Notice d'inspection

(29 mars)

Alors voilà, quand on est inspecté (ô joie bonheur intense), dans l'Education Nationale, il faut d'abord remplir une petite feuille avec plein de renseignements utiles pour l'inspecteur.
Par exemple, l'état civil. On ne sait jamais, hein, des fois qu'il ne sache pas écrire un prénom aussi courant que le mien.
Et puis la date d'entrée dans le métier, le mode de recrutement, la spécialité... Comme si tout ça ne figurait pas déjà dans un dossier au rectorat.
La date de la dernière inspection et la note. Ne me faites pas croire qu'il ne les connaît pas, c'est justement parce qu'il a vu ma note qu'il a décidé de venir me rendre une petite visite.
Mon échelon et la date de promotion. Attends voir, je vérifie dans i-prof (peut-être qu'il aurait pu le faire aussi?).
Diplômes, concours, compétences particulières. Heu, mère de famille nombreuse? Fait très bien la quiche aux poireaux? Dix ans de danse classique? Non? Ah bah rien, alors.
Formation continue. Là, je pensais que je n'avais rien à mettre, tellement j'étais persuadée de n'avoir suivi aucun stage dans les cinq dernières années. Mais si, j'ai deux mini-formations qui rentrent dans la période, sans parler du stage établissement à mon arrivée dans celui où je vais être inspectée (une demie-journée pour nous parler du cahier de texte numérique - mince, il faudrait peut-être que je l'imprime? - et du TBI).
Formations souhaitées. Ah, il est sympathique, ce pluriel. Comme s'il y avait des sous pour la formation continue. J'ai envie de dire: n'importe quoi, mais un jour de cours (c'est-à-dire avec un ordre de mission qui permette le remboursement des frais, et non pas sur la base du volontariat le mercredi après-midi). J'ai bien regardé le plan de formation en début d'année, je n'ai rien trouvé...
Mobilité envisagée. Je me suis gardée d'écrire que ma plus grande ambition du moment était l'obtention d'un poste fixe. Surtout qu'au fond, le niveau (collège ou lycée) m'importe assez peu. Un collège, peut-être, pour éviter la remise à niveau concernant les modalités du bac?

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Voyager léger

(26 mars 2013)

Au moment de charger les bagages dans le car, le soir du départ en Allemagne, j'ai constaté que, comme d'habitude, c'est moi qui avais la plus petite valise. Pour tout dire, certains élèves avaient même des valises deux fois grosses comme mon sac. En me pliant bien, j'aurais peut-être pu rentrer dans un de leurs mastodontes...
Pourtant, j'avais essayé de faire plus grand. J'avais commencé par prendre mon grand sac bleu, celui qui m'avait déjà accompagné de multiples fois outre-Rhin. Mais je n'ai pas réussi à le remplir. Où alors, il aurait fallu que j'y mette des vêtements que je n'allais pas porter. C'est comme ça, je pars avec le strict nécessaire. Ma maman nous y a habituées depuis l'enfance et les voyages annuels outre-Atlantique. A cinq, nous partions avec deux valises. Et nous revenions parfois avec un sac supplémentaire, chargé de confitures de fraises, de paires de chaussettes et de jeans...
Peut-être devrais-je être plus coquette, prévoir plus de tenues ou du change en cas de pépin ou d'imprévu météo. Il m'est déjà arrivé, en week-end chez mon père, de devoir filer au marché acheter un pantalon à pas cher parce que mon fils avait sali celui que je portais. Car je suis plutôt du genre à acheter sur place ce qui me manque qu'à emporter toute ma garde-robe "au cas où"...

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En passant par la Lorraine

(21 mars)

Je suis rentrée d'Allemagne, et j'ai encore des euros à tête d'aigle plein mon porte-monnaie.
Je suis rentrée d'Allemagne, et j'ai trouvé une paire de chaussettes roses, taille 35-38, dans le tiroir du P'tit Mousse (K. dit toujours que j'ai des petits pieds).
Je suis rentrée d'Allemagne, et je n'ai presque pas reconnu ceux de mes élèves de sixième qui n'étaient pas venus avec moi en voyage. Il faut dire qu'il y en a au moins un qui a changé de tête: il a des lunettes, maintenant.
Je suis rentrée d'Allemagne et je garde mon manteau ouvert quand je sors. Il fait dix degrés de plus, ici. (Et il pleut, aussi, sans rire, dans le bus du retour, la pluie nous a frappés juste après Rennes!)
Je suis rentrée d'Allemagne et j'admire les jaunes du printemps: les jonquilles déjà fatiguées (alors que la-bas, elles n'étaient même pas sorties; mais j'ai vu des perce-neige), les genêts, les ajoncs...
Je suis rentrée d'Allemagne, et pourtant, j'y serais bien restée.

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J'ai fait du latin, aussi

(13 mars)

Là, en vrai, je suis en Teutonie avec mes élèves, et j'ai froid. Mais, à l'heure où j'ai écrit ces lignes, on nous promettait de la neige en dédommagement de nos souffrances.

