Géographie

(30 mars)

Là, en fait, je devrais être en train de passer l'aspirateur ou le balai, ou bien plier le monceau de linge accumulé sur le canapé, ou partir à la recherche des pièces du jeu que le P'tit Mousse a reçu à son anniversaire et qui sont visiblement éparpillées dans le salon; mais j'avais rêvé d'autre chose pour mon retour, et je suis trop contente de retrouver un clavier familier.

C'est fou ce que les élèves sont mauvais en géographie. Même les "bons" ont des notions assez approximatives de ce qui s'éloigne un peu de chez eux.
Nous sommes partis, en gros, du bout de la Bretagne, pour aller vers le milieu de l'Allemagne, plus ou moins (de Quimper à Francfort, mettons). Et pourtant, certains nous ont demandé si nous passerions par la Vendée. Ou si nous étions encore à Nantes; ou si nous avions dépassé Brest. Au-delà, savoir que Le Mans est entre Rennes et Paris, et Laval entre Le Mans et Rennes, relève de l'exploit. Alors, Paris, la Champagne ou la Lorraine...
Au petit matin, comme nous passions pas loin de chez Mentalo, certains ont redécouvert que le soleil se lève à l'Est (nous l'avions dans les yeux, c'est malin!). Puis ils se sont inquiétés de savoir quand on passerait la frontière. Manque de chance, nous ne la passions pas en même temps que le Rhin ("Hein, le Rhin, c'est quoi?"). Il fallait donc regarder sur les bords de la route et se rendre compte que les panneaux n'étaient plus tout à fait les mêmes que chez nous et que les sorties d'autoroutes s'appelaient désormais Ausfahrt. A l'aller, nous avons pourtant passé un authentique ex poste-frontière.
Ce qui n'a pas empêché d'heureux imbéciles, au retour, d'applaudir au passage du premier péage (encore une découverte pour ceux qui n'étaient jamais sortis de leur Bretagne profonde), croyant que ce lever de barrière symbolisait le retour dans la patrie. Alors qu'on roulait depuis un bon quart d'heure en France, ainsi que les rappels répétés des limitations de vitesse sur les autoroutes de l'hexagone pouvaient en attester.
Je ne suis pas sûre que cela ait beaucoup renseigné une élève de lui dire que nous étions près de Château-Thierry au moment où nous avons changé de chauffeur. Quand on songe qu'une autre a attendu d'être dans les Côtes du Nord d'Armor pour se rendre compte qu'on était en Bretagne... Mais la palme revient à celle qui a demandé où nous étions alors que nous étions justement si près du but, sur le chemin qui ramène les élèves de la piscine au collège.
Heureusement, il y en a quand même quelques uns qui savent, puisqu'un d'entre eux, quelques minutes avant, nous avait parfaitement situé en reconnaissant le paysage.

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En direct de la Germanie

(26 mars 2012, enfin je crois)

Bonjour les gens!
Je fais ce que je peux pour vous envoyer un petit message de Teutonie où j´ai emmené mes élèves.(Z´avez vu, j´ai trouvé les accents, sauf le circonflexe; mais le clavier est tout bizarre, avec son z au milieu de la première ligne, le ö à la place du m, j´en passe et des meilleures...)
Le voyage en bus a été quelque peu éprouvant, les élèves se relayant pour ne pas dormir. Et bien entendu, la nuit suivante a été écourtée par le changement d´heure. Oui, en Germanie aussi, on change d´heure.
Les Germains mangent un peu n´importe quoi n´importe quand, ce qui étonne toujours les petits pur beurre Bretons. "Madame, hier soir, on a mangé à cinq heures et demie!" Certes. J´ai moi-meme eu droit à un petit déjeuner gargantuesque, suivi d´une glace vers une heure, puis d´un gouter (décidément, pas de circonflexe) avec un gros morceau de gateau, avant le repas du soir au restaurant, vers 7 heures. Grec, le resto, mais peu importe, le lieu était classé et l´ambiance sympathique.
Si vous etes sages et que j´ai des anecdotes rigolotes à vous raconter, je vous en ferai part la semaine prochaine. Quand j´aurai retrouvé un clavier avec les lettres dans le bon ordre. Mensch, ist das verwirrend!

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Quelques raisons de se lever la nuit

(20 mars)
 (Le Pirate va bien, il fait l'école buissonnière chez ma belle-mère.)

En dehors de la période prénatale, où la futur maman se lève trois fois par nuit pour soulager sa vessie, et de la période d'allaitement, où elle se lève une à quatre fois par nuit pour nourrir son rejeton, il y a tout un tas de raisons qui poussent  obligent les parents à quitter leur lit la nuit. Et j'écris bien "les parents", parce qu'il n'y a aucune raison pour que ce soit uniquement la mère qui s'y colle.

