Devoirs de vacances
(On s'en fiche, de la date, c'est les vacances, non?)
La maîtresse du Pirate a dit qu'il fallait faire les devoirs avec ses enfants. Elle a reconnu que c'était fastidieux, mais il faut le faire.
Parce qu'apprendre à lire, ce n'est pas facile.
Donc, elle a prévenu l'avant-veille des vacances qu'il faudrait lire un peu tous les jours. Et aussi "remplir le cahier de vie avec l'enfant". Autrement dit, elle m'a donné des devoirs à moi, là! Bon, ce n'est pas si grave, puisque nous passons une semaine en Bretagne, et qu'il y aura forcément des choses à mettre dans les cahiers de vie (oui, parce que les maîtresses de Numérobis n'ont rien dit, mais il y en a une qui a mis "vu" sur chaque page remplie de son cahier).
La lecture, se sera peut-être un peu plus dur à faire avaler au Pirate. Il râle déjà, le soir, au moment de lire les séries de syllabes. Et moi, je l'embête. Parce que j'ai bien vu qu'il avait pigé le système: la maîtresse vocalise toujours dans le même ordre, a, u, i, o; sur chaque ligne, une consonne, d'abord en tête, puis en fin de syllabe. Le Pirate butte systématiquement sur les syllabes qui commencent par a (ap, at, ar...), mais les suivantes ne lui posent plus de soucis, puisqu'il a compris qu'il suffit de changer la voyelle. Alors je lui montre les syllabes dans le désordre: up, or, il, at, ol...
Bon, comme je sais aussi qu'il adore déchiffrer de vrais mots (maintenant, la moindre page écrite l'attire, et on l'entend s'exclamer "de", "c'est un"...), dès que c'est possible, je lui demande de lire un mot ou deux dans son histoire. Les héros qui s'appellent Polo, Rita ou Lili sont nos amis. Il faut voir son sourire de fierté quand il a lu un mot nouveau!
Non, parce que, quand même, les syllabes, c'est pénible. C'est abstrait au possible, ça ne veut rien dire (enfin, si: pa - pi - pu - patati, patata), et ça ne raconte pas d'histoire. Alors autant rappeler de temps à autre à quoi ça sert, toutes ces "gammes"...
Libellés : école, enfants
Mauvais contact?
(24 octobre)
Paroles d'élèves (authentiques, mais piochées dans différentes classes):
- Madame, A. et moi, on a eu une révélation pendant ce cours!
- Félicitations!
- Mais comment ça se fait qu'on l'a pas vu avant?
- J'aurais pensé que vous étiez plus observatrices que ça.
- Ben ouais, franchement, ça se voyait.
- Bravo Madame!
Charivari, tohu bohu et brouhaha dans la classe.
- C'est une fille ou un garçon?
- Vous allez l'appeler comment?
- Et vous revenez quand?
Chère Madame l'inspectrice, tu crois vraiment que si j'avais un mauvais contact avec mes élèves, ils auraient été sur le point d'organiser déjà une baby-shower?
(Et chers lecteurs, ne vous affolez pas si les commentaires ne sont pas publiés tout de suite. Je pars en vacances, là, pour une semaine.)
Libellés : école, grossesse, psyché
SMS
(22 octobre)
BB OK + XY
Et ça fait dix jours que l'hôpital retient ces résultats d'amniocentèse!
Libellés : brève(s), grossesse, santé
Semaine du goût
(20 octobre)
Le premier qui me dit que j'ai une semaine de retard, je le renvoie aux maîtresses de mes enfants.
La semaine du goût joue en effet les prolongations. Sans doute parce que mes enfants ont hérité cette année des maîtresses les plus plantureuses de leurs écoles respectives. Rien qu'à les voir, on se doute qu'elles aiment bien manger. Et je ne vais pas le leur reprocher, parce que ce sont des maîtresses fort sympatiques (non mais je vais commencer à croire que l'IMC élevé est aussi un indice de bonne humeur, moi), et qu'elles font partager ce goût des bonnes choses à leurs petits élèves.
