Encore un...

(22 mai 2018)

Quand la maîtresse nous avait convoqués l'an dernier, c'était pour nous faire part du petit problème du P'tit Mousse avec les consonnes. Mais elle avait déjà dit que, quand ce soucis-là serait réglé, on reparlerait du saut de classe. Le bulletin du premier semestre, cette année, notait que le niveau de fin de CE2 était acquis en mathématique. Elle lui a même fait passer le concours kangourou des mathématiques dans cette catégorie, alors qu'il est officiellement inscrit en CE1. Alors, quand elle a redemandé à nous voir avant les vacances, nous savions à peu près à quoi nous attendre. Pourtant, le P'tit Mousse a encore besoin de séances d'orthophonie. Mais la maîtresse s'est efforcée de balayer toutes nos craintes et interrogations. Il sera beaucoup mieux en CM1 dès l'année prochaine. Comme il est d'accord, le P'tit Mousse va sauter la case CE2.
Mais quand même, il y a de quoi se poser des questions sur le système scolaire. Au cours de la conversation, il est apparu que dans cette école, où l'on s'efforce de s'adapter au niveau des élèves, on soutient évidemment les plus faibles (qui n'ont plus le droit la possibilité de redoubler) et on fait passer les plus forts plus vite. Il y a, en CM2, 7 enfants qui ont un an d'avance. Sept! Cela doit représenter un quart de l'effectif, soit statistiquement nettement plus que le nombre d'enfants éventuellement "à haut potentiel". Ils sont passés, parce que le niveau dans lequel ils étaient n'avait plus rien à leur offrir. En somme, on a poussé les "trop bons" vers la sortie, pour rester un niveau en-dessous afin de ne pas perdre les plus faibles.
Je ne dis pas qu'il faut rétablir le redoublement. C'est souvent stigmatisant et sans efficacité. Mais je me pose depuis des années la question d'une classe facultative. Quand j'enseignais en collège, je me disais qu'une partie des élèves n'avait pas vraiment besoin de la sixième. Si seulement 40 à 60% des élèves passaient par cette classe pour consolider leurs acquis de primaire, et que les autres passaient directement en cinquième, les chances seraient peut-être rééquilibrées pour les moins doués. Mais il faudrait, bien sûr, que les proportions soient de l'ordre de cette fourchette, parce que, si 20% des élèves "sautent" une classe ou la redoublent, on reste dans l'ordre de l'exceptionnel. Peut-être qu'il faudrait même envisager cette année facultative plus tôt, afin de construire sur de bonnes bases. Si des élèves ont besoin de plus de temps pour apprendre à lire, qu'ils fassent par exemple un "cours élémentaire lent", avec CE1 et CE2, tandis que les plus habiles n'auraient qu'une année de CE. En instituant cette classe optionnelle en primaire, on libèrerait du même coup des moyens (humains et matériels) pour les dédoublements de CP...

Libellés : , ,