Rentrée des plages

(30 septembre)

Lundi, quand j'ai déposé Numérobis à la garderie, il y avait comme un petit air de classe de mer: les cirés et impers pendus aux crochets étaient sympathiquement accompagnés de seaux et d'épuisettes.
Car hier, c'était la sortie pêche à pied, et les enfants étaient priés d'apporter leur matériel à l'avance, et d'arriver parés le jour-J.
Hier donc, Numérobis est allé en classe munis de ses bottes toutes neuves, d'un "jogging de jardin" (la maîtresse, malgré les prévisions météo, avait tenu au pantalon), d'un sac à dos contenant son pique-nique (menu imposé, sans tomates cerises) et d'un sac contenant des vêtements de rechange (et là, maîtresse ou pas, j'avais mis un short).
Hier soir, c'était drôle d'aller chercher les enfants à la maternelle. Ils ressortaient tous en short, sandales (ils s'étaient presque tous changés, étant rentrés plus ou moins humides), avec qui un seau, qui une épuisette à la main, les mamans portant le reste. C'était l'été à la fin septembre, le ravissement sur les petits visages fatigués, un morceau de bonheur.

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Coton...

(29 septembre 2011)

Aujourd'hui, c'est Saint-Michel. Bonne fête à tous les Michel! Et aux Michèle, Micheline et autres aussi!

Sinon, c'est aussi le dixième anniversaire de mon mariage avec K. (mon seul mariage, d'ailleurs). Et dix ans, dans mon souvenir, ce sont les noces de coton. Je n'ai aucune idée de ce que je pourrais bien offrir à mon époux pour cette occasion. Un caleçon en coton, pour dix ans de mariage, ça fait un peu pingre, non?

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Une machine par jour

(27 septembre)

Quand on a choisi librement de laver les couches de son petit dernier, il faut s'organiser. Et faire tourner, grosso modo, une machine chaque jour. L'hiver, avec les sous-pulls et les pantalons longs, pas de problème. L'été, entre les t-shirts légers et les shorts, ça peut être plus compliqué. Mais l'été, quand il fait beau, les couches sèchent vite, et ce n'est pas trop grave si les lavages s'espacent un peu. Bien sûr, un pipioli ou un retour de voyage peuvent venir perturber cette belle organisation, mais il n'y a pas vraiment de problème logistique autour de la lessive dans cette maison.
Le véritable enjeu, dans cette histoire, ce n'est pas le lavage, mais le séchage. Parce que les couches s'abîment plus vite si on les met au sèche-linge (dont elles ressortent pourtant bien plus douces). Et à l'inter-saison, quand le temps est humide et que le chauffage de la maison ne fonctionne pas encore, les couches mettent une éternité à sécher à l'air libre. Alors, il faut bien se résoudre à les mettre au sèche-linge. Néanmoins, je ne les mets pas toutes. Et je suis loin de faire sécher tout mon linge de manière mécanique: en général, il me faut deux machines (à laver) pour remplir aux deux-tiers ou au trois-quarts mon sèche-linge. Donc, je ne peux y mettre les couches qu'un jour sur deux. Et c'est bien suffisant pour s'en sortir.

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Chômage technique

(23 septembre)

Ce matin, et bien que je ne sois pas enceinte, j'ai refait le coup de Jeanne Moreau. Le médecin m'a même demandé si je fumais, mais non, toujours pas. Je suis repartie avec un arrêt d'une seule journée, et j'en ai profité pour somptueusement ne rien faire. J'ai bien tenté de nettoyer les touches de mon clavier (attention aux dérapages, maintenant), mais cela ne m'a pas rendu ma voix. C'est bête, quand même, d'être ainsi privée de son instrument de travail...

