Parasite

(30 décembre)

Un parasite, c'est un être qui s'installe sur un autre pour en tirer de quoi vivre. par exemple, le pou, la puce et la tique sont des parasites, mais aussi certains champignons, le gui, et, dans une certaine mesure... le foetus humain (l'embryon, lui, a quelques jours d'autonomie après la procréation, c'est pour ça qu'on peut procéder in vitro). La médecine n'a d'ailleurs pas totalement éclairci, paraît-il, le mystère de l'acceptation par le corps maternel de ce corps étranger.
Le Polichinelle qui squatte actuellement mon aquarium portatif intégré (bocal, l'aquarium, hein, pas parallélépipédique!) profite donc goulûment des possiblités offertes par le corps qui l'héberge. Ma dernière prise de sang révèle en effet une certaine faiblesse des globules rouges, liée à un taux de fer plutôt bas (et à une vitesse de sédimentation élevée mais sans infection): je suis anémiée, pour que Monsieur puisse fabriquer son propre sang. Vampire, va!
Le magnésium n'est pas très haut non plus, je suis supplémentée aussi de ce côté-là et j'arrive quand même à avoir des crampes. Même le calcium est dans le bas de la fourchette. Ce n'est pas qu'il ait jamais été très haut (grâce à ma pneumopathie de l'an dernier, on a une mesure de comparaison datant d'avril, pour la calcémie), mais là on décolle à peine du plancher. Alors que je bois mon tiers de litre de lait tous les matins, et que je mange au moins deux portions de fromage par repas.
Il n'est pas encore né, et il abuse déjà de sa mère!

(Pour m'amuser, je programme ce message pour l'heure de mon rendez-vous chez le gynéco; je me demande ce qu'il va dire de tout ça. En dehors de: vous avez besoin de repos, bien sûr!)

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Petits arrangements avec mon facteur

(28 décembre 2009)

Avant de partir, j'avais bien sûr préparé Noël, et j'avais commandé quelques cadeaux via internet.
Un matin, j'ai entendu un pas lourd dans l'escalier et constaté que mon chat allait se cacher, donc ce ne pouvait être juste le voisin remontant ses courses. A peine ai-je eu le temps de penser que ce devait être le facteur avec le cadeau du Pirate, qu'effectivement une préposée des postes sonnait à ma porte avec un énorme colis. Elle m'a demandé si, la prochaine fois, au cas où je ne serais pas là, elle pourrait laisser le paquet en bas. Bien sûr que oui, ce ne sont quand même pas les instits qui vont me piquer un colis! Et puis comme ça, ça m'évite de descendre à la poste (et surtout de remonter!), et ça lui simplifie la tâche aussi. Elle s'est aussi souvenue que K. travaillait à côté (il s'est déjà fait livrer à son ancien bureau, et le facteur avait apporté, de sa propre initiative, un ou deux colis adressés à la maison à ce même bureau), et proposait d'y laisser les paquets encombrants (c'est plus facile d'accès pour elle). Je l'ai détrompée, malheureuse, K. ne travaille plus là! Et la semaine suivante, j'ai trouvé un colis au bas de l'escalier.
Elle n'est pas la seule à être arrangeante, au mépris sans doute des règlements: quand je suis allée m'occuper de la réexpédition du courrier, je n'avais aucune pièce d'identité au nom de K. (le week-end où il pensait rentrer pour effectuer cette démarche est justement celui où il a eu son accident de voiture). Je donne donc le formulaire à la guichetière, et je lui dit que je n'ai pas de pièce d'identité, en lui tendant néanmoins le livret de famille. Elle me répond: "Il va falloir que je fasse un faux, alors?" Je n'ai rien dit, je n'ai même pas eu le temps de lui expliquer le pourquoi du comment, elle ne m'a même pas demandé si je pouvais revenir plus tard avec une pièce d'indentité (l'effet gros ventre?); elle a tout bonnement inventé un numéro de carte d'identité au nom de K. Et puis voilà, comme ça, tout le monde est content.
Qui a dit que les fonctionnaires étaient bornés?

