du premier groupe: j'hocha
- le verbe ouvrir, mon préféré: j'ai ouvri tout seul!, elle ouvra, tu peux ouvert?
Bon, ça n'empêche pas Numérobis, par exemple, de sentir parfois qu'il ne maîtrise pas tout, et de rester bloqué au milieu d'une phrase parce qu'il ne trouve pas la forme verbale qui convient (non mais c'est quoi le futur de venir?).

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Les crèmes et moi

(23 novembre)

Une dame m'a téléphoné de Suisse (la Suisse, ses industries chimiques et pharmaceutiques...) pour me parler de produits de beauté.
- Madame, comme toutes les femmes de votre âge, vous utilisez des crèmes et des produits de beauté?
- Non.
- Vous aimez être naturelle, alors?
- Oui.
- Madame, je ne vous parle pas de maquillage, mais vous utilisez bien une crème de soin, ou une crème de jour?
- Non, je vous assure, je n'utilise rien du tout.
- ...
Ben oui, c'est comme quand on leur dit qu'on n'a pas la télé, ça les laisse sans voix, ces démarcheurs à domicile.
Celà dit, ce n'est pas tout à fait vrai que je ne me crème pas. Surtout en ce moment. Mon ventre serait à vif, tant je l'aurais gratté, si je ne me tartinais pas de crème pour apaiser les démangeaisons. Néanmoins, il ne s'agit pas d'une crème anti-vergetures (Dehnungen, "extensions", en allemand) à très cher (la Suisse, ses prix exorbitants...), mais d'une gentille crème à l'huile d'argan du cosméticien breton.
Pour le reste, ma foi... J'ai encore oublié de me mettre de la crème sur la figure, ce matin. Et quand je me dis que tiens, ou lala, mais j'ai des rides, là! et que j'achète une crème spécifique, de nuit, parce que le soir, j'ai plus le temps de penser à m'enduire le visage, j'en mets au mieux trois soirs de suite avant d'oublier le pot dans le tiroir. J'ai même des pots intacts, dans ce tiroir, des produits achetés en solde parce qu'ils avaient l'air sympatiques, et qui attendent tranquillement que je daigne finir leur confrère entamé pour entrer en action. Parfois, un pot entamé finit à la poubelle, parce qu'ouvert depuis trop longtemps.
C'est de famille, aussi: ma mère, que je sache, n'utilise pas la moindre crème. Et ma grand-mère a toujours dit qu'elle ne s'était jamais rien mis sur la figure (et qu'elle ne s'était jamais épilée, non plus). Elles ont fini ridées, oui, bien sûr. Mais je ne les ai jamais trouvées laides.

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En bref

(20 novembre)

K. est reparti, après une semaine passée avec nous. Je sens que ça va être dur pour Numérobis, d'autant que le prochain retour est à une date très incertaine.

Le Pirate s'est emparé du livre de bibliothèque de son frère (celui emprunté à l'école) quand il s'est rendu compte qu'il pouvait en lire le titre ("C'est à moi") tout seul. Bon, à l'intérieur, c'est plus compliqué, mais abordable avec un peu d'aide.

La fenêtre de la cuisine et celle de la chambre sont restées ouvertes pratiquement toute la journée, et ce soir, il faisait encore 17 à 18° dans l'appartement, que je ne chauffe pas encore.

J'ai l'air d'avoir avalé un ballon (de foot?), et je ne suis pas la seule. J'en déduis que c'est la reprise, vu qu'un statisticien a expliqué l'autre jour qu'en cas de crise, c'est bien connu, la natalité baisse. Jamais vu autant de femmes enceintes, donc l'économie se redresse.

En maternelle, en revanche, c'est la crise: la directrice de l'école de Numérobis m'a demandé confirmation de son départ fin décembre. Elle attend depuis six mois la libération de cette place, je n'ose pas imaginer sa liste d'attente!

La crise aussi chez mes globules rouges et dans mon portefeuille, ça ne va pas être simple, ce déménagement...

