Où ai-je passé mes vacances?

(31 octobre 2013)

Premier indice pour résoudre la devinette:
il y a le soleil, la mer et le montagne:



(En cliquant sur le paysage, vous devriez pouvoir le voir en plus grand.)

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Regard (trop) critique

(25 octobre)

Quand je lis un roman et qu'on me dit que le personnage admire dans le paysage le jaune du maïs et du colza, je tique. Certes, le colza fleurit jaune. Mais il le fait au mois de mars, quand le maïs est à peine sorti de terre. Et quand le blé d'Inde se met à jaunir, le colza a été ramassé depuis longtemps. C'est bien joli de vouloir parler des plantes, encore faut-il ne pas dire n'importe quoi.
Cette histoire de maïs, ça me rappelle un film, vu avec les élèves (vive le Collège au cinéma). Le scénario raconte l'année scolaire d'une jeune fille. Qui, pendant des vacances qui devraient être celles de Pâques, se demande si elle va redoubler, et en discute avec sa cousine au milieu d'un champ de maïs. Les plants sont déjà aussi hauts que les actrices. Lesquelles, quelques plans (cinématographiques) plus tard, sont juchées sur un tas de betteraves qu'on vient de ramasser. Ces scènes ont donc été tournées en automne, et moi, ça m'a un peu perturbée, cette fin d'année scolaire en automne. Ils n'ont pas pensé, les citadins qui ont tourné cette fiction, que la végétation change selon les saisons?
Dans le même film, censé se passer dans les années 70, on voyait la collégienne courir dans une rue de Paris et passer devant un arrêt de bus. Vert d'eau et violet, l'arrêt de bus. Alors que dans les années 1970, ils étaient jaunes (et rouge, avec un poteau marron). Détail gênant pour moi, alors que tant de choses avaient été si bien reconstituées, et que d'autres points gênants étaient si bien éludés (quand elle prend le métro, on ne voit pas la rame, par exemple).
Au rayon des anachronismes, j'en ai trouvé aussi dans La Reine Margot. Les scènes de chasse, prétendûment en forêt de Compiègne, se déroulent au milieu des troncs bien droits de conifères. Ca m'étonnerait qu'il y ait eu tant de pins, au XVI ème siècle, dans le bassin parisien. Mais bien sûr, c'est plus facile de filmer au coeur de troncs lisses et rectilignes que dans un taillis de feuillus. Pendant une de ces parties de chasse, Margot s'enfuit en passant une grille au bord d'un cours d'eau souterrain. Sans doute, il était encore une fois difficile de tourner ailleurs, mais je suis sûre d'avoir reconnu le canal Saint-Martin, ce qui nous met bien trois siècles plus tard.
Oui, je chipote. Mais ça me dérange un peu, quand même, ces approximations, même si je me dis qu'après tout, seule une minorité de spectateurs se rendra compte du problème. Normalement, on doit être suffisamment absorbé par l'intrigue pour ne pas voir ces détails.

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Hurler

(21 octobre)

Je dois être vraiment fatiguée, je crie sur tout et sur rien.
Sur le savon, qui colle sur le bord de la baignoire où il a été posé, alors qu'il y a deux porte-savons.
Sur les élèves, qui ne fichent rien et qui bavardent, avant de se plaindre de ne pas avoir compris.
Sur le P'tit Mousse, qui n' a pas enlevé son pantalon assez vite en allant aux toilettes.
Sur la vaisselle, qui s'écroule au lieu de sécher bien gentiment toute seule sur l'égouttoir trop petit.
Sur les grands, qui font un boucan d'enfer au moment d'aller au lit.
Sur le chat, qui a encore pris l'allée de graviers pour une litière géante, alors que celle de la maison est toute propre.
Sur la mamie qui roule à 70 sur la départementale.
Sur Euherdéheff, qui me prévient d'une coupe de courant et qui coupe... la veille, pendant que la machine tourne.
Sur le linge, qui sèche dehors et qui laisse le vent l'entortiller.
Sur l'abruti qui ne respecte pas le stop et manque de m'emboutir.
Et je crie les paroles de ces chansons un peu vieillies, en dansant comme une ado attardée à l'anniversaire de cette amie quarantenaire.
Heureusement, voilà deux semaines de vacances.

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1515?