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Les mystères de la naissance

(25 décembre)

Nous célébrons une naissance très particulière aujourd'hui en effet, puisque le mystère le plus entier plane sur la conception de cet enfant.
Un peu comme pour Polichinelle, dont la conception est aussi l'objet des théories les plus farfelues de la part de mes enfants. Je ne sais pas au juste ce qu'imagine le Pirate quant à la manière dont son papa m'a donné encore une graine ("Papa et toi, vous avez beaucoup de graines"), mais je pense que Numérobis est persuadé que si son petit frère est dans mon ventre, c'est parce que je l'ai mangé.
Et logiquement, pour qu'il sorte, il va falloir que je le régurgite. Je lui ai expliqué, et réexpliqué, que non, le bébé sortirait par en bas. Numérobis est donc passé à la version "il sorera" par le nombril. Alors il a fallu expliquer, et réexpliquer, que non, les mamans ont un trou exprès pour que le bébé sorte, c'est comme pour faire pipi (ah oui, parce que c'est déjà très bizarre qu'une maman arrive à faire pipi, alors qu'elle n'a manifestement pas la tuyauterie adéquate). Et là, le Pirate d'ajouter que le trou, il s'agrandit exprès. Je ne sais pas d'où il tient cette information, mais j'ai confirmé.
Autre mystère: la vie dans le ventre de Maman. Est-ce qu'on peut lui faire mal, est-ce qu'on risque de l'écraser? Très sensible, Numérobis ne voudrait pas blesser ce bébé. Alors j'explique qu'il ne risque pas grand chose, puisqu'il est dans une poche d'eau. Exclamation incrédule et goguenarde du Pirate. Dans l'eau! Mais il ne peut pas respirer! J'aurais bien aimé savoir comment il s'imaginait, de toute façon, qu'un foetus respire. Mais je me suis contentée de rappeller le cordon, et je lui ai dit que le bébé prend directement l'oxygène dans mon sang. Explication que mon fils est tout à fait capable de comprendre, puisqu'il a vu au moins deux fois tous les épisodes de Il était une fois la vie (merci Albert Barillé); la preuve, il a répondu: "Ah, alors il faut que tu prennes plus d'oxygène, parce que tu respires pour tous les deux."
Non parce que vous, vous savez comment on fait les bébés, et vous avez bien une idée de la manière dont ils se développent avant la naissance. Et vous savez aussi qu'ils sortent tout nus... Mais qu'en saviez-vous, à trois ou six ans? Mon neveu (6 ans), a considéré qu'on lui racontait une drôle de blague, quand on lui a dit à la Toussaint qu'il y avait un bébé dans mon ventre. Au moins, le Pirate et Numérobis savent que les enfants ne naissent pas dans des choux!

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Mimétisme

(21 décembre)

Ce billet est programmé. En réalité, je suis dans les derniers cartons: les déménageurs débarquent demain pour tout embarquer, y compris cet ordinateur, qui ne retrouvera peut-être pas de si tôt une connection internet. Donc je vous ai préparé un peu de lecture pour les vacances, et puis après, on verra!

J'imite mes parents. C'est normal, sans doute. Mais parfois je trouve cela vraiment curieux. Par exemple, j'ai tenté le même concours que mon Papa; sauf que lui l'a réussi, et pas moi. Mais j'ai quand même eu l'agrégation comme lui (pas dans la même matière, certes). Je me suis mariée trente ans après lui, et j'ai eu mon premier enfant trente ans après lui, aussi. Pour le troisième, en revanche, j'ai deux ans d'avance sur mon Papa...
Quant à ma maman, c'est sa façon d'accoucher que j'imite. Il y a évidemment un peu d'hérédité, là dedans. Pour le premier enfant, ce n'est pas flagrant, sauf que nous avons toutes les deux surpris la sage-femme par notre rapidité. Pour le deuxième, c'est plus net. Ma Maman dit toujours que la poche des eaux a éclaté sur les dossiers, en salle d'examen, et que la sage-femme a rentré la tête de ma soeur, puisqu'elles n'étaient pas encore au bon endroit pour qu'elle sorte (pas étonnant que ma mère aie changé de maternité pour la troisième!). Moi aussi, j'ai eu l'impression que la poche des eaux explosait, et Numérobis a probablement commencé à sortir la tête avant que j'arrive en salle de travail; comment expliquer autrement le fait que K. ait pu me dire, en contournant la table où je venais tout juste de poser mes fesses, que la tête était sortie? (Non, je n'ai rien senti, ou plutôt, je n'ai pas compris.)
Là où ces similitudes deviennent inquiétantes, c'est que pour son troisième accouchement, ma Maman a failli rater les signes et rester à la maison. C'est mon Papa qui a reconnu à sa tête que le travail était commencé (si, ça se voit à la tête, les sages-femmes et les hommes attentifs à leur compagne vous le confirmeront) et qui a tenu à la conduire à l'hôpital, où ma soeur est née deux heures après, à peine (et quasiment dans le couloir, parce qu'il y avait la queue pour les salles de travail; c'est la maman qui est arrivée après la mienne qui a dû être contente!).