La maîtresse de Numérobis a commencé par les emmener au verger, pour cueillir des pommes. Et déjà, se rendre compte que les pommes, ça pousse sur des arbres. Trois jours plus tard (elle est à mi-temps, et entre-temps, l'autre maîtresse a participé au petit déjeuner collectif de l'école), elle leur a fait faire de la compote, qu'ils ont goûtée, bien sûr. Bon, mon fils ne mange pas encore de pomme, et les morceaux, dans la compote, il n'a pas aimé. Mais ce n'est pas de la faute de la maîtresse s'il n'a pas de goût. Les pommes, ça a dû lui paraître un peu juste, d'autant que les parents qui avaient apporté des fruits pour le petit déj' se sont déchaînés (des figues et de l'ananas!), alors la maîtresse a décidé que cette semaine, c'est la semaine des fruits. Et que les enfants devaient apporter un fruit, mardi et vendredi (les jours où elle travaille, donc). Je ne sais pas si elle avait pensé aux noisettes que j'ai données à Numérobis, mais j'ai tenté de faire pédagogique, aussi, avec des noisettes encore sur un bout de branche, une noisette seulement dans sa coque, et quelques autres prêtes à manger. Vendredi, il aura son fruit préféré: la banane.
La maîtresse du Pirate, quant à elle, m'avait déjà impressionnée par son programme: lundi dernier, dégustation de différentes sortes de pommes; mardi, goûtage de tartes aux pommes (de sortes différentes aussi); jeudi, chocolat noir, blanc et au lait; et vendredi, moi j'aurais bien été goûter aussi les mousses au chocolat (noir et au lait). Déguster, apprécier les différences et mettre un nom dessus. C'était déjà pas mal. Mais voilà qu'elle en rajoute, cette semaine, avec l'histoire du chocolat (cabosses et fèves de cacao, Amérique du Sud et Pissaro, m'a dit le Pirate), et qu'elle leur explique que le chocolat noir, c'est le vrai, et que le blanc, il a tout faux. Et aujourd'hui, ils ont encore parlé alimentation.
Moi je dis: en voilà deux qui réussissent à tirer un parti pédagogique d'une semaine publicitaire (en faveur du sucre, au départ, je vous le rappelle). Et avec cette prolongation délicieuse, on échappe à Halloween!
Libellés : cuisine, école, enfants
Samedi bonheur
(18 octobre)
Le samedi matin, c'est la joie dans la maison.
Bon, pour moi, si je ne dors pas déjà quand K. rentre, ça peut être le bonheur dès le vendredi soir. Mais c'est moins bruyant que les rires des enfants, et surtout de Numérobis, le samedi matin, quand Papa est enfin de retour. Quelle joie d'avoir son papa à la maison, de lui faire des câlins, de lui raconter sa vie, de lui chanter des comptines, de lui casser les pieds pendant que Maman en profite pour se reposer!
Et samedi prochain, ce sera encore mieux, parce que non prenons l'avion pour aller nous aussi "en vacances" (oui, parce que K., d'après son plus jeune fils, travaille "en vacances", figurez-vous), et que la famille sera réunie pour une semaine. (Sauf mauvaise nouvelle du col de l'U.)
Libellés : maison
30 phrases
Laeti me demande quelles sont les trente phrases que je dis le plus en tant que maman d'une part, en tant que prof de l'autre. J'espère que vous lisez un peu l'allemand, parce que je rappelle que ma copine l'inspectrice trouve qu'on doit tout le temps parler dans la "langue cible" avec ses élèves (d'accord Poulette, je te les laisse, là, et je rigole!).
Donc, la maman que je suis dit très souvent:
Bonjour, tu as bien dormi?
Viens prendre ton petit déjeuner.
Tu veux du lait?
Vas t'habiller.
Viens t'habiller.
C'est l'heure de mettre les chaussures.
Tu es sûr de ne rien oublier?
Où est ton doudou?
Dépêche-toi, je vais être en retard.
Au revoir, mon grand, à ce soir.
Qu'est-ce que tu as fait, aujourd'hui?
Il y avait quoi, à la cantine?
C'est l'heure de la lecture.
Va jouer dans le salon, je travaille avec ton frère.
Arrête de faire crier ton frère.
C'est l'heure du bain.
Bon alors, vous venez prendre le bain ou quoi?
Assis, dans le bain!
Tu t'es savonné?
Viens mettre ton pyjama!
Enlève les doigts de ton nez.
Lâche ça.
Assis, quand on mange.
Assieds-toi correctement.
Je crois qu'il faut te moucher.
Tu peux aller préparer l'histoire.
Non, ce n'est plus l'heure de jouer.
Arrête de tout tripoter.
Allez, maintenant, pipi, dodo.
Bonne nuit, mon grand, à demain.
Quant à la (mauvaise, je vous le rappelle) prof que je suis, elle dit:
Guten Tag!
