Quand la maîtresse nous avait convoqués l'an dernier, c'était pour nous faire part du petit problème du P'tit Mousse avec les consonnes. Mais elle avait déjà dit que, quand ce soucis-là serait réglé, on reparlerait du saut de classe. Le bulletin du premier semestre, cette année, notait que le niveau de fin de CE2 était acquis en mathématique. Elle lui a même fait passer le concours kangourou des mathématiques dans cette catégorie, alors qu'il est officiellement inscrit en CE1. Alors, quand elle a redemandé à nous voir avant les vacances, nous savions à peu près à quoi nous attendre. Pourtant, le P'tit Mousse a encore besoin de séances d'orthophonie. Mais la maîtresse s'est efforcée de balayer toutes nos craintes et interrogations. Il sera beaucoup mieux en CM1 dès l'année prochaine. Comme il est d'accord, le P'tit Mousse va sauter la case CE2.
Mais quand même, il y a de quoi se poser des questions sur le système scolaire. Au cours de la conversation, il est apparu que dans cette école, où l'on s'efforce de s'adapter au niveau des élèves, on soutient évidemment les plus faibles (qui n'ont plus le droit la possibilité de redoubler) et on fait passer les plus forts plus vite. Il y a, en CM2, 7 enfants qui ont un an d'avance. Sept! Cela doit représenter un quart de l'effectif, soit statistiquement nettement plus que le nombre d'enfants éventuellement "à haut potentiel". Ils sont passés, parce que le niveau dans lequel ils étaient n'avait plus rien à leur offrir. En somme, on a poussé les "trop bons" vers la sortie, pour rester un niveau en-dessous afin de ne pas perdre les plus faibles.
Je ne dis pas qu'il faut rétablir le redoublement. C'est souvent stigmatisant et sans efficacité. Mais je me pose depuis des années la question d'une classe facultative. Quand j'enseignais en collège, je me disais qu'une partie des élèves n'avait pas vraiment besoin de la sixième. Si seulement 40 à 60% des élèves passaient par cette classe pour consolider leurs acquis de primaire, et que les autres passaient directement en cinquième, les chances seraient peut-être rééquilibrées pour les moins doués. Mais il faudrait, bien sûr, que les proportions soient de l'ordre de cette fourchette, parce que, si 20% des élèves "sautent" une classe ou la redoublent, on reste dans l'ordre de l'exceptionnel. Peut-être qu'il faudrait même envisager cette année facultative plus tôt, afin de construire sur de bonnes bases. Si des élèves ont besoin de plus de temps pour apprendre à lire, qu'ils fassent par exemple un "cours élémentaire lent", avec CE1 et CE2, tandis que les plus habiles n'auraient qu'une année de CE. En instituant cette classe optionnelle en primaire, on libèrerait du même coup des moyens (humains et matériels) pour les dédoublements de CP...
Au cours de ma vie, j'ai eu trois professeurs de danse, dont deux de formation purement classique. L'une d'elles se vantait d'avoir été dans la même compagnie que Rudolf Noureev quand il est arrivé en France. J'ai aussi pris quelques mois de cours en Allemagne, avec une prof formée en Angleterre, ce qui donnait des consignes un peu curieuses: les pas de danse sont internationalement nommés en français, mais les directions peuvent être données dans une langue plus locale, et elle nous donnait donc du "coupé under" ou du "coupé over" aux milieux de conseils en allemand.
Néanmoins, je n'ai pas souvenir qu'aucune d'elle m'ait jamais appris ce qu'est un "temps lié". Je ne suis même pas certaine d'en avoir exécuté sans le savoir.
Il a donc fallu que j'assiste à la fin d'un cours du P'tit Mousse pour découvrir ce pas de transition, qui permet de se décaler légèrement sur le côté en changeant de pied, ou bien vers l'avant ou vers l'arrière. Et, puisque la danse est un langage international, voici une démonstration chinoise (apprenez du même coup à dire "22" en mandarin):
"Tu vois, Maman, je peux faire de la danse, il y a des garçons!" (Un petit frère venu chercher sa soeur au cours du P'tit Mousse)
J'ai retrouvé mes élèves après les plus longues vacances de printemps que j'aie jamais eues. Et je n'ai même pas oublié leurs prénoms! (Pourtant, il m'arrive parfois, au retour des vacances de la Toussaint, d'hésiter sur le prénom de certains élèves de première ou de terminale, que je connais donc depuis plus d'un an.) Il faut dire que, dans une ou deux classes, il est difficile de se tromper: ils s'appellent tous pareil...