L'an dernier, lors de notre séjour allemand, j'avais eu la surprise de constater, en lisant une courte version latine, que j'en comprenais le sens global, et même quelques détails. Alors que je n'ai pas fait de latin depuis plus de 20 ans.
Juste avant les vacances, la collègue de latin ayant apporté, pour préparer ses cours, différents manuels, j'ai retrouvé dans le lot ceux que j'utilisais au collège. J'ai donc feuilleté le Baudiffier de troisième (quant à celui de quatrième, j'en connais encore quelques morceaux par coeur, comme Itaque prodesse potest, "c'est pourquoi il peut être utile"). J'y ai retrouvé Publius et sa famille. Et en lisant attentivement le texte du premier chapitre, j'ai pu vérifier que j'avais décidément encore le niveau d'un élève de collège: sauf un verbe, j'ai tout compris. Je veux dire par là que je n'ai eu besoin de consulter le vocabulaire que pour un seul verbe, et que le sens des phrases (courtes) m'est apparu clairement dès la première lecture.
Comme quoi, il est des choses qu'on n'oublie pas (et il y a un âge pour apprendre: j'ai beaucoup plus de mal à me souvenir du peu de russe que j'ai fait après le bac).

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Ne pas rester sur une mauvaise impression

(9 mars)

Ayant été fort déçue par notre dernière expérience au cirque, je n'y avais pas remis les pieds. Et puis voilà qu'un chapiteau a profité des vacances pour se dresser sur la grand place, non sans annoncer sa venue par force affiches judicieusement disposées sur la route la plus passante. Les enfants ont vu, moi aussi, et je me suis dit qu'après tout, le P'tit Mousse étant probablement en âge d'apprécier, cela nous ferait une distraction.
Certes, le prix des billets est élevé. Bien plus qu'un ticket de cinéma pour un spectacle d'un peu moins de deux heures (entracte compris). Mais cette fois, la représentation était de qualité. Bien sûr, il y avait encore une jeune fille un peu malhabile, mais elle faisait de son mieux pour être élégante, tout en haut de sa corde. La chanson qui l'accompagnait m'a semblé aussi judicieusement choisie, puisqu'elle parlait d'être suspendue en l'air et de craindre la chute en descendant. Pour descendre, justement, on a vu la jeune artiste s'appliquer, comme si elle s'était dit "je vais le faire bien, je vais descendre à l'équerre", ce qu'elle a fait sous des applaudissements qui l'ont ravie.
Il y avait des lion(ne)s et des tigres, des chevaux qui se croisaient en ayant l'air de tresser une corde invisible, un équilibriste sur rouleau américain drôlement doué... Je ne vais pas vous décrire tous les numéros, mais ils m'ont enchantée. Peut-être n'étaient-ils pas si originaux qu'ils me l'ont semblé, néanmoins tous étaient réalisés avec envie et plaisir, et les enfants étaient fascinés. Les clowns nous ont bien fait rire, même le P'tit Mousse qui pourtant commençait à trouver le temps un peu long. Il est vrai qu'à trois ans, varié ou pas, un spectacle de plus d'une heure, c'est difficile à apprécier en restant assis bien sagement.
Quant aux deux grands, ils étaient je crois aussi ravis que moi. Le Pirate, à ma gauche, a beaucoup apprécié les clowns. Numérobis a été impressionné par les fauves. Il était si captivé par la représentation qu'il n'a pas eu un regard pour ses deux camarades de classe assises à proximité. Comme j'avais apporté le goûter dans mes poches, ils ne m'ont réclamé ni barbe à papa (de toute façon, ils n'aiment pas cette "poussière rose") ni crêpe au nu-t'es-là.
Et en sortant, le Pirate ayant suggéré qu'on y retourne le lendemain, j'ai eu toutes les peines du monde à convaincre le P'tit Mousse que ce n'était pas possible.

(Pour les curieux en mal de recommandations, nous avons vu le "cirque franco-italien", sous la direction du bien nommé John Beautour.)

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Coïncidences

(5 mars)

Il y a le collègue qui se plaint que c'est toujours pendant l'heure où il est en cours avec les cinquièmes qu'on met dans son casier les papiers à distribuer d'urgence à cette classe. Forcément, même en vérifiant son casier à chaque pause, il trouve les documents trop tard.
Il y a le chat qui fait pipi à côté de la litière juste quand je viens de nettoyer le carrelage de la salle de bain.
Et celui qui rapporte un oiseau où un mulot sanguinolent dans la cuisine immaculée.
Il y a le fiston qui profite du fait qu'il a des draps tout propres pour vomir pendant la nuit.
Et celui qui attend que j'aie changé ses draps pour faire pipiolit. (Et parfois, c'est le même qui fait tourner la machine deux jours de suite.)
Il y a le "numéro masqué" qui appelle à l'heure de la sieste et qui raccroche juste au moment où j'allais me saisir du combiné.
Il y a le recommandé qui arrive à midi alors que K. est parti le matin pour une semaine (heureusement, le facteur me laisse signer à sa place).
Il y a la télé qui capte mal la TNT, sauf à l'heure de la pub.
Comme par hasard...

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