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Programme

(21 septembre)

La journée s'annonce chargée.
Le matin, rendez-vous chez le vétérinaire pour ôter les fils de Miss Collerette et faire vacciner les deux chats. Bien sûr, c'est mon jour de congé pour garder les enfants, donc tout le monde ira chez le vétérinaire.
Puis repas de midi (ça sent la boîte de conserve) et petit bout de sieste.
En milieu d'après-midi, rendez-vous à l'hôpital avec le chirurgien pour Numérobis. Il devrait confirmer que la fracture est consolidée et qu'on peut assouplir l'écharpe. Mais nous, il va falloir que nous partions tôt (dommage pour la sieste du P'tit Mousse) parce qu'il y aura encore la queue aux fiches de circulation et qu'il faut refaire une radio avant de revoir l'homme de science.
Ensuite, ma foi, il faudra s'occuper des devoirs du Pirate, et puis, il faudrait peut-être que je prépare mes cours.
Heureusement que c'est K. qui fait la cuisine!

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Ma rentrée

(20 septembre)

Ah mais dites-donc, c'est que je ne vous ai pas encore relaté ma rentrée!
Peut-être parce qu'il n'y a rien à raconter, au fond. J'ai retrouvé les mêmes élèves que l'an dernier, sauf qu'ils sont un niveau au-dessus. Et à la place des troisièmes, j'ai des gentils sixièmes (en nombre égal). C'est mignon, les sixième, ça vous regarde avec des yeux ronds en essayant de comprendre ce que vous voulez d'eux, parce que la question que vous venez d'ar-ti-cu-ler trois fois en teuton leur est inconnue, mais que si vous la posez, c'est que vous estimez qu'ils sont capables d'y répondre. Bon, là, ça y est, ils ont pris leurs marques, on va pouvoir avancer un peu.
A côté de ça, dans le collège que je fréquente le moins, j'ai eu quelques surprises plutôt désagréables. D'abord, le neuneu de service qui redouble sa quatrième en conservant l'allemand, alors qu'on lui avait conseillé d'essayer plutôt l'espagnol (ce qui lui aurait permis de changer aussi le reste de l'équipe pédagogique). Mais ce n'est au fond qu'un moindre mal, puisque ce neuneu se retrouve quand même avec ses anciens camarades. En effet, oh joie bonheur intense, les quatrièmes sont mélangés avec les troisièmes, au motif de la faiblesse de l'effectif des deux groupes. Sauf que, au total, ils sont 17, coincés dans une salle petite et luxueusement équipée d'un tableau noir. Des conditions idéales pour progresser, en somme. Sans parler de la méthode utilisée, sur laquelle je n'ai pas eu mon mot à dire, puisqu'ils y a trois pelés et quatre tondus qui suivent les cours du CNED (des footeux) et que par conséquent, nous devons utiliser les mêmes manuels qu'eux. Donc j'improvise des cours à deux niveaux, ça discute fort pendant que j'essaye d'expliquer un truc à la moitié de la classe, c'est désespérant. Et après ça, ils me réclament un voyage en Allemagne! (Ah ben non, désolée Monsieur l'inspecteur, mais en l'occurrence, il me semble que ce n'est pas moi qui ruine l'enseignement de l'allemand, et je n'ai pas du tout envie de rattraper les bêtises des autres.)

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Vite dit en passant

(16 septembre)

- J'allais écrire "janvier", pour la date. On est au début de l'année, oui ou zut?
- Numérobis va mieux, la "facture" est pratiquement consolidée, c'est fou ce qu'on se répare vite, à cet âge-là.
- Mercredi prochain, c'est véto le matin et ortho(pédie) l'après-midi; la sieste du P'tit Mousse va encore être amputée.
- Le chat a trouvé le moyen d'enlever sa collerette. Et moi, de la lui remettre illico.
- Il fait beau.
- Après avoir demandé comment s'écrit "papa", Numérobis m'a expliqué que "maman" s'écrivait "M A M A M A N". Je le trouve bien savant, cet enfant.
- Ce soir, je retourne à la danse. Il paraît qu'il y a des nouvelles (qui sont deux fois plus jeunes que moi).
- Le Pirate trouve qu'il a trop de devoirs, mais il est très bien organisé pour les faire. Demain, il va au foot.
- Le vendredi matin, c'est jour de marché; il n'y a personne dans la salle d'attente du médecin.

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Scritch scritch scritch!

