Picsine

28 juin 2007
(Quand j'étais petite, j'écrivais "picsine", et pis c'est tout.)

Je suis allée voir les nageurs. Ceux qui veulent être champions de France, à Saint-Raphaël. Parce que les séries, le matin, c'est gratuit.
Même que j'ai vu La-ure Man_aud-ou remonter dans sa woiture avec son pôpa.
Ben, la natation en direct, c'est relativement intéressant. Le 100 mètres dos, avec son départ dans l'eau, est impressionnant.
Le 1500 nage libre déjà plus ennuyeux. Une fois qu'on a compris que la dame, là au bout, indique le nombre de longueurs qui restent à faire, et constaté que celle-là a presque une longueur d'avance (en fait, il y en a même une pour laquelle on a sifflé les derniers 100 m alors qu'on commençait à applaudir celle qui venait de remporter la série), il n'y a plus grand chose à admirer.
Alors, j'ai regardé ailleurs, pour me distraire. Et trouvé une réponse à l'une de mes questions: oui mais, comment ils font, avec tout ce monde, dans les vestiaires? Et bien, ils ne se servent pas des vestiaires. En tout cas pas après avoir nagé. Ils se préparent dans les vestiaires, ok, ils se débarrassent du survêtement juste avant d'entrer dans l'eau, ils nagent, normal, ils sortent de l'eau et ils s'en vont dans les tribunes des nageurs. Et là, comme à la plage, on s'enroule dans sa serviette et et enfile son soutif sous son t-shirt.
J'ai aussi regardé un peu les nageurs, hein, j'étais venue pour ça, au départ. Et j'ai constaté que "nage libre", ce n'est pas tout à fait comme "crawl". Sinon, il n'y aurait pas les deux catégories, évidemment, suis-je bête. En nage libre, certains oublient qu'ils ont des pieds. Ils et elles ne nagent pratiquement qu'avec les bras, donnant parfois un petit coup de pied, ou moulinant soudain pour s'arrêter bien vite. Mais il n'y a pas de mouvement régulier des pieds.
Et puis, moi qui n'ai pas la télé, j'ai pu admirer les nouveaux maillots, avec caleçons intégrés pour filles et garçons. Bientôt, la mode des piscines sera unisexe, pour glisser mieux. D'ailleurs, de dos, on ne voit pas toujours la différence entre une fille et un garçon. Moi, je préférais quand les messieurs étaient torse nu.

Libellés : ,

De haute lutte

(26 juin)

La fin de semaine dernière a vu une lutte intense se dérouler à la maison.
K., qui fait la cuisine et se soucie de la santé de ses enfants, avait décidé que bon maintenant ça suffit, le Pirate devait manger des légumes. Pour deux raisons: la première, c'est qu'il est pénible au cuisinier de devoir toujours prévoir un plat de nouilles ou de semoule pour le petit difficile. La seconde, c'est qu'il avait entendu un reportage à la radio qui liait l'obésité et l'absence de verdure.
Le Pirate a donc été contraint d'avaler d'abord des légumes s'il voulait ensuite autre chose. Il y a eu d'âpres discussions, des cris, des larmes, un couchage sans manger. Violent combat de deux têtes de mules, dont une avait la force de l'autorité et de la rage. Mais les légumes finirent par être avalés.
Et même, hier soir, voyant arriver une poêlée de carottes et de courgettes, le Pirate en a réclamé. Pire, il a fallu lui demander s'il voulait du riz, ensuite!
Ce soir, en allant le chercher à l'école (oui, K. n'a plus le temps, depuis que je n'ai plus de cours...), je lui apporte une sucette. Parce qu'il y a eu troc, aussi: on n'a droit à une sucette que si on mange des légumes.