Welches Datum haben wir heute?
Und wie ist das Wetter?
Bon, on corrige l'exercice.
Wir korrigieren jetzt die Übung.
Albert, la phrase suivante, s'il te plaît.
Benoît, den nächsten Satz, bitte.
Carine, avec le livre et le cahier ouverts, ce serait mieux.
Daniel, tu n'es pas dispensé de prendre la correction.
Tu as noté la correction?
Bien, on écoute, et vous repérez...
Emilie, si tu parles en même temps que l'enregistrement, tu ne risques pas d'entendre grand chose!
Oui, je vous le repasse encore une fois.
C'est la dernière audition.
Nehmt jetzt die Bücher Seite 12.
Seite 12!
Der Text heißt...
Wer sind die Personnen in diesem Text?
La réponse est dans le texte, pas sur ma figure!
François, ce qui est au tableau, ce n'est pas juste pour décorer.
Je vous trouve bien bruyants.
Oh, Gertrude, c'est ce qu'on appelle un mot transparent!
Mauvaise question! C'était dans le vocabulaire à apprendre...
Ah, je ne sais pas, je n'ai pas appris mon vocabulaire.
Mais qu'est-ce que vous reconnaissez dans ce mot?
On l'a vu, ça (dans le texte...)!
Pour la prochaine fois, vous ferez l'exercice 3 page 25.
Lundi / mardi / mercredi/ jeudi / vendredi, il y aura une interrogation sur le texte.
Oui, bon, il n'y a pas exactement 30 phrases, et beaucoup de français; mais comme les thèmes des textes changent, tout de même, les phrases que je suis amenée à redire changent beaucoup d'un cours à l'autre. Je peux répéter trois ou quatre fois la même question avant d'avoir une réponse, c'est évident, mais ce sera tantôt: "Warum ist die Lage so schwierig?", tantôt: "Was macht die Erzählerin am Ende des Textes?", ou encore: "Wie reagieren die Leute?" (celle-là, elle peut servir très souvent).
Prend qui veut. Les chaînes, ce n'est pas trop mon truc, en fait!
Libellés : école, enfants, langage
Petit problème
(14 octobre)
Certes, hier, un pion a failli me bloquer à la porte parce que je ne lui montrais pas mon carnet avant de sortir.
Certes, quand une collègue me demande si je sais ce que c'est (mais non, je n'ai toujours pas les résultats de cette amniocentèse!), une autre, pas au courant, me déclare qu'elle n'avait rien vu. Les élèves non plus, d'ailleurs (sauf un?).
Mais enfin là, cette météo qui se rafraîchit, ça ne me plaît pas du tout, parce que je vous assure que ma veste, elle ne ferme plus (ben oui, jusque là, je pouvais sortir sans veste!).
Libellés : grossesse, psyché, santé
Quel anglais?
(11 octobre 2009)
Le jour de la réunion de rentrée, la maîtresse n'en a pas parlé. Pourtant, en feuilletant le livret des programmes qu'elle nous a donné, j'ai bien vu que l'initiation à UNE LANGUE ETRANGERE devait commencer dès le CP, maintenant. Et, quand je me suis penchée sur les cours en ligne déposés sur le site académique pour les cas de pandémie, j'ai constaté que le programme n'était pas peu chargé. Donc, j'ai posé la question à la maîtresse. Je lui ai bien parlé de "langue étrangère". Elle m'a naturellement répondu "anglais".
Ca m'énerve.
Pas seulement parce que je suis porf d'allemand (oui Laeti, je pense à ton tag, aussi). Parce que, tout simplement, j'en ai assez de ce diktat de l'anglais. Enfin, il faut voir de quel anglais. Car il s'agit ici évidemment de la langue internationale de communication, pas de celle de Shakespeare ou de Keats, Steinbeck et autres Dickens... On veut apprendre à nos enfants un idiome qui leur servira plus tard. Mais bien sûr, sans s'en donner les moyens. Car enfin, si la maîtresse n'a pas parlé de l'anglais, c'est parce qu'elle-même n'a pas l'habilitation pour l'enseigner, et que l'intervenante extérieure qui venait les années précédentes n'a pas été (pour l'instant) reconduite, faute de financement. Entre ne rien apprendre du tout et mal apprendre avec une personne non qualifiée, je crois qu'il est préférable que le Pirate et ses copains continuent à ignorer l'anglais.