Ils ont globalement autant envie de travailler que moi; c'est-à-dire le moins possible. Bien sûr, ils ont déjà compté le nombre d'heures qui restent avant l'arrêt des notes, et le nombre de jours avant la fin des cours. Mais leurs calculs sont faux: ils ne tiennent pas compte d'une récente convocation pour les oraux facultatifs du bac. Plus d'heures pour moi, mais nettement moins pour eux, puisque cela concerne 7 demies-journées. Du coup, il ne reste pratiquement rien pour préparer les terminales à l'écrit du bac, et il va falloir harceler les L pour qu'ils préparent correctement et dans les temps les documents à présenter à l'oral.
Je me doutais bien que l'année serait pratiquement finie au retour de ces longues vacances, mais là, la fin vient de se rapprocher d'un coup.
Ma maison a des poutres et des chevrons. Pourtant, il arrive assez souvent que des hirondelles viennent y faire un tour.
La première était, il a quelques années,entrée par la porte restée ouverte et ressortie par le velux entr'ouvert de la cuisine. Un passage en coup de vent, juste le temps d'allécher les chats.
Cet automne, K. en a vu deux, au moment du grand rassemblement avant le départ, pénétrer dans le salon par la porte ouverte et ressortir par le même chemin, sans doute avant d'aller se percher avec leurs consoeurs sur le fil électrique qui arrive au coin de la maison. J'ai gardé le velux de la cuisine bien fermé, car plusieurs volatiles ont tenté de le franchir...
Et hier, alors que je faisais tranquillement un peu de ménage, un autre oiseau est entré par la porte de la cuisine (quand je nettoie, j'aère, ça sèche plus vite) et a tenté de ressortir par la fenêtre la plus proche, qui était malheureusement fermée. Après deux tentatives infructueuses, cette hirondelle magnifique a fini par retrouver la sortie. Comme je me suis arrêtée de bouger pour ne pas l'effrayer, j'ai eu le temps d'observer sa gorge un peu rouge et sa longue queue, ce qui m'a permis de l'identifier comme une hirondelle rustique:
Il y a les gens qui me disent que j'ai gagné un repas au restaurant un mardi à 9h 30 (du matin, si si). C'est ballot, je travaille.
Il y a ceux qui veulent me faire noter des codes et un numéro magique surtaxé pour gagner un cadeau, et quand je leur dis "j'ai pas envie", ils me raccrochent au nez. Même pas "tant pis pour vous", clac! la conversation a été coupée net.
Et puis il ya ceux qui m'envoient des mails que je ne comprends même pas:
"cher,CLARA. [tiens, j'ai changé de prénom?]
trouvez vos collègues des informationsqui lesexposeront à un atteinte sensible. Vousserez le pluscourante ici, à l'aide des précisions quevous réceptionnerez à cet endroit [suit un lien sur lequel je n'ai évidemment pas cliqué]"
Il me semble vous avoir promis, lors des dernières vacances, de vous parler des Choristes. La première chose à dire, déjà, c'est que le titre de ce film, spontanément, a tendance à me venir en allemand , parce que je ne l'avais pas vu avant cette année, et que, jusque là, ce sont surtout mes collègues d'outre-Rhin qui m'en avait parlé. Elles utilis(ai)ent en effet souvent Die Kinder des Monsieur Mathieu comme outil pédagogique.
(De la même manière, pour La vie est un long fleuve tranquille, je pense plutôt "Montag, Raviolitag" que la version française, parce que, la première fois que j'ai vu ce film, c'était à la télévision, chez ma correspondante allemande.)
Bref. Il y a dans ce film, évidemment, un certain nombre de chansons. Et, à la grande surprise de K., j'en connaissais plusieurs. Si je dois le Ô nuit de Rameau (mais pas la même partie que dans le film) à Mme Saouter, c'est il faut bien l'avouer à Dorothée que je dois Compère Guilleri. J'avais emprunté avec émotion un petit livre contenant le comptine à la bibliothèque de Fréjus, lorsque le Pirate était en maternelle...
Et aujourd'hui, la toile mondiale vous permet de (re)découvrir la version proposée par la célèbre speakerine devenue animatrice pour enfants dans le service public.
Prof d'allemand et maman d'un Pirate et d'un Numérobis majeurs et vaccinés, ainsi que d'un P'tit Mousse de 14 ans. Et n'oublions pas Monsieur Gribouille le chat!