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Ben quoi, il neige?

(19 décembre)

Ah, non mais ça commence à bien faire, hein, ces gens qui s'extasient sur la neige au mois de décembre. Mon Dieu, il neige! Diable, mais comment va-t-on faire pour rouler, il faudrait dégager les routes, et puis les avions ne peuvent pas décoler dans des conditions pareilles, ce n'est pas possible! (Il faudrait que quelqu'un m'explique comment ils font, chez ma soeur, alors...)
Non, parce que figurez-vous même Fabre d'Eglantine, le Monsieur du calendrier révolutionnaire, savait qu'il peut neiger, en cette saison. Nivose commence après-demain; mais là, nous sommes encore en Frimaire, c'est dire s'il est normal d'avoir froid.
Alors K. retardé en Bretagne par la neige (et une grève à l'aéroport, il a une chance, en ce moment!), le camion de déménagement qui ne pourra peut-être pas venir, ou qui restera bloqué, parce que la circulation sera interdite aux poids lourds, je commence à en avoir un tout petit peu assez.
D'autant que, la neige quand je suis enceinte, ce n'est pas la première fois qu'on me fait le coup. J'étais dans le mémorable embouteillage de Saint-Arnoult en Yvelines, il y a 7 ans, avec un Pirate bien au chaud dans son aquarium. C'était le seul à être bien au chaud, d'ailleurs, parce que les couvertures et les en-cas qui ont paraît-il été distribués, je n'en ai jamais vu la couleur. Heureusement, K. ramenait le camping-car de ses parents, ce qui nous a permis de nous installer pour dormir (c'est-à-dire, vers deux heures du matin, quand nous avons enfin pu quitter l'autoroute) et de faire un peu de thé. Depuis, je vérifie qu'il y a bien une couverture et au moins une bouteille d'eau dans la voiture, quand nous faisons de longs trajets...
Un mois plus tard, j'ai eu droit à de la neige sur la route pour rentrer du collège, un vendredi midi. Un accident m'a contrainte à prendre une déviation, ça tombait toujours. Il y en avait bien 15cm, le soir, et pas l'ombre d'une tentative de déneigement. Et bien sûr, j'avais cours le samedi matin. Ledit matin, la route était encore merveilleusement blanche quand je me suis levée pour prendre mon petit déjeuner. J'allume la radio. "En raison des intempéries, tous les établissements scolaires du Nord resteront fermés aujourd'hui." J'ai fini mon petit déjeuner, et je suis retournée me coucher.
Alors n'essayez pas de me faire croire que la neige, en hiver, c'est tous les ansexceptionnel, et qu'on n'a pas les moyens de continuer à vivre presque normalement!

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Saleté d'hérédité!

(18 décembre)

Mercredi, première visite chez le dentiste pour le Pirate. En tant que patient, veux-je dire. Car il connaissait déjà les lieux pour m'y avoir accompagnée.
Et bien, il n'est pas venu pour rien: trois caries, deux sillons douteux qu'il vaudrait mieux combler avant qu'il ne soit trop tard, et un émail abîmé, surtout sur une prémolaire. La faute à un surdosage en fluor? Peu vraisemblable: il n'a pris du fluor que jusqu'à deux ans, deux ans et demie au maximum, et comme je savais qu'il ne fallait pas en abuser, je n'ai jamais trop insisté. Reste la possibilité d'un terrain peu favorable (ou propice aux caries, comme vous voudrez), éventuellement héréditaire.
Ne me regardez pas comme ça! J'ai toutes mes dents, et au moins deux sont exemptes de carie; et trois dévitalisées. Et toutes les autres plombées, amalgamées ou compositées. Depuis l'âge de 9 ans, je vais toute seule chez le dentiste. Au début, c'était pour mon appareil dentaire. Et puis sont apparues les caries. Chez moi, la personne de la famille qui se brosse le plus les dents. A une époque, la visite de rentrée révélait de 3 à 6 caries, plus ou moins profondes, et je crois même avoir eu un record à 9 d'un coup. Alors je prenais toute seule mes rendez-vous, d'une semaine sur l'autre, et pendant un mois ou deux, en sortant du collège, j'allais chez le dentiste. Je faisais tellement partie du décor qu'une fois, on m'a oubliée dans la salle d'attente. J'en ai passé, des heures, couchée la bouche ouverte, à contempler cette fissure du plafond!
Et voilà que le dentiste trouve que mon pauvre Pirate a hérité de ces dents si fragiles. Bon, le Pirate a bien compris le message du dentiste et l'enjeu, il a l'air motivé pour se brosser les dents. Et déjà, apprendre à le faire correctement, comme le dentiste lui a montré, ce qui n'est pas forcément évident, à son âge. Ce matin, nous nous sommes lavé les dents ensemble.
Mais quand même, c'est pas juste!