Le seul avantage de l'apprentissage précoce de cette langue, c'est l'habitude qui serait alors prise de la prononcer correctement. Car l'anglais est, de toutes les langues d'Europe, celle dont les sons sont les plus différents du français. Mais il me semble que pour le reste, et surtout pour ce qu'on veut en faire (un outil de communication), il est bien suffisant de commencer en sixième.
Dans mes rêves les plus fous, les petits élèves commenceraient effectivement à apprendre une langue en primaire. Mais à partir du CE1, voire du CE2 seulement. En CP, ils ont bien assez à faire pour apprendre à lire et à écrire leur propre langue. Laissons-les se concentrer sur les sons du français. Et proposons leur ensuite une langue vivante. Mais pas l'anglais. Tout, sauf l'anglais, pour sortir enfin de l'imbécile schéma anglais-espagnol. Oui, ce schéma est imbécile. N'est-il pas scandaleux que, dans le Nord de la France, là où les villes s'appellent Dunkerque ou Hazebrouk, alors que, dans des endroits comme Godeswarveld, il y a encore des plaques de rue bilingues, il soit aujourd'hui impossible d'apprendre le flamand? Et Cécile me faisait remarquer, dans le même genre, qu'il est fort compliqué d'apprendre l'espagnol en première langue dans le Sud-Ouest. Vue la place réservée ici à l'italien, cela ne m'étonne guère... Donc, apprenons à nos enfants une première langue qui ait du sens pour leur région (les Alsaciens et les Bretons le font bien!), avec leur histoire (le portugais, après tout, est aujourd'hui surtout la langue du Brésil, et l'arabe n'est pas non plus négligeable au plan international), ou, si l'on y tient vraiment, pour l'économie. Qu'on leur enseigne le chinois. C'est aussi une langue difficile à prononcer, à cause de sons particuliers (d'où les hésitations de transcription entre "Beijing" et "Pékin") et du système tonal. Une même syllabe (pour nous) peut se prononcer sur quatre tons différents, et signifier ainsi quatre choses différentes. Ce serait un excellent entraînement pour les jeunes oreilles, et les enfants arriveraient bien plus facilement à prononcer le chinois s'ils commençaient à l'apprendre à 8 ans plutôt qu'à 12.
L'anglais viendrait ensuite, en sixième. Je propose d'ailleurs de mettre la première langue entre parenthèses pendant cette année, afin de ne pas surcharger les élèves. En cinquième, ils apprendraient deux langues vivantes. Ainsi, ceux qui s'arrêteraient au brevet (mais y en a-t-il encore?) auraient tout de même quatre ans d'anglais derrière eux, et maîtriseraient en outre une autre langue à peu près correctement. Quant aux bacheliers, on pourrait raisonnablement espérer en faire des adultes trilingues.
Mais bien sûr, cela demande des moyens. L'introduction de la deuxième langue dès la cinquième est en projet depuis une dizaine d'années. Ce projet allant à l'encontre de la réduction des effectifs dans l'enseignement, il n'aboutit pas. De même, la généralisation de l'enseignement d'une langue vivante en primaire ne peut se faire dans de bonnes conditions. Les professeurs des écoles ne sont pas tous formés. Ceux qui passent une habilitation le font parfois, heureusement, dans des langues comme l'italien et l'espagnol, qui sont extrêmement rarement enseignées en collège dès la sixième: inutile donc de mettre ces habilités à l'ouvrage, puisque leurs élèves seront condamnés à l'anglais par la suite. Reste l'anglais. Que personne ne parle correctement, sauf les assistants et autres locuteurs natifs recrutés de manière contractuelle jusqu'ici, et pour lesquels le budget est désormais trop maigre. Comme d'habitude, les Ministres lancent des idées en l'air pour faire plaisir aux parents, et rien ne se fait. La France n'a pas les moyens de ses ambitions.
Libellés : école, langage, régions, service public
Ventilation de service
(9 octobre)
Non, ça ne veut pas dire qu'on va avoir l'air climatisé dans nos salles!
La ventilation de service, ou "VS", c'est le papier qui récapitule toutes les heures faites pas un prof, et avec quelles classes, de manière à déterminer le paiement éventuel d'heures supplémentaires.
Ainsi, je dois 15 heures. J'en fais 9 dans mon établissement principal, et 6 ailleurs en complément de service. 9+6=15, c'est tout bon. Sauf que les deux établissements dans lesquels j'exerce sont situés sur des communes non limitrophes, ce qui me donne théoriquement droit à une décharge d'une heure. Si je ne dois que 14 heures et que j'en fais 15, j'ai droit à une heure supplémentaire.