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Les idées opportunes de Numérobis

(18 novembre 2009)

Oui, nous sommes mercredi matin, et je suis chez moi. Grâce à une occasion excellente fournie par mon fils cadet.
Ce week-end déjà, il avait commencé à tousser gras. Lundi matin, sa maîtresse avait appelé pour que je vienne le chercher, mais elle m'a ratée de peu à la maison, et mon portable n'avait plus de batterie. Hier mardi, rebelotte. C'est l'autre maîtresse, elle insiste: maison, portable, lycée. Bien sûr le lycée ne me trouve pas. Et le portable était resté dans ma salle, alors que justement elle appelait pile-poil à l'heure de la pause. Mais j'ai vérifié à midi: un appel en absence, de la maternelle. Ok, j'ai compris, je vais récupérer mon fils.
Les élèves qui auraient dû avoir une interro dans l'après-midi sont ravis. Moi aussi: il y avait justement une réunion alakon mardi soir, qui menaçait de finir vers 19h. Et le mercredi, c'est le jour où il faut courir. Or il est hors de question que je lève mon fils malade aux aurores pour l'abandonner toute la journée au centre aéré, où il ne fait pas la sieste. Il a besoin de se reposer, de voir un médecin aussi peut-être... et moi aussi. En tout cas pour la sieste.
Non mais je ne vais pas faire du zèle,non plus, hein. Tant pis pour les bulletins que j'aurais dû remplir hier après-midi.

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Organisation sudiste...

(15 novembre)

Jeudi, en allant travailler, je traverse sur un des deux passages qui desservent l'école, quand la Schülerlotse (ouais, la dame qui fait traverser, quoi) me prévient que, à partir de lundi, on ne passera plus là. Les travaux de réfection des canalisations d'eau seront arrivés sur l'avenue, le passage piéton sera remplacé par un fossé. Il faudra faire le tour de la (petite) place.
Bon, fort bien. Mais lundi (demain), c'est le 16, non? Et le lundi 16, la rue en face sera fermée pour cause de pose des illuminations de Noël.
Donc, je résume: l'arrivée sur la place devant l'école se fera presque comme avant, sauf peut-être au niveau du fameux passage clouté, ou il y aura soit circulation alternée, soit bloquage des voitures. La sortie, elle, ne sera plus possible que par une rue (ou deux, avec au mieux circulation alternée dans l'avenue en travaux).
Ce rond-point est déjà aisément bloqué, à cause notamment de l'arrêt de bus.
Moi, je prévois un joyeux braudel pour demain!

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Qui a fait ça?

(13 novembre)

L'expression de la reconnaissance, est, chez mes enfants, pour le moins curieuse.
L'un comme l'autre s'est exclamé, en retrouvant sa chambre un soir: "Mais qui est-ce qui a fait ça?"
"Ca", chez Numérobis, c'était, la semaine dernière: vider le coffre à jouets pour remettre ensemble les morceaux épars, ramasser les éléments dispersés au sol, faire un tas propre et net avec les éléments de construction en mousse répandus à travers la pièce, ranger juste assez pour que la chambre ne ressemble plus à une écurie. Et en profiter pour faire disparaître les jouets cassés, direction la poubelle avant le déménagement.
"Ca", chez le Pirate, c'était, hier matin: vider la caisse pleine de jouets et de poussière, jeter du même coup les morceaux de bonshommes perdus (un bras ici, un ninja unijambiste par là, une main ou une tête de ceci, une jambe de cela...), trier dans des boîtes séparées les lEgOs, mEcanOs et autres plAymObils, se demander que faire de tous ces dinosaures, trouver une boîte pour les crayons perdus et donner aux pauvres ce vieux jouet électronique bruyant. Puis s'attaquer aux tiroirs du lit. Le grand ne fermait plus parce qu'un des petits du dessus, disloqué, était tombé dedans, et parce qu'un nombre incroyable de machins en bloquait le tour. Il a donc fallu d'abord dégager tout ce qui était tombé de l'autre côté du lit (lEgOs, mEcanOs, plAymOs et morceaux de puzzles dépareillés), puis sortir le petit tiroir, le remettre en forme et en place, avant de pouvoir replacer le grand tiroir sous le lit, lui-même recalé correctement dans son coin. Et encore, ce n'est pas fini. Aujourd'hui, je m'attaque à l'intérieur du fameux grand tiroir...
Et après, je me demande pourquoi j'ai mal au dos.

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Horoscope (petite note en attendant mieux)

(10 novembre)

Des fois, mon horoscope me prédit des trucs sympathiques. Cette semaine, par exemple, amélioration de ma situation financière (ah bon, il y a une âme charitable qui va financer mon déménagement?).
Et ben c'était vrai: j'ai trouvé 5 centimes par terre, aujourd'hui!