PS: pas d'affolement si je ne publie pas tout de suite vos commentaires compatissants ou si je n'y réponds pas: c'est la dernière ligne droite avant le déménagement!

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Les mains sales

(16 décembre)

Les travaux manuels, c'est forcément un peu salissant. Ainsi, le pull du Pirate témoigne qu'il a utilisé du blanc et du rouge pour peindre son pot de Noël. Son manteau est la preuve que les animateurs du centre aéré sont des têtes de linottes: quand on fait peindre des murs par des enfants, on les habille au moins de sacs poubelles. Parce que, non, cette peinture n'est pas partie au lavage!
A la maternelle, c'est un peu mieux: les enfants sont munis de tabliers. Une collègue me racontait que ça n'empêche pas sa fille de s'en mettre partout, par exemple quand elle essaye de détacher toute seule le bouton du cou dudit tablier avec ses mains pleines de peinture. Car les mains, elles, se salissent forcément. Ce qui n'est pas toujours du goût de Numérobis. L'autre jour, une maman est venue faire faire des bonshommes de neige en papier à sa classe. Elle avait préparé les structures, les enfants n'avaient plus qu'à encoller le papier pour le placer dessus, puis peindre et décorer leur bonhomme. Sauf que... le papier encollé, c'est poisseux. On s'en met plein les doigts. Et là, mon fils a dit beurk, non, je ne veux pas le faire. On l'a envoyé faire un puzzle.
Quand je suis allée le chercher hier, les autres enfants repartaient avec leur bonhomme. La maîtresse m'a dit que Numérobis n'avait pas voulu faire le sien (je le savais, j'avais vu la maman pendant la fin de semaine), et que ça lui aurait pris trop de temps de le faire à sa place. Non mais je lui pardonne, là, j'ai déjà du mal à conserver les maaagnifiiiques crétions de mes enfants, ce n'est pas pour garder une oeuvre d'art de la maîtresse... Et comme pour me rassurer sur les capacités créativo-scolaires de mon fils, elle a ajouté que le reste, il l'avait très bien fait (je sais, il me l'a dit: ils ont fait un père Noël).
Non, c'est juste que Monsieur Numérobis n'aime pas se salir les mains. Le reste non plus, d'ailleurs. Mais les mains, c'est impressionnant. Quand il mange avec les doigts, il s'essuie régulièrement, et s'il ne trouve pas sa serviette, c'est un drame. Le plus drôle, c'est quand il mange du chocolat, et qu'il finit par me tendre ses mains, l'air désespéré, pour que je fasse quelque chose. En général, je commence par lui lécher les doigts.

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Les maisons

(14 décembre)

Le Pirate, en plus de ses lectures (que je corse, parce que lire les noms des animaux avec les dessins à côté, ça va bien, hein!), devait pour aujourd'hui savoir sa "maison du 5" par coeur. Bon, j'aurais peut-être dû lui faire réécrire. Mais je me suis contentée de l'interroger oralement, parce que la maison du 5, il la connaît: il s'agit de savoir quels entiers naturels on peut additionner pour obtenir 5. Il me dit donc 1+4 et 3+2, "et puis dans l'autre sens" (puisque, je vous le rappelle, l'addition est commutative - et aussi associative, mais là n'est pas le sujet), et je le laisse tranquille.
Non parce que, 5, c'est un peu faible, comme maison, pour lui. Ce matin, il m'a fait la maison des 24, en partant de son calendrier de l'avent. On est le 14, donc il reste 10 jours avant Noël. "14+10=24" "Et aussi, 15+9, et... 16+... 8, et..." Je vous passe la suite, il est monté comme çà jusqu'à 24+0, sans que je lui demande rien. Ce qui prouve au moins qu'il est capable de compter à rebours!

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Deux demies journées

(11 décembre 2009)

Deux demies journées, me direz-vous, ça fait une journée.
Sauf que...
Quand vous avez un demi-verre de grenadine et un demi-verre de jus de citron (pur), vous n'avez pas forcément envie de les mettre ensemble pour faire un verre.

La grenadine: ce matin, je suis allée au lycée pour signer ma demande de mutation. J'ai revu des collègues, c'était chouette, on a causé un peu. Et deux élèves sont même venues me chercher en salle des profs, ah Madame c'est trop triste que vous soyez partie, on voulait vous faire un cadeau... Je leur ai dit que moi aussi j'avais été un peu frustrée de les quitter sans dire au revoir, et je leur ai donné ma nouvelle adresse.