(13 septembre)

Bonjour, moi je m'appelle Makhno, je suis le deuxième chat de la maison, et je voulais dire que j'en ai marre, de ce truc.
(gratte gratte)
La semaine dernière, je suis sortie me promener, et je me suis un peu accrochée. Me demandez pas comment, c'est ma vie de chat à moi. Le soir, la Madame elle a bien vu que j'avais un bobo derrière l'oreille, mais elle a pas bien vu celui dans le pli de la patte, heureusement, parce qu'elle a voulu nettoyer. Moi, j'ai pas aimé ça, son produit pour nettoyer. En plus, ça m'a gratté.
Le lendemain, j'étais un peu patraque, alors j'ai passé la matinée sous un lit, et puis je suis allée à la chasse aux papillons, et quand je suis rentrée, la Madame, elle a encore voulu nettoyer.
(gratte gratte)
Le jour d'après, heureusement, elle est allée travailler, alors j'étais tranquille pour dormir et me gratter. Quand elle est revenue, je suis descendue voir, je me suis installée sur une chaise et je me suis grattée. Et là, elle a dit "beurk, mais qu'est-ce que c'est que ça?", et moi je suis partie en laissant des petites gouttes jaunes rosacées partout. Elle a dit que ça allait pas du tout, et quand le Monsieur est rentré, elle est venue me chercher pour me mettre dans la boîte. J'avais pas trop le courage de résister, alors j'ai juste miaulé un peu dans la voiture.
On est arrivées là où il y a les gens en blouse qui tripotent les animaux. La dame, elle voulait pas nous prendre, parce qu'on n'avait pas rendez-vous. Mais la Madame, elle a insisté. Et là, la dame en blouse, elle a dit "oh, ça sent l'infection", et qu'elle allait me garder pour dérider l'ABC, moi, j'ai rien compris. La Madame, elle est repartie en me laissant toute seule! Mais comme j'avais 40 de fièvre, j'avais surtout envie de dormir.
J'ai eu un médicament, et puis j'ai dormi, et puis quand je me suis réveillée, j'étais encore patraque, et j'avais ce truc autour du cou. Mais ça m'agace, ce truc, je peux pas me gratter; et puis au début, je me cognais partout, et c'est pas pratique pour manger. Le bébé, il croit que je joue à coucou, et le moyen, celui qui cache son bras sous des chemises, il dit que je suis "un chat déguisé en fleur". Sauf que les fleurs, elles sont dehors, et moi, j'ai même pas le droit de sortir, avec ce truc. Ca m'énerve! Quand je veux me gratter, ça fait un drôle de bruit, et tout le monde me regarde de travers.
(gratte gratte)
Tous les soirs, la Madame elle me donne un médicament, et puis elle a dit aussi qu'on irait tous bientôt chez le vétérinaire pour enlever les fils et faire les vaccins. J'espère qu'on va m'enlever aussi ce truc, parce qu'il m'embête vraiment.

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La mode à petit prix

(8 septembre)

Quand on a le bras cassé, et qui plus est attaché autour du cou, ce n'est pas facile de s'habiller. J'ai bien vu, dès le soir où il est rentré de l'hôpital, que Numérobis devrait renoncer, au moins provisoirement, à ses t-shirts. Lui en mettre d'une taille supérieure n'était pas vraiment une solution non plus, passer un vêtement par-dessus la tête nécessitant de toute façon une manipulation désagréable. Il lui fallait des chemises.
Or, il y a fort peu de chemises dans la garde-robe de mes enfants, et ce, pour deux raisons: d'abord, quand on est encore malhabile, il est difficile de les boutonner seul; ce qui explique le renoncement rapide du Pirate face à ce genre de vêtements. Ensuite, les chemises, il faut les repasser; si bien que le désamour de mon aîné pour elles a trouvé un écho dans mon aversion pour le repassage. Il n'y avait donc, dans les vêtements trop petits du Pirate et trop grands pour Numérobis, que deux chemisettes. Ce qui était certes suffisant pour la fin de semaine, mais ne garantissait pas une rentrée sereine.
C'est pourquoi je m'en fut, samedi dernier, soit juste avant la rentrée, chez Quihabit, en quête du bonheur vestimentaire d'un petit manchot. Ah ça, il y avait des chemises. Mais aussi un monde fou, les parents désirant habiller correctement leurs rejetons pour la rentrée tout en bénéficiant de la promotion qu'on leur faisait s'ils possédaient la carte. Diantre! La carte de fidélité était restée sur mon bureau (vu qu'elle ne m'a encore jamais rien rapporté, car je suis fort infidèle). Néanmoins, le gentil vendeur, bien que n'ayant pas pu retrouver mon nom dans sa machine (puisque ma carte a été émise ailleurs), m'a attribué la réduction sur ma bonne mine.
Et me voilà contrainte de repasser les chemises de mon fils.

