On pense à tout... ou presque

 (29 novembre)

Numérobis mange à la cantine, et parfois, il trouve que c'est n'importe quoi.

Quand il a relancé la question hier, j'ai cru qu'il allait encore se plaindre du menu végétarien. Mais non.

- Franchement, à la cantine, ils abusent. Ce midi, il y avait des saucisses. Et à côté, pour ceux qui n'en mangent pas, du poulet.

- Jusque là, tout va bien.

- Mais avec, il y avait des lentilles...

- Saucisses-lentilles, un grand classique.

- Et tu sais ce qu'il y avait, dans les lentilles? Des lardons!

Ah oui, la boulette! (Ils font comment, les élèves qui ne mangent pas de porc?)

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Motivées

 (25 novembre)

J'aurais bien un article à écrire sur le vendredi noir, la réparation et les dévendeurs, mais je n'ai pas le temps de structurer tout ça...

Alors je vais vous parler d'un truc agréable, dans mon métier, pour changer.

Entre collègues, on se plaint beaucoup des élèves tire au flanc, de ceux, et surtout celles, pour lesquel·les le moindre petit bobo est prétexte à une visite à l'infirmerie ou que leurs parents gardent chez eux s'ils (elles) ont "mal au ventre" un jour de devoir. De notre temps, ce n'était pas comme ça. Nous, nous n'avons jamais mis les pieds à l'infirmerie que pour les visites médicales...

Alors, c'est sûr, il y a des abus. Mais il reste aussi des élèves motivé·es par les apprentissages. Des élèves qui viennent en cours malgré un mal de tête qui se lit sur leur visage (pas plus tard que lundi dernier, tiens). Et des élèves qui, bien que gravement malades, font tout leur possible pour suivre les cours comme tout le monde.

J'ai déjà eu plusieurs élèves atteintes d'un cancer. L'une était en rémission, elle est arrivée chauve (sous un petit bonnet que je me suis bien gardée de lui demander d'enlever) en seconde et repartie bachelière trois ans plus tard. La deuxième venait avec son crâne rasé et avait souvent des soins à l'infirmerie pendant mon cours, son emploi du temps était un peu aménagé, mais elle a toujours tenu à rendre les devoirs demandés. Et la troisième, cette année, ne peut pas être en classe.

C'est une jeune fille que je connais depuis son entrée au lycée. L'annonce du cancer de cette petite boule de bonne humeur nous a tous affectés. Alors, quand il a été question de lui permettre de suivre les cours à distance grâce à un robot, j'ai dit oui (certain·es collègues ne veulent pas qu'on trensmette leur image). Et depuis, à chaque cours avec son groupe, je vais chercher Beam et je l'allume pour qu'elle puisse suivre. Elle ne fait pas qu'écouter. Elle intervient aussi, y compris pour corriger les erreurs de ses camarades, quand elle est en forme. Et mercredi dernier, elle s'est même portée volontaire pour présenter son exposé, alors que les autres rechignent et veulent gagner du temps.

Alors, bien sûr, ça demande un peu d'organisation. Je dois quitter ma salle habituelle, pour que le robot ne voyage pas trop loin, et penser à scanner les documents, pour que l'élève puisse les lire sur son ordinateur. Mais comme je trouve le retour très positif (je me sens utile), je suis tout à fait disposée à faire ces petits efforts.

Il y a dans ce même groupe une autre élève remarquable. Elle a eu des ennuis de santé petite, et le COVID en a ravivé une partie. La semaine dernière, sa maman nous a annoncé qu'elle serait absente quelques jours. Mais l'élève est tout de même également volontaire pour présenter son exposé dès mercredi prochain. Quel contraste avec celles qui demandent à passer le bac en deux ans parce qu'elles ne se sentent pas bien dans leur tête!


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Un long tunnel

 (Premier brumaire, j'en mettrais ma main à couper...)

Bon, les gens, je suis navrée, mais, là, une période difficile s'annonce, avec la perspective des copies à corriger pour pouvoir compléter les bulletins avant les conseils de classe.

