En vrac avant l'avent

(30 novembre 2012)

Je suis entrée dans la grande surface avec l'idée d'acheter des yaourts et des clémentines, j'en suis ressortie avec des chocolats pour garnir le calendrier de l'avent, des compotes et des gâteaux pour le goûter.
Mes enfants choisissent toujours le bon moment pour être malade. Le P'tit Mousse ne déroge pas à la règle, qui a déclaré une chouette otite avec bronchite pile le jour où je n'ai qu'une heure pour manger et faire le trajet entre mes deux établissements. Comme ça, le soir, je n'ai pas eu à chercher de prétexte pour ne pas assister à la réunion pédagogique.
Non seulement nos framboisiers portent encore quelques fruits (que j'ai décidé de laisser aux oiseaux), mais il y a même un pied qui prétend sortir de nouvelles fleurs. Les bourgeons ont dû geler cette nuit...
J'ai espacé les machines. (Qui saura me dire pourquoi je lave moins souvent?)
C'est très beau, le soleil qui se lève sur la campagne givrée. Je me demande ce que ça donnerait avec de la neige. Nous serions probablement coincés à la maison, il faudra penser à garnir les placards en prévision.
Le P'tit Mousse malade réclame d'aller chez le médecin. Il soulève son t-shirt quand il voit le stéthoscope et dit "yeille" en montrant son oreille quand le médecin prépare l'otoscope. A part ça, il ne dit rien. Et il est ravi d'avoir des tas de médicaments à prendre, même les gouttes pour le nez l'enchantent.
J'ai fini le dernier Olafsdottir (celle de Rosa Candida) et je le trouve plus réussi que le premier, quoique un peu lent à démarrer. On y retrouve le thème de l'enfant pas vraiment désiré et celui des sentiments qui s'imposent. Il y a une serre, aussi... et quelques passages amusants.
Depuis quelques temps, le nombre de visites sur ce blog grimpe. Il semblerait que ce soit à cause du livre facial. Comme je n'y ai pas de compte, je ne comprends pas trop ce qui se passe. Mais je souhaite tout de même la bienvenue à mes éventuels nouveaux lecteurs.

Libellés : , , , ,

J'ai refait du grec

(28 novembre)

A la cantine, une collègue et moi nous sommes gentiment fait chambrer à cause de ce que nous avions regardé à la télé samedi soir. Il faut dire que nous avons habituellement l'une et l'autre du mal à suivre les conversations sur les émissions en vogue, que nous n'avons pas le temps (ni l'envie) de regarder. Or, samedi, nous étions devant notre petit écran à regarder les reconstitutions historiques des batailles de Marathon et de Salamine, docu-fiction "en grec ancien et persan sous-titrés", comme s'en vantait la chaîne franco allemande. Si la collègue a beaucoup apprécié les reconstitutions et images de synthèse, j'étais, moi, en compagnie d'un connaisseur qui m'a fait remarquer quelques incohérences. K. m'ayant aussi demandé si c'était bien du grec ancien qu'on entendait, je me suis plus intéressée à la langue (que je n'ai pas pratiquée depuis près de 20 ans).
Au début, j'ai eu un peu de mal. Et puis des mots m'ont sauté à l'oreille, comme hudor, l'eau, prononcé avec un h aspiré pour marquer l'esprit rude. J'ai constaté aussi que l'un des acteurs principaux devait être un grec moderne. Il prononçait en effet les thêta comme des th anglais et les chi comme des ch allemands. J'ai eu un peu de mal avec des formes qui me paraissaient des pluriels, jusqu'à ce que je comprenne qu'il s'agissait en fait de datifs, et que les acteurs prononçaient les iotas souscrits (en toï polemoï, au combat). En somme, il m'a semblé que j'avais encore de beaux restes. Et puis, je suis dit que les films en version originale sous-titrée étaient vraiment une bonne chose quand on apprend une langue: sans tout comprendre, on repère nécessairement des mots; et parfois, on a la bonne surprise de décoder une partie du message avant qu'elle ne soit traduite, les différences de construction entre les langues entraînant un décalage entre ce qui est prononcé et ce qui est écrit. Du coup, j'ai décidé de passer un extrait de film à mes cinquièmes.
Comme quoi, même un samedi à 22 heures, je reste prof (et passionnée de langues).