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Bougez bien les orteils!

(6 septembre 2011)

Si j'avais écrit ce message hier, ç'aurait été un prolongement des petites phrases de l'été. Celle-là sortait de la bouche de mon chirurgien chaque fois qu'il entrait dans ma chambre. J'ai compris vendredi soir pourquoi il insistait tellement.
Vendredi soir, Numérobis s'est retrouvé avec son papa aux urgences. Il s'est cassé le bras juste au-dessus du coude (la "palette humérale") et est rentré le soir-même, les médecins ayant décidé de ne pas l'opérer, avec le bras en écharpe. Et pour nous, les parents, la consigne de surveiller tout gonflement anormal et que les doigts continuaient à bouger. Sinon, c'est qu'il développait une complication rare. Donc, chaque jour, je lui fais bouger les doigts. En plus, ça fait circuler le sang et ça évite l'ankylose, la rééducation (que l'enfant, à cet âge, fait tout seul) n'en sera que plus rapide.
Dimanche soir, le bras nous a paru bien enflé. Certes, je me souvenais que ma cheville avait gonflé (à tel point que, une semaine après l'opération, il m'avait paru curieux de constater que j'avais de l'espace entre les orteils), mais comment savoir où s'arrête la normalité et où commence le pathologique? Devant la taille du coude lundi matin, K. a décidé de reconduire son fils aux urgences, tandis que je prévenais la maîtresse du décalage de la rentrée. Pas gonflée, la maîtresse s'est surtout inquiétée de savoir si Numérobis pourrait écrire (bon, en même temps, c'est son boulot, et j'imagine qu'elle aurait été bien embêtée s'il n'avait pas pu).
Lundi midi, c'est un petit bonhomme pressé de retrouver ses copains qui est rentré en classe, le bras en écharpe, et avec interdiction formelle de jouer dans la cour pendant les récréations. Il ne s'agirait pas qu'il retombe! Une vraie vedette, dont les copains ont parlé le soir à la maison, puisque mamies et mamans, ce matin, ont accueilli mon d'un "ah, c'est toi qui t'es cassé le bras!" Une véritable expérience pour toute la classe, cette affaire.

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Dernier jour...

(1er septembre 2011)

Et oui, cette année, les profs ne rentrent pas le premier septembre (notez que l'an prochain non plus, puisque le premier sera un samedi). Aujourd'hui est donc mon dernier jour de vacances. Et que fait un prof, le dernier jour des vacances?

Il regarde quand seront les suivantes.
Et là, sur le site de l'académie, je vois que cette année, le recteur ne nous offre pas le Pont de l'Ascension, auquel nous avions pourtant droit depuis deux ans (mais nous avons changé de recteur l'an dernier). A la place, voici une mesure départementale pas forcément maline:
"Dans les écoles maternelles et primaires publiques du Finistère, le vendredi 18 mai 2012 ne sera pas travaillé (pont de l'Ascension); en contrepartie la classe aura lieu le mercredi 9 mai 2012."
Autant dire que, si le Pont est respecté dans son intégralité pour mes enfants, je ne pourrai, moi, pas le faire. Et qui c'est qui va garder mon Pirate et Numérobis?
Je n'ai pas cliqué sur les autres départements pour voir si tout était aussi bien pensé. Seule consolation: la perspective d'être tranquille le mercredi 9 mai, puisque, normalement et à moins d'une mauvaise surprise demain, je ne devrais pas travailler le mercredi (et de toute façon, le matin seulement!).

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