Le jus de citron: en rentrant, je trouve un message de K. sur le répondeur. Il s'est fait emboutir par l'arrière, ce n'est pas de sa faute (il avait peur que je l'enguirlande?), il n'a rien, et surtout, plus de voiture, est-ce que je peux le rappeler d'urgence. Oui, bien sûr, mais pourquoi il n'a pas pensé que j'ai un portable, maintenant? Et j'ai passé l'après-midi au téléphone, à essayer de joindre l'assurance ("tous nos conseillers sont occupés", ça veut dire combien de conseillers, au juste?), puis InterMutuellesAssistance, puis K., puis de nouveau l'assurance. Il semblerait que la Zwillingo soit morte et à enterrer, vu que non seulement le pare-choc arrière arrive au niveau des roues, mais en plus, le siège conducteur est cassé. Mais à quelle vitesse pouvait bien rouler cette nana? K. n'a toujours pas vu de médecin, il m'a promis de le faire parce qu'il a quand même mal au dos, mais ce qui l'inquiétait le plus c'était de finir son boulot, de retrouver un véhicule (le garagiste doit lui en prêter un, mais il faudra peut-être attendre que l'expert soit passé), et de savoir s'il pourrait ou non prendre l'avion ce soir.
La réponse est non, tu parles, et c'est plus prudent: arrivé à Toulon, il aurait dû faire la route jusqu'ici en moto, après un choc d'une telle violence sur la colonne, ce n'était vraiment pas une bonne idée.

Ca veut dire encore un week-end seule avec les enfants. Du coup, K. se fend d'une petite lettre à l'assureur pour réclamer des sous en plus de ceux que nous devrions toucher pour l'épave (2300 euros, je me demande si on aurait pu la vendre ce prix-là). Parce qu'il y a le billet d'avion perdu, et puis cette voiture venait d'être remise à neuf pour la modique somme de 1011 euros, et puis il y a sa femme enceinte de combien de semaines, déjà? (moi-même il faut que je calcule) qui est seule avec les enfants depuis si longtemps, et qui en plus va se taper seule la préparation du déménagement imminent.

Bon, ça pourrait être pire. Effectivement, s'il a été projeté sur le rond-point, il aurait pu passer à travers le pare-brise ou se payer une voiture venant de la gauche.
Mais à quelle vitesse pouvait bien rouler cette bonne femme?

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Et les langues?

(10 décembre)

Aujourd'hui, on parle de la réforme des lycées. Avec, en ligne de mire, la suppression de l'histoire-géo en TS et les Sciences Economiques et Sociales. En ce qui concerne l'histoire-géo, je me demande dans quelle mesure la manoeuvre ne vise pas à convaincre les bons élèves littéraires d'aller en L, nom d'une pipe, au lieu de se fatiguer à faire des maths. D'autant que l'option maths réapparaît avec un vrai contenu (celui de TES) en TL.
Bref. Je ne suis pas prof d'histoire-géo, mais je sais que j'ai des élèves de TS que cette matière intéresse, et qui veulent pourtant être ingénieurs ou médecins.
Donc je parlerai plutôt de ce qui me concerne moi, et dont personne ne parle: les langues. Il paraît que le ministre voulait revaloriser les langues en section littéraire. C'est sûrement pour ça que l'horaire de langues en L diminue, pour être réduit à 4h30 globalisées pour deux langues, comme dans toutes les autres sections. Et un élève qui prendrait l'option maths, ou du latin (il n'est même plus question du grec?) ne ferait pas plus de langues vivantes. Pardon, le "langues de communication". C'est dit comme ça, et ça me révulse. S'il s'agit seulement de communiquer, il y a, excusez-moi, des langues qui n'ont plus leur place dans l'Education Nationale: j'arrive à peu près à me débrouiller quand je vais en Italie, sans jamais avoir étudié la langue. Exit aussi l'espagnol avec ses subjonctifs qu'on n'apprendra plus.
Certes, il est prévu une option de renforcement d'une langue vivante, 3h par semaine. J'espère qu'on aura le droit d'y faire un peu autre chose que de la communication. Parce qu'il ne faut pas croire, mais même mes élèves de S posent parfois des questions de grammaire assez pointues. Ils ne veulent pas juste commnuniquer, ils veulent comprendre le fonctionnement de la langue pour l'utiliser correctement. Je me souviens aussi de l'exclamation d'un élève, visiblement ravi, quand nous avons amorcé l'étude d'un texte de Zweig, l'an dernier: "Ah, ben lui au moins, il est connu!". Le nivellement par le bas est une imbécilité, cessons de prendre les élèves pour des crétins qui cherchent la facilité.
Mais il paraît que l'association des professeurs de langues vivantes est satisfaite, la réforme va dans le sens de ses demandes. Ah? Peut-être à cause de la généralisation des "groupes de compétences". C'est certes une bonne chose, mais il faut la pousser jusqu'au bout: amener ceux qui le peuvent aussi loin que possible, et supprimer les épreuves du bac telles qu'elles sont pour proposer aux élèves, quelle que soit leur section, un examen correspondant à leur niveau en langue, et dans les 5 compétences: bon, alors, toi, tu es peut-être en L, mais n'espère pas dépasser le A2 en anglais, ta compréhension de l'écrit est vraiment trop limitée, et toi, l'élève de S, tu dois pouvoir décrocher un B2 si tu fait un effort en expression orale en continu.
Et puis il y a, en L toujours, cette fameuse nouvelle matière: littérature étrangère. Puisqu'on ne l'étudie plus en cours de langue... C'est une "DNL", discipline non linguistique, qui sera donc, normalement, enseignée par un professeur d'une autre matière (a priori quand même un collègue de lettres modernes!) en langue étrangère. C'est à dire très certainement en anglais, puisqu'il n'y a souvent qu'une classe de L par lycée, et qu'il paraît peu rentable de faire de petits groupes. Sans parler de la difficulté pour trouver, au moins au départ, suffisamment de professeur habilités à enseigner en étranger. La cohérence voudrait que le programme se concentre alors sur la littérature anglo-saxonne. Dommage pour Goethe, Dante et Cervantès.
Bien sûr, il n'y a encore aucun programme ni aucun modèle d'épreuve de bac disponible. Et comme à la veille de chaque grande réforme, je vais être en congé au moment crucial...

