L'art du secret

(23 mai)

Il n'a échappé à personne, je pense, surtout parmi mes lectrices des écoles, que dimanche, c'est la fête des mères.
La maîtresse du P'tit Mousse y travaille depuis au moins dix jours, puisque, jeudi dernier, il a fallu freiner cet enfant dans son élan. Le compliment était visiblement en cours d'acquisition, je sens que je vais encore avoir la larme à l'oeil quand il va le réciter dans trois jours. Comme ses frères discutaient pour savoir s'ils avaient ou non entamé la fabrication du cadeau, le petit dernier a annoncé que lui, il l'avait déjà fait. "Chut!"
Mais mardi, ou mercredi, je ne sais plus bien avec ces jours fériés-travaillés dans tous les sens, voilà qu'il nous explique qu'il a fait un soleil avec des pinces à linge. Et le lendemain, il raconte que la maîtresse les a pris en photo individuellement dans la cour. Si ça ne ressemble pas à un cadeau pour la fête des mères, c'est que ce sera celui de la fête des pères (un chouette soleil avec des rayons en pinces à linge et la photo du nain au milieu).
Sur l'objet de Numérobis aussi, il y aura une photo. Il m'a même montré la grimace qu'il avait faite pour qu'on voit bien qu'il n'a plus de dents.
Quant au Pirate, il a demandé que je fournisse les scoubidous pour le cadeau de fête des mères. Non mais, elle ne voudrait pas que je le fasse moi-même, la maîtresse, non plus? En tout cas, il paraît que les scoubidous sont de la bonne longueur. C'est déjà ça.
(Je me moque, mais en vrai, le cadeau réalisé par Numérobis en petite section est toujours suspendu dans la cuisine, et j'ai conservé précieusement l'empreinte de main du Pirate.)

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C'est pas dramatique

(19 mai)

La version sanglante:
Les enfants jouent aux chevaliers, ou aux pirates, dans le jardin. D'un grand coup d'épée dans la figure, le P'tit Mousse fait voler l'une des dents de devant de son grand frère.

L'expérience vécue:
Les enfants jouent dans le jardin. Et puis Numérobis rentre, annonçant: "Maman, j'ai encore un cadeau pour toi." Tandis qu'il monte l'escalier vers notre chambre, je lui fais remarquer que la fête des mères, ce n'est que la semaine prochaine. Et, découvrant sa bouche édentée dans un sourire sanglant, il me tend l'incisive voisine de celle qu'il a perdue la veille.
Celle-là, au moins, ne branlera pas pendant une semaine...

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Les haricots magiques

(15 mai)

L'autre jour, Numérobis est arrivé dans la cuisine en se plaignant de son pull: "Mais pourquoi tu me laisses des habits trop petits?" demandait-il en montrant ses bras qui dépassaient des manches d'une bonne douzaine de centimètres. Hum. Parce que je me suis trompée de pile de linge. Ce pull est maintenant au P'tit Mousse. Taille 3 ans, donc; pas étonnant qu'il soit trop court pour son grand frère. Mais il est un peu surprenant tout de même que Numérobis, bientôt 7 ans, rentre encore dedans. Quoique... le Pirate a réussi l'autre soir l'exploit de confondre son bas de pyjama et celui qui est déjà trop court pour Numérobis: il s'est retrouvé avec un corsaire (taille 4 ans).
Mes enfants sont des haricots: tout en longueur. Du coup, ils ont le choix entre les pantalons trop longs et les pantalons trop larges (à la taille)... Et ils poussent vite, bien arrosés qu'ils sont par le climat breton. Le Pirate a tout juste eu le temps d'user ses pantalons en taille 10 ans. Numérobis n'a même pas porté certains vêtements en taille 5 ans (entre nous soit dit, c'est un peu une arnaque, cette taille intermédiaire, je suis sûre qu'elle n'existait pas quand j'étais petite). Heureusement qu'il a un petit frère! Il me semble tout de même qu'ils ont particulièrement bien grandi, cette année, notamment le cadet, qui avait sans doute un peu stagné pendant la dernière année de maternelle.
Si j'étais une bonne mère, je prendrais rendez-vous chez le pédiatre pour les faire dûment peser et mesurer...

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Boucle d'Or et les trois Ours

(10 mai 2013)

Ma nièce n'est pas vraiment Boucle d'or, mais mes fils sont capables de se comporter comme des ours.
Le P'tit Mousse n'est pas prêteur, c'est là son moindre défaut. Il n'entend, à dire vrai, le prêt que dans un seul sens. S'il était ravi de pouvoir jouer avec le piano (j'aime la brousse et la jolie savane...) de sa cousine, il était en revanche beaucoup moins disposé à lui prêter ses jouets. Même ceux avec lesquels il ne joue plus vraiment.
Quant à la tablette (oui, ma nièce n'a pas encore un an et demi, mais elle a déjà une tablette), elle a fait le bonheur de Numérobis. Certes, l'âne trop trop rigolo n'est plus tout à fait de son âge, mais la fonction appareil photo, avec ses effets spéciaux, et plus encore la possibilité d'enregistrer des vidéos, ont enchanté Numérobis et le Pirate. Et quand j'ai vu la chorégraphie que le cadet avait filmée, je me suis dit que vraiment, cet enfant devrait faire de la danse. Seulement, la danse, c'est pour les filles, alors il résiste à mes incitations.
Il y a eu aussi des parties de poussage de tracteur, une fois que le P'tit Mousse a laissé sa cousine s'asseoir dessus. Et une crise de "j'ai pas envie", un soir où j'ai voulu coucher mon dernier avant son bébé de cousine. C'est qu'il est grand, lui. Il sait mettre ses chaussures tout seul, manger avec une fourchette et souffler dans un mouchoir ("Allez, viens te moucher, montre à ta cousine comment on fait, elle ne sait pas encore, elle.")
Bref, quelques cris, des larmes quand la pauvre enfant est tombée de la dernière marche de l'escalier (mais maintenant, elle sait très bien descendre à reculons), mais aussi des rires et du bonheur pour tous les quatre. Et pour leurs mères aussi.

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Et cette machine dans ma tête

(2 mai)

Dans ma tête, depuis quelques temps, c'est un peu le fouillis.
Il y a ce couple de collègues qui se séparent. Elle a mon âge, à quinze jours près, et il la trompe.
Il y a l'inspecteur qui ne me trouve pas assez engagée dans mon métier.
Et cette question qui surgit: peut-être que ce métier ne me plaît pas?
Il y a des doutes et des incertitudes.
Il y a des questions auxquelles je ne suis pas sûre de vouloir répondre.
Il y a ce sentiment d'impuissance devant le désordre qui règne aussi à l'extérieur de moi: cette maison a plus que besoin d'être rangée.
Il y a un besoin de jeter, de faire de la place.
Il y a cette envie de faire une pause, de partir deux jours ou une semaine, mais où, et quand?
Il y a cette vieille passion, la danse, qui ressurgit au détour d'un reportage sur Arte.
Il y a ce sentiment d'avoir raté un certain nombre de choses.
Il y a des pensées qui s'entrechoquent.
Il y a du beau et du moins charitable.
Il y a une sensation de vide.
Il y a l'impression d'être débordée, surchargée de tâches, entre le travail, la maison et la famille. L'impression d'arriver à saturation.
Il y a des envies inassouvies.
Il y a des hauts et des bas.
Il y a un besoin de changement, mais pour aboutir à quoi?
Tant de choses, trop de choses...

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