Bienvenue à Paris

 (28 février)

(Le P'tit Mousse a 14 ans ce jour, qui l'eût cru?)

Alors, voilà, pour les ceux et celles qui ne l'ont pas reconnue, le fleuve sur mes photos d'arc-en-ciel n'est pas du tout l'Odet, mais bel et bien la Seine, et le bâtiment qu'on devine sur la droite n'est rien d'autre que le Palais Royal Musée du Louvre.

Mais qu'y faisais-je la semaine dernière, alors que mes vacances n'ont officiellement débuté que vendredi soir?

Tout à commencé il y a pratiquement trois semaines, quand l'un des collègues organisant le voyage à Paris pour les premières avec spécialité HHGSP c'est mis en quête d'une remplaçante pour Mme Alice, notre chère secrétaire, qui était au nombre des accompagnatrices. Il chuchottait en salle des professeurs, penché vers telle puis telle collègue, jusqu'à ce que l'une d'elles s'exclame que j'étais disponible, moi, puisqu'elle-même ne l'était pas (divorcées toutes deux, nous alternons la garde des enfants en décalé: quand elle s'occupe des siens, les miens sont chez leur père).

Le GO m'a donc demandé si je pouvais, éventuellement et en cas de défection d'Alice, accompagner ce groupe vers la capitale. J'ai répondu que oui, en précisant que ça pourrait peut-être déranger le collège, où j'ai une heure de cours le jeudi, une semaine sur deux (et donc, la semaine où je ne garde pas mes enfants). Je me demandais bien aussi pourquoi la secretaire n'aurait pas pu effectuer le voyage, et m'engageais, comme l'a dit par la suite mon Papa, à un "bonne action platonique".

Sauf que. Le vendredi, le proviseur a envoyé son tradtionnel message de fin de semaine avec la mention "en l'absence de la secrétaire de direction", et j'ai commencé à penser que quelque chose m'avait échappé. Le lundi, j'ai appris que la mère de Mme Alice était mourrante. Et on m'a rapidement confirmé que ce serait bien moi qui partirai. (Il fallait que le nom des accompagnant·es soit sûr 72 heures avant le départ, pour communication aux Institutions que nous devions visiter.) Deux jours plus tard, une autre collègue faisait défaut, pour cause de grippe carabinée, et c'est la stagiaire d'anglais qui l'a remplacée au pied levé.

La semaine dernière, à cette heure-ci, j'étais donc en train de suivre un tas de provinciaux pressés d'en finir avec un jeu de piste sous les passages couverts du neuvième arrondissement. Ces jeunes ne savent pas regarder autour d'eux et admirer les beautés du monde. Combien ont vu cette vitrine pleine de chocolats pascaux?



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Vous me décevez (un peu)

 (27 février)

Vraiment, les gens, vous ne remarquez rien d'autre que le flou et le double arc-en-ciel, sur la première photo du dernier message publié?

Regardez celle-ci, alors...



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Arcs en ciel

 (24 février 2024)


Jeudi midi.
La photo est floue, on va dire que l'objectif avait pris la pluie.

Et ce matin (samedi).



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Juste pour rire

 (21 février)

Les élèves de seconde ne sont pas concentrés. Ils discutent de Machin, qui aime ou n'aime pas Chose, et Bidule, que pense-t-elle de Truc?

Je leur demande de se remettre au travail, et j'ajoute: "Vous ouvrirez une agence matrimoniale plus tard."

"C'est quoi, Madame, une agence matrimoniale?"

(Flop générationnel. La prochaine fois, je parlerai de site de rencontre...)

- - - - - -

L'an dernier, un conseil quelconque.

Les membres désignés (parents, élèves, professeurs, membres de l'administration) ont droit, à leur place, à une petite pancarte avec leur nom dessus, pour se reconnaître.

Une mère d'élève arrive un peu en retard.

"Entrez, Madame Po ula in.
Vous avez un cavalier."

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Nouveau concept

 (19 février)

C'est Numérobis qui a remarqué, en ouvrant le paquet pour le goûter. Il n'en croyait pas ses yeux et a vérifié sur le carton s'il trouvait une indication.

Il y a 11 sablés. Comme c'est un nombre premier, il est indivisible et on ne peut pas partager (équitablement).

