Simple comme bonjour?

 (18 mai)

Ma tondeuse fait des siennes. Le bras qui relie la roue avant au système de réglage de la hauteur est sorti de sa loge.

C'était déjà arrivé une fois, lors de la première ou deuxième utilisation. J'avais rapporté l'engin au magasin, le mécanicien m'avait dit que c'était facile à remettre, il fallait juste enlever la roue.

Donc cette fois-ci, je me suis dit que je n'allais pas me fatiguer à monter la tondeuse dans le coffre de la voiture, et que j'allais me débrouiller toute seule comme une grande avec cette luxation mécanique.

Sauf que...

Comment je fais, moi, pour enlever la roue? Avec quel outil peut-on bien venir à bout de ce système de blocage?

(Rigolez, habitués du rafistolage, rigolez, vous avez le droit.)

Je suis allée, munie de mes photos, demander conseil au rayon bricolage du magasin agricole. L'employé, sans rire de ma naïveté, m'a juste conseillé d'utiliser un tournevis, voire deux, pour faire sauter ce qui n'est qu'une rondelle dentée. Je n'aurais ensuite qu'à tirer sur la roue, et puis forcer dans l'autre sens pour tout remettre en place.

Ainsi fut fait. La rondelle ôtée, j'ai retiré la roue, et là, il a quand même fallu un peu de muscles pour arriver à ré-emmancher le bras dans son encoche. J'ai réussi juste au moment où je me disais qu'il faudrait faire appel à mes gars; l'honneur est sauf. Et la tondeuse de nouveau en état de faire son office (si la pluie veut bien cesser de tomber pendant deux jours).
 


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Mots de passe

 (15 mai 2024)

Vous avez dû entendre parler des piratages d'environnements numériques dans l'éducation nationale, il y a plusieurs semaines. Evidemment, ces actions ont provoqué une panique, et toutes les académies ont décidé de fermer leurs messageries, en gros. Pourtant, m'étais-je dit, les parents et les élèves n'ont pas la possibilité de joindre les professeurs par Toutatice (oui, il y a un petit rigolo qui a nommé ainsi le portail numérique de l'académie de Rennes) et il est impossible de diffuser des vidéos via Pronote (les fichiers trop lourds ne passent pas), surtout que seuls les personnels d'éducation peuvent joindre des pièces à leurs messages.

Sécurité oblige, nous avons été invités à modifier nos mots de passe, en choisissant des codes efficaces et hautement sécuritaires, avec majuscule, minuscule, chiffre et caractère spécial, et aussi longs que possible. Et bien sûr, il nous est conseillé de ne pas utiliser le même mot de passe partout. Ah, ils sont gentils, à l'éducation nationale! Déjà, ils m'imposent les identifiants. Ensuite, j'ai compté, en tant que professeur, j'ai un identifiant pour le réseau du lycée, un autre pour celui du collège, et un troisième pour le portail de services académiques. Et comme je suis aussi maman, j'ai un identifiant sur Educonnect et un autre pour accéder à l'espace Pronote du collège du P'tit Mousse. Soit un total de 5 identifiants, auxquels il faudrait joindre chaque fois un nouveau mot de passe? Sans compter que le réseau informatique du lycée réclame un nouveau mot de passe tous les six mois, et qu'il retient les anciens, si bien qu'il est impossible de recycler un code utilisé il y a moins de deux ans.

Et ce n'est pas fini. Manifestement, j'ai aussi un mot de passe sur Pronote. Et même probablement deux, un pour le collège et l'autre pour le lycée. Je ne les utilise pas, parce que le portail académique me connecte directement (enfin, après 4 clics, quand même) sur cet espace numérique. Mais celui du lycée, depuis les incidents du printemps, m'indique que je n'ai pas modifié mon mot de passe depuis plus de 1800 jours (5 ans, à vue de nez) et me conseille d'aller dans les paramètres de mon compte pour y remédier. J'ai été voir, je n'ai pas trouvé d'accès au mot de passe. Donc je n'ai rien changé. D'autant que certains collègues, qui utilisent l'application sur leur téléphone, ce sont retrouvés coincés quand cette dernière les a obligés à réinitialiser leur mot de passe. Ils ont reçu un code QR sur leur portable. Ah? Et comment on scanne un code qu'on voit sur son écran? (Il y a un truc, a base de capture d'écran, mais franchement...)