Libellés : , ,

J - 30

(25 novembre)

Cher Papa Noël,

je n'ai pas été tous les jours très sage, mais je sûre que tu penseras à moi quand même. Au cas où tu aurais besoin d'idées (parce que toi, je sais pas, mais moi, j'ai déjà du mal à en trouver pour une dizaine de personnes), voici quelques suggestions:

- Un pull, du genre tout doux et orange ou vert mousse, ou violet ou encre, ça dépend avec quoi je le mettrai.
- Des draps pour mon lit; sauf que la dernière fois que j'avais mis ça sur ma liste, j'ai eu une housse de couette, alors que je n'ai pas de couette; il m'en faudrait peut-être une? Et un matelas neuf? (Le lit, je le garde, c'est le cadeau de mariage de ma grand-mère.)
- Un bracelet que tu aurais trouvé sur le site litchi.fr; ou un bijou, mais du genre discret, parce qu'en fait, je n'en porte pas souvent.
- L'huile prodigieuse de Nuxe; je sais, je la mets tous les ans sur ma liste, mais tout vient à point à qui sait attendre.
- Je viens de renifler l'Eau merveilleuse de l'Occitane, elle existe en roll-on petit format, c'est tout à fait ce qu'il faut aux filles comme moi (qui se parfument tous les quatre jeudis).
- Une nappe et les serviettes assorties; et une ménagère avec assez de couverts pour 5 personnes (ben oui, quand on n'a que 4 fourchettes assorties et trois enfants, on mange dépareillé); pendant que tu y es, mets aussi des assiettes à soupe pour toute la famille.
- Un tabouret pour voir jusqu'au fond de l'étagère où je range mes thés et tisanes; ou une jolie boîte pour ranger mes breuvages.
- Est-ce qu'un mini aspirateur pour les marches d'escalier fait trop femme au foyer pour Noël?

Voilà. Avec ça, tu as de quoi faire. Je te demanderais bien aussi une semaine aux Baléares (ou même entre Vienne et Prague) pour me reposer, et trois ou quatre jours absolument toute seule pour ranger la maison, mais je suis réaliste; et puis, c'est la crise...

Libellés : ,

Savoirs inutiles

(21 novembre - oui, je blogue peu, mais aussi, vous commentez peu, et puis j'ai peu de temps à moi)

Une de mes élèves m'a signalé avoir trouvé sur ce site (futile) un mot allemand de 56 lettres, en gros, qu'elle m'a demandé de lire (et de traduire), avec le secret espoir de me piéger, mais elle a manqué son coup.
Ma tête est encombrée de choses, en particulier des codes et des numéros, qui ne me servent à rien. Certes, il a été intéressant, à une époque, de savoir que le numéro de téléphone de mes grands-parents était 304 24 51 (ou 8 5 1 2 6 9 5 de l'autre côté de l'océan), mais aujourd'hui, cela m'est parfaitement inutile. Les numéros dont j'aurais besoin, comme celui du portable de K., par exemple, je ne les retiens plus. Mon téléphone les mémorise pour moi...
Je peux donner encore la première combinaison du digicode de l'immeuble où nous habitions (CA 412, il y a plus de 20 ans!). Sans parler des codes dont je ne sais même plus à quoi ils correspondent. Qu'est-ce que ce F 0 0 2 116 qui squatte ma mémoire? Je le crois en rapport avec ma période universitaire, mais ce n'est pas mon numéro d'étudiante, qui commençait par 92 (parce que j'ai eu mon bac en 1991).
Je vous rassure, je ne retiens pas que les chiffres. Il y a aussi dans les recoins de ma mémoire des poésies apprises en primaire, et qui refont surface au moment où l'un de mes fils doit apprendre la même. Ainsi Il était une pomme à la cime d'un pommier... est un classique familial. J'ai retrouvé l'autre jour mon cahier de CP, le poème y figure.
Et puis les déclinaisons latines (alors que j'ai abandonné cette langue quand j'ai eu le bac), le non tantum, sed etiam et sa version grecque que j'ai ressortis à mes élèves, quand est apparu nicht nur, sondern auch dans leur manuel. Mais à quoi ça sert, tout ça?
A propos de savoir inutile: ceci est mon 700ième message.

Libellés : ,

Vraie fausse carte grise?