Ou alors, ces sablés sont victimes de la shrinkflation. Peut-être qu'autrefois, le sachet contenait 12 gâteaux. Mais pour éviter d'augmenter le prix malgré l'augmentation des coûts de production, on en a retiré un. Et le consommateur n'y voit que du feu, jusqu'à ce qu'il ouvre l'emballage. Vivement la prochaine augmentation, qu'on se retrouve avec 10 sablés!


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Question

 (16 février)

A partir de combien de temps peut-on considérer qu'on ne recevra jamais le PV associé au flash d'un radar?

Il y a trois semaines, en pleine fièvre agricole, je revenais d'un stage au nord de la région par les petites routes. Une forte descente, un bus devant moi qui roulait en respectant la limite de vitesse, parce qu'un radar était annoncé. Quand le bus a accéléré, je me suis dit qu'il connaissait le coin, lui, et j'ai légèrement appuyé sur la pédale. Un peu trop tôt: le radar était juste là.

Flash.

J'ai regardé mon compteur, il indiquait 77, pour une vitesse limitée à 70 km par heure.

Il ne pleuvait pas, il faisait même plutôt beau. Ma plaque avant est parfaitement lisible, j'ai vérifié. Mais je n'ai toujours pas (pas encore?) reçu la lettre me réclamant des sous. Pourtant, j'ai bien fait changer l'adresse sur la carte grise. Et le facteur (ou la factrice) ne se gêne pas pour mettre dans ma boîte aux lettres tout ce qui est adressé à ce numéro de la rue, y compris des missives pour mon propriétaire; donc, un PV au nom du père de mes enfants (oui, c'est trop compliqué de faire mettre le certificat d'immatriculation à mon nom) aurait dû me parvenir sans encombre.

La main dans le sac...


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Affligeant

 (13 février)

Parfois, on se demande jusqu'où peut aller l'ignorance des élèves.

Les collègues de français avaient choisi L'albatros, pour leur bac blanc. Ils avaient mis des notes de vocabulaire, mais personne n'avait songé à en mettre une pour "albatros". Et pourtant... Un nombre effarant d'élèves ne savaient pas que c'était un oiseau. Ils n'ont rien compris au texte. Il paraît qu'il y en a même une qui a fait référence à ça, dans son commentaire.

Aujourd'hui, je suis tombée de haut quand mes secondes m'ont demandé pourquoi je mettais 2 t à hatte. Ben comment dire? C'est du prétérit. Un temps du passé que vous êtes censés avoir croisé au collège.
On ne me l'avait encore jamais faite, celle-là.
En dépit de ce constat, mon chef d'établissement me dit que je dois revoir ma notation, parce que ce n'est pas possible, les parents râlent, il y a trop de différence entre les notes obtenues au collège et celles que je mets. Et il ne veut surtout pas entendre que les petits chéris ne savent pas faire une phrase correcte, hein.

Et si je vous dit qu'un élève de première m'a carrément demandé s'il y avait des écrivains allemands? Evidemment, ils n'en connaissent aucun. Mais de là à imaginer qu'il n'y a pas de littérature allemande... Heureusement qu'une autre élève avait au moins le nom de Freud, et que ceux qui ont choisi la spécialité Humanités, Littérature et Philosophie ont aussi entendu parler de la philosopihie allemande.

Moi, je veux bien qu'on me dise que les jeunes ont leur propre culture. Mais il me semble qu'il y a quelques grandes valeurs que tout le monde devrait connaître. Ou dont chacun devrait avoir au moins entendu parler.

(Evidemment, pour l'albatros, j'ai fait le test sur le P'tit Mousse. "C'est un oiseau, je l'ai lu dans..." Ah oui, c'est vrai, il y a au moins deux bibliothèques remplies de livres, chez moi. Et d'après une étude citée dans un magasine allemand, c'est le nombre de livres détenus par les parents qui détermine la réussite scolaire. Mes enfants sont hautement favorisés.)

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Pas le poids

 (11 février)

Au collège, le P'tit Mousse a entamé un cycle de judo. Comme il a un an d'avance et qu'il n'est pas spécialement grand pour son âge, il lutte quasiment à coup sûr contre plus fort que lui. Mais il a l'air d"aimer ce défi, et il me raconte ses exploits.

(Rien à voir: l'Odet est monté bien haut, ce week-end.)