(15 octobre 2013)

L'autre soir, K. et moi regardions La Reine Margot, quand je me suis demandée si Henri et elle avaient eu des enfants. Et il m'a répondu (K., pas Henri) un peu vite: "Ben oui, François Premier" (le roi de France, pas le pape, qui ne sera premier que s'il y en a un deuxième, ou au moins un second - bref).
Et là, même si je sais que K. est plus calé en histoire que moi, j'ai tout de suite su que ce n'était pas possible. Parce que, des dates apprises à l'école primaire, il me reste au moins 1515 et 1610. 1515, c'est Marignan, bataille remportée par François Premier, qui donc ne saurait être le fils de Henri IV, assassiné en 1610 par Ravaillac.
C'est important, les repères historiques. Mes élèves en manquent terriblement. Il y a deux semaines, les troisièmes (qui doivent connaître un certain nombre de dates pour le brevet), à la question de savoir si Dürer était un peintre de l'Antiquité, ont répondu oui. Déjà que des peintres antiques, on en connaît assez peu. Mais en plus, ils venaient de me dire, ce qui est exact, que Dürer et Léonard de Vinci étaient contemporains l'un de l'autre. Vinci, le peintre de la Renaissance italienne ramené en France par François Premier. Au XVI ème siècle, donc. Personne n'était choqué de dire que cette époque était encore antique. En fait, ils n'avaient aucune idée du moment où l'Antiquité pouvait bien se terminer. Moi je dis, le collègue d'histoire, il a du boulot (et j'ai quand même expliqué que Léonard, c'est la Renaissance, après le Moyen-Âge et donc après la période antique)...
A part ça, comme dates de l'école primaire, il m'en reste une de l'Antiquité: 52 avant Jésus Christ, et quelques autres: 732, 800, 1492, 1789. J'ai retenu plus tard la fin du règne de Louis XIV (1715) et tout un tas d'autres dates, comme celles de la construction ou de la chute du Mur de Berlin (Mais Madame, comment vous faites pour les retenir? Peut-être ai-je été entraînée suffisamment jeune à apprendre ce genre de choses...).

Et pour ceux qui voudraient le savoir (K. a vérifié): le mariage de Margot et Henri a été dissous en 1599, et ils n'avaient pas d'enfant. C'est Marie de Médicis qui, ayant épousé à son tour Henri, donnera un successeur au trône (Louis XIII, on entre dans Les trois Mousquetaires, et comme ça, on revient à Dumas à la fin du billet).

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Inflation bretonne

(12 octobre)

Oui, d'accord, il y a un effet de flash sur la photo; il n'empêche que l'erreur de traduction saute aux yeux.


A moins qu'il ne s'agisse d'une illusion économique: j'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé d'autre vestiaire pour les arbitres...

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Palier un manque de vocabulaire

(8 octobre)

Contrairement à ce que vous pourriez croire, je ne vais pas vous parler de mes élèves, mais de mes enfants. Qui, étant bien plus jeunes (enfin, pour deux d'entre eux en tout cas), ont des stratégies bien plus efficaces pour combler un manque.
Le Pirate avait inventé en son temps la cuillère à cheveux et les chaussettes pour les mains (en quoi il n'était pas très loin des Handschuhe allemands). Numérobis en est maintenant au stade de demander quand il ne comprend pas un mot ("Ca veut dire quoi 'abusif'?", "C'est quoi déjà, une parka?"). Il ne reste donc plus que le P'tit Mousse pour les trouvailles amusantes.
L'autre jour, comme il avait un peu froid, il a demandé son "gilet chatouilles", celui qui Mam-koz lui a acheté. Il s'agissait bien sûr d'un gilet en polaire toute douce. Ca vaut toujours mieux qu'un pull qui grattouille. Et puis, cette fin de semaine, comme il s'entraînait à réciter la comptine numérique (il bloque à 3 ou à 4 selon les jours, et ensuite c'est le tiercé dans le désordre, mais ça ne m'inquiète pas trop: le Pirate, lors de la première évaluation de maternelle, avait refusé de compter, parce qu'il savait qu'il n'allait pas très loin, et aujourd'hui, il est très bon en maths), le P'tit Mousse a joliment inventé un "dix-quatre" et un "dix-six" (comme dix-sept ou dix-huit, au fond, c'est logique; et encore une fois un peu germanique sur les bords - quand je dis à mes élèves que l'allemand, c'est plus facile que le français!).