Je ne compliquerais pas l'histoire avec l'heure de première chaire, je n'ai pas assez d'élèves pour y avoir droit, et puis c'est tout. Et quand on a des effectifs faibles, on se tait, sous peine de se voir infliger une heure de majoration de service (qui annulerait l'heure de décharge, je vous avais prévenus que c'est compliqué).
Donc, lundi, je vais pour signer ma VS dans mon lycée principal ("Je vais pour...", c'est du québéquois, ça, non?). La secrétaire cherche, et me dit que le proviseur veut me voir, justement, à propos de cette ventilation. Et là, Monsieur m'annonce que je suis en sous-service d'une demie-heure. Ok. Il veut chipoter une femme enceinte, seule chez elle avec les deux aînés, pour une demie-heure. Alors que si j'étais dans le privé, j'aurais droit à des aménagements horaires. Donc je lui fais remarquer que non, si j'ai bien suivi le fil de toutes les modifications d'emploi du temps, je ne suis pas en sous-service. Et d'une. Et de deux, il y a encore cette histoire d'heure de décharge pour service sur deux établissements... (là, il refait la même grimace de surprise que tous les ans) sur deux communes non limitrophes (là, il se calme, parce qu'il voit bien que je sais de quoi je parle). Ah, zut, mais qui est-ce qui doit la payer, cette heure, son établissement ou l'autre? Il n'a plus de moyens, lui, alors il m'envoie voir l'adjointe d'en face pour savoir si une solution moitié-moitié est envisageable.
J'aimerais bien savoir pourquoi ici, c'est le proviseur, et là, l'adjointe qui s'occupe des VS, mais là n'est pas la question. Je me pointe le lendemain au secrétariat du deuxième établissement. Je regarde ma ventilation de service et je la signe ravie, parce que, sous la liste de mes classes et du nombre d'heures, il y a cette ligne "2 ETAB 2 COMM" qui m'aloue mon heure supplémentaire. Eux y ont pensé, ils doivent avoir des heures disponibles, même pas besoin de discuter. Voilà donc un problème de réglé. Ne restait plus qu'à vérifier mon emploi du temps auprès de la proviseur-adjointe du premier lycée, et oui, c'est bien ça, ma demie-heure est rétablie, allez hop, j'ai tout bon, 15 heures plus une!
Cela dit, ma VS n'est toujours pas signée, parce que la secrétaire n'a pas eu le temps de ressortir le nouvel état de service et d'annoncer au proviseur que le problème de l'heure supplémentaire n'en était plus un. Et quand je l'ai croisé hier, il était trop pressé pour que je puisse lui parler.
Tant pis, le rectorat attendra pour la remontée des services!
Libellés : école, humeur
Oh!
(7 octobre)
Quand je dis à mes élèves que les dictées, en allemand, c'est relativement facile, ils ne veulent pas me croire. Pourtant, le rapport entre graphie et phonie est, dans cette langue, proche de la bijection (là, comme les programmes ont changé depuis que j'étais élève, et que le mot "bijection" n'apparaît plus qu'en TS, alors que je l'avais appris au collège, je dois réexpliquer: une bijection, c'est une fonction qui met en rapport deux ensembles de telle manière qu'à tout élément du premier corresponde une image et une seule une seule dans le second, et qu'à tout élément du second ne corresponde qu'un seul antécédent dans le premier - "Madame, vous feriez une très bonne prof de maths"). Bref. En allemand, donc, il n'y a pas plus de deux manières d'écrire un même son, et pas trente-six façons non plus de prononcer un groupe de lettres.
Alors qu'en français... Certes, la prononciation de ce qui est écrit varie assez peu. Sauf le E, qui se dit parfois "a" (dans "femme"!), ou "è" (dans "lecture"), voire "é", mais à la rigueur, on peut dire que c'est le groupe de lettres ER, par exemple, qui se prononce "é". C'est quand il s'agit de passer d'un son à sa graphie que les choses se compliquent nettement.