Pour le chambrer, je lui ai dit que j'allais lui présenter Teddy Riner.

Et puis, j'ai vérifié le poids du multiple champion.
150 kg.

Autant dire que Numérobis, le P'tit Mousse et moi ensemble ne faisons pas le poids face à Teddy Riner.




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J'peux pas, j'ai l'cafard

 (7 février)

Bon, on va dire qu'avec cette météo stéréotypiquement bretonne, le moral n'est pas non plus au beau fixe.

Heureusement, il y a des petits bonheurs tous simples pour mettre un peu de joie dans la journée.
J'ai installé l'an dernier sur mon téléphone une application pour récupérer des invendus. Le bon plan, ce sont les petits déjeuners d'hôtels: il y a de quoi goûter pour deux ou trois jours, quand les enfants sont là. Mais je viens de découvrir aussi les colis anti-gaspi, et j'ai tenté ma chance avec un envoi de thés et infusions (parce que la nourriture pour bébé ou les compléments alimentaires, ce n'est pas mon truc).

Bingo! Il n'y a qu'un seul emballage qui indique une date dépassée, et le thé est encore tout à fait buvable. Certains produits sont même bons jusqu'en 2025, je me demande pourquoi les distributeurs voulaient s'en débarrasser. Et, cerise sur le gâteau, c'est essentiellement du thé vert, exactement ce dont je commençais à manquer.


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Droit à l'image

 (4 février 2024)

La prof de danse a encore mis une photo de moi sur le livre facial sans me demander mon avis. Une photo (un peu) floue, mais quand même...

La première fois que c'était arrivé, je lui avais gentiment fait remarquer qu'elle n'avait pas mon assentiment. Elle m'avait répondu que si, c'était sur le bulletin d'inscription. Je ne me souvenais pas bien. J'ai attendu le bulletin de cette année pour vérifier. Il n'y a, en matière de droit à l'image, que la mention "droit à l'image sur papier libre". Ce qui ne veut rien dire. Combien de parents rédigent effectivement une petite note pour dire qu'ils sont d'accord pour que soient publiées des photos ou vidéos de leur enfant?

De toute façon, une autorisation annuelle n'est pas valable, paraît-il. Il faut une autorisation spécifique pour chaque occasion. Ainsi, nous autres professeurs, si nous voulons enregistrer l'image ou la voix de nos élèves, nous devons, théoriquement, faire signer un papier aux parents, mentionnant le cadre pédagogique du projet et les modalités éventuelles de publication. Même si c'est juste pour noter une lecture à voix haute. La plupart des collègues l'ignorent, ou feignent de l'ignorer, parce que ça fait beaucoup de paperasse.

L'autre jour, le P'tit Mousse a dû s'enregistrer pour un cours. J'ai dit que je n'avais rien signé pour donner mon accord à cette capture vocale, et que, si je voulais casser les pieds à la collègue (celle que nous avions rencontrée cet été), je pouvais m'y opposer. Je ne l'ai pas fait. Mais le jour où un parent tatillon s'y mettra, il y a un paquet de profs qui vont être bien embêtés.

Même les journalistes, qui cadrent les mineurs sous les épaules pour qu'on ne reconnaisse pas leur visage, pourraient se faire enquiquiner par des parents un peu plus au courant du droit: la voix aussi doit faire l'objet d'un accord, avant enregistrement. En Europe, du moins. Je ne sais pas ce qu'il en est ailleurs. Je constate juste que les reporters qui vont en Afrique, ou simplement en Ukraine, ne s'embarrassent certainement pas avec des accords parentaux quand ils vont filmer (et interroger) de petits écoliers.

En fait, ce droit à l'image est assez difficilement applicable, parce qu'il est très conraignant. Evidemment, c'est prtotecteur. Si ma photo, désormais possession de Mes Tas, est déformée et utilisée dans un but que je n'approuve pas, je serai en droit d'attaquer la prof de danse. Mais si, à chaque fois qu'elle veut publier un truc, elle doit demander la permission (écrite, pour avoir une preuve)  à tou·tes ceux et celles qui se trouvent sur l'image ou à leurs parents, elle n'y arrivera probablement pas. En tout cas, pas dans des délais assez rapides pour ce genre de média.

Je n'ai pas de solution. A titre personnel, j'ai seulement arrêté de demander à mes élèves de s'enregistrer.

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