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Noël en cartons

(8 décembre)
Pinaise, plus qu'une demie-heure pour demander sa mutation inter-académique!

Cette année, Noël sera dans les cartons.
Ben oui, le camion vient charger toute la maison le 22 décembre, et prétend décharger le 24, donc faire la route d'une traite dans la nuit du 22 au 23 et le 23. Ca veut dire qu'il va falloir bien identifier le carton du Père Noël, ou mieux: le garder pour notre voiture (mais il faudra qu'il y ait aussi de la place pour l'aspirateur et les trucs emballables seulement à la dernière minute). A part le cas particulier des cadeaux, cette date de déchargement ne pose pas vraiment de soucis: nous passons Noël à une heure de route de notre nouvelle maison, chez mes parents. Donc, les cartons attendront bien un peu pour être ouverts.
En revanche, il vaudrait mieux qu'ils n'attendent pas trop pour être faits. Ma belle-mère pensait que les déménageurs emballaient tout. Peut-être, mais c'est plus cher, et ça prend un temps fou. Rien que les livres et la vaisselle... Bon, la vaisselle étant quand même comprise dans les prestations, je ne vais pas tout encartonner. Mais comme je suis loin d'avoir besoin de tout, je prends de l'avance.
En ce moment, j'ai donc un peu l'impression de passer mes journées à emballer: un carton de tasses le matin, deux cartons de livres l'après-midi, et un ou deux cadeaux de Noël le soir. Ne pas se tromper: le papier journal, c'est pour la vaisselle, le papier brillant pour les cadeaux. J'ai d'ailleurs certaines difficultés à trouver du papier-cadeau qui fasse vraiment Noël, cette année. En revanche, je me félicite, pour une fois, de ne pas avoir jeté trop vite tous ces vieux journaux.
Dans la mesure du possible, je n'emballerai pas vraiment non plus toute la maison: cette robe qui attend depuis deux ans au fond de la penderie, par exemple, je pense qu'il serait plus raisonnable de la donner. Les jouets cassés sont passés directement à la poubelle. Et je trie depuis deux jours les papiers entassés sur mon bureau. C'est l'occasion ou jamais de faire le ménage par le vide. Il y a bien assez de trucs à mettre dans les cartons comme ça! Mais je suis sur la bonne voie: je commence à trouver que les étagères et autres placards se vident, et que les cartons prennent de plus en plus de place.