- le petit hurle à la mort parce qu'il a fait tata à six heures moins le quart. Une fois propre, il se rendort comme un loir. Mais pas le parent qu'il a fait lever.
- le moyen a fait pipi au lit. Il faut changer ses draps et son pyjama (version maman). Il faut le mettre à poil sur un matelas nu et sous un coin de couette sec (version papa).
- le grand a vomi. Il faut changer son pyjama et le débarbouiller, et mettre ses draps à tremper pour éviter les grumeaux (version maman) ou directement dans la machine (version papa).
- l'un des enfants a fait un cauchemar. Une chance, les miens, dans ce cas, attendent qu'on vienne leur faire un bisou dans leur lit (avec un peu de lumière dans le couloir) et se rendorment illico. Pas de lit parental envahi, on peut, si on y arrive, se rendormir tranquille.
- le moyen est tombé sur la tête dans la cour / s'est cassé le bras, ou le grand s'est cassé le nez / vient d'être opéré. Il a mal et réclame Dolly Prane, ou bien le médecin a conseillé de le réveiller toutes les trois ou quatre heures pour tester sa vigilance. Le cas ne s'est pas encore produit chez nous (pourtant, vous y avez cru, parce que vous feignez d'ignorer que mes enfants sont des durs à cuire!), mais quand j'étais petite, je suis tombée une fois sur la tête dans la cour et ma maman s'est levée toutes les deux heures pendant la nuit pour vérifier que tout allait bien.
- vous avez oublié de vider la machine et le pantalon de survêtement d'un des grands doit impérativement être sec le lendemain pour l'heure de sport.
- le petit, récemment installé dans un lit de grand, vient de tomber dans un grand fracas. Il a besoin d'être recouché dans le bon sens et rassuré.
- le moyen a tellement bougé qu'il se retrouve la tête au pied du lit, et qu'il a perdu son oreiller (forcément!).
- un doudou s'est fait la malle. Il est urgent et impératif de le retrouver.
- le grand a peur du bruit du vent, le moyen du cri de la chouette, le petit de l'orage, j'en passe et des meilleures. Heureusement, mes enfants sont assez peu craintifs.

C'est tout ce qui me vient à l'esprit pour le moment, mais il y a probablement d'autres soucis nocturnes à tester.

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J'enrichis mon vocabulaire médical

(15 mars)

En particulier en ce qui concerne les abréviations techniques.
Je connaissais déjà l'AMOS, que j'ai traduit par "ablation du matériel d'osthéosynthèse", puisque c'est ainsi qu'on avait défini l'opération visant à récupérer une vingtaine de vis et deux plaques qui avaient permis à mes os de se ressouder il y a dix ans.
Je vous ai déjà amplement parlé de la DDB, qui me vaut toujours pas mal de visites.
Je viens de découvrir les OPN et la FOPN.
Enfin, pas moi directement, mais le Pirate.
Lundi matin, il a été sauvagement attaqué par un mur de son école. Si, l'attaque vient du mur, l'école était ensorcelée, ce jour-là, la directrice a dû appeler pas moins de quatre parents parce que leurs enfants s'étaient cognés tous seuls. Nous en avons même retrouvé un aux urgences (petit joueur, il s'était entaillé l'arcade sourcilière).
Le médecin que nous avons vus, devant l'allure du nez du Pirate, a prescrit une radio. Et la radiologue a conclu à une "absence de fracture des OPN", les os propres du nez (non que les autres os soient sales, hein, mais ceux-là sont particuliers au nez). Sauf que le nez, sous l'enflure, avait l'air de travers. Et l'urgentiste a insisté sur la nécessité de voir un ORL avant la fin de la semaine.
Ce midi, j'ai donc été chercher le Pirate à l'école, puisque le seul créneau restant pour un rendez-vous était à l'heure du déjeuner. Et l'ORL, lui, a vue de nez, a décelé une fracture. Un enfant de huit ans avec un nez de boxeur, ce n'est pas normal. Il faut remettre les choses d'aplomb dans les dix jours, sinon, ça consolide de travers (il a vraiment employé le verbe "consolider" en s'adressant à mon fils de huit ans). Et donc, l'intervention aura lieu lundi matin.
C'est bête, hein, le lundi, j'ai cette classe pourrie dans mon deuxième collège.
Mais c'est aussi vraiment dommage, parce que ce lundi, l'autre collège doit accueillir les prochains sixièmes, et je devais leur faire de la pub pour l'allemand...
Demain, en début d'après-midi, nous voyons l'anesthésiste, car le redressement, s'il peut se faire à la barbare chez un adulte (hop, j'attrape ton nez et je le remets droit), se fait chez l'enfant sous anesthésie générale. Le Pirate va donc passer quatre à six heures à l'hôpital pour un geste non invasif et à peine chirurgical qui va durer en gros deux minutes. Il n'a pas l'air trop angoissé.
Mais moi, ça me perturbe.