Pour vous donner une idée, lundi prochain, j'ai deux conseils à 16h 30, plus la réunion parents-professeurs pour Numérobis, un conseil à 18h et la réunion avec les professeurs du P'tit Mousse. Les choix sont faits: je zappe la réunion pour Numérobis (pas besoin de rencontrer ses profs de spécialisté, ça va à peu près, et pour Parcoursup, je crois que j'aurais les informations de toute manière), je fais un premier conseil et le début d'un autre, et j'espère que les professeurs du collège pourront me recevoir en fin de réunion. (Le papa n'est pas du tout disponible.)

Une période vaches maigres s'annonce donc pour ce blog, mais j'essaierai de laisser un petit mot de temps à autre.

(Chat coincé à la maison quand sa maîtresse est coincée au travail...)


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Bien dans ses baskets

 (19 novembre)

Le P'tit Mousse est un p'tit gars bien dans ses baskets.

Petit, il l'est incontestablement, même si la croissance accélérée de ses pieds semble indiquer qu'il va grandir bientôt. Pour le moment, cet enfant n'est pas aussi grand que moi, mais il chausse deux pointures au-dessus. Il rentre encore dans des pantalons taille 8 ans, qui jsutes trop courts. Le 12 ans serait bien trop large pour lui, qui en a déjà 13. Il est d'autant plus facilement le plus petit de sa classe qu'il a, souvenez-vous, un an d'avance. Mais cela ne le dérange pas, il fait ce qu'il peut en sport (comme ailleurs) et s'en sort plutôt bien.

Le P'tit Mousse assume son appareil dentaire (mieux que ses dents de travers, semble-t-il: il sourit plus volontiers en desserrant les lèvres depuis qu'il en est équipé) aussi bien que sa petite taille et ses cheveux longs. Il n'a pas peur qu'on se moque de lui, quel qu'en puisse être le sujet. La preuve? Quand son sac de classe l'a lâché, la semaine dernière, il a profité d'un passage chez moi pour récupérer le sac à dos que je m'étais achetée quelques semaines plus tôt, et qui est gris et rose.

(Vous ne verrez pas mieux; mais il y a bien du rose sur le sac...)

(A propos du bleu pour les garçons, j'ai lu ceci dans l'une des autobiographies de Klaus Mann, Le Tournant: "nos sarraus de toile, joliment brodés, [...] Mielein les choisis elle-même, rouges pour les garçons, bleus pour les filles, comme il se doit." Et c'était au début du siècle dernier.)

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Ce n'est pas ma pédale préférée

 (15 novembre 2023)

Au départ, j'avais pensé appeler ce message "une semaine sans voiture", comme si c'était une petite expérience amusante. Et puis l'expérience s'est prolongée et ça devenait de moins en moins drôle. Surtout pour mon portefeuille.

Le vendredi de la première semaine de vacances, il pleuvait des cordes quand je suis allée chercher le Pirate à la gare. Evidemment, il y avait un embouteillage. Et au bout d'un moment, j'ai eu la sensation étrange de ne plus appuyer sur la pédale d'embrayage. J'ai trouvé miraculeusement une place sur le parking, dans laquelle je n'ai pas pu rentrer entièrement avant de caler. Impossible de redémarrer la voiture, et la pédale enfoncée à bloc, qui ne remonte que si je tire manuellement dessus.

Il était presque 19h. J'ai envoyé un message au Pirate, pour qu'il ne reste pas attendre sous la pluie et qu'il trouve la voiture. Et j'ai appelé l'assurance. Trop de monde, on vous envoie un SMS, me dit-on. Fort bien, j'attends le message, qui me propose un lien pour déclarer mon sinistre et demander de l'aide. Ici mon Papa, dont le téléphone n'est pas intelligent, aurait été dans de beaux draps. Mais j'ai cliqué sur le lien, activé la géolocalisation de mon appareil et coché des cases tandis que le Pirate envoyait un message à ses frères pour leur dire que nous ne serions pas rentrés tout de suite. Dépannage pévu vers 20h, avec remorquage vers le garage le plus proche, en centre-ville, si la voiture ne repart pas toute seule.