Bien sûr, les conseils sur les mots ultra-sécurisés incluent le fait de ne pas utiliser son prénom ou sa date de naissance. Il faudrait préciser de ne pas prendre non plus ceux de ses enfants (car il est connu que les femmes choisissent souvent le prénom d'un de leurs enfants comme code). J'aurais dit qu'une adresse pouvait être un bon truc, parce qu'il y a des chiffres, des lettres, avec souvent au moins une majuscule, et qu'on peut ajouter un caractère spécial facilement. "109!rueduDrMachin" est suffisammant long et facile à retenir. Un collègue utilise le même mot de passe partout, en ajoutant juste quelques lettres pour l'adapter à chaque site, du genre "Secu15Aout=Assomption", une amie m'avait parlé de dates biographiques, comme "VictorHugo(1802-1885)" ou de numéros de cantates de Bach. Bien sûr, il faut encore être capable d'associer le bon mot de passe au bon site, et parfois adapter sa méthode de codage, parce que certaines pages exigent un caractère spécial que d'autres refusent. Et tout ça sans rien noter!

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Privilège

 (11 mai)

 

Pendant les vacances de printemps, il a fait beau un ou deux jours, et j'en ai profité pour aller au Musée de Pont-Aven voir l'exposition sur Anna Bloch (je vous la conseille, mais il va falloir vous dépêcher, elle se termine fin mai). Et comme je suis radine professeur, j'ai sorti mon pass de l'Education Nationale pour bénéficier d'une petite réduction. Un vieux retraité monsieur derrière moi a fait remarquer "encore un privilège"; je me suis abstenue de relever. Si les professeurs avaient tant de privilèges, il y aurait sûrement moins de problèmes de recrutement.

Et puis, est-ce vraiment un privilège? Est-ce qu'il n'est pas normal qu'un·e collègue d'arts plastiques ou d'histoire entre gratuitement au Musée d'Orsay, s'il·elle veut se documenter et voir voir les oeuvres d'art en vrai? Si nous étions salarié·es d'une entreprise, et que nous devions engager ce genre de frais pour Dieu sait quelle raison, nous demanderions une note pour nous faire rembourser. Les enseignant·es sont des passeurs de culture, entre autres choses, et il·elles ont droit à des réductions dans les musées. D'après mon père, à une époque, il y avait aussi des réductions sur les livres. Aujourd'hui, un·e professeur·e de lettres qui veut se tenir au courant de l'actualité littéraire paye tout de sa poche (alors qu'un journaliste reçoit un certain nombre d'ouvrages gratuitement).

Le grand privilège du corps enseignant, ce sont les vacances. C'est vrai que, même si nous ne pouvons pas en choisir les dates, nous avons beaucoup de congés. Et nous avons acquis, semble-t-il, le droit au pont de l'Ascension sans la moindre lutte. Il y a quelques années, nous devions encore rattraper ce vendredi. Aujourd'hui, on ne nous le demande plus. A moins que ce ne soit sous ce prétexte que les collèges organisent des journées pédagogiques? Mais pour le P'tit Mousse, cela va se traduire par une journée de cours en moins, donc les collègues ne vont pas vraiment travailler une journée de plus (il·elles auront juste des réunions au lieu de prendre les élèves).

Au lycée, les réunions pédagogiques de fin d'année, pour préparer la rentrée, auront lieu après la fin des cours. Et là, on peut dire que le proviseur s'est arrangé pour nous casser les pieds empêcher de partir en fin de semaine prolongée. Il a promis de caser ces réunions un vendredi après-midi (l'écrit de français ayant lieu le matin) et toute la journée du lundi suivant (la veille du bac de philo). Ce qui pose un problème pour les collègues qui, comme moi, ont aussi cours en collège, où les cours s'arrêtent plus tard. Je ne pourrai pas être au lycée dès le début de la matinée. Mais ce chef d'établissement nous a déjà montré à plusieurs reprises qu'il disposait de nos emplois du temps et éventuels congés comme bon lui semble.

Bref.

Respirons un bon coup et profitons du beau temps.

En dehors du musée, Pont-Aven offre de belles possibilités de balade. Mais attention, la ville est très touristique, et on croise beaucoup de monde sur les sentiers


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Des écrans

 (8 mai)

Nos dirigeants sont en train de se presser le citron pour limiter le temps que les enfants passent sur les écrans. Parce que, même si ça fait longtemps qu'on sait qu'il faut limiter l'usage de cette nouvelle sorcellerie, la situation ne s'arrange pas, et les enfants ont, de plus en plus jeunes, un contact avec toutes sortent d'écrans, y compris celui du téléphone intelligent qu'ils acquièrent dès l'école primaire.