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Pour Léopoldine

Il paraît que c'est la journée du poème à l'autre. Le principe: faire passer un poème à quelqu'un par mail, courrier sous la porte, téléphone ou n'importe comment.
Alors, hop, trop facile, le message du jour a été écrit par Victor Hugo:

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

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Réunions

(9 mars)

C'est le début de la deuxième grande période de réunions. La première incluait pas mal de rencontres avec les parents, la seconde n'en comporte qu'une (mais bien plus près des conseils de classes).
Nous avons, avec le principal, réuni les parents des petits chérubins que nous emmenons en Allemagne. Ils étaient plutôt nombreux: il n'y avait pas assez de chaises pour tout le monde. Le principal a expliqué le trajet et donné tout un tas de petits détails et conseils. Moi, j'ai juste parlé du programme et des formalités (c'est quoi la carte européenne d'assurance maladie?). Et puis nous avons demandé s'il y avait des questions. Il y a toujours un parent pour poser une question à laquelle nous avions déjà répondu. Et un parent qui se préoccupe de la météo, mon Dieu, c'est si loin, la Germanie!
Et puis il y a les mamans inquiètes qui se demandent comment elles pourront avoir des nouvelles de leurs enfants. Alors, écoute, toi, la nounou professionnelle: en Allemagne, il y a le téléphone. Et la famille qui accueillera ton fiston lui proposera sûrement de t'appeler, au moins pour dire qu'il est bien arrivé. Après, soit il te filera le numéro de téléphone de l'endroit où il est, soit il redemandera s'il peut t'appeler. Et puis, je suppose que son correspondant à un accès à internet, et que vous pourrez communiquer par mail. Au pire, le principal a promis d'essayer de laisser chaque jour un message sur le cahier de textes électronique.
On est en Europe, au XXI ème siècle, quand même! Dire que quand moi je suis partie pour la première fois en Allemagne, il y avait juste le téléphone. Et mes parents ont réussi à me joindre, ou à vivre sans nouvelles de moi pendant quelques jours. C'est dingue, non?
A partir de la semaine prochaine, réunions avec les collègues pour discuter le cas des petits anges en conseils de classes...

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Effet placebo?

(6 mars)

Le Pirate dort mal.
Il n'a jamais vraiment aimé dormir. Déjà, à la crèche, il préférait regarder autour de lui que de rester couché dans un lit à barreaux. Alors il dormait dans les bras d'une puéricultrice, ou sur un genre de grand pouf (c'était avant l'invention du doomoo-nid) dans la salle commune.
Mais depuis Noël, K. et moi commencions à trouver qu'il y en avait marre. Quand K. était allé causer dans la classe du Pirate, il avait constaté qu'aucun enfant n'avait de cernes aussi monstrueux que le nôtre. Nous lui avons demandé s'il dormait bien, et la réponse négative nous a peu étonnés. Une cause possible de ses difficultés à s'endormir pouvait être la crainte des cauchemars qui, par ailleurs, perturbaient déjà son sommeil. Le Pirate dit qu'il rêve du serpent basilic, depuis qu'il a lu les deux premiers tomes de Henry Potier (c'est malin! Heureusement que je lui ai interdit de pousser plus loin, ayant moi-même été impressionnée par le troisième épisode).
Comme les vacances de février n'ont pas vraiment amélioré la situation, j'ai profité d'un passage à la pharmacie (le P'tit Mousse avait besoin de crèmafesses) pour demander conseil. Après avoir évoqué les huiles essentielles (c'est le nouveau truc, ça), nous les avons écartées pour diverses raisons, et entre autres le fait que Numérobis dort dans la même chambre que son grand frère. On m'a donc renvoyée vers la collègue spécialiste de l'homéopathie, qui m'a posé des questions pertinentes sur mon fils, afin de cerner (ouaf ouaf) son profil de mauvais dormeur. Elle m'a conseillé deux types de granules: un à prendre le matin, et l'autre le soir.
Deux jours plus tard, le Pirate avait manifestement moins de cernes. K. l'a remarqué très vite. Notre aîné prétend qu'il dort mieux et réclame son "médicament" le soir, si j'oublie (et dans le cas de granulés homéopathiques, vous ne pouvez pas essayer de me faire croire que c'est parce que le goût lui plaît). Ca fait deux jours qu'on oublie ceux du matin (plutôt destinés à calmer une anxiété chronique, si j'ai bien compris), mais pour les trouble du sommeil, on dirait qu'il y a vraiment une amélioration.

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Y a pu d'saisons, ma bonne dame!

(2 mars 2010)

Bien, autant le dire, c'est le printemps.
(Peut-être que ça ne sera que cette semaine, alors il faut en profiter.)

Les oiseaux chantent et cherchent de quoi faire leur nid.
Les coccinelles se réveillent (et s'accouplent, aussi).
Les enfants sortent faire du vélo, et il y en a même pour trouver qu'il fait trop chaud.
Le P'tit Mousse ne comprend pas bien pourquoi on ne met plus le bonnet quand on rentre, le soir.
Le voisin met de l'ordre dans son jardin (et comme il est un peu obligé de passer par chez nous pour dégager une grosse branche arrachée par une tempête, il va dégager notre branche aussi).
Les fenêtres sont ouvertes.
J'ai lavé une couette et elle sèche dehors.
Il n'y a plus de chauffage dans notre chambre depuis deux jours (mais chez les enfants, si).
Les "bibites" volantes sont de retour, ça bourdonne et ça butine, déjà.
Les primevères, sorties un peu avant le dernier gel, reprennent du poil de la bête.

C'est quand, les "saints de glace", déjà?

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