Mon préféré, c'est le son "o":
1. o, dans "dodo",
2. os, dans "des os",
3. ot, dans "mot",
4. ots, dans "robots",
5. od, dans "Pernod",
6. au, dans "landau",
7. aus, dans le pluriel du même mot,
8. aux, dans "des baux",
9. aulx, le pluriel de "aïl",
10. aut, dans "Tibaut",
11. auts, dans "défauts",
12. ault, dans "Renault",
13. aud, dans "penaud",
14. auds, dans "chauds",
15. eau, dans "chapeau",
16. eaux, dans "vaisseaux",
17. oo, dans "zoo",
18. ô, dans "plutôt",
19. ho, dans "horizon",
20. oh!
Un peu plus et j'oubliais:
21. oc, dans "croc",
22. ocs, dans "brocs",
23. op, dans "trop"
24. ops, dans "galops"
Il doit bien y avoir oz, aussi, mais je n'ai pas d'exemple qui me vienne à l'idée. Et puis j'en suis quand même à 24 orthographes différentes pour un même son. Je crois qu'on ne peut pas faire mieux...
Edit: Eh, si, puisque j'ai compté les pluriels, je dois mettre aussi les h aspirés, donc 4 orthographes de plus: hau(teur), haut, hauts et heau(me)!
Libellés : école, langage
Relativité
(5 octobre)
Il y a des jours, comme ça, où je ne chipote pas. Oui, bon, d'accord, cette place de stationnement est à l'autre bout du parking par rapport à l'endroit où j'aurai besoin de récupérer ma voiture demain matin (quand j'aurai déposé Numérobis à l'école et que je partirai illico au lycée). Mais c'est une place, hein. Et la nana qui est rentrée dans le parking avant moi vient de la rater. A cette heure-ci, il y a tellement de monde qui tourne en quête d'une place qu'il faut prendre la première qu'on voit. D'ailleurs, d'habitude, je ne trouve pas de place, et je dois chercher ailleurs, tout en calculant toujours qu'il ne faut pas trop que je m'éloigne de l'école...
En plus, cette place, elle est beaucoup plus près de chez nous, et vu le poids du sac de courses qu'il faut sortir du coffre, c'est vraiment une aubaine de l'avoir vue. Donc je me gare là, et puis c'est tout (eh oui, Madame, coucou, tu as loupé une place, là!). Et je marcherai un peu plus demain matin, c'est tout.
Libellés : humeur
Contagion
(2 octobre)
Non, ce n'est pas la grippe A. Celle-là ressemble un peu à une arlésienne...
C'est un virus qui s'attaque aux voies respiratoires, certes, mais il provoque plutôt un genre de laryngite, avec voix enrouée, voire carrément extinction de voix. Il court dans les écoles du coin. Numérobis nous l'avait gentiment rapporté en primeur, je l'ai attrapé (et soigné rien qu'avec des tisanes au miel), le Pirate semble commencer à tousser aussi. Mais le plus fort, c'est que la classe de Numérobis a réussi à contaminer ses deux maîtresses. La blonde avait la voix cassée, hier; et ce matin, la brune était absente - et déjà remplacée.
Quant à la grippe A, cette blague, elle n'a provoqué jusqu'ici que peu de fermetures. 4 classes de primaire ou de maternelle sont actuellement fermées dans l'académie, d'après le site du rectorat. Curieusement (?), les niveaux concernés ne dépassent le CE. Les grands ne sont pas malades. Dommage, parce que le rectorat propose des cours en ligne pour tous les niveaux. Bientôt les cours d'allemand pour le lycée. Vu ce qu'on nous propose au niveau du CP, j'ai hâte de voir ce que ce sera!
J'ai en effet découvert ce texte tout à fait édifiant, pour l'apprentissage de la lecture. C'est la première page d'un livret à imprimer. Parce que, pour suivre les cours depuis chez soi, non seulement il faut avoir internet, mais aussi, une imprimante couleur...
Le texte, donc:
Au pays du lundi
On démarre plein d’énergie.
Au pays du mardi
On continue comme lundi.
Au pays du mercredi
On peut dormir jusqu’à midi.
Au pays du jeudi
On recommence, c’est la vie.
Au pays du vendredi
On a beaucoup d’amis.
Au pays du samedi
La semaine est presque fi nie.
Au pays du dimanche
On s’embrasse, on mange,
On rit.
Penuel
Oui, il est signé, en plus. Je ne sais pas, qui de l'auteur du générique d'un des premiers dessins animés japonais pour les filles arrivé chez nous ou de Monsieur Penuel a copié sur l'autre (il semblerait que Penuel était chanteur - sans succès - dans les années 60). Mais avec des textes de ce genre, autant laisser les enfants devant la télé, non?
Libellés : école, santé