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Fantaisies professorales

(7 novembre)

On parle souvent des perles du bac, ou du brevet des collèges. Et bien je vous assure que les cahiers de vie de mes enfants sont assez riches en fautes diverses et variées. Je vous passe la grammaire; après tout, moi aussi, quand je suis fatiguée, je fais des fautes d'accord.
Mais après la maîtresse qui goûte "avec la langue et avec le palet" (sûrement un ustensile de cuisine que je ne connais pas), voici la maîtresse qui parle des "cultivations" d'arbres fruitiers (bon ok, elle a l'air d'avoir des ennuis de santé qui peuvent la stresser).
Deux dictionnaires, ça fait un peu cher, comme cadeaux de Noël...

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Tentatives culinaires

(5 novembre)

Je me demande si je ferais autant d'efforts pour varier les menus si je n'étais pas enceinte. K. était persuadé que nous ne mangions en alternance que des nouilles et du riz, en son absence, mais il n'en est rien.
Truc numéro 1, connu depuis longtemps mais toujours aussi bon: la gelée de coings sur le fond (maison, s'il vous plaît!) de tarte aux pommes. Oui, le Pirate a réclamé qu'on fasse de la tarte aux pommes. Et il a trouvé celle-là excellente.
Expérience numéro 2: la purée de chou-fleur aux courgettes. Très appréciée par Numérobis, je vous donne la recette:
- un demi chou-fleur en bouquets,
- une courgette en rondelles,
- une pomme de terre, coupée en gros morceaux,
- un soupçon de crème (liquide),
- une cuillère à soupe de fromage à l'échalotte et à la ciboulette.
* Faire cuire à la vapeur le chou-fleur et la pomme de terre, environ 20 minutes.
* Ajouter la courgette et poursuivre la cuisson 5 minutes.
* Mixer les légumes avec le reste des ingrédients.
* Salez, poivrez si vous voulez.
Et voilà!

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Batman returns

(3 novembre 2009)

J'ai dû être chouette (hulotte), dans une vie antérieure. Ou n'importe quel animal susceptible de prendre une chauve-souris comme proie.
Car le fait est que, cette fois encore, c'est moi qui l'ai vue la première. Peut-être aussi que j'étais tout simplement celle qui voit le mieux.
Un soir de ces très sympathiques vacances, et comme ses parents étaient là aussi, K. nous a invités au restaurant. En sortant, nous rentrions d'un pas léger (enfin, aussi léger que peut l'être le pas d'une femme enceinte qui, non contente de terminer l'assiette de son cadet, a en plus pris un dessert) en longeant la mer, lorsque j'aperçus cet animal qui ne pouvait être un oiseau. Les oiseaux de cette taille ne volent pas la nuit. Et en plus, un oiseau, ça vole à peu près en ligne droite. Cette bête ne pouvait donc être qu'une chauve-souris. Laquelle a été assez gentille pour rester quelques temps dans la même zone, de manière que mes enfants, pas toujours suffisamment vifs pour repérer un objet en mouvement, puissent la voir. Elle est même passée entre le lampadaire et nous, nous montrant la membrane de ses ailes en transparence, si bien que le doute n'était plus permis.
La chauve-souris a donc fait son entrée au répertoire des expériences de vacances des cahiers de vie. "Et une vraie, hein. Elle volait dans tous les sens." Après les étoiles de mer (repérées par le Pirate) et la balade en voilier, je crois que ça ne fait pas trop mal. La semaine fut riche et très agréable pour tout le monde. Et en plus, il n'a même pas plu (enfin si, une nuit, et aussi le dernier jour)!

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Mozart?

(1er Novembre)

Je savais depuis longtemps que Numérobis entend mieux que son frère, et qu'il adore la musique. Il a bien prononcé les mots dès le début, il reproduit sans soucis les mélodies entendues à l'école, il a sans aucun doute une mémoire à dominante auditive.
Mais là, il m'a épatée. Nous écoutions la radio, chez mes beaux-parents. Je l'ai vu dresser l'oreille, avant de déclarer: "C'est comme dans le petit dinosaure." Oui, bon, peut-être. Et à la fin du morceau, la présentatrice désannonce la musique du film "Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles". Ah. Il avait raison. Il a peut-être vu ce film une demie-douzaine de fois, mais la dernière remonte à loin. Et il a parfaitement identifié le morceau.
Il faudra lui faire faire de la musique, c'est certain.

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