(Cela n'a été relevé par personne, manifestement, mais au moment de cette agression tragique devant une école en Alsace, je crois, une maman a témoigné que son fils, confiné avec ses camarades dans sa classe, lui envoyait des messages. J'ai relevé là une double faute. D'abord, comment se fait-il qu'un enfant de cet âge ait un téléphone? Et surtout, pendant un confinement, la première consigne est d'éteinde ce genre d'engin, pour ne pas se faire repérer!)

Je ne prétends pas être un modèle, mais je suis assez fière de faire partie des rares parents qui n'ont pas cédé aux sirènes de la technologie pour leurs enfants ("oui, mais tu comprends, ça me rassure de savoir où elle est, et si elle a un problème, elle peut me contacter..."). Mes trois fils ont attendu leur anniversaire, en classe de troisième, pour avoir leur premier téléphone portable. C'est-à-dire que le P'tit Mousse vient d'avoir le sien, à 14 ans, et que Numérobis a attendu 15 ans pour être enfin équipé comme ses camarades. En revanche, le temps d'écrans n'est plus vraiment limité depuis qu'ils ont leur téléphone.

Le résultat? Mes enfants lisent plus que la moyenne. Même Numérobis, qui pourtant n'aimait pas vraiment la lecture, jusqu'au collège, demande maintenant certains ouvrages et ne rechigne pas quand on lui offre autre chose qu'un manga, à condition toutefois que le sujet l'intéresse (par exemple, comme il a lu 1984, je lui ai acheté Le Meilleur des mondes, et cela lui a plu aussi). Evidemment, nous sommes une famille d'intellectuels, les enfants ont toujours vu des livres, et le Pirate a eu une carte de médiathèque dès l'âge de deux ans...

Et puis, le P'tit Mousse, bien qu'il passe beaucoup de temps sur son téléphone ou sur sa Souhitche, a très vite vu ceci en arrivant chez moi dimanche:

Le casse-tête éducatif familial ne l'attire pas du tout, vu qu'il n'a que "100 morceaux" (vive le Québec!), mais l'imitation de Rav*nsburg*r lui a tellement plu qu'il s'est lancé immédiatement dans la reconstitution de l'image de Neuschwanstein (j'en ai profité pour lui glisser que ce c'est ce château qui a servi de modèle à l'ami Gauthier d'Isigny pour son château; oui, je suis prof, on ne se refait pas).


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Faut pas gâcher

 (3 mai 2024)

Vous savez déjà que je visite les rayons anti-gaspi des supermarchés et que je possède une appli pour récupérer des invendus alimentaires (je viens de commander des biscuits, en pots de verre). Donc vous vous doutez bien que je cuisine aussi les restes.

J'avais me semble-t-il publié ici une recette de tarte sucrée à base de reliquats de repas (chèvre et oignon rouge notamment), mais je n'ai pas très envie de la chercher maintenant dans les archives.

J'ai réalisé cette semaine deux desserts à partir de restes. En réalité, j'ai mangé pratiquement trois jours avec ce qui me restait du séjour des enfants, la semaine dernière...

Donc, j'avais récupéré le jus de la compote de rhubarbe utilisée pour faire une tarte. Tarte faite avec une partie de la pâte destinée à une tourte au poulet, mais dont il me restait encore une grosse boulette. Et puis j'avais aussi un yaourt périmé à la noix de coco. J'ai vérifié sur la toile mondiale, on peut faire un flan avec du yaourt; ça tombait bien, j'avais deux oeufs.

Pour cette recette, comptez donc un yaourt pour un oeuf, et une cuiller de noix de coco râpée (ingrédient destiné à remplacer la maïzena du flan, et découvert par bonheur dans mon placard). J'ai évidemment ajouté mon sirop de rhubarbe, et bien mélangé le tout.

Une partie de l'appareil est allée sur mon fond de tarte. Et hop, au four!

J'ai mangé ce dessert-là encore tiède, et je ne suis pas sûre que c'était une bonne idée, parce que j'ai nettement préféré les flans cuits directement dans  de petits moules (de récupération) et qui avaient eu le temps de refroidir, quand je les ai mangés aux repas suivants.

(Et non, je n'ai pas fait cuire ces ridicules machins seuls dans le four, j'ai fait réchauffer des restes, pendant une partie du temps.)


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