Libellés : ,

Premières fois

(20 juin)

Pour la première fois de ma vie, j'ai dû, en tant que "surveillante" du bac, préparer les tables: distribuer copies et brouillons de couleurs différentes. Dans les établissements que j'avais fréquentés avant, c'était les personnes chargées du "secrétariat" qui assumaient cette tâche.
Pour la première fois aussi, j'ai dû agrafer les copies. Tous les centres d'examens ne se donnent pas cette peine, ce qui explique qu'il m'a fallu plusieurs essais avant de me rendre compte que je pouvais les agrafer successivement, au lieu de laisser la deuxième dans la première, ce qui est beaucoup plus agréable pour le lecteur (il passe de la page 4 à la page 5, logiquement, au lieu d'avoir les pages 5 et suivantes coincées entre le pages 2 et 3).
Pour la première fois, le hasard a voulu que je surveille mes élèves pendant leur épreuve de langue vivante. Les premiers élèves que j'avais eu une année entière, à temps plein, dans un établissement. C'est très stressant de les voir plancher en se demandant s'ils vont se souvenir de ce mot, là, qu'on a vu il y a à peine un mois, et sans lequel ils ne peuvent pas traiter une question.
Et pour la première fois de ma vie, je corrige des copies de bac. Toutes séries générales, langues 1 et 2, ça ne fait que 55 copies (dont celle d'un absent), réparties en une douzaine d'immenses enveloppes, suivant leur provenance. Ca rassure sur le niveau de ses propres élèves. Ca inquiète quant au maniement de la langue française ("j'acquièça", pour traduire d'ailleurs "ich schüttelte den Kopf").
Sans trahir un secret, je peux parler aussi de ma première confrontation au barème officiel et à son application. Pour l'expression, afin d'avoir des questions notées sur des totaux divisibles par trois (un tiers pour la "pertinence du contenu", un autre pour la richesse de la langue, et un dernier tiers pour la cohérence linguistique - où il est inutile de tenir compte de la place du verbe, qui n'entrave pas la compréhension), l'inspectrice a rehaussé le barème. De 10, on passe à 12, de 25 à 27, de 35 à 36, par exemple. Mais on continue de diviser le total par 7, comme si la note obtenue était toujours sur 70. Le but du jeu est d'avoir 12 de moyenne, au moins, en LV1, et entre 11 et 12 en LV2. Parce que "nous avons moins d'élèves qu'en anglais et en espagnol", où la moyenne est de 10, mais qu'"ils sont meilleurs". Mouais. Surtout parce qu'on en a moins. Et qu'ils faut faire la pub de l'allemand en leur mettant de bonnes notes au bac. Eh bien, je ne dois pas être une peau de vache: j'y arrive assez bien.

Libellés : ,

Vieilles

(13 juin 2007)

K., ma collègue d'italien et moi sommes confrontés au même problème: un (ou une) collègue qui a la cinquantaine.
Ce n'est pas que ces gens soient dépassés par le progrès et un peu hors du monde moderne. Je le suis aussi, comparée aux élèves. Mais ils ont oubliés, tous, qu'ils ont été jeunes et chargés de famille.
Reprocher à K. de n'en faire pas assez pour son travail sous prétexte qu'il n'est pas au bureau à 7h 30 et qu'il quitte un peu après 18h pour aller chercher son fils à la garderie, c'est quand même un comble!
Serai-je comme ça, moi aussi, dans 25 ans? Est-ce que je reprocherai à ma collègue, jeune maman habitant à plus d'une demie-heure du lycée, de ne pas s'engager suffisamment dans sa carrière? En voudrai-je au proviseur de lui avoir donné la feuille des répartitions de service, alors que moi, la "coordonnatrice" en titre, je suis arrivée juste un peu en retard (comme d'hab') au conseil d'enseignement? Est-ce que je vais lui reprocher d'avoir passé tant de temps en salle des professeurs, semble-t-il à ne rien faire, alors qu'elle avait un emploi du temps de rêve (arriver à 8h 30 et repartir à 16h 30 pour donner 4 heures de cours, je me demande ce qu'est un emploi du temps "pas de rêve")?
La collègue d'italien a failli demander sa mut'. Je me demande si ce n'est pas une chance pour moi, au fond, de devoir quitter l'établissement...