Evidemment, la voiture n'est pas repartie toute seule. Je ne gênais personne, mais il y avait trop de circulation pour faire intervenir une dépanneuse immédiatement. Le mécanicien m'a donc, après avoir confirmé mon diagnostique sur l'embrayage (case inexistante sur le formulaire en ligne), renvoyée chez moi en me disant qu'il reviendrait plus tard chercher la voiture, et qu'il l'emmènerait au gros garage de la marque, qui ne pourrait sans doute pas la regarder avant le lundi, l'atelier mécanique étant fermé le samedi. Sur le moment, je n'ai rien dit, mais ce n'était pas le réparateur prévu par SMS.

Je suis rentrée chez moi. J'ai patienté. Le lundi, j'ai appelé le garage prévu, qui m'a expliqué que non, ils n'avaient pas la voiture, et que, de toute façon, je devais rappeler l'assistance pour qu'ils déplacent le véhicule, qui devait être sur leur aire de stationnement. Ce qui m'a un peu étonnée, parce que, la dernière fois et dans les mêmes circonstances, je n'avais pas eu besoin d'intervenir pour que le dépanneur redéplace la voiture. La chose m'a pourtant été confirmée par la dame que j'ai eue au téléphone, et avec qui j'ai convenu que le garage de livraison était celui du centre-ville.

Le petit établissement n'a jamais vu la couleur de ma voiture, que j'ai retrouvée le mardi soir, par téléphone, dans le gros garage où nous l'avions achetée. On m'a alors promis un devis. Qui n'est pas arrivé le soir même. Le lendemain, c'était le premier novembre. Le jeudi, j'avais un rendez-vous médical, et j'ai étudié les horaires de bus pour m'y rendre. Je pouvais être à l'heure en partant à une heure raisonnable, mais il faudrait attendre presque deux heures pour pouvoir rentrer.

Et puis, Ciaran est venu s'en mêler. Plus question d'aller au rendez-vous, mais impossible aussi de contacter le garagiste. J'ai réussi à avoir quelqu'un le jeudi soir, et le réseau encore trop faible a interrompu la liaison. Un devis m'est alors parvenu par mail. J'étais sans voiture depuis une semaine, et la réparation s'annonçait longue et coûteuse (2000 euros, rien que ça). J'ai donné mon aval et monté un dossier pour payer en plusieurs fois, mais personne n'était capable de me dire quand je pourrais de nouveau rouler avec cet engin. Et l'école reprenait le lundi; j'ai donc étudié les horaires de bus...

Fort heureusement, mon ex-belle-soeur, mise incidemment au courant de mes malheurs, m'a prêté une voiture. Que j'ai utilisée toute la semaine dernière, car personne ne m'a jamais contactée pour me dire que la mienne était prête. Et pour cause. Le garage avait conservé le numéro de téléphone du père des enfants (qui est toujours, d'après la carte grise, propriétaire du véhicule) et lui a donc laissé un mesage qu'il n'a pas compris. L'attente n'était pas terminée pour autant. Quand une collègue m'a fort gentiment déposée sur place, lundi matin, il a encore fallu trois quart d'heure avant que je puisse m'installer au volant. A un moment, je me suis dit que j'aurais mieux fait de venir avec la deuxième clé et de partir sans payer. Mais ce n'aurait même pas été possible: il y avait une voiture garée devant, et une autre derrière la mienne.

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Bad news

 (14 novembre)

Une pensée pour mon papa, qui vient de perdre l'un de ses meilleurs amis. (La dernière fois que je l'ai vu, c'était à l'enterrement de ma maman.)

On s'ennuie dans le noir

 (12 novembre)

La semaine dernière, à la même heure, j'étais encore dans le noir.