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Muter dans l'Educ' Nat'

(6 décembre)

Bon alors, pour ceux d'entre mes lecteurs qui ne sont pas profs, voire pas profs dans le second degré (parce que, pour le premier degré, je n'ai aucune idée de la manière dont cela se passe), voici grosso modo une explication du merveilleux système de mutation des professeurs de lycées et collèges, aussi appelé "mouvement".
Sachez déjà que, depuis 11 ans, le mouvement se déroule en deux phases. Avant, quand on voulait aller à Beuverie-lès-Béthunes, on demandait "Beuverie" en premier choix, et puis la zone de Béthunes, en gros, éventuellement un peu plus loin pour être tranquille. Maintenant, il faut d'abord demander l'académie de Lille. Et si par bonheur on est admis à y entrer, on peut demander Beuverie, mais rien ne garantit qu'on de finira pas à Maubeuge ou Boulogne (sur Mer).
Bref, la première phase du mouvement, ou mouvement "inter-académique", a lieu maintenant. Oui, en décembre, là, tout de suite, attention, plus que deux jours pour faire vos voeux. Bon, vous auriez encore droit, en cas de modification importante dans votre famille (décès ou mutation du conjoint), de faire une demande jusqu'en février. Après, ce sera trop tard. Et c'est comme ça que l'an dernier, la procédure de recrutement de K. ayant eu lieu en mars-avril, je n'ai évidemment pas pu faire de demande dans les délais.
J'avais donc écrit, comme il se doit par la voie hiérarchique, à la DGRH, afin d'obtenir une "mise à disposition": je voulais que mon recteur me mette à la disposition de celui de Rennes, en gros. Sauf que, quand on emprunte la voie hiérarchique, on reçoit une lettre-type de refus, sans même que le dossier soit examiné. J'avais écrit aussi directement à la DGRH. Cette deuxième lettre a reçu plus d'attention que la première, mais une réponse tout aussi négative. Dans cette académie et dans votre matière, ma pauvre dame nous sommes désolés, mais il n'y a plus de place, veuillez tenter votre chance au prochain mouvement.
Donc, le mouvement de cette année, nous y voici, nous y voilà. Dans un sens, j'ai un peu gagné à cette attente: c'est ma quatrième année dans mon poste, donc j'ai droit à un bonus. Et puis, nous avons mis en route un plan BB, c'est encore des points en plus. Car les mutations, ça marche aux points: tant pour la situation administrative, tant pour la situation familiale, laquelle est prise en compte au 1er septembre de l'année en cours. Ca tombe bien, K. a fait exprès de prendre son poste le 31 août: le jour de la rentrée, nous étions séparés. J'ai donc formulé ma demande au titre du rapprochement de conjoints, et corrigé le nombre de mes rejetons: il faut en compter 3. Car la grossesse est prise en compte jusqu'à la date limite de dépôt des dossiers, du moment qu'il y a un certificat pour la confirmer. Donc voilà, c'est 75 points en plus (Numérobis, en son temps et dans les mêmes circonstances, n'en valait que 50, c'est l'inflation!). Avec tout ça, il me manque quand même encore au moins 80 points pour atteindre la "barre" d'entrée dans l'académie de Rennes de ces deux dernières années. Donc j'ai demandé aussi les académies de Nantes et de Caen, qui, étant limitrophes de celle où travaille K., me donnent droit aussi au rapprochement de conjoint (tu parles, du fin fond de l'académie de Nantes à la pointe de la Bretagne, il y en a bien pour 6 heures de route!).
A la fin de cette semaine, il faudra que j'aille signer la confirmation de ma demande, et surtout apporter les pièces justificatives pour être sûre d'avoir tous mes points. Les résultats seront connus au mois de mars, et je pourrais alors participer au "mouvement intra" dans ma nouvelle académie (parce que, si ce n'est pas Rennes, ce sera l'une des deux autres, qui sont plus faciles d'accès). Et je saurai en juin où j'atterris l'an prochain.
Donc, en gros, je résume: pour changer d'académie en septembre de l'année N, il faut faire une demande début décembre de l'année N-1. Si la demande est acceptée en mars de l'année N, on précise où on veut aller dans sa nouvelle académie, et on apprend en juin si on a gagné le gros lot ou pas. Oui, six mois après avoir demandé à bouger. Il faut être prévoyant, quand on est prof...

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La maîtresse avait prévenu...