Libellés : ,

Philosophie

(11 juin)

Je ne connais rien de plus ennuyeux que la surveillance des épreuves du baccalauréat. Je rappelle que ladite surveillance doit être "active", c'est-à-dire que les surveillants sont censés ne rien faire d'autre, pendant quatre heures, que regarder les candidats et déambuler dans la salle. Une fois les convocations et pièces d'identité vérifiées, le temps s'écoule lentement. Très lentement. Jusqu'à ce que l'équipe des remplaçants prenne la relève, pas plus de dix minutes. Pause décevante, d'ailleurs. Les rares personnes que l'on croise dans les couloirs n'osent pas parler, de peur de déranger les candidats. La règle monacale s'impose. Et puis retour dans la salle, où il n'y a même pas un sujet à lire, la salle est pleine, il n'y avait pas de sujet supplémentaire. Et lire par-dessus l'épaule d'un candidat, ça ne se fait pas. Trois ou quatre réservistes proposent encore leurs services, normal, c'est le rez-de-chaussée, ils passent tous devant la salle. Mais non merci, on vient de sortir, ce sera pour plus tard. Le premier candidat s'échappe, après à peine deux heures d'épreuve. Bien sûr, en S, il ne compte pas sur la philo. D'autres sortent d'autres salles, la porte du bâtiment claque bruyamment jusqu'à ce que quelqu'un ait l'idée de la bloquer.
J'ai bien fait d'apporter un livre, quand même.

Libellés :

Lecture...

(9 juin)

Le Pirate a profité du mariage de ma soeur pour obtenir une avance sur ses cadeaux d'anniversaire. Ouvrant un petit paquet bleu, il a découvert un avion miniature et a demandé, avec sa manière encore approximative de poser des questions "qu'est-ce que c'est écrit, là?". Question que je lui ai retournée, et à laquelle il a répondu "c'est écrit ca-na-da". Ce qui était exact.
Racontée comme ça, évidemment, la scène peut faire croire que mon fils est un génie, qui sait lire avant quatre ans.
En réalité, je portais justement ce jour-là un t-shirt rapporté du pays en question, et dont le Pirate connaît l'inscription. Mais n'allez pas croire non plus qu'il pratique la méthode globale. Sur le t-shirt, comme sur l'avion, figure une "feuille rouge", emblème bien connu et facilement identifiable du Canada.
Il n'a pas reconnu les lettres, pas même les trois A successifs. Il a juste interprété une feuille d'érable...

Libellés :

Animation

(4 juin)

Vous voulez mettre de l'animation dans une cérémonie familiale? Amenez des enfants. Petits, genre 1 à 3 ou 4 ans...
Si vous voulez, je vous prête les miens (en plus, ils sont sages en avion, donc le transport sera facile, mais à vos frais, merci). Ils ont déjà une certaine expérience dans ce domaine.
Le Pirate, à l'âge de 18 mois environ, a animé assez bien la messe en souvenir de son arrière grand-mère. Il a plus ou moins dansé à chaque chant, réclamant "encore" quand la musique s'arrêtait, ou bien il a battu des mains. Au moment de l'envoi final, comme tout le monde se relevait, il a traduit l'émotion générale dans un superbe "awoya, ini!" qui a fait sourire plusieurs rangées de bancs.
Avant hier, au mariage de sa tante, il s'est précipité vers l'autel, tenant d'une main branlante le "coeur en forme de coussin" sur lequel Maman et moi avions subtilement noué les alliances. On aurait dit la course des garçons de café...
Son petit frère avait lancé les festivités dès la mairie. Au moment où le maire parlait de serment solennel et de la question à laquelle les futurs époux se préparaient à répondre, il n'a rien trouvé de mieux que vocaliser "nan nan nan". L'idée d'applaudir les mariés lui a paru totalement saugrenue, il en aurait presque pleuré.
A l'église, Numérobis a apprécié les chants, et, comme le prêtre insistait beaucoup sur les enfants à venir, a tenté de se rendre jusqu'au couple à quatre pattes. En revanche, il n'a pas du tout aimé que sa maman (moi, donc) doive aller signer le registre sans lui. K. l'a donc accompagné dehors.
Il s'est encore fait remarquer au restaurant par son calme olympien et son désir de manger de ces petits bâtonnets apéritifs au fromage, là, je les vois sur la table, j'ai faim, maintenant (il aurait dû avoir son biberon depuis environ une heure, à ce moment là)...
Et le lendemain, quelle envie de sieste!

Libellés :