Enfin, je n'étais pas totalement dans le noir, car seuls les stores qui donnent sur la rue sont électriques (et encore, le Pirate avait trouvé le moyen de profiter des 7 minutes de courant du jeudi matin pour lever celui de sa chambre), mais j'étais privée d'internet, faute de vie dans la boîte vivante, et les portables des deux grands criaient famine, n'ayant pas été rechargés depuis un bon bout de temps. Ces deux-là se sont particulièrement ennuyés, sans électricité. Au point que le camion d'Haine et Dix apparu en fin de matinée ce dimanche (5) a provoqué une exclamation de joie chez Numérobis. Le sauveur allait nous réapprovisionner!

Le P'tit Mousse n'a pas encore de téléphone portable, à 13 ans et demi. Ils ne sont qu'une poignée dans son cas, au collège, mais je suppose que les autres ont enduré la longue panne aussi bien que lui. Car ils ont encore d'autres moyens de se distraire, et pas seulement la lecture. Le P'tit Mousse a ressorti son jeu de sudoku en bois (il y a des fiches en bois de neuf couleurs différentes à piquer sur un socle de 81 trous, et il a utilisé les grilles données par le journal comme point de départ, en convertissant les chiffres en couleurs), il a également retrouvé un casse-tête dans lequel il faut sortir une navette spatiale d'un embrouillamini d'astéroïdes, avec, là aussi, de multiples combinaisons de départ.

Avec les grands, nous avons tout de même réussi à jouer à des jeux de société, le soir, à la bougie. Si j'avais eu une voiture (ah ah, il faut que je vous raconte ça, aussi), nous aurions sûrement pu aller au cinéma, aussi. Mais nous étions coincés dans notre petit bourg, et il pleuvait beaucoup, ou peut-être devrais-je dire qu'il pleuvait souvent; en tout cas, il était difficile d'envisager d'aller se promener sous les trombes d'eau et / ou dans le vent. Ma proposition d'aller à la piscine, où nous aurions aussi de l'eau chaude pour nous laver, n'a pas soulevé l'enthousiasme. Comme je ne savais pas trop non plus où étaient les maillots, je n'ai pas insisté.

Heureusement, en ville, il y a une médiathèque. Elle est fermée le jeudi, et elle n'ouvre que l'après-midi, le vendredi, mais nous n'avons pas été les seuls, le P'tit Mousse et moi, à y chercher refuge. Car elle dispose de multiples prises de courant et offre le wifi gratuit, ce qui n'était pas négligeable pour des gens privés d'électricité et de réseau. La première question que tout le monde se posait était "Vous avez du courant?" (et cela a duré encore jusqu'au lundi, partout où je suis allée), suivie de "Pas trop de dégâts, chez vous?"

C'est que, des dégâts, il y en avait. Le P'tit Mousse et moi avons constaté, en descendant vers la médiathèque, que la cour de l'école primaire était pleine de branches. Et puis, c'est un arbre qui était tombé sur le bâtiment administratif du collège. Et c'est avec en bruit de fond celui des tronçonneuses qui s'affairaient dans ces deux établissements, et collée à l'un des radiateurs de la médiathèque, que j'ai lu le message du lycée de Numérobis nous informant qu'il n'aurait pas cours le lundi ni le mardi, pour des raisons de sécurité.

(Ce qu'il reste de l'arbre des voisins, tronçonné dès le jeudi.)

Le P'tit Mousse et moi avons été forts déçus de constater que nos établissements à nous ouvriraient normalement. Certains de mes collègues, longuement privés de courant comme moi (aux dernières nouvelles, l'une d'eux n'en avait toujours pas) partageaient d'ailleurs mon avis selon lequel il était bien difficile de revenir en cours après une fin de vacances si éprouvante. Etant donné les difficultés diverses et variées (routes jonchées de feuilles et bordées de branches et arbres abattus à dégager, voies partiellement inondées, cours d'écoles envahies de branchages, toits abîmés, établissements privés de chauffage par la tempête, j'en passe et des meilleures), le préfet aurait bien pu suspendre les transports scolaires et décider une fermeture collective des écoles, collèges et lycées du département le lundi. Une trentaine n'ont de toute façon pas accueilli leurs élèves avant le mardi.