(14 novembre)

Chère Madame de la Préfecture,
j'ai bien reçu l'autocollant à mettre sur la "carte grise" (je croyais qu'on devait dire "certificat d'immatriculation", maintenant?) du visiospace, et je te remercie. Tu n'aurais vraiment pas dû nous le faire parvenir.
Non, tu n'aurais pas dû. Souviens-toi.
Ce matin-là, K. (c'était son tour) est arrivé avec deux dossiers pour faire modifier l'adresse sur les certificats d'immatriculation de la voiture familiale et de la moto. Sauf que, au moment de te remettre le tout, il n'a pas retrouvé la carte grise du visiospace.Tu as donc tout bien photocopié, et fait deux tas. Un que tu as gardé pour terminer la démarche, et un que tu lui as rendu en lui disant qu'il n'avait qu'à faire la photocopie lui-même et à tout renvoyer par la poste. Quand K. est rentré, il était un peu désolé, parce qu'en plus, il avait réussi à renverser du café sur le formulaire, entre temps.
C'est en jetant un coup d'oeil sur ledit papier que je me suis aperçue de l'erreur: ce formulaire portait l'écriture de K. J'ai d'abord pensé que j'avais fait une erreur en remplissant les cases pour la voiture, et qu'il avait été obligé de recommencer. Puis j'ai vérifié (moi...). C'était un formulaire concernant un véhicule n'ayant qu'un seul titulaire, et dont le numéro d'immatriculation est celui de la moto. K. et moi avons décidé d'attendre, pour voir si quelqu'un d'autre que nous se rendrait compte de l'inversion.
Manifestement, personne n'a lu plus loin que les deux premières lettres du numéro de la plaque et le nom du titulaire du véhicule. Peut-être que personne d'autre que toi n'a vu ces papiers, d'ailleurs. Et nous sommes ravis d'avoir reçu quand même une étiquette autocollante pour la voiture.
Merci beaucoup.

Libellés : ,

Dangereuses liaisons

(9 novembre - date sinistre de l'histoire allemande, mais là n'est pas mon propos aujourd'hui)

L'apprentissage du français présente, pour les personnes dont la langue maternelle ignore les liaisons, une difficulté assez importante liée à ces dernières (où et quand les faire ou pas?). L'élision de l'article devant une voyelle à l'initiale (on dit "l'école", pas "la école") complique encore le phénomène, surtout quand elle induit des homophonies (l'école / les colles).
Même les petits locuteurs francophones ont du mal à décomposer correctement les mots qu'ils entendent. Ainsi, Numérobis a longuement (et poétiquement) parlé des "étoiles" d'araignées, et il demande encore parfois, dans un lieu inconnu, s'il y a une "étoilette".
Comme il n'y a aucune raison pour que le P'tit Mousse surmonte sans encombre la difficulté, il a, dans son modeste vocabulaire, quelques perles de ce genre. Ainsi, il parle d'un "léléphant", animal assez courant, je suppose, dans le vocabulaire enfantin (avec le nécureuil). Il est cependant quelque peu plus original dans ses verbes. Il utiliser "maider" là où la plupart des enfants ont "taider", mais ce n'est pas par égocentrisme: le pronom de la deuxième personne est chez lui intégré dans les verbes "tattendre" ("Tattends moi, ti fè!" est savoureux, quand il crie à ses frères de l'attendre) et "taillêter" (avec un [j] à la place du [r] qu'il ne maîtrise pas encore, non mais aillêtez un peu de l'embêter!).
A moins que tout cela ne relève simplement de sa propension à rajouter des [t] partout, y compris à la fin des mots comme dans "moteaute" (moto), "photeaute" (photo) ou "couteaute" (couteau). Là pourtant, il n'y a une liaison possible pour expliquer l'ajout d'une consonne. C'est juste un redoublement inutile du [t] précédant...
Je ne me lasse pas d'observer mes enfants apprendre le français.

