La lecture, ce fléau
(5 novembre)L'autre jour, en route vers chez mes beaux-parents, le Pirate étant désireux de savoir où on était, je lui ai répondu, à peu près: "A Josselin, tu sais, sur le canal, là où il y avait le grand château." Ce qui m'a valu la réplique suivante: "Ah, oui, Josselin, là où il n'y a pas de librairie française." (Car la seule librairie de cette ville est, effectivement, anglophone.) C'est dire ce qui intéresse mes enfants, dans la vie.
Il faut préciser aussi que, chaque fois que nous arrivons quelque part, l'une des premières choses que nous faisons est de nous inscrire à la médiathèque. Le Pirate avait donc à peine deux ans quand il a eu une carte de lecteur à Fréjus. Et, de fait, je fréquentais beaucoup plus le rayon jeunesse que la section adulte. Ca nous occupait, avec la ludothèque. Bien sûr, en arrivant en Bretagne, nous nous sommes rapidement inscrits à la médiathèque locale. Et maintenant, nous songeons à nous inscrire à celle, plus vaste, de la nouvelle commune où nous habitons.
En effet, la sortie (hebdomadaire) à la médiathèque n'est plus seulement une manière de passer son temps. C'est aussi un moyen de faire des économies. Le Pirate est un bon et grand lecteur, il lui faut sans cesse de nouveaux ouvrages, et je suis bien contente d'en trouver à emprunter. Mais il va vraiment falloir passer au niveau supérieur: le Pirate a pratiquement épuisé tout le stock (du moins, tout ce qu'il juge intéressant) de la petite médiathèque associative. Et le P'tit Mousse, quant à lui, emprunte sans arrêt les mêmes livres (ceux de la série "Petit garçon").
J'ai des enfants étranges, qui préfèrent lire que de regarder la télévision (enfin, quand l'histoire les passionne). A l'époque où il dévorait les Henri Potier, il fallait même vérifier que le Pirate avait bien éteint la lumière de sa chambre. Pour tout dire, K. a même dû un moment supprimer l'ampoule du plafonnier pour obliger son fils à dormir. Certains de mes élèves (filles) sont comme ça aussi: elles lisent tard, alors qu'elles sont déjà fatiguées par de longues journées. Ou bien elles restent au lit, le week-end, avec un bon livre. Et je m'interroge, avec les parents, sur le bien fondé d'une privation de lecture... Il y tant d'enfants qui n'ouvrent jamais un livre!
8 Commentaires:
La privation de lecture a pourtant un intérêt : donner encore plus envie !
J'ai les mêmes à la maison! On va à la médiathèque de la petite ville voisine ET à la petite bibliothèque du village pour faire bonne mesure!
Je fus et je demeure une grande passionnée de lecture ce qui me valut l'étonnement, voire l'incrédulité d'un prof d'histoire géo à la rentrée en 3e : à la question, combien de livres avez-vous lu pendant les vacances, j'avais répondu 100 ce qui était vrai. A l'époque, nous étions en vacances de fin juin à mi septembre ce qui fait 100 jours : à raison d'un livre par jour, j'avais épuisé la petite bibliothèque du village. Il fallait bien s'occuper, dans une maison de vacances, très isolée, sans télé et avec pour seul compagnie mes parents et ma grand mère ; petite précision, je suis fille unique, petite fille unique et même arrière petite fille unique.
Je savais bien que mon blog avait un côté "intello"...
Le Pirate, quand la maîtresse a demandé combien de livres ils avaient lus pendant les vacances, a répondu "deux", ce qui était archi faux, mais correspondait à sa dernière semaine de lecture.
je reve que mes enfants aiment lire !
Moi qui dévore tout ce que je peux trouver, eux n'accrochent pas... :-(
bon ton article m'interpelle forcémenent.
la carte de médiathèque de la poulette fut faite alors qu'elle avait J+2. cadeau de naissance des collègue of course.
Ici, c'est leur maison. L'Homme vient parfois avec eux quand je bosse. Ils jettent leur manteau dans un coin, se vautrent sur un canapé, attrape des bouquins et je ne les entend pas.
Heureusement pour moi, j'aurais été frustrée sinon.
Les miens n'aiment pas lire ... Et ça me désole un peu, moi qui suit une grande lectrice (enfin un peu moins maintenant, mais quand même !) ...
Je vous ai dit que le P'tit Mousse, avant même de savoir parler, savait que les lettres se déchiffrent? Il "lisait" l'affichage de la voiture: "A A E A A"...
Pourvu que ça dure!
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