(Quand je vois les inondations actuelles dans le Pas de Calais, je me dis que, en comparaison, nous autres sinistrés électriques avons eu bien de la chance. Et je me dis aussi qu'il est urgent de faire quelque chose...)


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Retour au siècle dernier, voire même avant

(9 novembre)

Hier soir, Couleur m'a informée que ses équipes mettaient tout en oeuvre pour rétablir le réseau. Car la tempête Ciarán a bien tout fichu en l'air. Si nous avons correctement reçu les messages d'alerte, qui passent par la 4G, jusqu'à 7h ou 7h 30 jeudi dernier, à 8 heures, il n'y avait plus de réseau ni d'électricité. Et je n'avais pas de bonne vieille radio à pile (ni d'auto-radio, mais c'est une autre histoire). Comment, dès lors, obtenir des informations? Le dernier message disait de consulter le site de la préfecture, mais il était premièrement inaccessible pour beaucoup de gens, et deuxièmement, d'après le personnel de la mairie, pas à jour.

En effet, je me suis rendue à la mairie, profitant d'une accalmie le jeudi en fin de matinée, pour obtnenir quelques renseignements et signaler que nous étions dans le noir. Il n'y avait pas de journal disponible, les camions n'ayant pas circulé pour les livrer. Mais j'ai lu dans celui du lendemain que les différents opérateurs demandaient de les prévenir afin qu'ils puissent intervenir. Ah, et je préviens comment, sans réseau? De l'électricité, il y en avait à la mairie, qui est restée ouverte le samedi et le dimanche pour que les sinistrés puissent recharger leur téléphone, se faire à manger et même prendre des douches chaudes.

La nourriture était en effet un véritable défi. D'une part, il y avait le contenu des frigos et congélateurs qui était en péril. Et d'autre part, la plupart des foyers étant maintenant équipés de plaques qui ne fonctionnent pas sans électricité, il était compliqué de cuisiner. Le rayon pâté du supermarché à été dévalisé. Quant à moi, j'avais un petit réchaud à gaz de camping, déjà utilisé quand l'ancienne plaque avait rendu l'âme, et qui nous a bien sauvé la mise. Cependant, mes possibilités étaient d'autant plus limitées que je voyais le temps passer et ma réserve de gaz diminuer sans perspective d'amélioration. Je faisais les courses au fur et à mesure, en essayant de sortir quand il ne pleuvait pas, nous avons mangé froid (chips et pâté, comme tout le monde) et nous sommes aussi allés au restaurant le vendredi midi, entre deux averses.

Le jeudi soir, nous avions déjà tenté la pizzeria, mais il n'y avait plus de place. Les deux autres restaurants du bourg étaient fermés. Il pleuvait comme vache qui pisse. Nous sommes rentrés mouillés et bredouilles à la maison, juste avant qu'il fasse trop noir pour que nous ayons besoin d'allumer la lampe-torche prudemment emportée. J'étais gelée et dépitée, les enfants trempés. Mais nous avons dû nous contenter de semoule et d'une boîte de sardines. Je ne sais plus ce que j'ai sorti de mon chapeau le vendredi soir, mais le samedi, j'ai réussi à récupérer les soupes commandées au Potage des Chefs (une bonne action locale), et nous avions quelque chose de bon à manger.

L'autre défi, quand il n'y a pas de courant, c'est de trouver comment s'occuper, en particulier lors des (trop) longues soirées. Mais je crois que j'en ai assez raconté pour aujourd'hui, la suite plus tard...

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Une sacrée expérience

 (7 novembre 2023)

Cela faisait plusieurs jours qu'on nous prévenait: attention, la tempête qui arrive est vraiment phénoménale, elle va faire d'autant plus de dégâts que les sols sont gorgés d'eau et les arbres encore pleins de feuilles...

Le matin du premier novembre, les gens expliquaient qu'ils avaient vérifié leurs lampes-torches. J'avais, de mon côté, pris la précaution de recharger la lampe de camping, au cas où.

Et la cas échut.

Pas seulement lui, d'ailleurs.

Le mercredi soir, les enfants et moi avons pu vérifier qu'en France aussi, il y a un système d'alerte qui contacte les téléphones portables d'une zone menacée.