Libellés : ,

Délice au caramel

(7 novembre)

Comme c'est mercredi, et qu'en plus c'est les vacances, un petit remontant sucré ne fera pas de mal.
En scrutant le rayon chocolat de ma grande surface, je suis un jour tombée nez à nez avec un paquet de chocolat à pâtisser au caramel, de chez Petit Nid. Je me suis dit que j'allais tester la chose, sans avoir d'idée précise de recette en tête. Mais comme ils ont pensé à tout, chez Petit Nid, ils proposent une recette au dos de l'emballage, et une autre à l'intérieur. C'est sur cette seconde que s'est porté mon choix. Au deuxième essai, je l'ai un peu adaptée.
Voici donc ma suggestion pour de délicieux fondants au caramel:

130 + 40g de chocolat au caramel
100g de beurre
2 oeufs
70g de farine
60g de sucre en poudre

Préchauffer le four à th.6 (180°)
Dans un saladier ou une jatte, faire fondre 140g de chocolat avec le beurre, 2 minutes au four à micro-ondes (puissance 400W). A la sortie du four, le beurre a plus fondu que le chocolat: il faut mélanger jusqu'à obtenir une consistance bien lisse.
Ajouter la farine, le sucre et les oeufs.
Répartir ce mélange dans 10 moules à muffins, et déposer un carré du chocolat restant sur le dessus de chaque moule.
Enfourner pour quinze minutes (j'ai éteint le four à la douzième minute, et j'ai ensuite laissé les gâteaux un peu dedans). A la sortie du four, les fondants n'ont pas l'air cuit, c'est normal, il faut les laisser refroidir avant de les démouler (ou alors, les manger à la petite cuiller!).


Deux heures après la sortie du four, les petits carrés de caramel sur le dessus étaient encore tendres, mais les fondants encore un peu trop mous avaient tendance à se défaire au démoulage. En revanche, le lendemain (oui, nous avons résisté à la tentation d'en manger deux d'un coup), les carrés avaient durci et les gâteux sont sortis sans encombre des moules.
C'est rapide à réaliser, facile, et tellement bon qu'on pourrait en faire tous les jours...

Post scriptum qui n'a rien à voir: Il y a quelqu'un qui est arrivé sur ce blog en tapant "les syllabes pirates" sur Gogole. Moi aussi, j'aimerais bien savoir ce que c'est, des syllabes pirates!

Libellés : , ,

La lecture, ce fléau

(5 novembre)

L'autre jour, en route vers chez mes beaux-parents, le Pirate étant désireux de savoir où on était, je lui ai répondu, à peu près: "A Josselin, tu sais, sur le canal, là où il y avait le grand château." Ce qui m'a valu la réplique suivante: "Ah, oui, Josselin, là où il n'y a pas de librairie française." (Car la seule librairie de cette ville est, effectivement, anglophone.) C'est dire ce qui intéresse mes enfants, dans la vie.
Il faut préciser aussi que, chaque fois que nous arrivons quelque part, l'une des premières choses que nous faisons est de nous inscrire à la médiathèque. Le Pirate avait donc à peine deux ans quand il a eu une carte de lecteur à Fréjus. Et, de fait, je fréquentais beaucoup plus le rayon jeunesse que la section adulte. Ca nous occupait, avec la ludothèque. Bien sûr, en arrivant en Bretagne, nous nous sommes rapidement inscrits à la médiathèque locale. Et maintenant, nous songeons à nous inscrire à celle, plus vaste, de la nouvelle commune où nous habitons.
En effet, la sortie (hebdomadaire) à la médiathèque n'est plus seulement une manière de passer son temps. C'est aussi un moyen de faire des économies. Le Pirate est un bon et grand lecteur, il lui faut sans cesse de nouveaux ouvrages, et je suis bien contente d'en trouver à emprunter. Mais il va vraiment falloir passer au niveau supérieur: le Pirate a pratiquement épuisé tout le stock (du moins, tout ce qu'il juge intéressant) de la petite médiathèque associative. Et le P'tit Mousse, quant à lui, emprunte sans arrêt les mêmes livres (ceux de la série "Petit garçon").
J'ai des enfants étranges, qui préfèrent lire que de regarder la télévision (enfin, quand l'histoire les passionne). A l'époque où il dévorait les Henri Potier, il fallait même vérifier que le Pirate avait bien éteint la lumière de sa chambre. Pour tout dire, K. a même dû un moment supprimer l'ampoule du plafonnier pour obliger son fils à dormir. Certains de mes élèves (filles) sont comme ça aussi: elles lisent tard, alors qu'elles sont déjà fatiguées par de longues journées. Ou bien elles restent au lit, le week-end, avec un bon livre. Et je m'interroge, avec les parents, sur le bien  fondé d'une privation de lecture... Il y tant d'enfants qui n'ouvrent jamais un livre!

Libellés : ,