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Perdues de vue

(5 octobre)

Aujourd'hui, ma copine Florence a 40 ans. Et si je peux écrire son vrai prénom, c'est que je suis sûre que personne ne la reconnaîtra, en tout cas pas en lien avec moi: cela fait des années que nous ne nous sommes pas vues. La dernière fois, je devais être stagiaire à l'IUFM. J'étais dans une libraire du quartier latin, et elle a reconnu mes mains.
Depuis, je me suis mariée, j'ai eu des enfants, mais elle ne l'a pas su, et j'ignore moi-même ce qu'elle est devenue. Quelques recherches sur Gogole ou des sites spécialisés en anciens camarades de classe n'ont rien donné. Et je ne suis pas inscrite sur le livre facial. Les réseaux sociaux, ce n'est pas vraiment mon truc.
Je n'ai plus de nouvelles non plus de mon amie Caroline, la confidente de mon adolescence, avec qui nous faisions une partie du chemin à pied pour rentrer chez nous, à l'autre bout de Paris, quand la prof de gym était absente, le mercredi matin. Je lui ai trouvé des homonymes anglophones, grâce à Gogole; mais elle, elle est perdue. Elle a eu 40 ans il y a quinze jours, elle fêtait son anniversaire le même jour que ma maman.
Peut-être est-ce une bonne chose, au fond, de devoir dire adieu aux ami(e)s de son enfance. Sans doute cela aide-t-il à grandir, à devenir adulte et parent à son tour. Il n'empêche, j'aimerais bien savoir où elles en sont de leur vie, elles dont j'ai perdu la trace quand j'ai rencontré K.
J'ai quelques autres copines presque aussi anciennes, et avec qui je garde le contact surtout par lettres. L'une d'elles était témoin à mon mariage, elle aura 40 ans dans une dizaine de jours (oui, mes meilleures amies sont toutes des balances!) et m'a invitée à la fête qu'elle organise pour cette occasion. Je lui ai promis d'y aller, bien que je ne connaisse personne parmi les gens qu'elle a invités. J'ai entendu parfois des prénoms, peut-être aussi ai-je croisé une ou deux de ses amies à son mariage, mais cela ne va pas plus loin.
Au fond, peut-être ce blog est-il une manière de combler un manque social?

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Le verre à moitié plein

(3 octobre)

Il règne un climat plutôt morose, sur ce blog, ces derniers temps. La faute aux nuits désormais plus longues que les jours?
Pourtant, c'est facile de ne voir que le bon côté des choses. Par exemple, j'ai décidé de chausser des lunettes roses pour vous raconter mon mardi.

Suivant le nouvel emploi du temps, je commence à huit heures, et K. n'est pas là (il dort à Paris). Il faut donc lever les enfants très tôt, pour qu'ils soient les premiers à la garderie et que je sois à l'heure. Très tôt, le P'tit Mousse est un petit être tout chaud qui se blottit contre moi pour que je le porte jusque dans la cuisine. C'est un gros câlin, et le premier sourire de la journée.
L'avantage de n'avoir qu'une heure et demie de cours si tôt dans la matinée, c'est qu'à 9h30, j'étais libre pour quelques heures, et que j'avais le temps de faire quelques courses. Le temps aussi d'aller jusqu'à le fnaque et de trouver de nouveaux livres pour regarnir ma liste de lecture. C'est le deuxième sourire de la journée, même si je n'ai pas trouvé exactement ce que je cherchais.
Après avoir mangé tranquillement chez moi, je suis retournée faire cours, et j'ai appris quelques mots nouveaux aux cinquièmes. Comme il y avait de l'orage, on a noté "es donnert" dans le carnet de vocabulaire, et la traduction (il tonne) leur a paru fantastique. Ils ne connaissaient pas tous tous non plus les mots "chemisier" ou "papeterie". Comment voulez-vous apprendre une langue étrangère dans de bonnes conditions si vous avez déjà du mal avec la vôtre?
A 14h15, je me suis rendue compte que je n'avais pas préparé de cours pour les troisièmes. Mais comme cela fait quelques jours que je cherche des extraits vidéo pour une tâche complexe (coucou Monsieur l'Inspecteur!), j'ai improvisé un truc, et cela n'a pas trop mal fonctionné. En fait, il y a même une élève qui, après avoir visionné une fois le film sans son et une seule fois avec, a réussi à me restituer plein de choses. Celle-là serait capable de regarder la télé en allemand, et c'est mon troisième sourire de la journée. Je joins à cette réussite professionnelle (et oui, Monsieur l'Inspecteur!) l'élève de quatrième qui prenait la correction en note sous la dictée, et avant même que je l'écrive au tableau.
Ensuite, je suis rentrée récupérer mes enfants. Le P'tit Mousse avait fait la sieste à l'école, mais le Pirate était manifestement énervé parce que trop fatigué. Numérobis, égal à lui-même, m'a expliqué avoir fait ses devoirs, sauf une histoire de questions qu'il n'avait pas comprise (l'histoire, pas les questions, comme j'ai pu le vérifier le lendemain).

Il paraît que pour s'endormir, il faut se souvenir de trois moments agréables de sa journée. Mardi, c'était facile.

(Et désolée pour celles et ceux qui ont lu la première mouture de cet "article", incomplète et publiée par erreur.)

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