(4 décembre - Sainte Barbe, patronne des artilleurs et des pompiers)

Lors de la réunion de rentrée, la maîtresse nous avait dit qu'on verrait, quand ils commencent à lire, ils sautent sur tout ce qui est écrit pour se mettre à déchiffrer.
Bon, il y a longtemps que le Pirate s'intéresse aux étiquettes. A vrai dire, il a commencé à l'âge de 6 mois: pour le calmer en voiture, je me souviens lui avoir donné une couverture en lui montrant qu'il y avait une étiquette, et ça avait marché. Et puis, il a évolué: à trois ans, il cherchait les E; puis les e. L'an dernier, il reconnaissait toutes les lettres. Au début de cette année, il est passé à la reconnaissance de mots ou de syllabes (ah, ce jour où il a lu "le la la le" sur la briquette de lait!). Et maintenant, ça y est, il déchiffre "pour - une - a - li - me" (je corrige: "men") "ta" (je souffle: "tion") "sa - ine" ("fais voir?" - oui, parce que jusque là, je devinais ce qui était écrit sur une face du paquet invisible pour moi; les enfants qui commencent à lire exigent de leurs parents une certaine gymnastique intellectuelle, il faut suivre - "saine"), et après il bloque, mais c'est déjà pas mal. En dehors des paquets de céréales, il est aussi capable de lire des livres: mardi soir, c'est lui qui a fait la lecture à son petit frère. Enfin, entendons-nous: il a haché un texte simple, avec mon aide pour certains sons, mais enfin je suis sûre d'une chose: il a compris le principe.
Et du coup, je suis rassurée, pour le déménagement. Autant, au début de l'année, je me disais que changer un enfant d'école en plein milieu du CP, c'était risqué; autant maintenant je me dis que c'est bon, puisqu'il a compris comment ça marche, il suffira de combler les éventuelles différences de progression. La maîtresse me l'a confirmé: quelle que soit la méthode utilisée là-bas, il devrait s'adapter.

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Piquée

(2 décembre 2009)

Si vous voulez mon avis, la raison pour laquelle la campagne de vaccination a démarré si lentement, dans les centres, c'est tout bêtement parce que les gens n'avaient pas reçu leur bon. Mon Papa, fraîchement reconnu comme diabétique, attend toujours le sien, par exemple.
Le mien est arrivé en toute fin de semaine dernière. Je comptais aller me faire vacciner lundi (je vous rappelle que je cumule les facteurs de risque: grobidon et antécédent -récent- de pneumopathie à pneumocoque). Sauf que lundi, la maîtresse de Numérobis était malade, et que j'ai dû garder mon fils. D'ailleurs, la pauvre, si ça se trouve, elle a la grippe: elle sera aussi absente jeudi (et vendredi, mais là ce n'est pas mon problème, le vendredi, elle travaille dans une autre classe). Je pensais que c'était dommage, parce que lundi, il faisait moche, et que d'habitude, quand il pleut, les gens d'ici ne sortent guère.
Donc je me suis déplacée mardi, jusque dans cette commune annexe où se situe le centre de vaccination. Parce que, en centre-ville, les salles doivent rester disponibles pour les festivités de Noël. Et puis, au centre, il n'y a pas de place pour se garer... Là, il y avait tout plein de panneaux indicateurs pour ne pas rater le centre de vaccination, devant lequel il y a un petit espace pour stationner. Une fois que les soignants sont arrivés, ce parking est à moitié rempli, mais mardi matin, il y avait quand même encore de la place pour ma voiture. Et seulement quatre ou cinq personnes devant moi. Alors j'ai rempli le petit questionnaire et vu rapidement le médecin, ce qui m'a permis de passer devant un couple venant se faire vacciner pour ne pas contaminer leur tout petit bout (4 mois) et refusant les adjuvants, ce qui leur a valu une très longue discussion avec leur médecin sur le principe de la vaccination. A peine le temps d'entendre les élèves-infirmières expliquer que la veille, c'était la cohue, qu'il y a avait deux heures de queue (sous la pluie?), et c'était mon tour de me faire piquer, par une infirmière qui m'a parue un peu vieille mais qui ne m'a pas fait mal du tout. Et voilà. C'était aussi simple que ça.
Pour faire vacciner mes enfants, en revanche, ça risque d'être un peu plus compliqué. C'est bien beau d'envoyer les primaires et maternelles dans les centres de vaccination, mais ceux-ci sont justement ouverts... aux horaires scolaires. Certes, il reste le mercredi, mais les mamans qui travaillent, elles font comment? Notre centre est fermé le samedi, et le mercredi, j'ai payé le centre aéré jusqu'à la fin décembre. Alors quoi? Faire sécher l'école à mes enfants pour les emmener se faire vacciner? Là, il me semble qu'il y a un truc qui n'a pas été correctement pensé. Mais c'est vrai que, depuis le début, le gouvernement part du principe qu'il y a toujours quelqu'un de disponible pour garder les enfants (comment font les parents dont les enfants sont scolarisés dans l'une des 100 classes actuellement fermées dans le département?).

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