 


Nos téléphones se sont mis à vibrer et à sonner d'une manière inhabituelle. Celui du Pirate a même refusé de cesser ce boucan tant qu'il n'a pas appuyé sur "OK".

L'alerte a été réitérée au cours de la nuit, à 3 heures du matin. Je le sais, je n'avais pas éteint mon portable, parce que j'avais un rendez-vous médical et que, pour ne pas risquer la panne de réveil consécutive à une panne de courant, j'avais décidé d'utiliser l'alarme du téléphone. Ce dont je m'étais félicitée à 1h 50, quand j'avais entendu le "bip" désespéré de la plaque de cuisson privée d'alimentation électrique.

Ni à 1h 50, ni à 3h, ni à 6h, quand est tombée la première interdiction préfectorale de circuler, je ne dormais. Il y avait bien trop de bruit pour ça. Gribouille, collé à moi sur la couette, n'étais pas tranquille et sursautait de temps à autre.

Je me suis levée à l'heure prévue. Et quand j'ai tenté de me connecter à internet pour voir si l'interdiction de se déplacer était toujours valable, j'ai constaté qu'il n'y avait pas de réseau. Je suis sortie et me suis dirigée vers le centre-bourg pour voir si on captait mieux, mais non. Tout n'était que désolation.

(Oups, l'arrêt de bus.)



Il y avait des débris partout, des tuiles, du plastique. Et même, mais je ne l'ai vu que plus tard et je faisais attention à ma batterie, donc je n'ai pas pris de photo, le contenu d'un des collecteurs pour le recyclage. Le vent avait réussi à renverser ce gros bac, à plier des panneaux indicateurs, à arracher des auvents et des lampadaires

Les arbres autour de l'église étaient eux aussi bien mal en point.

Et malgré cela, il y avait quand même des gens qui circulaient, en dépit de l'interdiction et du risque de se prendre une branche arrachée sur la figure voiture.

Peut-être qu'une partie de ces personnes n'a pas de téléphone intelligent. Et que, sans électricité chez elles, elles n'ont pas non plus pu entendre les informations. Mais il y en avait quand même beaucoup, et tout ce monde ne pouvait pas avoir un besoin urgent de se déplacer.

Quant à moi, je ne suis pas allée à mon rendez-vous. Et en l'absence de réseau, je n'ai pas pu prévenir non plus. Mais la secrétaire n'a fait aucune difficulté pour me trouver une place dans le planning de cette semaine, quand j'ai téléphoné lundi.

Car le réseau n'est pas revenu avant le vendredi soir.

Et l'électricité, après une courte tentative le jeudi en fin de matinée, a disparu de nouveau jusqu'au dimanche après-midi. Ce qui était frustrant, c'est que, depuis le premier étage de la maison, on pouvait voir de l'éclairage public de l'autre côté du champ et en face, près du château d'eau. Il y avait aussi de la lumière à 150m, plus bas dans la rue. Mais notre ligne à nous vient manifestement de la campagne, et il a fallu trois jours et demi pour la rétablir.

Je ne vais pas me plaindre: certains de mes collègues, ce matin, n'avaient toujours pas de courant.


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85 heures

 (5 novembre 2023)

Les gens, le courant vient juste d'être rétabli chez moi, après trois jours et demi d'éclairage à la bougie.

Je vous raconte ça bientôt, j'ai des choses un peu plus urgentes à faire, maintenant que je suis de nouveau reliée au monde.

Mais une chose est sûre, je me souviendrai de Ciaran! (Enfin, peut-être pas de son nom, mais de ses effets, c'est certain, même si je peux vous rassurer sur un point: pas de dégâts chez moi.)

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World ballet day

 (1er novembre)

Eh oui, figurez-vous qu'il existe, depuis 10 ans, une journée mondiale du ballet.

A cette ocasion, une question: que visualisez-vous si je vous parle des "danseurs de l'Opéra de Paris"?

(En direct à partir de 11 heures, et en replay aussi, un cours à l'Opéra,.)

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